L’anthropologue et économiste belge Paul Jorion résume dans son nouveau livre « Nur Mut ! » (À quoi bon penser à l’heure du grand collapse ?) les problèmes centraux du présent en un seul paragraphe
L’anthropologue et économiste belge Paul Jorion a travaillé pour des banques et des hedge funds américains dans les années 1990 et 2000 et est devenu célèbre pour avoir prédit la crise financière de 2007 dans l’un de ses livres. Dans son nouveau livre « Nur Mut ! – La pensée critique face à la catastrophe » (Zweitausendeins) [À quoi bon penser à l’heure du grand collapse ? Fayard 2017], il résume en un seul paragraphe les problèmes centraux du présent et explique pourquoi la science du moment est la collapsologie :
Rappelons que nos sociétés sont aujourd’hui confrontées à une combinaison de trois de ces problèmes, constituant un soliton devenu indécomposable : la dégradation et la destruction environnementale, la complexité non-maîtrisée, accompagnée du transfert de nos décisions vitales à l’ordinateur, enfin notre système économique et financier à la dérive, dont nous connaissons les remèdes mais que les préoccupations court-termistes axées sur le profit de quelques individus puissants interdisent d’appliquer. Si ce risque mérite d’être pesé en soi, l’intérêt de la collapsologie réside plus particulièrement dans le regard original qu’elle propose en ce qu’il dépasse celui de l’anthropologie pour orienter le projecteur sur notre espèce en tant que telle, et non simplement sur les différences existant entre la culture de l’anthropologue et celle de la population qu’il étudie. […] L’homo oeconomicus, qui a confondu la liberté avec le libre exercice de sa cupidité, a donc été dépassé par son destin mérité : la faillite personnelle.
Rectif : Le skieur progressiste (et non progressif)