LES MAUVAIS DÉMONS ITALIENS, par François Leclerc

Billet invité.

Silvio Berlusconi a le vent en poupe, Matteo Renzi est dans les choux et le Mouvement des cinq étoiles (M5S) n’est pas à la hauteur de ses ambitions. Voilà ce qui résulte des élections régionales siciliennes qui se sont tenues ce week-end, apportant un éclairage à la consultation nationale de ce printemps.

Le centre-gauche regroupé autour du Parti démocrate, qui gouvernait depuis cinq ans, va devoir céder la place à la coalition de Forza Italia et de la Ligue du Nord (39,84%), et le Mouvement des M5S, qui espérait conquérir une région après avoir pris les villes de Rome et Turin, arrive en deuxième position (34,65%). Extrapolant ces résultats, la presse italienne y voit l’expression de la défaite annoncée de Matteo Renzi aux législatives, qui ne peut plus espérer prendre la tête d’une grande coalition avec le centre-droit, où il serait réduit à la portion congrue. À cette même occasion, il a également perdu l’argument électoral selon lequel il représente le meilleur barrage au M5S.

Si les résultats du vote de dimanche étaient répliqués lors des élections législatives, la coalition de droite serait toute proche d’atteindre la majorité absolue à la chambre. Mais un tel parallèle doit être manié avec précaution, étant donné la nature différente des deux consultations et de leurs règles. Il n’en exprime pas moins une tendance.

Les qualificatifs ne manquent pas pour qualifier Silvio Berlusconi, qui fait son retour flamboyant à 81 ans, à ceci près qu’il reste sous le coup d’une interdiction d’exercer tout mandat public pendant encore deux ans. L’Italie reste néanmoins sous le joug de son mauvais démon. Circonstance aggravante, Matteo Renzi et le Parti démocrate (PD) – au score réduit à 18,65% – accusent le coup d’une scission de gauche et de la constitution du Mouvement démocratique et progressiste, qui ne recueille cependant que 6,14% des voix.

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