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La réponse est ici : entre Avranches et Granville.
*Godot est mort !*
Bon, ça ne décoiffait pas trop, les intervenants « attendus » (l’universitaire et l’entrepreneuse). Puisque le débat portait à de nombreux moments sur les techniques, c’était flagrant qu’il n’y avait pas de « méta-pensée » sur le sujet, Hegel, Arendt ou Stiegler aux abonnés absents. « C’est ce qu’on en fait qui compte », « une instance de régulation », « pas d’empathie » : le florilège des vraies-fausses évidences.
Connait-on si bien que ça l’autre progatoniste, l’homme ? Qui aurait plaisir à travailler (sauf que « Fuck work ! »).
Mais ça c’est l’homme sorti du néolithique, avec déjà les effets systémiques de la propriété, de la chefferie, etc. alors que quasi le même homme, biologiquement, y était entré pas « bon sauvage », mais vivant une logique de clan, ‘était loin d’une logique de ce qu’on appelle aujourd’hui propriété (le peu de stock pouvait se gérer comme le flux), et modulait sa convivialité avec les autres par le choix d’aller un chemin plus loin, faire connaissance avec l’ours du coin.
L’intelligence artificielle vue à travers le prisme de « nous maintenant » , ce « nous maintenant » étant essentiellement des urbains ou au moins des « fermiers » liés à des urbains, ne pose que de mauvaises questions : la majorité d’entre elles tourne autour de savoir si les maux ou soucis de la ville ou de la campagne organisée seront résolus par elle (chômage, sécurité,…). Et la gratuité est d’ailleurs une réponse « à côté », c’est la prolongation de la ville où sont offerts chemins et lumière. (Même si je suis bien content que l’idée « imprime » à cette occasion).
Mais l’impact de notre mise en relation par le truchement d’une masse de données et de capteurs réalise peu ou prou un nouvel écosystème entier. Une fois la gratuité obtenue, admettons, les tropismes des humains dans un monde plein d’intelligence artificielle seront une question « politique », mais une politique ou l’agora aura déjà été remplacée par la réponse collective des réseaux sociaux. Une politique ou le parlement ou le conseil municipal aura déjà été remplacé par des instances émergents de facto.
Et dans ce cas, la suite est effectivement de connaitre les « modes propres » de ce système humain-machine couplé, ceux qui vont s’amplifier pour passer devant les autres modes. A un moment donné, les dirigeants et ingénieurs des « futurs GAFAM » agiront systémiquement (« comme si ») ce sont eux les porteurs du déplacement causé par ces émergences. Quoi qu’ils jurent au niveau de leurs discours « corporates »: au lieu de ce « corpore » là, l’intelligence artificielle se manifestera comme une tendance « décorporée », et c’est dans cette décorporation qu’est le chaudron fabriquant ce futur, avec ses forces pouvant se déchainer (cf. La Guerre Civile Numérique).
Je me demande finalement si Unabomber n’avait pas raison. Car pas de Teilhardisme naïf, c’est la violence du technocapitalisme qui impose là son régime et son ordre. Je trouve et les scientifiques et les techniciens (et les théoriciens) encore une fois bien mouillés jusqu’au oreilles dans ce nouvel épisode de la Thanatocratie. C’est que le jouet fascine…(l’infantilimse transgessif, libido cachées des grands idéaux scientifiques : « le progrès », « le bien de l’humanité », « le développement » et autres abstractions).
Nb : la salopérie du techno-contrôle a déjà largement contaminé l’écoumène, sans réaction notable semble-t-il. Un exemple trivial : la privatisation de la verbalisation du stationnement (j’ai pas de voiture…), qui implique un changement subreptice de la philosophie du droit, l’entrée de facto dans une société du contrôle, la fin des arbitrages délibératifs à tout niveau qui faisaient le rapport à la loi, bref l’effacement de la figure du citoyen -devenu juste un slogan à visée moralisante (au passage, une raison de plus de vouloir briser les reins de la Macronie et de sa saloperie de cauchemard climatisé -la « Start-up Nation »qu’il appelle de ses voeux et destine à ses veaux, qui ne fait rêver que les boursicoteurs.
Taxe Sismondi.
Proposer d’ajouter aux dépenses dues à la mise en place des robots l’équivalent du salaire de ceux qu’ils remplacent revient à rendre leur utilisation plus coûteuse donc « non rentable ». Seuls les cas pour lesquels cette automation amène des avantages autres que purement financiers seront alors envisagés (exemple: les analyses médicales qui, d’exceptionnelles qu’elles étaient, sont devenues très courantes quand elles ont été automatisées.)
Ne pas mettre les robots en place plutôt que de les détruire une fois qu’on aura constaté la désorganisation de la société qu’ils provoquent.
D’un côté on peut se féliciter de ce que la robotisation ne soit décidée que si la société dans son ensemble en profite. D’un autre côté il me semble audacieux de proposer une telle mesure sans dire explicitement qu’elle aura pour effet de ralentir de manière importante l’évolution en cours.
Le principal avantage de cette proposition pourrait être qu’elle oblige à prendre du recul et à faire un bilan global.
Une autre difficulté est que l’automatisation s’accompagne presque toujours d’une profonde transformation de ce qui est produit (exemple: impossible de construire les ordinateurs « à la main », transistor par transistor, comme c’était le cas dans les années 60, vu qu’ils comportent désormais des millions de transistors.)
Au fil des écoutes sur l’IA, la transformation numérique et la robotique en général, on a l’impression d’apercevoir de plus en plus nettement deux versants antagonistes qui émergent : d’une part, la libération potentiellement considérable apportée par ces techniques ; d’autre part à l’inverse, le risque d’emprisonnement et d’aliénation qu’elle permettraient. D’une côté, il y a les possibilités extraordinaires d’une libération des tâches astreignantes, pénibles, répétitives, voire l’accès à de nouveaux domaines jusque là inaccessibles ou exorbitants ; et de l’autre au contraire, le risque d’un appauvrissement, d’asservissement, de restriction ou de contrôle accru. A priori, les deux coexistent, alors peut-être que la bonne question est et sera la capacité de l’homme en société à son discernement entre ces deux « forces ». Finalement ne serait-ce pas là la bonne définition de l’intelligence ?
Y a-t-il seulement besoin de donner une « définition intelligente » de l’intelligence ?
Darwin mieux que Turing ?
Un question Emmanuel (mais surtout ne la prenez pas à mal) : quel âge avez-vous?
Votre question me questionne…(le sens pouvant être : que ma remarque vous paraît « bé-bête »); donc avant de répondre, pourriez-vous préciser le sens de votre question (ça m’intrigue) ? Merci.
Moi je demanderais d’abord son âge à Jicé !
Réciprocité ( négative si j’ai bien suivi) .
Moi 52.
Non je laisse de côté le constat de l’ambivalence, il est posé dès la première réflexion sur la technique. Donc rien de bé-bête, c’est un lieux commun, un fait établi (mythe de Prométhée et Epiméthée, »pharmacon », « dosis », etc).
Je pensait qu’il fallait un conatus de jeune homme ou de jeune femme pour adhérer au topos du caractère émancipateur de la technique (j’ai soigneusement évité « progrès » ou « évolution »… de l’irruption / de l’effraction technique, cela conviendrait mieux).
Vous l’indexez sur la la levée de ce qui pèse, rend pénible, afflige etc… Attention à ce que ce souhait de la déliaison de toute les pesanteurs ne nous (vous) laisse sans grâce… Parce que la liberté ce n’est pas la légerté, l’inappartenance, le regard surplombant et lointain, c’est un degré de puissance, donc un corps à corps, au mieux une alliance (les moments de liberté), avec la densité, la résistance et la pesanteur de la matière, et dans la finitude (de l’existence, du point de vue, des possibilités). Il y a un contresens affolant dans toute la tradition à ce sujet, qui aboutit à ce que la réalisation du concept habituel de la liberté conduise à une existence vide et sans attache, in-désirable, une inexistence : autant dire le nihilisme contemporain, qui est le creuset de toutes les pathologies de l’époque.
Donc plutôt que de faire entrer les innovations à la mode du jour (tiens, plus grand chose sur le clonage, qui avait éclipsé je ne sais plus quoi) dans le traditionnel calcul des bénéfices et des risques, on pourrait plutôt se demander si la vie et le monde qu’elles nous préparent sont simplement désirables, dotés de substance, de mouvement passionels possibles (autre expressionn pour « affects »). La politique cela pourrait débuter là.
» et de l’autre au contraire, le risque d’un appauvrissement, » etc.
Cette dualité correspond au « pharmakon » grec, remède ET poison.
Bernard Stiegler a écrit une série de bouquin là-dessus…
La réponse est ici : entre Avranches et Granville.
Là vous parlez d’il y a 45 ans ! Beaucoup d’eau a passé sous les ponts … Non, c’est ailleurs…
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