Même si vous ne suivez pas les séances du parlement britannique (comme je le fais ces temps derniers pour vous en informer ici) vous savez sans doute que John Bercow en est le Président. Circulent en effet sur l’Internet de petites vidéos où on le voit répéter en boucle « Ôôôôrder ! », ses rappels à l’ordre très hauts en couleur à l’intention de ses collègues parlementaires et où on peut admirer ses cravates très hautes en couleur elles aussi.
Élu initialement en tant que Conservateur, ses positions ont évolué au point que des bruits ont circulé à différentes époques sur son ralliement éventuel au Parti travailliste. Quoi qu’il en soit, depuis son élection il y a dix ans au poste de président du parlement, il est, comme le veut le règlement, sans affiliation.
Hier, John Bercow a cessé de faire rire. Il a en effet interdit à Theresa May, Premier ministre, de présenter aujourd’hui mardi pour la troisième fois, son projet de Brexit. Il a invoqué une règle datant a-t-il dit, de 1604, interdisant de représenter un texte identique au cours de la même session parlementaire.
Résultat, non seulement la sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne est retardée – comme le principe en avait été acquis la semaine dernière – mais on est probablement sur la voie d’un report qui ne serait pas de quelques semaines seulement, ni même de quelques mois. Ce qui impliquerait que (gaspation !) le gouvernement de Mme May devrait (humiliation suprême !), organiser en mai des élections européennes.
1) On peut utiliser des bombes nucléaires pour stériliser l’entrée d’abris souterrains (au sens galeries bien bouchées, comme au sens…