Retranscription de Laissez M. Mueller travailler en paix !, le 19 Janvier 2019. Merci à Eric Muller et à Olivier Brouwer!
Bonjour, nous sommes le samedi 19 janvier 2019, et aujourd’hui, ma vidéo s’intitulera : « Laissez M. Robert Mueller travailler en paix ! »
Alors, vous avez compris, c’est une vidéo consacrée à M. Trump et à la situation aux États-Unis, ça fait un moment que je n’en ai pas fait. J’ai fait quelques vidéos en anglais, mais c’est essentiellement autour du Brexit, bien entendu, en m’adressant, en essayant de m’adresser tout spécialement aux Britanniques, dans leur langue.
Pourquoi parler moins de M. Trump, ces jours-ci ? C’est parce que beaucoup de choses dont on vous parle, ce sont essentiellement des péripéties, voilà, des choses de l’ordre de la cour de récré, comme quand Mme Pelosi, qui est à nouveau à la tête de la représentation démocrate au Congrès, à la chambre des députés, et que M. Trump dit : « Je vais faire mon State of the Union« , mon discours sur l’état de la Nation, et qu’elle dit : « Ah ben non, c’est fermé parce qu’il n’y a pas de fonctionnaires », alors lui répond en disant : « Ah, vous vouliez aller en Afghanistan, eh bien, vous aurez pas d’avion militaire, na na na, tralalalère ! Et d’ailleurs, c’est pareil pour vous, si vous vouliez aller en France et en Egypte. » Et alors, les Démocrates hurlent : « Quoi ? C’était un truc secret, de diplomatie secrète, et qu’est-ce que vous faites ? Vous attirez l’attention des gens en disant qu’elle devra prendre un avion commercial comme tout le monde ! C’est la sécurité de la Nation que vous mettez en cause », etc. Bon. Tout ça, c’est… Je le mentionne, mais c’est du spectacle, et ce n’est pas très intéressant ni même très rigolo.
Non, ce qu’il y a eu et qui mérite que je vous en parle, c’est qu’il y a eu, avant-hier et hier, beaucoup de discussions dans la presse sur le fait que des gens qui sont liés à la commission Mueller, dans le secret, auraient dit à l’organe de presse Buzzfeed, que M. Trump avait poussé Michael Cohen (son avocat) à se parjurer lorsqu’il avait fait une déclaration au Congrès. Bon. Alors, tout de suite, bon, beaucoup de commentateurs – et vous avez vu, je ne suis pas tombé dans ce piège ! – beaucoup de commentateurs ont dit : « Aaaaah ! Enfin ! On tient enfin le machin de l’impeachment ! », etc. etc, « Formidable ! On l’a ! » Bon.
Et alors, hier soir pour nous, la commission Mueller fait une déclaration en disant : « Non, rien de ce que nous avons trouvé ne va dans ce sens. » Paf ! Oh la ! Ambiance. Mais, voilà, cette information qui pouvait permettre de faire l’impeachment, etc. est fausse, et donc, je n’ai pas encore lu de commentaire dépités de gens qui s’étaient tellement excités hier sur cette affaire, mais ce que je voudrais, c’est quand même essayer de comprendre un petit peu ce qui se passe là. Ça me chipotait, honnêtement. Bon, vous savez, je ne suis pas lié de près à ce qui se passe là-bas, mais ça me chipotait quand même qu’il y ait tellement de gens qui essayent d’interférer avec le fonctionnement de la commission Mueller (d’où le titre de mon exposé), en venant avec des informations ceci-cela, des indiscrétions, des fuites, etc. D’où le titre de mon exposé : laissez-le travailler en paix.
Pourquoi est-ce qu’il a réagi à cette histoire d’impeachment ou plutôt, voilà, d’informations qui permettraient l’impeachment, donc une révocation du Président ? C’est parce que, comme je vous l’ai dit, il joue autre chose en ce moment : il joue la démission de Trump – je vous ai expliqué ça, je ne sais pas, il y a déjà plusieurs mois – et il accumule les petits trucs pour essayer de le pousser vers la sortie. Et on reparle, d’ailleurs, on reparle pas mal de choses qui sont liées au fait que Ivanka, sa fille, Donald Jr., son fils, sont liés de près à des mensonges à propos des tractations qui ont été faites pour créer une Trump Tower à Moscou. Et donc, voilà, on apprend à M. Trump, Donald Sr., qu’on se rapproche de son fils et de sa fille. Il continue, Mueller à essayer de le pousser vers la sortie mais d’une manière honorable. Et pourquoi cette manière honorable ? Ce n’est pas tellement qu’on se soucie de l’honneur de M. Trump (qui n’en a pas beaucoup de toute manière pour commencer), mais c’est pour éviter à la Nation le scandale de devoir dire : « Ce type est une marionnette dont la Russie tire les fils ». Soit qu’il le fasse volontairement, soit qu’il soit victime d’un chantage. On n’a pas envie de mettre ça à la une des journaux. C’est déjà pas mal qu’il y a des gens comme moi qui vous en parlent, qu’il y a des commentateurs américains aussi qui parlent de ça, – encore qu’il n’y en ait pas énormément. Ce serait un déshonneur.
Ce serait un déshonneur pour le pays de devoir admettre qu’une puissance étrangère a placé un Américain à la présidence, et qui fait exactement ce que les Russes souhaitent, soit qu’on lui envoie directement des ordres, soit qu’il fasse tout pour faire plaisir à la Russie – pour qu’on ne sorte pas les dossiers – et, voilà, qu’on lui laisse à son initiative à lui de faire des choses qui arrangent tout le monde – comme, par exemple, retirer les troupes de Syrie – quand je dis « tout le monde », je veux dire tout le monde en Russie – comme retirer les troupes de Syrie, et ainsi de suite.
Et donc, M. Robert Mueller a tapé sur les doigts des journalistes hier soir, en disant : « Non, non. Ça on n’a pas dit. On n’a pas dit ça, donc voilà : Pas question d’impeachment. Lai-ssez-moi faire mon truc – ça va venir ! » Voilà. Et ce serait pas mal si on le laissait faire, parce qu’il y a beaucoup plus dans ses dossiers que le fait que M. Michael Cohen (l’avocat de Trump) aurait dit une chose qui n’était pas vraie devant une commission X ou Y. Il a beaucoup plus que çà dans son dossier, mais qu’on lui fiche la paix, qu’il puisse avancer ses pions comme il le veut. Il le fera en temps utile et on aura quelque chose de beaucoup plus solide, et surtout (c’est le but de la manœuvre depuis au moins un an ou deux ans), il faut absolument sortir des choses qui convaincront les partisans absolus de M. Trump de baisser la garde, de dire « Ah oui ? Ben, dans ce cas là, on peut pas faire autrement. » Vous vous souvenez de cette dame – c’était au procès de Manafort – Elle était venue avec sa casquette ‘Make America Great Again » mais en même temps, quand on lui avait montrer les preuves de la culpabilité de M. Manafort, elle avait dit « Ben, écoutez, là, j’ai été convaincue » comme les autres.
Alors, c’est ça qui se passe en ce moment. Laissez M. Mueller faire son truc. Ça aura toutes les garanties de sérieux. Ça permettra d’éviter une guerre civile aux États-Unis et ça permettra sans doute aux États-Unis – c’est pas mon souci principal mais enfin, bon, c’est celui de cette nation et on le comprend – qu’il n’y ait pas des gros scandales à la une des journaux.
Voilà où on en est. Je continue de vous tenir au courant mais, comme je vous dis, je ne vais pas vous tenir au courant de toutes les péripéties, de tous les petits jeux de cour de récréation. Je ne vous parle que des choses importantes et il y en aura. Les choses vont continuer certainement d’avancer, et pour bien faire, dans le bon ordre. Ce serait pas mal, d’ailleurs, que dans la plupart des pays, on essaye de faire des choses pour le moment dans le bon ordre, parce que quand on dit un peu n’importe quoi, on court des risques. On fait courir des risques à la population, on fait courir des risques aux institutions et ainsi de suite. Non pas que toutes ces institutions soient bonnes mais il y des contre-pouvoirs, il y a des choses qu’il faut maintenir en place. Il faut qu’on avance vers les solutions. Les solutions, c’est des choses qui vont demander des changements tout à fait radicaux, alors, qu’on le fasse aussi bien qu’on peut dans le meilleur des ordres.
Voilà, allez, à bientôt.
(suite) (« À tout seigneur tout honneur ») PJ : « il n’est pas exclu du tout que je me retrouve dans la…