Je deÌcouvre la Chambre de commerce / Syndicat d’initiative de Morro Bay. Je m’arreÌ‚te et je demande quelle est la meilleure plage pour les bains de mer. Et il faut imaginer la sceÌ€ne : une femme assise à un bureau et une autre dans une petite pieÌ€ce contiguë, qu’elle voit depuis son sieÌ€ge mais qui m’est à moi invisible vu l’angle. Long silence : j’ai apparemment parleÌ de corde dans la maison du pendu. Raclements de gorge prolongeÌs : « Hmmm, Hmmm. » Mon interlocutrice se tourne deÌsespeÌreÌment vers sa comparse, laquelle ne lui est d’aucun secours : silence eÌgalement de ce coÌ‚teÌ-là. Finalement :
– La semaine dernieÌ€re il y a eu un, euh… accident.
Je viens charitablement à son secours :
– Oui, je sais : une nageuse a eÌteÌ attaqueÌe par un requin.
– Vous savez, elle nageait avec des palmes, ça la faisait ressembler à un phoque.
Ah ! c’est ça, on est toujours renvoyeÌ au peÌcheÌ originel : ce qui vous arrive de tragique est toujours un peu votre faute. Mais cette fois, ce n’est plus [comme dans les journaux, la semaine dernière] de nager « avec » les phoques, mais de nager « comme » un phoque !
– La plage à Avila est fermeÌe, celle de Pismo Beach aussi…
Je dis :
– Il n’y en a pas qui soient ouvertes ?
Re-silence embarrasseÌ. Je dis :
– Ne vous inquieÌtez pas : si je me fais bouffer par un requin, les chances sont nulles que je revienne me plaindre de la qualiteÌ de vos conseils !
Ce qu’elle craint eÌvidemment, ce n’est pas que je me fasse totalement bouffer mais seulement à moitieÌ et qu’accompagneÌ de mon avocat et dans ma chaise roulante, je vienne lui faire voir à quel point son conseil avait eÌteÌ peu judicieux. La comparse dans les coulisses est obligeÌe de rire, elle dit :
– Commence ta phrase par une deÌcharge… Dis que ta responsabiliteÌ n’est pas reÌellement engageÌe par ce que tu vas expliquer !
Mais ce n’est plus neÌcessaire, car entre-temps elle a trouveÌ la parade :
– C’est un peu loin, c’est à quarante kilomeÌ€tres, mais c’est vraiment ma plage preÌfeÌreÌe : Hearst Beach à San Simeon, dit-elle dans une tentative deÌsespeÌreÌe de m’expeÌdier le plus loin possible en dehors de sa juridiction. Il y a une estacade, ajoute-t-elle timidement, pour m’alleÌcher davantage…
Je suis d’accord avec vous concernant la répartition des électorats pour l’une et l’autre candidat. A cela je rajouterais que…