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Un extrait de l’article de Christopher Browning : The Suffocation of Democracy, The New York Review of Books, le 25 [sic] octobre 2018, auquel je me réfère dans ma vidéo de ce matin, Trump et Hitler : un parallèle saisissant
« En 1936, les forces démocratiques de France et d’Espagne apprirent une dure leçon pour ne pas s’être unies face à la menace fasciste. Même Staline finit par renverser sa malencontreuse politique et ordonna aux communistes de se joindre aux démocrates dans des alliances électorales de front populaire. En France, la perspective d’une victoire du Front populaire et d’un nouveau gouvernement dirigé par le comble de l’horreur – un socialiste, juif de surcroit, Léon Blum, conduisit une fraction importante de la droite à proclamer : « Plutôt Hitler que Blum ». Plutôt la victoire de ceux des Français qui s’aligneraient sur le dictateur nazi et l’ennemi héréditaire d’outre-Rhin que préserver la démocratie française chez nous et l’indépendance française à l’étranger, sous un socialiste juif. La victoire du Front populaire en 1936 sauva temporairement la démocratie française mais conduisit à la défaite d’une France démoralisée et divisée en 1940, puis à la collaboration du régime de Vichy avec l’Allemagne nazie tout en poursuivant avec enthousiasme sa propre contre-révolution autoritaire.
Devant l’enquête Mueller sur l’ingérence russe dans les élections américaines et la collusion avec les membres de sa campagne, la première ligne de défense de Trump et de ses partisans fut double – il n’y a eu « aucune collusion » et l’affirmation d’une ingérence russe est une « infox ». La deuxième ligne de défense fut encore une fois double : « la collusion n’est pas un crime » et l’ingérence russe désormais avérée a été sans effet. Je devine que si le rapport Mueller devait établir que la « collusion » de l’équipe de campagne Trump avec les Russes répondait effectivement à la définition juridique de « conspiration criminelle » et que l’ampleur énorme de l’ingérence russe rende l’affirmation selon laquelle elle n’a eu aucun effet totalement invraisemblable, de nombreux Républicains se replieraient, implicitement ou explicitement, sur la troisième ligne de défense : « Plutôt Poutine qu’Hillary ». Il semble n’y avoir rien au monde en effet à l’égard de quoi une diabolisation d’Hillary Clinton ne puisse servir de justification suffisante *, et l’idée qu’une présidence Trump débitrice de Poutine est de loin préférable au cauchemar qu’aurait été une victoire Clinton marquerait la dernière réorientation républicaine vers l’illibéralisme au pays et la servilité vis-à-vis d’un autoritarisme étranger. »
* Que des Américains particulièrement atteints « raisonnent » comme cela, passe encore, mais que des Français m’écrivent ° « Plutôt Poutine qu’Hillary », me dépasse.
° Comme c’est toujours (et encore tout à l’heure) sous une fausse identité, je n’ai en réalité aucune preuve bien sûr qu’il s’agisse de Français et non de fonctionnaires logés sur les rivages de la Baltique 😉 .
P.S. courrier reçu : Goebbels is alive and kicking !!!
Dear Mr Jorion,
Have you noticed that recently all the short media interviews given by President Trump ( on BBC radio at least ) take place to the ( very loud ) background noise of helicopters or planes so that his words are barely audible, but convey the impression that the Great Man is deigning to take a break from his Olympian schedule of ruling the world in order to gratify the little people with his pearls of wisdom … !!
An audio reminder of that memorable photo of Hitler being intently listened to by German youth piled around him in a small amphitheatre in the Brown House in Munich in 1932.
Blake McInerney
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