Élections européennes – Journal de campagne, le 29 juin 2018 – Retranscription

Retranscription de Élections européennes – Journal de campagne, le 29 juin 2018. Merci à Éric Muller !

Bonjour, Journal de campagne le 29 juin 2018

Alors vous avez sûrement lu L’art de la guerre de Sun Tzu, et vous vous souvenez de ce passage fameux qui dit : « Si tu es dans la montagne, fais croire à ton ennemi que tu es dans la plaine, et si tu es dans la plaine, fais croire à ton ennemi que tu es dans la montagne », et ce serait une raison pour laquelle, précisément, ne pas faire un journal de campagne : pour ne pas laisser l’ennemi vous localiser avec précision…

Si ce n’est que dans mon cas, comme je ne suis encore nulle part, mon ennemi aura autant de mal à me situer, à savoir où je suis, que moi-même à savoir où je me localise moi-même !

Pourquoi ? Parce que ça a commencé, ça a commencé gentiment : vous parlez, vous les rencontrez, des gens qui ont des idées comme les vôtres – dans des partis – et ils sont enthousiastes (je vous l’ai déjà rapporté) : « C’est formidable, on a besoin de gens comme vous, si seulement il y avait davantage de gens comme vous qui étaient député européen, ce serait extraordinaire ! etc. ».

Et alors, vous commencez à discuter et puis on vous dit : « Vous comprenez bien que, voilà, des positions comme ça, c’est le président du parti et quelques copains à lui qui se les distribuent, parce que, voilà, c’est bien payé… et en fin carrière, on se mettrait bien là… Et donc, évidemment, ces gens là, ils sont assis sur des positions comme çà… Alors, discutez avec eux, voyez avec eux, et s’il n’y a pas moyen, il faut d’abord que vous dégommiez cinq dinosaures… dix dinosaures… pour arriver où vous voulez ». Bon.

Alors, deux possibilités jusqu’ici : vous écrivez au dirigeant du parti en disant « Mon cher ami, etc. », et on ne répond pas à votre premier mail ; on ne répond pas à votre deuxième mail ; vous trouvez une autre adresse mail, on ne répond pas ; vous trouvez une secrétaire qui dit : « Oui oui, on va vous rappeler dans les 48 heures » et puis il ne se passe rien ; vous rappelez et il ne se passe toujours rien, etc. c’est-à-dire qu’en fait, on vous ignore.

Ou alors, on vous accueille gentiment et on vous dit « Mais mon cher Monsieur, vous pensez bien que, des gens comme vous, de la société civile, qui veulent devenir député européen, il y en a des MILLIONS… alors, la queue, elle est là : mettez-vous dans la queue… et puis, voilà, on verra bien : frappez à la porte, et on verra bien ce qui se passe… »

Alors de quoi ça vous convainc ? C’est que ce n’est pas comme ça qu’il faut faire !

Alors, heureusement, il y a d’autres exemples, dans l’actualité, de gens qui arrivent quand même à faire ce qu’ils ont envie de faire. En France, il y a un très bon exemple, c’est M. François Ruffin, qui vient avec ses idées, il se bat pour ses idées, et ce sont plus ou moins les gens qui se rallient autour de lui, et il arrive quand même à avancer, à se faire entendre, à dire ce qu’il a envie, et à faire de la bonne action.

Et, nous avons aux États-Unis, un autre cas très récent qui est celui de Mme Alexandria Ocasio-Cortez, dont on parle depuis deux jours, depuis 48 heures, et c’est enthousiasmant. Elle est reçue par les plus grands journalistes, qui disent :

« Chère Madame, excusez-moi si je dois vous avouer que, jusqu’à hier, je n’avais pas la moindre idée de qui vous étiez. Vous n’aviez pas de page Wikipédia, donc très difficile de savoir qui vous êtes… ».

Et qu’est-ce qu’elle a fait cette dame ? Elle n’est encore nulle part ! Sauf qu’elle s’est présentée devant un cacique du Parti démocrate : un monsieur de 55 ans qui était convaincu qu’il allait remplacer Madame Pelosi au Congrès comme étant le représentant du Parti démocrate… Et dans un débat qu’il devait avoir avec Mme Ocasio-Cortez, il s’est fait représenter par un de ses sous-fifres : il ne s’est même pas déplacé ! Résultat, résultat des courses [rires], il s’est fait battre 52 % à 47 %.

Alors, on vous dit que Mme Ocasio-Cortez, c’est une militante de la base, de la classe ouvrière, son père habitait dans le Bronx et sa mère est de Porto Rico… Et effectivement, vous la voyez : c’est une dame extrêmement enthousiaste, et ça fait plaisir. Ca fait plaisir qu’elle ait gagné, et on se dit : c’est un modèle.

Alors, elle n’est pas tout à fait la tenancière de bar, la serveuse, que l’on vous présente, parce qu’il se fait – quand même,- qu’il y a un astéroïde qui est déjà appelé à son nom – avant même qu’elle soit dans Wikipédia ! Pourquoi ? Parce qu’au lycée, c’était un petit génie, et elle travaillait à des projets… au point que l’on a nommé un astéroïde à son nom, alors quelle avait quoi 15, 16 ans ? C’est aussi une personne (ça on en parle moins mais quand on cherche un peu, on le trouve), qui a quand même un diplôme de l’université de Boston, en sciences économiques et en relations internationales.

Alors, bon, elle vient effectivement de la classe ouvrière, mais elle a plutôt un parcours d’« intellectuelle au service du peuple » si vous voyez ce que je veux dire (il y en a d’autres de ce type-là) et voilà, ça n’enlève absolument rien à son mérite : elle a dégommé un dinosaure (il n’y en avait qu’un en face d’elle), pour pouvoir se présenter comme candidate Démocrate au Congrès, c’est à dire parlementaire, aux élections qui auront lieu bientôt. Mais, c’est une victoire assez extraordinaire : la personne en face d’elle avait huit fois plus de financement, qui lui venait d’entreprises, de ceci ou cela… C’était vraiment un ponte, plutôt de gauche, plutôt sympathique, mais voilà, quelqu’un de l’establishment comme on dit, un représentant des élites.

Son parcours fait plaisir. Alors, c’est un parcours comment ? C’est un parcours qui vient de la base : « grassroots ». « Grassroots » : un parcours qui vient de la base, comme dans le cas de Ruffin : Ruffin ne s’est pas rallié à des partis existants, ce sont les partis existants qui se sont ralliés à lui.

Je crois que c’est comme ça qu’il faut faire. Je viens de dire : « il ne faut pas dire où l’on se situe », mais cela ne dit pas encore grand chose…

Alors, qu’est ce qu’il y a comme troupes ? Qu’est ce qui pourrait constituer une base ? Et bien, il y a le fait que je sois relativement connu du public. Je n’ai pas mes bouquins à coté, je ne peux pas vous les montrer… Si, je vais montrer quelques bouquins… c’est des choses que je relis : Women – Charles Bukowski, Hurlyburly /Those the River Keeps – David Rabe. Je ne relis que de très bons livres, quand même… Vous regarderez ça !

Qu’est-ce qu’il y a encore ? Voilà : Love, etc. – Julian Barnes, M*A*S*H – Richard Hooker. Je relis de très bons romans… Qu’est ce qu’il y a encore ? Evidemment : Sur la route – Jack Kerouac.

Et puis celui là : Portnoy’s complaint – Philip Roth, parce que c’est vraiment très bien écrit, et c’est un plaisir, et puis on en a discuté : qu’est-ce que cela veut dire Portnoy’s complaint ? ça veut dire la maladie de Monsieur Portnoy.

Je continue. Où est-ce qu’on en est ?

Il y a des gens. Je sais qu’il y a des gens qui commentent sur mon blog, il y a des gens qui font partie des « Amis du blog de Paul Jorion » mais ceux là ne sont pas vraiment représentatifs : c’est des gens souvent âgés, souvent des gens retraités… Parmi les commentateurs, c’est souvent les mêmes.

Ma base, c’est qui ? Ma base, c’est ce Monsieur qui m’arrête, c’est quoi ? il y a trois ou quatre jours, qui m’arrête au métro Montparnasse-Bienvenüe, et qui dit « Monsieur ! Monsieur ! », mais qui m’aborde d’une manière un petit peu agressive qui fait que – s’il se souvient – j’ai d’abord un petit mouvement de recul en disant « Oui ? Qu’est-ce que vous voulez ? », et il me dit – c’était un petit monsieur râblé là, en T-shirt – qui me dit : « Eh bien, je regarde vos vidéos ! je regarde toutes vos vidéos ! » « Ah, je dis, bon ! eh bien, c’est très bien, ça fait plaisir… «

Et effectivement, à la Gare Montparnasse, il y a un jeune, un très grand, qui se reconnaîtra aussi, et qui dit : « Bonjour, ça va ? Ça va Jorion ? », et allez hop on continue ! Ou bien la demoiselle dans le train !

Je suis assis dans le train, et puis j’ouvre l’ordinateur, et vous savez, il y a un mot de passe là, il est mis « Paul Jorion » dessus, alors elle me dit… elle est en train de faire un tricot, elle est en train de tricoter avec un truc, un patron devant elle, un dessin, une configuration extrêmement compliquée qu’elle importe dans son tricot… et elle dit :

  • « Vous êtes pas vraiment Paul Jorion ? »
  • « Ah si ! je suis vraiment Paul Jorion ! ».
  • « Ah ! Vous êtes l’idole de mon copain ! etc. »

Heureusement, j’avais un bouquin : un exemplaire de Défense et illustration du genre humain, que je devais donner à quelqu’un, que je n’avais pas vu, et je lui dis :

  • Tenez, vous allez faire une surprise extraordinaire à votre copain. Vous allez lui dire, quand vous le voyez…
  • Ah, ben je le vois tout à l’heure…
  • Eh bien, tout à l’heure, vous allez lui dire la chose suivante : « Tiens, j’ai un petit truc pour toi ! » et vous allez lui donner un exemplaire dédicacé de mon bouquin.
  • Ahhhh ! Qu’est-ce qu’il va être…

Mais je dis : « Oui, ça va être rigolo, vous allez voir la tête qu’il fait… »

Ou alors, voilà, c’est une autre jeune femme qui me dit : « Ben, mon frère, on essaie qu’il fasse un peu autre chose dans la vie que de lire votre blog ! »

Et ainsi de suite… Bon, ça, voilà, ça c’est des gens… Ou alors, et ça vous le verrez peut-être tout à l’heure, je lui ai demandé s’il était d’accord que je mette cela sur le blog, c’est une jeune personne qui m’a invitée récemment à faire une conférence (à l’endroit où il travaille, ce que j’ai fait) et il écrit une lettre, dans le cadre des « Amis du blog de Paul Jorion », une lettre je dirais « militante », en disant : « Allez-y ! » etc. et je lui ai demandé tout à l’heure si on pouvait la publier sur le blog, et on verra : si vous la voyez, c’est qu’il est d’accord !

Qu’est-ce qu’il y a encore ? Il y a tous les gens qui m’invitent. Il y a le MOC en Belgique : le Mouvement Ouvrier Chrétien. Il y a… comment ça s’appelle ? L’Institut Régional du Travail d’Occitanie qui me reçoit en septembre. Alors, c’est quoi l’Institut Régional du Travail ? C’est la CFDT, c’est F.O. et la CGT à qui je vais donner une formation qui s’appellera : « La crise du capitalisme ». Ça, c’est la base, c’est la base ! [rires] Heureusement, la base, je la rencontre.

Mais, à partir de là, qu’est-ce qu’on va faire ? Et, là, je ne sais pas. Je crois que je vais arrêter ma vidéo là. En ce moment, j’ai mis quelques éléments sur la table et on va réfléchir à tout ça ensemble. Je vais ouvrir ça aux commentaires et, à partir de là, on dira : « Qu’est-ce qu’on fait maintenant ? ». Je ne vais pas essayer de découvrir un astéroïde [rires] pour être un peu connu. Mais, ça ne servirait à rien – vous l’avez vu – elle n’était pas encore dans Wikipédia malgré son astéroïde, Mme Alexandria Ocasio Cortez. J’espère qu’elle ira loin et j’espère qu’il n’y aura pas un crétin avec un revolver qui essayera de mettre fin à ça, prématurément. Encore qu’il faut toucher du bois parce que dans le monde où on est…

Mais, bon ! De toute manière, même si on la fauche maintenant, elle est un exemple et elle a déjà dit tant de choses ! J’ai essayé de mettre le maximum des interviews sur le blog. Elle a la langue bien pendue, elle sait ce qu’elle veut, elle est socialiste. Elle dit qu’elle est socialiste ! Elle n’a pas peur du mot, comme moi, moi non plus. C’est un mot qui a été galvaudé et qui a été mis à toutes les sauces et surtout, qui a été dilué dans de la sauce libérale voire néolibérale – et qui a perdu un peu son sens mais, c’est un très beau mot et qui, voilà ! moi, je continue à dire quand on me demande : « Qu’est-ce que vous êtes ? » eh bien, je dis : « Je suis socialiste ! » et le mot ne me fait pas peur.

C’est ça ce que je représente : cette générosité, cette volonté qu’on fasse son paradis sur terre, maintenant ! Parce qu’on a les sous pour le faire ! Ce n’est pas vrai qu’on n’a pas les sous ! Ce n’est pas parce qu’ils sont tous dans les coffres-forts de 8 personnes au monde qu’on n’a pas les sous ! Si vous m’entendez dire qu’il faut aller les prendre là où ils sont : oui ! Oui, il faut les prendre là où il sont !

Il y a quelques milliardaires généreux qui mettent leurs idées et leur argent au service de la bonne cause comme Soros, comme Buffett. Vous les connaissez : des gens qui s’alignent, des oligarques qui s’alignent sur le peuple. Mais, on a un système économique qui est complètement grippé, avec tout l’argent qui est bloqué dans quelques comptes en banque.

Et, ce n’est pas difficile, quand on me dit : « Est-ce que vous êtes content que la croissance reparte ? » Je dis : « Non, on s’en fout que la croissance reparte puisque, l’an dernier, 82 % de la croissance est allée au 1 % le plus riche ! ». A quoi ça sert la croissance ? On vous dit : « La croissance, c’est formidable parce que ça va relancer le crédit ! » C’est-à-dire que vous allez encore pouvoir enrichir ces gars là, en plus, ou ces dames, en plus. Non, ce n’est pas ça : il faudrait que les gens puissent acheter les choses parce qu’ils ont l’argent et pas parce qu’ils ont pu l’emprunter et encore aller alimenter les comptes en banque de ceux qui ont déjà tout l’argent et qui peuvent le prêter. Et qui peuvent le prêter à tout le monde parce qu’ils en ont tellement.

Je voyais, hier – bon, c’est un peu consternant – Bernard Maris… il y a quelqu’un qui fait circuler une vidéo de Bernard Maris qui dit : « Les banques créent de l’argent, comme ça, par une simple écriture comptable ». Lui aussi, malheureusement, racontait ce bobard qu’on fait circuler pour berner les gens, pour qu’ils ne comprennent pas comment ça fonctionne vraiment. Non ! Il y a assez d’argent dans le système ! La banque ne doit pas en créer quand il faut vous en prêter : il est là ! Il y a des gens qui l’ont et qui peuvent le prêter et ils peuvent encore s’enrichir quand ils vous le prêtent.

Et quand on fait comme M. Trump, c’est-à-dire qu’on dit : « Oui on baisse les impôts et donc il suffira que l’état emprunte d’avantage ! ». L’État, quand il emprunte, il va devoir payer des intérêts, et il les paiera à ceux qui ont pu acheter des obligations d’État, c’est-à-dire ceux qui ont tous les ronds et qui en recevront encore davantage…

« Baisse des taxes », « Baisse des impôts » : Attrape-couillons ! si je peux me permettre… C’est, voilà, on vous dit : « On va vous baisser vos taxes, c’est formidable ! regardez… », mais non, non : on vous prend des sommes plus importantes autrement quand on fait ça… Ne vous laissez pas berner !

Enfin bon voilà. J’avais dit que j’avais terminé, et puis je pars sur la tangente [rires] … Mais c’est peut-être pas mauvais, ça fait peut-être partie de ma campagne électorale d’ajouter quelques remarques comme ça [rires], qui me viennent avec la colère !

J’espère que les gens de ma génération : les vieux qui sont sur mon blog, qui sont des « Amis du blog de Paul Jorion », que le spectacle des jeunes qui en veulent et qui se fâchent, que ça leur donne à eux aussi du courage, et qu’ils reviennent. Je pense à un en particulier qui a dit : « Non c’est fini ! », complètement désabusé. « On n’arrivera à rien si tous les efforts qu’on fait ne servent absolument à rien… » Si ! Regardez ! Regardez Ruffin, regardez Madame Alexandria Ocasio-Cortez, regardez les interviews qu’elle a données à ces journalistes qui sont sidérés et qui embraient. Pourquoi est-ce qu’ils n’embrayaient pas avant ? Parce qu’ils attendaient qu’apparaissent des gens comme ça ! S’il n’y a pas des gens comme ça, on ne peut pas dire : « Voilà ! je me rallie ! Je me rallie à Monsieur Sanders qui, voilà, qui n’a pas l’air tout jeune et qui bafouille parfois quand même il faut bien le dire, dans ce qu’il dit, parce qu’il n’est pas jeune ».

Allez : il y a la possibilité de faire des choses, et il ne faut pas baisser les bras, que vous ayez comme moi 70 ans ou pas. Il ne faut pas baisser les bras : on n’a qu’une occasion de changer le monde.

Quand on ne sera plus là, on ne pourra plus rien faire du tout… enfin, je ne crois pas [rires] !

Il faut le faire maintenant. Il faut le faire maintenant, et il faut aller vite, parce que le monde se déglingue autour de nous. On ne veut pas l’admettre, mais il se déglingue à toute allure autour de nous. Mon prochain papier dans Le Monde, c’est à propos de ça : je parle de déclin, de décadence… On me l’a accepté…

Disons maintenant ce que nous avons à dire ! Que vous ayez 20 ans, que vous en ayez 30, 40, 50, 60, 70, cela n’a pas d’importance, il faut le dire ! Et il ne faut pas se contenter de l’indignation, il faut être du côté de la rébellion. L’indignation, c’est sympathique mais ça ne mange pas de pain, ce n’est pas très dangereux… La rébellion !

Allez, à bientôt.

Hé ! hé !

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  1. Mes yeux étaient las, bien plus que là, juste après l’apostrophe : la catastrophe.

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