Billet invité.
La droite du SPD, connue sous le nom de groupe de Seeheimer Kreis, s’active afin de favoriser un accord avec Angela Merkel. Une volte-face de Martin Schulz aboutissant à la formation d’un gouvernement de coalition étant peu probable, et pas souhaitée dans l’opinion selon un sondage, l’option d’un gouvernement minoritaire appuyé par les sociaux-démocrates reste sur la table.
Le président Frank-Walter Steinmeier rencontre aujourd’hui le leader du SPD afin de favoriser cette solution. Mais il est vraisemblable que du temps va se révéler nécessaire afin que la situation se décante, d’autant qu’aucune obligation de délai ne figure dans la Loi fondamentale allemande. Un gouvernement expédiant les affaires courantes, tel qu’il fonctionne, pourrait même rester en place pendant des mois si cela s’avérait nécessaire…
Sur le papier, un accord entre les deux premiers partis de la coalition – qui ensemble ne disposent plus de leur écrasante majorité de 80% des sièges au Bundestag – reste possible, et les pressions en ce sens sont nombreuses, relayées par la presse. Mais il va à l’encontre des aspirations des électeurs et des membres du SPD… Et, dans cette hypothèse, la CDU pourrait sur certains sujets avoir besoin des voix de l’AfD pour se trouver une majorité, une hypothèse dont Angela Merkel ne veut à aucun prix.
La tenue de nouvelles élections est l’hypothèse par défaut qui prévaudra quand tout aura été essayé. Il est en effet craint, à la consultation des sondages, qu’il en résulte des pertes supplémentaires pour les anciens partis de gouvernement, CDU/CSU et SPD – rendant la formation d’une coalition encore plus inextricable.
Devant recourir à des expédients pour former un gouvernement, l’Allemagne n’est plus en Europe ce pôle de stabilité qui faisait référence. Mais cela ne signifie pas pour autant l’apparition de marges de manœuvre dans la conduite de la politique budgétaire, comme la Commission vient opportunément de le rappeler aux autorités italiennes et françaises. Un raidissement pourrait au contraire en résulter, reléguant au rang de plans sur la comète les grands projets destinés à le faire passer dans l’opinion.
« En période de récession économique ou de crise politique, l’extrême gauche devient souvent l’extrême droite…! » Il faut changer de lunettes…