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4 macrotendances et la question du HIATUS (inertie politique) : je propose une rétro-démonstration.
Vu les éléments scientifiques à notre disposition qui montrent notre situation critique (l’Humanité fonce vers l’effondrement et l’extinction quand t tend vers l’infini, avec un t significativement plus proche de zéro que d’un grand nombre, arbitrairement bas donc), il faut que les gouvernements déclarent conjointement un état d’urgence mondial, une mobilisation générale et la mise en oeuvre d’un plan de transition écologique sociétale, de toute urgence (en s’inspirant des possibilités prouvées des économies de guerre US et UK en 40-45 : USA passe de 3.000 à 300.000 avions militaires par exemple, = facteur 100).
Les gouvernements doivent utiliser leurs moyens pour convaincre la population que cela est nécessaire (médias, débats citoyens, etc.). Sans consensus minimal, pas de transition. Car on ne peut compter sur la contrainte uniquement, il faut des citoyens-« rouages » de la transition, convaincus et déterminés à utiliser leur marge de manœuvre (comités de quartiers, initiatives de transition, etc.).
J’écarte l’option de convaincre les dirigeants actuellement au pouvoir, ils sont déjà fautifs de ne pas utiliser la tribune à leur disposition pour seulement parler de ce sujet.
Il faut les remplacer.
Le problème : pour les remplacer dans un cadre démocratique, il faut que les électeurs votent pour leurs remplaçants.
Il faut que les électeurs comprennent que les dirigeants actuels les mènent à l’abîme et qu’hors des dirigeants radicaux prêts à mener la transition, point de salut.
Pour cela, il faut qu’une partie substantielle de l’élite détermine un consensus sur la situation et la « solution » politique, et s’engage collectivement et en force pour exprimer partout et à tous qu’il faut voter pour d’autres dirigeants, ceux qui comprennent la situation et qui sont désireux de mettre en oeuvre les moyens nécessaires.
En parallèle, il faut qu’une partie de cette élite mette au point une sorte de « planification » complexe de la transition écologique sociétale car des mesures trop brutales et bureaucratiques, à la soviétique, ne permettraient pas la transition du système et causeraient des millions de morts. (Leçon de l’étude des systèmes complexes dynamiques)
Il faut un phasing in du nouveau monde et un phasing out de l’ancien, avec, tout de suite, des limites claires (zéro transformation supplémentaire des sols affectés à la nature, zéro construction de route, annulation des subsides aux énergies fossiles et à la voiture, etc. = moratoire sur tout renforcement de la macrotendance 3 ‘extension anthroposphère’).
Déclarer des zones franches d’innovation libre pour la transition.
Etc.
Voilà j’ai beau retourner le problème dans tous les sens, je ne vois pas d’autre scénario pour une transition écologique sociétale qui embarque tout le monde.
Les autres scénarios, c’est du survivalisme (on renonce à embarquer tout le monde) au mieux, ou alors du cynisme (après moi les mouches).
Comme déjà dit, j’écarte d’office la dictature top down centralisée, elle ne permet pas de libérer la créativité et les forces de changement nécessaires (l’empowerment de tous comme au UK et aux USA en 40-45, même les ouvriers innovaient sur la chaîne de production, par esprit patriotique)
Il faut une démocratie avec des leaders charismatiques, investis d’un mandat populaire et accompagnés d’experts en transition sociétale… et le soutien d’une partie de l’élite (« aristos » contre les « ploutos »). Un « gouvernement des meilleurs », au sens grec du terme, pas au sens de l’Ancien Régime.
Pour en arriver là, il faut sortir du phénomène du « chien de faïence » et de l’interaction spéculaire immobilisante entre politiques, intellectuels et scientifiques et que des gens courageux comme van Ypersele, De Schutter, Jorion, Hansen, Jouzel, Rockstrom, etc. dénoncent nominalement les dirigeants actuels et que des députés ou politiciens d’opposition actuels ou nouveaux se positionnent ouvertement pour le programme ci-dessus, sans égard pour leur chance de réélection.
Le cas échéant, il faut créer un parti politique « messager » qui aura pour unique mission de rendre ce débat visible et public : une sorte de parti de l’état d’urgence et de la transition écologique sociétale. Car cette idée n’est pas présente dans la médiasphère, alors qu’elle est présente dans la sphère scientifique internationale (Mission 2020, etc.).
Pour les Belges, pas sûr qu’Ecolo veuille être ce parti qui dégomme les sbires du Premier Charles Michel en débat public, en leur mettant leur nez dans leur caca et en appelant l’électeur à voter pour des transitionneurs radicaux.
Pourtant, que vaut un parti écologiste s’il n’est que « réformiste gradualiste », alors que la situation réelle exige un remède de cheval ? Que valaient les pacifistes diplomates en 39, alors qu’Hitler se préparait à envahir l’Europe ?
À rien. Voire pire, ils « trustent » les postes de pouvoir, les sièges de députés, et empêchent une alternative « à la hauteur » d’émerger. Ils empêchent Churchill de devenir Premier Ministre et de prendre les décisions nécessaires.
Du point de vue de la logique, je trouve mon raisonnement difficile à attaquer.
Mais je pressens à quel point il serait inaudible devant un auditoire réel (l’effet « poisson à qui on parle du vent violent et de la nécessité de s’abriter »)… Un discours qui serait sans doute « hors de l’espace sémantique » des auditeurs, des sons mais sans aucun sens.
C’est dire à nouveau le HIATUS entre le principe de réalité et l’illusion collective dans laquelle nous baignons.
À un moment donné, si les calculs de l’ingénieur disent : nous avons 3h pour agir avant que la probabilité de percuter un iceberg et de couler atteigne 100%, on ne peut plus admettre dans l’ensemble des solutions les démarches « incrémentales/réformistes ». On est obligé de passer par l’ensemble des solutions « radicales », quand bien même elles paraissent « irréalistes » à l’instant d’avant (ce n’est plus un critère d’exclusion).
Voilà il y a une collision entre le principe de réalité et l’illusion collective.
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