Billet invité.
Le suspens n’est pas au rendez-vous. À l’habitude, il coexiste chez Emmanuel Macron de grands discours et une réalité dont il sort nettement moins à son avantage. C’est valable sur tous les sujets, à commencer par l’Europe et, en parfaitement détestable, à propos du sort réservé aux réfugiés et de ce qui leur est préparé. L’Europe ne va pas être celle qu’il a dessinée en septembre dernier à la Sorbonne, que va-t-il pouvoir en rester ?
La clé est en Allemagne, tout le monde en est d’accord. Mais il est beaucoup attendu de la constitution d’un gouvernement de coalition avec le SPD de Martin Schulz, qui ne verra peut-être pas le jour comme l’a déclaré Wolfgang Schäuble. Celui-ci joue les vigies depuis son perchoir du Bundestag et n’exclut pas désormais la formation d’un gouvernement minoritaire, qui n’irait pas, on s’en doute, dans le sens de l’assouplissement des règles ! Angela Merkel et Emmanuel Macron ont fait preuve de beaucoup de prudence en parlant pour la première de « rapprocher nos positions » d’ici mars et pour le second de « la volonté de faire converger nos positions » à la même échéance…
Précautionneux eux aussi, les dirigeants portugais voient s’ouvrir « une fenêtre d’opportunité » comme l’a déclaré sans trop se risquer Félix Mourinho, le secrétaire d’État aux finances, son supérieur Mário Centeno nommé à la tête de l’Eurogroupe. Ils savent ne pas pouvoir ruer dans les brancards à eux seuls. Mais que peuvent-ils attendre des dirigeants espagnols et italiens ?
Mariano Rajoy est embourbé dans la crise catalane sans pouvoir en tirer profit électoralement. Et il n’a toujours pas les moyens de faire adopter son budget 2018, en raison de la défection de sa majorité du petit parti nationaliste basque PNV. Ce sera donc chaque chose en son temps, et pas pour tout de suite ! C’est également le cas pour les Italiens, dont les élections ont été fixées au 4 mars prochain.
Le risque politique produit tous ses effets, et le marché de la dette débute 2018 en zone euro sur un mouvement de tension encouragé par les inquiétudes que cette échéance suscite. Les sondages donnent pour l’instant une avance au Mouvement des 5 étoiles, sans toutefois lui accorder de majorité étant donné le mode de scrutin. Une formule gouvernementale sera à trouver, si cela se confirme. Mais dans ce pays fondateur de l’Union européenne longtemps farouchement pro-européen, les discours à propos de l’appartenance à la zone euro fluctuent.
Que ce soit en Espagne, en Italie ou au Portugal, un déblocage du verrou allemand est partout espéré. A minima, la voie empruntée pour le désendettement devrait être infléchie. Les mots ne manquent pas pour éviter celui tabou de restructuration : réaménagement, rééchelonnement ou reprofilage… Le propos est dans tous les cas d’allonger en priorité le calendrier de remboursement pour en diminuer le montant annuel.
Mais, même cela, on n’y est pas !
@Pascal (suite) Mon intérêt pour la renormalisation est venu de la lecture d’un début d’article d’Alain Connes*, où le « moi »…