Malgré son départ de la Maison blanche où il était stratège en chef de Trump, le leader identitaire Steve Bannon, qui continuait à téléguider le Président en coulisses, a connu hier sa première défaite : les électeurs de l’Alabama ont élu au poste de sénateur, Doug Jones, un candidat démocrate surgi de nulle part, plutôt que son propre poulain, le Républicain anti-appareil Roy Moore.
Bannon pesait de tout son poids pour faire élire le cowboy Roy Moore (il s’est rendu aux urnes à cheval, même si « incliné comme sur un transatlantique », il n’avait pas la moindre idée de comment cela se fait), dont les frasques dans la trentaine avec de très jeunes filles avaient plombé la campagne.
Avec l’élection du Démocrate Jones, la majorité républicaine au Sénat s’est encore réduite (51 sièges contre 47 aux Démocrates, 2 indépendants). C’est la mobilisation exceptionnelle des Américains d’origine africaine qui a fait la différence : 98% des femmes appartenant à cette minorité ont voté pour le Démocrate.
Cette victoire coïncide avec la campagne lancée hier par la sénatrice Démocrate Kirsten Gillibrand, déclarant à la presse qu’il était anormal que seul Trump ne doive pas rendre compte aujourd’hui de ses comportements cavaliers envers les femmes. En réponse, le Président avait sous-entendu dans un Tweet qu’elle était prête à se prostituer : « prête à tout » pour un soutien financier à sa campagne. Gillibrand lui avait répondu : « Vous ne pourrez pas me faire taire, ni moi, ni des millions d’autres femmes… »
You cannot silence me or the millions of women who have gotten off the sidelines to speak out about the unfitness and shame you have brought to the Oval Office. https://t.co/UbQZqubXZv
– Kirsten Gillibrand (@SenGillibrand) December 12, 2017
https://www.youtube.com/watch?v=lF3zt_Gj3uk