Ouvert aux commentaires.
Vous me direz qu’il y a mieux à faire que se disputer avec des gens qui sont très proches de vous, voire même avec qui l’opinion publique vous confond éventuellement, et je suis tout à fait d’accord avec vous, mais à certains moments, des amis peuvent prendre un virage à 180°, et là, il faut dire : « Non ! ». Et fermement !
Le Monde a commencé à publier il y a quelques heures une série d’articles intitulés « Face à l’effondrement, il faut mettre en œuvre une nouvelle organisation sociale et culturelle ». Le titre peut sembler optimiste, mais le ton est donné par un paragraphe que je cite en entier :
Ainsi, l’effondrement est inévitable non parce que la connaissance scientifique de son advenue est trop incertaine, mais parce que la psychologie sociale qui habite les humains ne leur permettra probablement pas de prendre les bonnes décisions, au bon moment. Il existe souvent plusieurs manières de résoudre un problème local ou circonscrit, mais affronter tous les problèmes ensemble et globalement rend le coût d’éventuelles solutions si élevé que seul le déni s’avère être la réponse adaptée. C’est ce déni de masse qui garantit que l’effondrement est certain.
Vous aurez relevé la transition inexpliquée entre le « probablement pas » en milieu du paragraphe et le « certain » qui le termine.
« Vive le déni de masse ! » qui nous permet ensuite de vendre du survivalisme « à la Mad Max ». Si on vous évoque tout de suite les petites communautés de « braves gens comme nous » qui survivront sur un mode Amish, coupées du reste du monde, on vous épargne pudiquement les raids sanglants qui auront lieu autour du dernier poids lourd bourré de diesel, ce qui fera qu’on passera rapidement dans la pratique de « Mad Max » à « La route ».
Pourquoi est-ce un coup de Jarnac ? Parce que les jeunes sont en train de se lever en masse pour sauver la mise du genre humain dans son ensemble. Ils échoueront peut-être, je n’en sais rien, mais notre rôle à nous, les aînés, n’est certainement pas de théoriser le fait que nous ayons nous, à titre individuel, fait notre deuil du genre humain.
Décider de jeter l’éponge, et prôner les petits Fort-Chabrol du futur, c’est un choix personnel. En faire une règle de vie pour tout le monde, c’est une fois de plus faire passer les intérêts particuliers avant l’intérêt général. Et ce genre de mentalité – merci beaucoup ! – on a déjà donné. Beaucoup trop donné !
Allez les jeunes, on est avec vous ! Et pas dans un combat perdu d’avance !
Laisser un commentaire