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Je vous disais l’autre jour : « Et il ne faut pas se contenter de l’indignation, il faut être du côté de la rébellion. » Or je ne me doutais pas à quel point il était facile de susciter la rébellion au sein du peuple. Voici ce qui s’est passé.
Me rendant hier de chez moi à Sainte-Foy-la Grande, et entendant m’épargner les affres de la rocade bordelaise, j’avais piqué tout droit à travers la campagne en direction de Bergerac, m’offrant le régal d’un peu plus de cent kilomètres à cheminer dans la campagne verdoyante.
Drapé dans le manteau de mon plus beau civisme, je me mis en tête de respecter sur ces départementales, voire pire encore, la récente rétrogradation du plafond de vitesse de 90 à 80 km à l’heure.
L’effet ne tarda pas à se manifester : en moins de temps qu’il ne faut pour le dire, un serpentin de voitures s’accumula derrière moi, dont le chef de file s’avisa d’aimablement me pousser à l’arrière, à la grande satisfaction de ceux qui le suivaient. Alors donc que je m’interrogeais depuis des mois voire des années sur comment susciter une saine rébellion au sein du peuple, l’occasion m’en était accidentellement donnée !
Au bout d’un moment cependant, me disant qu’il serait sans doute tragiquement paradoxal que je devienne la première victime de l’authentique révolution sur laquelle tant de rébellion allait bientôt déboucher, je poussai le champignon pour m’aligner sur l’ancienne norme, à laquelle j’avais pu déterminer – au péril peut-être de ma vie – que le peuple était en réalite viscéralement attaché.
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