[…] Je suis un peu bloqué jusqu’à l’heure du déjeuner, ayant accepté de participer par téléphone à une discussion qui aura lieu à la banque à midi. […]
Je participe à la conversation téléphonique là-bas, très loin (psychologiquement), à San Francisco. Ma patronne m’a mêlé à cette discussion qui a lieu au moins cinq échelons hiérarchiques au-dessus du mien parce qu’elle s’est fourrée dans un guêpier dont elle ne sait plus comment se dépêtrer. En dernier recours elle m’a expliqué le problème : je l’ai résolu sur une trentaine de cellules de tableur : une petite simulation qui montre ce qui se passe quand on modifie les principales données d’entrée. Mais au lieu de mettre en avant ma solution, elle a préféré, pour ne pas devoir admettre tout ce qu’elle me doit, recopier mes trente cellules dans le coin supérieur droit d’une feuille immense couverte de la totalité de ses propres tentatives infructueuses. Le résultat est prévisible : elle perd rapidement la partie. Et ce qui se passe alors est très intéressant : tous ces dirigeants de banque décident bientôt de l’ignorer et s’engagent entre eux dans une discussion passionnée où ils décident en trois coups de cuiller à pot des enjeux de la quatrième banque des États-Unis. Ils ont oublié ma patronne, et a fortiori moi, la petite souris qui décide de se faire encore plus petite, mais n’en perd pas une miette. Et, dans une petite chambre d’hôtel à Morro Bay, en une heure à midi, j’en apprends davantage sur le fonctionnement de ma banque que durant la totalité de l’année précédente. » (pp. 91-92)
Je suis d’accord avec vous concernant la répartition des électorats pour l’une et l’autre candidat. A cela je rajouterais que…