Billet invité.
Ce n’était qu’un écho dans La Stampa, c’est devenu une information dans La Repubblica : un accord serait envisagé entre le Mouvement des 5 étoiles et la Ligue du Nord. S’il devait se concrétiser, il renforcerait les incertitudes en Europe.
Placés devant la perspective de ne pas atteindre le score de 40%, seuil permettant d’obtenir la majorité des sièges au Parlement, la Ligue du Nord et Forza Italia ont toutes les deux un plan B en réserve pour arriver au pouvoir. Pour cette dernière, ce serait un accord de Grande coalition avec le Parti démocrate de Matteo Renzi. Une analogie avec l’Allemagne qui ne va pas de soi par les temps qui courent.
Certes, la Ligue et le Mouvement ont tous les deux mis de l’eau dans leur vin à propos de l’euro, mais leurs programmes électoraux ne font pas pour autant de la relance de la zone euro le levier de la prospérité future du pays, grosse nuance ! Si le Mouvement a abandonné ses plans en faveur d’un referendum sur le maintien de l’Italie dans la zone euro, et si la Ligue n’en fait plus une priorité, l’euroscepticisme n’a pas disparu.
La concrétisation d’un tel retournement d’alliance est encore floue, expliquant le peu de vagues qu’elle produit. Mais, si c’était le cas, elle ne renforcerait pas le camp européen des partisans d’une relance « à la française », déjà menacée par le redémarrage difficile des négociations tripartites en Allemagne.
Sous la pression des activistes du SPD lors de leur Congrès extraordinaire, les négociateurs sociaux-démocrates ont prétendu revenir sur des dispositions prévues dans le pré-accord de 28 pages. Ces derniers avaient été prévenus que cela ne serait pas accepté, et cela s’est trouvé être le cas à propos des modalités du regroupement familial des réfugiés, sujet sur lequel le SPD et la CSU sont face à face. D’autres questions, notamment sur le système de santé, s’annoncent également sources de désaccords profonds. Enfin un coin a été enfoncé au sein du SPD et pèse fortement. Rien de moins que la participation à un futur gouvernement de coalition de Martin Schulz, qui est fortement rejetée.
Signe de temps difficiles pour l’avènement d’une Grande coalition, l’hypothèse d’un nouveau round de négociations à propos d’une coalition CDU/CSU-FDP-Verts resurgit. D’autant que les Verts viennent d’élire deux représentants du courant « réaliste » au sein du nouveau binôme de direction, où la gauche du mouvement n’est plus représentée, et qu’Angela Merkel – qui est récusée par le FDP – ne serait plus de la partie.
L’Espagne est entrée dans un autre monde avec la Catalogne. Après avoir perdu son pari et les indépendantistes restant majoritaires au Parlement catalan, Mariano Rajoy cherche à empêcher l’élection de Carles Puigdemont à la présidence de la région autonome par tous les moyens juridiques possibles et imaginables, allant les chercher dans le corps de la Constitution dont les rédacteurs n’avaient jamais prévu pareil cas de figure. Aucun déblocage n’est en vue, la scène politique restant dominée par cette confrontation.
Je suis d’accord avec vous concernant la répartition des électorats pour l’une et l’autre candidat. A cela je rajouterais que…