Retranscription de Faisons le point, le 17 mars 2019. Ouvert aux commentaires.
Bonjour, nous sommes le dimanche 17 mars 2019 et mon exposé va s’intituler « Faisons le point ».
Mais avant, si vous êtes à Lille, demain, le 18, à 18 h, venez écouter Bruno Colmant, le fameux économiste belge, et Paul Jorion. Nous débattrons à 18 h à La Catho sur le sujet – on nous avait demandé de le déterminer il y a longtemps, alors nous n’avons pris aucun risque. On avait appelé ça « 2019, l’année de tous les dangers ». Vous voyez, cela s’avère très très approprié. Alors, à 18 h. Il faut s’inscrire. Si vous n’êtes pas inscrit, au 60, Bd Vauban. Il y a quand même une entrée à droite qui s’appelle « Visiteurs » et on vous laissera quand même entrer si vous vous enregistrez. Voilà.
Faisons le point. Il sera question d’effondrement, de collapsologie. Il sera question essentiellement des Etats-Unis, du Royaume-Uni, de la France et de la Nouvelle-Zélande. Les thèmes sont légèrement différents. Etats-Unis : la paralysie. Royaume-Uni : l’ingouvernabilité. La France : la polarisation qui monte, qui monte, qui monte. Et enfin, le drame de la Nouvelle-Zélande, la guerre de religions entre ce qui reste de la chrétienté – j’aurai pas mal de choses à dire là-dessus – et le monde musulman.
Dans l’ordre, je vais essayer d’aller vite parce qu’il y a beaucoup de matière.
Les Etats-Unis, M. Mueller, dont on nous disait il y a 3 mois qu’il avait rangé tous ses cartons, que tout ça était terminé, on n’en sait toujours rien. Résultat : on continue à se disputer. Je vous rappelle que M. Trump, comme quand on lui avait refusé le budget pour faire sa muraille de Chine, pardon sa muraille Mexicaine, avait dit « Ce n’est pas grave. Je décrète l’état d’urgence et, comme ça, on trouvera l’argent quelque part ».
Pour une fois, tout le monde s’est mis à crier. Il y a eu un vote au congrès, c’est-à-dire la chambre des députés, en disant « M. Trump, vous n’avez pas le droit, comme ça, de décréter l’état d’urgence pour faire une crise ». C’est passé à la chambre. C’est passé ensuite au sénat où il y a eu des défections du côté Républicain, qui a permis que ça passe. Alors, qu’a fait M. Trump ? M. Trump a mis son veto parce qu’il a le pouvoir de faire ça.
Je n’en dis pas beaucoup plus des Etats-Unis. Vous savez, quand ça se justifie, je fais une vidéo et je vous donne des précisions. Je lis même de longs documents quand c’est nécessaire. Paralysie simplement. D’un côté, on a un président « Républicain » parce que cela ressemble plus fort à ce que l’on avait du côté Républicain d’habitude mais, enfin bon, un truc populiste d’extrême droite et une chambre plutôt à gauche, avec des gens offensifs comme Mme Alexandria Ocasio-Cortez, qui fait un excellent boulot. Nous mettons beaucoup d’espoir en elle ! C’est dommage qu’elle ne pourra pas se présenter déjà à la présidence la prochaine fois mais bon, voilà. Donc, d’un côté, un truc +/- de gauche et de l’autre, un fou furieux d’extrême droite et cela produit maintenant. Comme les pouvoirs sont quand même relativement partagés, il y a des contre-pouvoirs et cela fait un truc essentiellement qui est grippé.
En Grande-Bretagne, je vous en ai parlé beaucoup. J’ai fait des vidéos. J’ai fait des comptes-rendus en direct. Je vous rappelle le résultat des courses. En 2016, les Britanniques votent à 51,9 % pour un référendum sur la sortie de l’Union européenne.
Il est probable que l’influence de différents cabinets +/- inspirés par l’extrême droite américaine et par la Russie ait joué un rôle dans le vote. Il est possible que la différence entre une majorité contre et pour ait été décidée de ce côté-là mais, la décision a été prise et, depuis, c’est la bagarre généralisée. Ça donne des choses à la fois édifiantes et lamentables, édifiantes comme je vous l’ai souligné parce qu’on a encore des parlementaires qui savent faire leur métier, dans ce pays-là en particulier, et lamentables parce que c’est la pagaille généralisée. Vous l’avez vu maintenant, le parti Travailliste est clivé en deux. Le parti Conservateur est encore en pire forme parce qu’il est partagé en 3 ou 4 courants. Il y a des gens qui sont sortis à la fois des Travaillistes et des Conservateurs pour former un groupe indépendant. Alors, qu’est-ce qu’on fait ? On vote des motions, on vote des lois et tout ça n’avance pas, tout ça c’est 3 pas en avant, 2 pas en arrière ou même non, plutôt, 2 pas en avant, 3 pas en arrière. Et, c’est le 29 qu’en principe, la Grande-Bretagne, le Royaume-Uni, sort de l’Union Européenne. On est le 17, c’est dans 12 jours et on n’en est toujours nulle part. Voilà. Si, il y a eu un vote quand même d’un amendement expliquant qu’on allait retarder quand même la sortie. Mais, tout ça, c’est pire que la paralysie aux Etats-Unis en ce moment puisque c’est un pays qui devient absolument ingouvernable. Il n’y a plus de majorité pour quoi que ce soit. On passe tout son temps à essayer de ne parler que de cette histoire de Brexit ou à prendre des mesures pour empêcher que cela s’effondre entièrement s’il y avait une sortie sans accord le 29. Enfin, ce spectre-là semble avoir été exorcisé et on est plutôt, je dirais, à la case départ, au même état exactement qu’en juin 2016.
Alors, vous vous souvenez, j’ai dit que ce truc n’aura jamais lieu. S’il a lieu, ce sera une supercherie, c’est-à-dire qu’on dira que ça a eu lieu et, en fait, c’est exactement comme avant et, presque 3 ans plus tard, je ne risque absolument pas de m’être trompé dans ce cas-là.
3ème pays dont je voulais parler, la France. Vous avez vu, je suis allé, à Vannes, je suis allé à la « manif contre le climat » comme on dit maintenant. C’est plutôt « pour le climat ». On était quoi ? Je ne sais pas, je n’ai pas compté. On était quelques centaines. C’était pas mal, c’est mieux que rien mais c’est pas encore la grande mobilisation de tout le monde. Il y avait surtout des vieux comme moi et des familles avec des petits-enfants. C’était bien sympathique. J’ai fait de belles photos. J’aurais pu encore vous en montrer d’autres comme « Planète fondue, planète foutue » mais voilà… Bon enfant, mais ce n’est pas encore une mobilisation générale à la hauteur du problème qui se pose.
Il y avait deux gilets jaunes. Il y en a un, je ne sais pas, il poussait sa bécane donc il est possible que c’est simplement parce qu’il rentrait loin à la maison, à la nuit tombée, qu’il avait mis un truc jaune. L’autre, il n’avait pas de bécane, donc c’était probablement un vrai. « Convergence des luttes ! ». Par ailleurs, en France, il y a beaucoup de gens qui ont défilé sur cette histoire de climat, c’est bien ! Il y a encore eu pas mal de gilets jaunes. Il y a encore eu des gilets jaunes ou apparentés qui ont cassé des trucs. Voilà.
Mais ce qui monte, comme je le disais tout à l’heure, c’est la polarisation, c’est le malentendu total entre les gens qui gouvernent et qui sont là à s’accrocher à ce machin ultralibéral qui a été entièrement désavoué par les faits en 2008. Cela fait 11 ans, mais ça continue. Ces gens ont toute la « science » économique derrière eux. Ils ont encore pas mal d’intérêts financiers pour dire qu’ils ont raison. Ils ne se sont pas encore rendu compte que la planète est en train de s’écrouler autour d’eux.
Donc, polarisation. D’un côté, on a un truc ultralibéral absolument sclérosé, fossilisé, etc., mais qui continue à avancer ses pions, qui privatise les aéroports de Paris, et puis ça passe comme une lettre à la poste. Et de l’autre côté, une opposition un peu vociférante, qui tombe bien entendu dans les pires nationalismes, dans les pires pensées d’exclusion, etc. qui n’a que la haine, il faut bien le dire, comme étant le moteur de sa revendication, et un petit groupe de braves gens comme le Cid, qui se rendent au port et espèrent être 500 et qui disent « Il faut essayer de reconstituer quelque chose. Là, il y avait une force de gauche. On nous dit : vous n’avez pas de programme, etc. », mais ce n’est pas vrai. Je me suis fait engueuler par M. Brice Couturier. C’était quoi ? C’était il y a 8 ans. Il a dit « Vous n’avez rien à proposer à la place ». A ce moment-là, j’ai dit « Mais non, ce n’est pas pour ça qu’on m’a demandé de venir. On m’a dit de venir pour expliquer pourquoi il y avait une crise ». Enfin bon… Donc, c’était il y a plus de 8 ans {Non, c’était en 2011].
Mais depuis, j’ai mis des trucs en place. Je ne suis pas le seul. On réfléchit beaucoup. Il y a quand même pas mal de propositions maintenant. Tout ça ne fait pas encore un ensemble bien intégré mais ça va venir. Moi, avec mon truc de gratuité, d’inscrire l’État-providence qui doit, en réalité, s’appeler l’État-de-bien-être, dans la constitution, revenir à l’interdiction de la spéculation. Avec tout ça, que nous récupérions le pouvoir démocratique de nous occuper des principes de comptabilité parce qu’ils sont plus importants que la constitution, etc. etc. Tout ça se trouve dans des choses que j’ai écrites dans « Vers un nouveau monde » mais aussi dans « Se débarrasser du capitalisme est une question de survie » et j’ai joint mes efforts, dans un effort de rassemblement, avec Place Publique et, Place Publique, maintenant, a fait une déclaration avec le Parti socialiste. Le Parti socialiste a dit que c’était une bonne idée, etc.
Alors, faisons les comptes. J’ai quand même bonne mémoire et j’ai regardé les derniers sondages. 2,5 % de gens sont disposés à voter pour le Parti communiste aux élections européennes. 2,5 + 3,5 pour Génération.s. Cela nous fait 6 en tout. 6 pour le Parti socialiste, ça nous fait 12. 7 pour la France insoumise, ça nous fait 19. 8 pour les écologistes, ça fait 19 + 8 = 27.
27 %, soyons quand même logiques, c’est plus que les intentions de vote pour la République en marche, c’est plus que les intentions de vote pour le Front national devenu Rassemblement national, même si on ajoute M. Philippot qui a 0,5 %. Et j’ai oublié des personnes, j’ai oublié de petites fractions quand même qui pourraient se joindre du côté de l’extrême-gauche, du côté Lutte ouvrière et d’autres groupements anticapitalistes, etc. Ça vaut la peine de dire qu’on va faire quelque chose !
On me dit « L’étiquette Parti socialiste est cramée ». Bien entendu que c’est cramé ! Tout le monde est d’accord que c’est cramé ! Est-ce que le mot « socialiste » est cramé ? Non, le mot « socialiste » n’est pas cramé du tout, donc voilà. La marque est toujours là ! Il faut reprendre la marque. Il faut faire comme M. Lagerfeld, il faut reprendre une marque qui ne marche plus et en refaire quelque chose parce que le mot « socialiste », ça renvoie quelque chose. J’étais dans le bureau de M. Olivier Faure. Il y a M. Blum qui est là. On a parlé de Jaurès. Qu’est-ce qu’il y a encore aux murs ? Il y a des tas de choses à relancer. Il y a de bonnes idées et les bonnes idées, elles sont de ce côté-là. Excusez-moi, on n’est pas dans la non-réciprocité. On est dans la générosité. On est dans la solidarité. On est dans l’entraide. On est dans des trucs qui ont fait marcher les sociétés humaines. Alors, il faut relancer quelque chose.
Alors on dit « Oui, mais M. Glucksmann a dit qu’il était libéral il y a quelques années, etc. ». Chers amis, vous le savez, son papa aussi a dit souvent qu’il s’était trompé. Voilà. Il y a des familles qui sont comme ça. Dans la mienne, non. Mon grand-père Porphyre disait certainement exactement la même chose que je dis maintenant. Mon père a toujours dit exactement la même chose que je dis maintenant et moi, je dis la même chose que mon grand-père et mon père. C’est un autre type de famille mais on ne va pas s’attarder là-dessus ! Il faut unifier cette gauche qui a non seulement des choses à dire mais qui a les seules choses que l’on peut encore dire !
Ça, c’est pour la France.
Maintenant, je termine, malheureusement, avec la Nouvelle-Zélande. Alors là, on est dans ce qu’on appelle le « choc des civilisations », dans le fait qu’il y a deux grandes religions au monde, en ce moment encore : il y a l’islam et il y a le christianisme.
Le christianisme s’est fort laïcisé. Il y a beaucoup de gens qui sont, comme le dit Emmanuel Todd, des « chrétiens zombies », c’est-à-dire qu’ils croient tout à fait aux valeurs du christianisme mais ne vont plus à l’église. Ils ne croient plus en Dieu. Ils ne croient plus au fait qu’on vivra après qu’on est mort. Mais, voilà, c’est une empreinte sur nos sociétés.
Il y a beaucoup de choses à dire parce que, la particularité, sans doute, de la religion chrétienne est qu’il y a eu une divergence dès le début entre ce qui est écrit dans les évangiles, dans les actes des apôtres, dans les épitres de Saint Paul, qui est une religion particulière et puis, il y a eu un clergé, il y a eu une prêtrise qui en a fait, excusez-moi mes amis, une toute autre affaire. Oui, on cite bien les évangiles à l’homélie mais ce sont des petits bouts d’histoire découpées ici et là. C’est entièrement en-dehors du contexte. La plupart des gens ne voient pas à quoi ça renvoie. Il y a un truc très cité, la parabole des talents, la parole des mines. Je me suis amusé dans mon livre qui s’appelle « Défense et illustration du genre humain » à prendre cette parabole des talents ou parabole des mines et à montrer que, dans le texte des évangiles, elle dit exactement le contraire de ce qu’on l’utilise à dire maintenant !
Depuis 2 000 ans, nous avons eu un clergé qui a fait dire à la parabole des talents exactement le contraire de ce qu’elle dit, ce qui va dans le même sens que toutes les affaires abominables de pédophilie à l’intérieur de ce clergé. On en a parlé récemment, de viols et d’esclavage sexuel à l’intérieur même de cette prêtrise. Ce genre de choses a dû participer au fait que les gens s’écartent de ce clergé mais ça n’empêche pas que les gens aient compris la culture, ici, de l’Europe dont je vous parle, le message qui passait par là et qui était un message de réciprocité et pas seulement la réciprocité négative du œil pour œil, dent pour dent – je te considère comme un être humain comme moi mais fais gaffe parce que, si tu me fais un truc, je te fais exactement la même chose. Non, la réciprocité positive, celle du « Je tends l’autre joue », je vais jouer le rôle d’amortisseur, on va dire d’abord qu’il y a un malentendu avant de se fâcher trop fort, etc., et voir si on ne peut pas arranger les choses. Ça, bien entendu, c’est quelque chose qui fait fonctionner la société ensemble, mieux que la guerre, mieux que la rivalité, mieux que la compétitivité, mieux que la concurrence. Ce truc-là fait marcher les choses !
L’autre religion dominante, l’islam, est, il faut bien le dire, appelons les choses par leur nom, et là aussi j’en parle longuement dans « Défense et illustration du genre humain », en reprenant d’ailleurs des propos de mon maître, Claude Lévi-Strauss, à ce propos. C’est une religion qui n’a pas cette ouverture, qui n’est pas passée par cette ouverture et c’est carrément une religion de la non-réciprocité, qui a tendance à dire « Si vous n’êtes pas comme moi, ou si vous quittez cette religion, vous êtes un chien qui mérite d’être abattu ».
Tous les gens qui sont musulmans n’interprètent pas ce que je dis là exactement de cette manière-là mais, soyons clairs, c’est écrit dans les textes. Moi, j’ai lu le Coran d’un bout à l’autre parce que cela faisait partie des choses qu’on me disait de faire pour obtenir un examen en culture de l’islam et en histoire de l’islam. C’est écrit dans le texte de cette manière-là. Si vous lisez les évangiles, si vous lisez le message de Jésus-Christ, c’est une autre affaire. C’est vraiment une autre affaire. Il a dit des choses que Confucius avait déjà dites et que Socrate avait déjà dites mais eux, quand ils en ont parlé, ils ont dit « Cette histoire d’être tous frères entre nous, c’est un truc où il ne faut pas compter là-dessus. C’est quand même un peu fort demander aux gens » et là, dans ce message chrétien, message de Jésus-Christ, c’est dit comme ça. C’est dit chez Saint Paul aussi et si on est chrétien, ou même si on ne l’est plus mais qu’on lit ces textes, on ne peut pas nier que c’est écrit de cette manière-là. Voilà.
Alors, il y a des gens qui nous disent… J’en ai parlé à propos de Trump hier dans une chronique à un moment donné. Les gens disent « Puisqu’en face, ils ne jouent pas la réciprocité, nous, on ne va pas jouer la réciprocité non plus ». C’est le pas en arrière. Si en plus, on prend une kalachnikov ou un truc apparenté et qu’on va aller tuer ceux d’en face, et en particulier, c’est d’autant plus dangereux quand c’est un type qui sait écrire.
J’oublie le nom exact de ce monsieur. J’aurai dû regarder. Il s’appelle Trenton Barrant ou quelque chose comme ça [Brenton Tarrant] cela n’a pas d’importance. C’est un type qui écrit comme M. Ted Kaczynski, Unabomber, qui avait écrit un long texte pour expliquer pourquoi il envoyait des bombes aux gens et qu’il les faisait sauter, et qui les tuait.
Ce monsieur a écrit un texte et ce texte est clair dans son propos. C’est suprémaciste, c’est blanc. C’est un discours d’exclusion. C’est un discours de non-réciprocité mais c’est écrit de manière qui fait sens et, ça, il faut le dire. Du coup, il faut surtout dire qu’on ne veut absolument pas de ce truc-là. Quand on demande à Trump « Qu’est-ce que vous en pensez ? », il dit « Vous savez, il y a toujours des fous un peu partout », il ne tient pas le discours qu’il faut tenir.
Il faut dire, ce discours-là, on ne peut plus. Même si à une époque, on pouvait encore se permettre de faire des croisades, on pouvait se payer le luxe d’avoir Charles Martel et toute la liste des noms, que je suis allé regarder d’ailleurs, que ce type avait écrits sur sa kalachnikov, ils sont tous des héros de la lutte de chrétiens quelque part au cours de l’histoire contre des musulmans. A l’époque où il faut qu’on se mette d’accord pour ne pas cramer la planète, pour que les océans ne nous recouvrent pas partout, pour que l’air soit respirable, pour que l’on ait à manger, etc. ce n’est vraiment pas le moment de raviver ces machins-là. Il faut aller au-delà. Il faut vraiment aller au-delà de ça sinon, c’est cuit. Sinon, on est dans la paralysie, dans l’ingouvernabilité, dans la polarisation qui monte à l’intérieur de la même culture, comme c’est le cas en France, et on ravive, on ressuscite – cerise sur le gâteau ! – de vieilles histoires de guerres de religions. A ce moment-là, c’est terminé.
Vous me reprochez… vous me dites « Arrêtez de parler d’effondrement ! etc. vous êtes pessimiste ! vous m’empêchez de dormir la nuit ! etc. ». Oui, mais, les gars ! on est vraiment dans la panade jusqu’au cou ! Si personne ne faisait comme je fais maintenant, en disant « On nous dit qu’il va y avoir effondrement mais ne vous inquiétez pas, ça va être la disparition d’une fourmilière en Afrique ». Non, l’effondrement, ça va être des trucs chez nous. Ça va s’appeler Trump, ça va s’appeler Mme Teresa May, ça va s’appeler polarisation en France ! Ça va avoir des noms ! Ça va se passer ! et ça aura lieu et il faut le dire que c’est en train d’avoir lieu ! Il faut dire que ce truc est en train de s’effondrer. Il faut l’observer en train d’être là, cet effondrement, et si on veut empêcher qu’il ait lieu, il faut dire comment faire pour l’empêcher et faire les choses nécessaires, sinon c’est fini.
Je sais, il y a beaucoup de ceux qui me regardent et qui ont lu mon livre « Le dernier qui s’en va éteint la lumière », comme disant « C’est terminé les gars, on peut faire son deuil alors on va tous se mettre d’accord que l’on fait ça chacun dans son coin ou on fait ça tous ensemble et on dit que c’était une belle aventure mais que c’est terminé ». Eh bien, non. C’est pas ça ! Si vous voulez que je sois là au Parlement européen et que je tape sur la table, et que je leur fasse comprendre devant tout le monde, à longueur de journée, qu’on ne peut pas laisser ce truc absolument cramer, il faut que vous me le disiez. Il faut que vous alliez sir Change.org, sur Avaaz faire des pétitions. Il faut que vous fassiez une batucada qui s’appelle : « Il faut que Paul Jorion aille au Parlement européen ! »
Si vous voulez ça. Si vous ne voulez pas, il ne se passera rien et moi, je continuerai… je me mettrai à écrire des romans puisqu’on publie mes romans maintenant et je continuerai à vous faire des petites vidéos où je raconterai des trucs mais, si vous voulez que ça ne se passe pas comme ça, faites comme on faisait à l’époque : faites une chanson populaire sur ce qui est en train de se passer, comme faisait M. Woody Guthrie et qui avait sa guitare, qui disait « Cet instrument tue les fascistes ! ». Faites comme ça. Le moment est venu. Ce n’est pas une question de militance ou quoi que ce soit. Qu’on se batte pour ce qu’on veut.
Allez, je termine là-dessus. J’ai dû parler une demi-heure. Non, ça va encore. A bientôt chers amis. Je vous tiens au courant de ce qui me passe par la tête.
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