Rapport Mueller : que tirent les Démocrates et les Républicains du fait que nous ne sachions toujours rien ?

On avait espéré un moment que le nouveau ministre de la Justice, William Barr, communiquerait un résumé du rapport Mueller dans la journée d’hier. Or il n’en a rien été et nous demeurons dans l’expectative.

Comme on n’en sait toujours rien, les Démocrates craignent que nous n’en sachions rien longtemps encore et que quand nous en saurons quelque chose, ce ne soit pas grand-chose. Ils ont donc passé la journée d’hier à réclamer que quand nous en saurons quelque chose, ce soit tout ce qu’il y a à savoir : « Transparence ! Transparence ! »

Les Républicains ont crié victoire : « Il n’y avait donc rien ! Nous prendrons notre revanche sur ces Démocrates qui ont cherché – mais en vain – à discréditer un président légitimement élu ! ».

Ce qui leur fait dire que preuve est faite qu’il n’y avait rien, c’est le fait qu’il n’y aura pas de nouvelles arrestations. En sus des inculpations possibles de Donald Trump Jr. et d’Ivanka Trump, deux des quatre enfants de Donald Trump, ils craignaient manifestement une inculpation du Président lui-même.

Donald Trump quant à lui n’a rien dit, rien écrit, rien tweeté surtout, ce qui constitue en soi un événement. Ses avocats montent la garde autour de lui, dit-on, pour qu’il n’aggrave pas son cas par de nouvelles déclarations intempestives.

Que puis-je ajouter de mon côté ? Que sera le plus révélateur ce qui restera inexpliqué. Si rien n’est dit sur le pourquoi des démêlés avec la justice de personnes de l’entourage de Trump ayant été de manière incontestable en contact avec des agents russes, tels Paul Manafort, Roger Stone et Michael Flynn, mais qui n’ont été condamnés jusqu’ici que pour des crimes et des délits sans rapport avec la Russie, il faudra en conclure que c’est parce que leurs dossiers n’ont pas été clos mais transmis à d’autres ministères que celui de la Justice, par exemple à celui de l’Intérieur, Homeland Security, ou de la Défense, le Pentagone.

Si l’Histoire devait retenir de M. Manafort seulement qu’il s’agissait de quelqu’un ayant triché sur ses impôts, et de MM. Stone et Flynn, qu’ils étaient de fieffés menteurs, ce serait comme si le seul souvenir que nous conservons de M. Alphonse Capone était qu’il avait roulé le fisc.

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  1. Mes yeux étaient las, bien plus que là, juste après l’apostrophe : la catastrophe.

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