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Éditorial
Theresa May aurait dû comprendre que ce président américain est un ennemi de la stabilité en Europe. Elle devrait tirer maintenant les leçons de son erreur.
ven 13 juil 2018 17.11 BST © The Gardian
Il se peut que cela ait été, mais si brièvement, une bonne idée d’inviter Donald Trump en Grande-Bretagne. Mais pour Theresa May, tout s’est transformé en une visite de l’allié venu de l’enfer. Pour ne rien arranger, c’était entièrement de sa faute. Et pourtant, aussi étrange que cela puisse paraître, il se peut qu’un bien inattendu soit sorti de la visite de Trump.
Le gouvernement britannique a fait de son mieux – étant donné que les rues des villes étaient pleines de manifestants – pour accueillir M. Trump cette semaine. Blenheim, Sandhurst, Chequers, Windsor – on ne fait pas mieux en matière de tapis rouge de l’establishment britannique. Mais c’était sans compter sur le caractère de Trump et, de manière plus inquiétante, sur le projet politique de Trump. Le président a décrédibilisé Mme May avant même qu’il ne quitte l’Amérique. Il a intimidé et menti au sommet de l’OTAN à Bruxelles. Il a ensuite accordé une interview explosive et délibérément déstabilisante au Sun de Rupert Murdoch le jour même de son arrivée en Grande-Bretagne.
Cela garantissait que la conférence de presse de vendredi à Chequers serait un purgatoire pour Mme May et peut-être même une petite correction pour le président et son équipe. Et c’est ainsi qu’il s’est avéré, malgré ce qui avait visiblement été la perception privée de l’équivalent diplomatique du Riot Act à M. Trump. Mais ce n’était pas seulement la grossièreté qui importait – bien que la grossièreté importe beaucoup, tant dans les choses personnelles que dans les choses publiques. C’était l’impact et la répercussion politique. Cette conséquence sans équivoque est que l’Amérique de M. Trump ne peut plus être considérée avec sûreté comme un allié fiable pour les nations européennes engagées dans la défense de la démocratie de type occidental. C’est un changement historique pour la Grande-Bretagne et pour l’Europe.
Tout ce qui concerne cette visite présidentielle désastreuse et embarrassante aurait pu être évité avec plus de discernement et de bon sens politique. Mais Mme May et ses conseillers se sont précipités à Washington en janvier 2017 pour offrir une visite d’État à un président à peine installé à la Maison-Blanche, dont ils n’avaient pas encore pris la mesure en tant qu’allié, mais qui avait déjà dans son tempérament et son pouvoir de transformer l’occasion d’une manifestation relativement inoffensive en un événement profondément traumatisant. C’était une erreur de jugement embarrassante et stupide. La réaction hostile du public a été immédiate et sans précédent. Tout ce qui s’est passé cette semaine confirme que la visite de Trump n’aurait pas dû avoir lieu.
Mme May aurait dû comprendre dès le départ que M. Trump n’était pas un allié lorsqu’il s’agissait de sa stratégie envers le Brexit. M. Trump veut briser les organisations internationales comme l’OTAN et l’UE. C’est sur cette base qu’il a embrassé le Brexit. Il y voyait le début d’un retour à une politique nationaliste identitaire, illibérale, souvent raciste et nationaliste, dont son élection était un autre exemple. Il n’a pas caché sa volonté de promouvoir d’autres mouvements identitaires de droite. D’autres dirigeants européens ont compris ce danger, notamment Angela Merkel. Mme May ne l’a pas fait. Mme May souhaitait à juste titre une relation post-Brexit étroite avec l’UE, une position qui a conduit à l’affrontement des Chequers avec ses ministres Brexiteer il y a une semaine. Mais elle n’a pas vu que les États-Unis de M. Trump visent davantage un affaiblissement de l’UE qu’une Grande-Bretagne soucieuse d’une UE prospère.
C’est de cet échec qu’est née l’interview du Sun. Dans l’interview, M. Trump a exprimé sa haine pour l’UE, son soutien à un Brexit dur, son refus de conclure un accord commercial avec le Royaume-Uni, son mépris pour Mme May, son soutien à Boris Johnson, son hostilité à l’immigration et sa conviction à peine codée que le Royaume-Uni – et l’Europe – sont en train de « perdre leur culture ». L’interview, son contenu, son timing et le fait qu’elle ait été donnée au tabloïd anti-UE de M. Murdoch, le porte-drapeau anti-Union européenne, était un acte hostile délibéré. Pour Mme May, qui se bat pour garder le contrôle de son parti sur la question prédominante à laquelle la Grande-Bretagne est confrontée, c’était tout simplement un coup de poignard dans le dos. Mais ce n’était pas essentiellement d’ordre personnel. C’était une déclaration d’hostilité à l’égard de la Grande-Bretagne et de l’Europe et des valeurs qu’elles défendent.
Un président qui soutient l’alliance atlantique, la stabilité de l’Europe et les valeurs démocratiques libérales – bref, tous les autres présidents américains de l’après-guerre – n’aurait jamais fait une chose pareille. Un tel président aurait essayé d’aider, aurait vu le problème UE-Royaume-Uni comme un problème à résoudre et aurait usé de son influence pour amener les alliés européens de l’Amérique à trouver une solution commune après le Brexit. Un tel président aurait fait ce qu’il fallait.
Mais M. Trump n’est pas un tel président. Il n’est pas notre allié. Il est hostile à nos intérêts et à nos valeurs. Il peut même, si cela continue, devenir une sérieuse menace. Cette semaine, il a délibérément enflammé la politique de l’Europe et de la Grande-Bretagne. Oui, Mme May l’a cherché mais il était difficile de ne pas compatir avec elle en tant que personne au cours de la dernière journée et demie. Elle doit maintenant tirer les leçons et guider la Grande-Bretagne, Brexit ou non, vers une relation constructive et efficace avec nos alliés plus fiables, qui partagent nos valeurs, en Europe.
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