Retranscription de Philo 2. Nous sommes des génies, profitons-en !, le 30 décembre 2018. Merci à Cyril Touboulic !
Bonjour, nous sommes le dimanche 30 décembre 2018. Et il y a trois jours, le 27, j’ai commencé un petit cours de philo accéléré en deux leçons. Et, la première, j’avais appelé ça « Dieu est mort » et je vous avais annoncé que la deuxième leçon s’appellerait « Nous avons toujours été tout seuls ». J’ai décidé de modifier le titre de la deuxième partie et je vous expliquerai pourquoi tout à l’heure. Et le titre de la seconde partie sera « Nous sommes des génies, profitons-en ! ».
Alors, d’abord un petit récapitulatif de la première partie.
Nous, Occidentaux, nous sommes nés depuis très longtemps dans un monde où la représentation dominante était qu’on prenait soin de nos soucis principaux qui étaient le fait de mourir individuellement, qui nous chipotait, et le fait que le monde apparemment autour de nous n’avait pas beaucoup de sens, pas beaucoup de signification évidente. Et nous avions résolu ça en imaginant une créature qui était responsable de tout ça en fait, du monde autour de nous, de son organisation, sinon parfaite, du moins ayant un sens à ses propres yeux. Et le fait que nous allions mourir était résolu d’une manière, je dirais, miraculeuse, c’est-à-dire qu’au moment où nous disparaissons où nous mourrons dans ce monde-ci, dans le monde ici-bas, en fait nous ressuscitons immédiatement dans un monde parallèle où nous pouvons vivre éternellement au paradis.
Et qu’est-ce qui c’était passé ? Il s’était passé qu’au fil des siècles – ça commence vers le XVe, XVIe, XVIIe – de plus en plus de gens, dans notre culture, sont sceptiques par rapport à cette représentation, et jusqu’au moment où M. Friedrich Nietzsche nous dit à la fin du XIXe siècle : « Dieu est mort. »
C’est la manière dont nous envisageons les choses : nous avons le sentiment que ce dieu a été là avec nous, qu’il nous a expliqué des choses, qu’il s’occupait de nos affaires de manière quasiment totale et, tout à coup, nous avons l’impression d’être orphelins, que ce personnage a disparu. Comment réagissons-nous à cela ? Eh bien, en fait, par ce que les psychanalyses appellent un « deuil pathologique » : nous n’en revenons pas, nous ne nous remettons pas de cette mort de Dieu. De manière assez typique, un philosophe du XXe siècle qui s’appelle Albert Camus formule une des réponses possibles, la version dépressive, qui consiste à dire que le monde est absurde ou en tout cas que la présence de l’homme à l’intérieur de ce monde est absurde et qu’il faut y réagir de deux manières : d’une part, en se révoltant contre cela mais pour des raisons peu précises, simplement, je dirais, pour la beauté du geste, disons, et qu’il faut se dire que Sisyphe, qui pousse son rocher et qui retombe à chaque fois, en fait il faut imaginer Sisyphe heureux. Ça, c’est ça la version, je dirais, dépressive de la mort de Dieu. C’est le deuil pathologique dont on ne se remet pas. On continue à ressasser et on alterne, d’une manière bipolaire, entre, je dirais, la résignation et la révolte.
Alors, il y a une autre manière de réagir à la mort de Dieu. C’est celle du transhumanisme : quand on dit : « Dieu est mort ? Ça ne fait rien, on va le remplacer ! Nous avons les moyens de le faire. Cette histoire de mortalité qui nous chipote, on va résoudre ça. C’est un problème technique. On y est presque arrivés. On va résoudre ça de cette manière-là. Et pour ce qui est du monde qui n’est pas rationnel autour de nous, eh bien, on va arranger ça nous aussi, on a les ordinateurs. Il y a même ces ordinateurs, un jour, ils seront beaucoup plus intelligents encore que nous et si, nous, on n’a pas trouvé la solution de rendre le monde entièrement rationnel, eh bien, ils le feront avec nous et, voilà, on aura [résolu] à partir de nous-mêmes le problème que ça nous causait : le fait d’avoir constaté la mort de Dieu. » On peut même imaginer – et c’est un de mes neveux qui me l’a proposé l’autre jour – que nous soyons tellement malins que ce dieu qui nous manque tellement, eh bien, nous l’inventions nous-mêmes et que ce dieu nous recrée, nous, à ce moment-là immortels dans un monde qui est parfaitement cohérent, parfaitement rationnel, puisqu’il y a un dieu que nous avons inventé nous-mêmes avec nos machines.
Bon, vous avez compris, tout ça ce sont des manières diverses – et la manière exaltée du transhumanisme, et la manière dépressive de l’absurde de Camus – de réagir à cette mort de Dieu dont nous ne nous remettons pas, voilà. Et c’est dans cette perspective-là encore, involontairement, que quand je vous ai dit : « Eh bien, en réalité, nous sommes tout seuls » ou bien j’ai pensé à une autre formulation qui serait « Compter seulement sur nos propres forces », et ce « Compter seulement sur nos propres forces » c’est une resucée d’un autre dicton qu’il y a chez nous et qui est « Aide-toi, et [le ciel ] t’aidera ! ».
C’est-à-dire qu’en arrière-plan il y a toujours ce dieu dont nous regrettons l’absence, dont nous regrettons la mort, quelle que soit la manière dont nous formulions les choses. Et en réalité, il faut voir les choses tout à fait autrement. Je vous avais donné cette image l’autre jour : du gosse à qui on dit « Saint-Nicolas ou le Père Noël n’existe pas » et au lieu de se dire « Eh bien, il n’a jamais existé. C’était une histoire qu’on m’a racontée, c’était un mythe à proprement parler », cet enfant se dit « On m’annonce sa mort. Le Père Noël est mort ». Lacan y a fait allusion au principe du Père Noël : nous pouvons rester, je dirais, indéfiniment dans le deuil pathologique du Père Noël en se disant qu’il va peut-être revenir un jour ressuscité et puis arranger toutes nos affaires.
Et quand j’ai décidé d’appeler ma petite conférence autrement, c’est-à-dire « Nous sommes des génies, profitons-en ! », c’était pour sortir de ce qui serait encore un rappel de ce qui est la manière dont l’Occident vit le fait d’avoir cessé de croire en un dieu démiurge qui organise tout et qui a organisé dans un monde parallèle notre immortalité. Il faut que nous sortions absolument de cela, il n’est pas trop tard mais il est temps. Il faut que nous nous rendions compte que nous sommes le produit du monde tel qu’il est, qui n’est pas absurde du tout : il y a des lois de la nature, il a de grands principes, il est auto-organisant : l’attraction des particules entre elles ou le fait qu’elles se rejettent a créé les molécules et les atomes (les atomes d’abord et puis les molécules ensuite). Ça a créé du biologique quand on a eu les acides aminés qui peuvent se combiner et puis constituer des messages génétiques qui vont dire ce qui va se passer par la suite – évidemment ils ne disent rien mais c’est par leur présentation extérieure que les choses vont être entraînées automatiquement. Ça a créé du biologique et ça a créé nous. Et nous avons encore créé autre chose – et c’est là que nous sommes des génies –, nous avons créé quelque chose au-delà de nous qui n’existait pas dans la nature, c’est du technologique. C’est un prolongement de nous-mêmes. C’est inouï, c’est inédit à l’intérieur du monde.
Et là, notre grand problème, c’est que nous ne sommes pas arrivés encore à comprendre exactement ce que nous avons fait en devenant des êtres technologiques. Ou bien, nous avons un sentiment de culpabilité en disant : « Ah, non, non ! C’est Dieu qui s’occupait de ça ! Il ne faut surtout pas qu’on le fasse, ça nous portera certainement malheur. L’arbre de la connaissance, faut pas y toucher. Ça, ça relève du domaine de Dieu », donc nous sommes encore toujours mal à l’aise. Ou bien, nous nous disons, dans une perspective de « Dieu est mort », que produire des choses, c’est de l’artificiel, ce n’est pas nous, ce n’est pas la nature non plus, c’est un truc à mi-chemin. D’ailleurs, c’est très dangereux parce qu’on a inventé les bombes atomiques, etc., donc c’est mauvais soit en soi, soit c’est mauvais parce que ça a créé des choses qui sont mauvaises et il faut s’en méfier. Et, en fait, bon, c’est là qu’il faut faire le pas en arrière. C’est là qu’il faut commencer à comprendre vraiment qui nous sommes et ce que nous pouvons faire.
Nous sommes à l’intérieur d’un monde qui est un monde auto-organisant et qui continue sur sa lancée. Le fait que nous produisons de la technologie, c’est encore l’univers sur sa lancée. Mais, c’est un monde qui est déterministe – probablement –, mais ça ne nous aide pas beaucoup. Ça ne nous aide pas beaucoup parce qu’on ne peut pas voir où il va exactement. C’est M. Prigogine qui nous a parlé de « systèmes dissipatifs ». Ce sont des gens divers, dont un certain M. Edward Lorenz, qui nous ont fait comprendre que quand il y a des dynamiques discrètes, que quand on regarde ça, nous, d’étape en étape, on voit apparaître des bifurcations. Et ces bifurcations, dans ce qui devient possible, sont parfois telles que ça produit une sorte de nuage ininterprétable. Nous sommes dans un monde où on ne sait pas ce qui va se passer.
Alors, nous sommes des génies mais il faut profiter du fait qu’on est dans un monde où on ne sait pas ce qui va se passer. Contrairement à Camus qui dit : « Alors, du coup, on peut rien faire », non, on peut au contraire absolument tout faire. Les contraintes sont là, mais ce que nous avons fait, comme êtres humains, c’est déjà de lever un très grand nombre de contraintes autour de nous, dans ce monde naturel. Nous ne renversons pas la loi de la gravité, nous ne renversons pas les principes de la relativité sur l’influence des masses sur le temps qui lui-même va évoluer parce que les masses évoluent et que les masses vont continuer à relancer le processus à l’infini… ça, on ne va pas changer. Mais nous pouvons ajouter des choses et de ce point de vue-là, nous sommes des génies.
Alors, nous sommes des mammifères qui avons dû vraiment nous battre comme beaucoup de mammifères autour de nous pour toujours être là. Nous sommes féroces. Nous sommes cruels. Nous sommes quelque chose qui n’est pas toujours admirable. Mais, par ailleurs, nous sommes un miracle, et il ne faut pas entendre ce mot « miracle » comme signalant une inspiration divine, mais nous sommes quelque chose d’absolument extraordinaire à l’intérieur de l’univers. Nous n’avons aucune preuve qu’il existerait quelque chose du même ordre ailleurs. Et même s’il y avait quelque chose du même ordre, ça montrerait simplement que ce processus, dont nous faisons partie, peut exister ailleurs autrement.
Comme toute espèce animale, nous avons une contrainte : c’est ce qu’on appelle la « capacité de charge » de notre environnement par rapport à nous. Il faut que nous restions dans les clous par rapport à ce que le monde autour de nous peut nous offrir. Il faut qu’il y ait toujours de l’oxygène dans l’air, parce que c’est ça que nous respirons et qui nous permet de réjuvéner notre système sanguin qui entretient tout le reste. Il faut qu’il y ait de l’oxygène dans l’air mais il faut aussi qu’il y ait des tas de choses qui ne soient pas là, qui sont empoisonnées de notre point de vue, qui sont toxiques. Il faut qu’il y ait de l’eau et qu’on puisse la boire. Et il faut aussi que dans cette eau, il n’y ait pas un certain nombre de choses comme de l’arsenic, du cyanure, etc., pour que nous puissions la boire. Qu’il y ait des aliments autour de nous. Il y a un certain type de contraintes. Et quand nous sommes nombreux, nous pouvons épuiser tout simplement le monde autour de nous, nous pouvons le saloper, nous pouvons rendre les gaz toxiques autour de nous, nous pouvons rendre l’eau imbuvable, nous pouvons faire qu’il n’y ait plus d’aliments. Mais il y a des contraintes qui sont des contraintes absolument générales. Il y a aussi le fait, et ça c’est positif, que grâce à notre génie, nous pouvons modifier la capacité de charge de notre environnement : nous pouvons l’améliorer par rapport à nous quand nous faisons une révolution agricole (il y en a de bonnes et il y en a de mauvaises, on est d’accord, mais quand nous faisons une bonne, nous pouvons augmenter la capacité de charge de notre environnement). Nous pouvons éventuellement, comme des transhumanistes, aussi nous adapter, si on voulait – je ne crois pas que ce soit une bonne chose… je suis même convaincu que ce n’est pas une bonne chose – on pourrait aussi commencer à nous bricoler pour que nous vivions dans des mondes qui sont pollués par rapport à nos standards présents.
C’est une chose : la capacité de charge de notre environnement, ça, aussi génies que nous soyons, il faut, d’une part, que nous en prenions conscience – et ça, maintenant c’est fait – et que nous maintenions cela possible. Si nous ne pouvons pas le faire, il faudra qu’on aille sur d’autres planètes, aller les coloniser. Et ça, ça n’a pas l’air donné d’avance vu que la notre présente quand même un certain nombre de caractères et que nous sommes entièrement adaptés au fait que notre planète soit de cette manière-là.
Alors, le biologiste toujours, qu’est-ce qu’il nous dit ? Il nous dit que nous sommes mortels en tant qu’individus. Notre espèce jusqu’ici, elle tient. Les espèces sont mortelles aussi, mais enfin c’est sur le plus long terme, justement parce que les individus, individuellement tant qu’ils vivent, ils peuvent se défendre et faire que l’espèce continue. Alors, nous sommes mortels. Si on est d’accord avec Camus que ça nous chipote énormément cette histoire-là, eh bien, on peut – on le fait déjà, on est en train de travailler là-dessus – imaginer que nous ayons l’option éventuellement de vivre éternellement. Personnellement, ça ne m’intéressera pas. Je crois qu’à un moment donné, j’aurai l’impression d’avoir fait ce que je pouvais faire sur cette planète et qu’il faut laisser la place à d’autres, et que cette affaire peut se terminer, que j’aurai profité pleinement de ce que c’est. On peut imaginer aussi qu’une fois qu’on pourra être immortels que les pervers narcissiques, qui ont une très grande opinion d’eux-mêmes [rires], considèrent que c’est un tel miracle leur présence sur la Terre qu’il faut absolument la prolonger indéfiniment. Et donc on se retrouvera peut-être dans un monde où il y aura deux sortes de populations : ceux qui auront l’impression d’avoir accompli « leur longue et lourde tâche » [Alfred de Vigny] un beau jour et se disant « Maintenant, on peut dire au revoir à la compagnie », et les pervers narcissiques qui seront là, eux, comme quelque chose qui restera tout le temps, convaincus de l’importance de leur existence. Mais ça, bon, le problème ne se pose pas dans l’immédiat. C’est peut-être un problème aussi soluble.
Alors, nous sommes mortels, c’est une chose. Nous sommes une espèce colonisatrice, je viens d’y faire allusion. Qu’est-ce que c’est qu’une espèce colonisatrice ? C’est une espèce qui envahit entièrement son environnement si elle a la possibilité de le faire et qui risque de l’épuiser de cette manière-là, c’est-à-dire de transgresser à un moment donné la capacité de charge de l’environnement par rapport à cette espèce. Donc un problème à résoudre. Heureusement, au moment où le problème se pose à nous, nous ne sommes pas désarmés : notre capacité à être des génies est déjà fort bien développée.
Par ailleurs, encore deux choses : nous sommes des êtres sociaux. M. Hobbes nous a dit qu’on s’est rencontrés un jour et qu’on s’est dits : « Bon, on va sacrifier un peu de notre sécurité pour vivre tous ensemble… » non ! « On va sacrifier un peu de notre liberté pour assurer un peu plus de sécurité. On va faire ça, on s’assied, on créé le contrat social. » Rousseau dit : « Oui, oui, c’est comme ça que ça c’est passé, sans doute. » Bon, tout ça, ce sont des mythes. Aristote, bien avant, savait déjà que l’homme était un être social, que si nous réalisons des choses c’est parce que nous pouvons les faire ensemble. Ce n’est pas par hasard que nous vivons maintenant dans des villes où il y a des millions d’habitants qui peuvent vivre en bonne entente, sans que ce soit la guerre permanente. Nous sommes des êtres sociaux. Nous sommes aussi ce que les biologistes, et je termine par là, appellent des êtres « opportunistes ». Qu’est-ce que c’est qu’une espèce opportuniste ? C’est une espèce qui peut changer de stratégie quand elle se trouve devant un obstacle, et ça, là, nous sommes des génies. Peu d’obstacles nous ont arrêtés. Il y a beaucoup d’obstacles qui étaient devant nous et que nous avons résolus, et nous continuons d’en résoudre tous les jours. Quand ça ne marche pas, nous trouvons autre chose à faire et c’est ça qui nous permet d’avancer.
Alors, nous avons ce problème, en tant qu’espèce, de capacité de charge. C’est lié à notre nature colonisatrice, quand on arrive à avoir rempli entièrement son environnement comme c’est le cas maintenant. Mais nous avons deux atouts : nous sommes des êtres sociaux et nous sommes des êtres opportunistes. Nous pouvons nous asseoir, nous pouvons réfléchir, nous pouvons trouver des solutions à nos problèmes. Ce n’est pas comme dit M. von Hayek : uniquement les choses qui nous viennent spontanément comme ça, par l’opération du Saint-Esprit, qui font de nous des êtres humains… non, non : nous sommes, effectivement, rationnels, nous pouvons faire des raisonnements, nous pouvons tirer des conclusions de syllogismes et arriver à faire, à produire, des théories que nous pouvons appliquer pour faire de la technologie, des « arts appliqués », de la « science appliquée ». Nous pouvons faire ça, c’est-à-dire faire des déductions et puis expérimenter : voir si on ne s’est pas trompés, revérifier les calculs, organiser des expériences pour voir si on ne s’est pas trompés. Mais à partir de ça, on peut produire des choses.
Alors voilà qui nous sommes. Nous sommes des génies au sein de l’univers. Il y en a peut-être d’autres ailleurs mais on ne va pas attendre qu’ils arrivent pour résoudre nos problèmes. Profitons-en ! Nous sommes des génies, profitons-en ! Oublions cette vieille histoire que peut-être, dans un monde parallèle, quelqu’un arrange toutes nos affaires. Oublions le fait que nous pourrions, en nous étant rendu compte qu’il n’y a pas un dieu qui s’occupe de tout, être plongés dans une profonde catatonie [rires] et que nous soyons convaincus qu’il n’y a qu’une chose à faire, c’est pleurer sur le fait que Dieu est mort. Non, non, sortons de ça. Sortons aussi de l’idée que simplement, eh bien, puisqu’il y avait un dieu et que ça nous convenait bien, il suffit de le récréer nous-mêmes. Bon, c’est toujours la même histoire. Notre espèce est en très, très grande difficulté, mais heureusement ça tombe au moment où nous sommes pleinement armés pour prendre à bras-le-corps ces problèmes. On ne peut pas faire grand chose d’autre que de s’occuper de ça, parce que si on ne le fait pas rapidement, eh bien, cette histoire de capacité de charge, ça va être réglé automatiquement autour de nous. Ne nous satisfaisons pas des anciennes histoires qui étaient… voilà : vous le savez, il y avait Auguste Comte qui parlait de différents stades dans l’évolution de l’être humain – et c’est un peu de ça que je vous parle aussi –, mais nous sommes arrivés au dernier stade. C’est celui où nous comprenons beaucoup de choses sur qui nous sommes et nous nous constatons bien armés pour faire face aux problèmes qui sont les nôtres.
Alors ne gâchons pas nos possibilités, ce que nous pouvons faire. Nous avons la possibilité, nous sommes armés. Nous avons une bonne boîte à outils. Nous ne pouvons pas non plus partir dans des tangentes et nous contenter de faire ce que nous faisions avant. Il faut maintenant que nous mettions toutes nos forces – toutes ces forces que personne d’autre ne nous donnera –, il faut que nous les concentrions à résoudre ce problème qui est la survie de l’humanité à la surface de la Terre, et heureusement, notre boîte à outils n’est pas vide. Ne partons pas dans des délires que la solution, c’est que nous devenions Dieu à la place de celui qui était là. Résolvons nos problèmes, le moment est venu de retrousser nos manches. Nous pouvons le faire. Et surtout, surtout, et c’est ça la nouveauté, c’est là qu’il faudrait qu’un changement ait lieu : soyons fiers de qui nous sommes. Ça ne veut pas dire qu’il ne faut pas se battre contre les horreurs que nous produisons à longueur de journée autour de nous, mais soyons fiers d’où nous sommes et ce que nous sommes parvenus à faire en comptant seulement sur nos propres forces. Parce que même si nous imaginions des tas de choses qui étaient là dans les coulisses, en réalité nous étions tout seuls et nous l’avons fait tout seuls, et nous pouvons continuer. Et nous pouvons sortir de cette dépression dans laquelle nous sommes et créer ce monde extraordinaire, celui que la connaissance rend possible.
Voilà ! Allez, à bientôt !
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