*Godot est mort !*
Ouvert aux commentaires.
Certains d’entre vous regrettent que la situation en Catalogne ne soit pas débattue ici et en particulier que les billets de François ne soient pas ouverts aux commentaires. Il ne s’agit pas de politique délibérée, seulement la conséquence du fait que j’ai été sur les routes depuis vendredi matin.
La discussion peut débuter immédiatement.
Il n’y a plus rien à débattre; le chef de l’état espagnol n’a fait que son devoir, de faire respecter la constitution, il se mettrait dans une situation fautive sinon. Il faut attendre les prochaines élections pour y voir plus clair. Mais de nombreux catalans se font des illusions, l’Europe ne jouera jamais leur jeu. Les pressions extérieures en cas d’une indépendance de facto seraient terribles. Le cas de l’italie est différent: ca se passe dans un cadre constitutionnel.
@ Germanicus.
Comme vous le dites si bien cher camarade, il n’y a plus rien à débattre. De toute façon on ne débat pas avec le franquisme on le combat !
On le combat, et à cette condition et seulement à cette condition, on gagne la confiance des travailleurs, on gagne la confiance des masses, qui encore aujourd’hui souffrent énormément de la crise financière de 2007, ou on essaye de jouer au plus malin avec la réaction, et on se ridiculise, pire on entraîne les masses dans la défaite et la prostration.
Mais qu’est ce que c’est que ces chefs indépendantistes qui font le jeu de la monarchie ?
Qu’est ce c’est que cette soit disante « opposition démocratique », sinon la tentative désespérée d’aventuriers d’obtenir la clémence du prince ?
Honte à ceux qui appelle le planton à résister et qui vont courageusement se planquer.
Qu’est ce que risquaient finalement les dirigeants catalans, dans l’Etat espagnol actuel, contrôlé par une Europe très très vigilante à éviter tout dérapage ? Un procès ? La prison ? Ah la belle affaire !
La prison leur faisaient gagner la sympathie de la jeunesse et du prolétariat du monde entier, la prison leurs faisaient gagner haut la main les élections du 21 décembre.
Mais non ces imbéciles, ces lâches acceptent de rentrer dans le jeu de Madrid, et relèvent le challenge des élections à venir, des élections que Madrid va prendre bien soin de gagner … en trichant, en interdisant, en intimidant, en emprisonnant !
« Elections piège à cons ! » clamaient en cœur les gauchistes de 1968. Aujourd’hui on ne les entend plus ces gauchistes, à Paris comme à Barcelone.
Tout doit se passer sans effusion de sang, tout doit se dérouler sans lutte dans la rue, sans barricades, sans haine de classe, sans engagement politique.
La dé-mo-cra-tie suffira, la consultation électorale suffira.
Quoi ? Ne sommes nous pas au XXI siècle, ne sommes nous pas devenue subitement des homos sapiens-sapiens supérieur ?
Mais dites moi, pourquoi Madrid accepterait maintenant l’opinion large des catalans, alors qu’il a tout fait pour pourrir en vain le référendum du 01 octobre ?
La vérité c’est que la monarchie franquiste esagnol n’acceptera jamais qu’une région comme la Catalogne sorte de son contrôle. jamais !
Il faudra lui imposer par la force, sur la base d’un rapport de force, et ce rapport de force à construire à l’échelle de l’Europe et du prolétariat du monde entier, cela ne passe pas par la participation à des élections douteuses, mais à la fidélité à ses propres proclamations d’indépendances.
Il y a eu un référendum. Il y a eu une proclamation des dignitaires de ce nouveau Etat. On ne va pas passer notre vie à consulter et à votater pour faire plaisir à des grincheux.
Maintenant on travaille à une Constituante, et si on veut que cette Constituante, cette nouvelle république, soit défendue contre ses ennemis capitalistes, on fait en sorte qu’elle soit très juste, très sociale, très en avance sur son temps.
Mais qu’est ce c’est que cette Constitution espagnole qui menace de trente ans de prison ses troublions ? Une dictature !
Boycott des élections du 21 décembre.
Les partis politiques catalans qui défendront cette position dans les prochaines semaines, sont le futur de la Catalogne et de l’Europe des travailleurs.
Il n’est pas de sauveurs suprêmes
Ni Dieu, ni César, ni Tribun,
Producteurs, sauvons-nous nous-mêmes
Décrétons le salut commun.
Pour que le voleur rende gorge,
Pour tirer l’esprit du cachot,
Soufflons nous-mêmes notre forge,
Battons le fer tant qu’il est chaud.
Je ne sais pas si l’on peut assimiler ce replis identitaire comme un retour du refoulé pour une mondialisation qui semble avoir viré au désastre et à la concurrence sans limite mais dans l’adversité qui pointe et taraude les peuples, on a l’impression qu’à tout prendre, les gens préfèrent vivre et mourir entre eux (dans leur culture dans leur langue).
Instinct de survie ou frilosité ?
Faire parler les mouvements de foules est toujours délicat.
L’Europe ou plutôt l’UE joue un jeu trouble : elle approuve la dislocation des Etats lorsque ce sont des anciens Etats communistes, par contre elle désapprouve la dislocation d’anciens Etats fascistes.
L’UE de par la politique de concurrence économique entre Etats, et de par les politiques d’austérité qu’elle impose aux plus faibles, favorise l’implosion de certains Etats comme l’Espagne, en même temps qu’elle crée des tensions entre Etats. Cette Europe n’est pas un facteur de progrès et de paix entre les Etat-Nations, ni à l’intérieur des Etat-Nations. Cette Europe est un échec.
Tss tss, montre moi Sarajevo, montre moi Vukovar, montre moi Mladić, montre moi Milosevic.
D’accord en Serbie il y avait des méchants, mais la Tchéquie et la Slovaquie se sont bien séparées, non ? L’UE s’y est-elle opposée ?
Séparation par consentement mutuel et la Tchécoslovaquie n’était pas membres de l’UE.
Montre moi Srebrenica en Cacalogne.
Cache-moi le néo-oustachi Tudjman et le général Ante Gotovina, l’artisan du nettoyage ethnique de la Krajina, un temps protégé par la France alors qu’il était en cavale pour échapper au tribunal de la Haye, lequel l’a finalement condamné à 24 de réclusion puis étrangement relaxé. Son portrait figure encore dans certaines église catholiques…
L’obstination insensée des « élites (dirigeantes) indépendantistes » à accumuler en cascade l’actuelle séquence de fautes tactiques est interpellante…
Ils ont seulement réussi à amener le (grand et vraiment méchant) loup dans la bergerie.
De quel camp viendra (inévitablement je le crains) l’étincelle qui allumera la mèche de l’enchaînement inévitablement violent??
Merci à Francis Leclerc pour ses billets forts pertinents..
Quel gâchis que cette histoire catalane !
L’UE y a sa part de responsabilité, comme d’autres commentateurs le disent aussi. On ne joue pas impunément avec les frontières et les souverainetés. Qu’une Espagne endettée jusqu’au coup, sous tutelle de la Troïka (ou équivalent), prisonnière d’une politique obligée, et donc terriblement affaiblie, en arrive à risquer la dislocation, au fond cela se comprend.
Il est pour le moins savoureux de voir les dirigeants européens, hier pourfendeurs des nations et grands défenseurs de l’Europe des régions, en appeler aujourd’hui, apeurés, au maintien de l’intégrité de la nation espagnole…
Que va-t-il se passer maintenant ?
Impossible à dire.
Le plus probable est sans doute que Madrid parviendra à maintenir l’unité espagnole. Mais après ? Rien ne sera réglé ! La politique dictée par Bruxelles et la faiblesse de l’Espagne,
causes du drame, seront toujours là…
Quel optimisme à travers ces premiers messages !
Messieurs, un peuple qui ces dernières semaines a su, à travers la constitution de collectifs (ayant des faux airs de soviets) organiser un référendum violemment interdit, pousser le gouvernement catalan pusillanime à finalement proclamer l’indépendance et promettre d’écrire une constituante, ce peuple debout ne va certainement pas se coucher de sitôt.
Si les responsables indépendantistes actuels se cherchent déjà un pays d’exil pour proclamer un gouvernement fantôche, à coté d’eux, il y des millions et des millions de catalans chauffés à blanc, qui ce soir, même s’ils sont freinés dans leur élan par la piteuse politique de leurs représentants, réfléchissent à la suite des événements.
La lutte ne fait que commencer …
Il n’est pas moins nécessaire que souhaitable de permettre aux Catalans de s’exprimer dans un référendum accordé sur l’indépendance de leur pays. Pourquoi? Parce qu’ils en ont le droit. Pas selon la constitution espagnol évidemment, mais . . . je laisse la parole à Alfred de Zayas, Professeur de droit international à la Geneva School of Diplomacy et expert indépendant des Nations unies pour la promotion d’un ordre international démocratique et équitable:
« Le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes est une expression de démocratie. Et l’autodétermination, du ius cogens, va bien au-delà de la décolonisation. Il me paraît incompréhensible aujourd’hui qu’un Etat comme l’Espagne, qui se reconnaît dans les valeurs européennes, puisse refuser aux Catalans de s’exprimer et mettre des dirigeants indépendantistes en prison sous prétexte qu’ils seraient des criminels alors qu’ils manifestent pacifiquement. En droit international, c’est un anachronisme total. La répression de Madrid est contre-productive. Si les Catalans auraient peut-être voté à 30% en faveur de l’indépendance il y a cinq ans, ils pourraient bien être 60% cette fois. »
(Le Temps, 27 septembre 2017)
https://www.letemps.ch/monde/2017/09/27/alfred-zayas-necessaire-laisser-catalans-sexprimer
J’ai trouvé la meilleure analyse de la situation dans un article du Suddeutsch zeitung , journal de Baviére.
Le titre: Ist Barcelona zu geizig oder Madrid zu gierig? que l’on peut traduire par: Barcelone trop avare ou Madrid trop vorace?
http://www.sueddeutsche.de/wirtschaft/spanien-ist-barcelona-zu-geizig-oder-madrid-zu-gierig-1.3728949
Mais par pité , j’en ai marre de lire la sempiternelle analyse de la situation que par le côté régionaliste extrémiste catalan…C’est vraiment oublié tout le déroulement de l’histoire….Relisez toute l’histoire notamment le dé tricotage en 2010 par le gouvernement de monsieur Rajoy, des avancés de Zapatero sur l’autonomie des régions. C’est le point de départ de cette escalade.
Pour ma part mon opinion est la suivante: la Catalogne doit rester en Espagne MAIS un gros MAIS Madrid doit accepter de lâcher sur le volet fiscal en faveur de Barcelone. Le malheur de Barcelone est d’avoir un pouvoir d’attraction largement supérieur à Madrid et cela les pouvoirs centralisateurs madrilène ne l’admettent pas….et pourtant l’esprit d’entreprise, la créativité sont en Catalogne…..C’est pas pour rien qu’elle a su développer une industrie (comme le Pays Basque d’ailleurs…) quand Madrid restait figé dans une économie présentielle dominé par de l’emploi administratif…..
Allez on croise les doigts et on espère que dans qqs mois: les indépendantistes catalans auront disparus, monsieur Rajoy et son partie politique le PP seront noyé dans les affaires de corruption (c’est vrai qu’on les a un peu vite oubliés….)et que le futur gouvernement madrilène lâche du mou en faveur de Barcelone. L’avenir de l’Espagne c’est une Barcelone forte n’en déplaise aux Barons Madrilène….
@ pierre
Défendez-vous de la même façon ceux qui estiment qu’il ne doit pas y avoir de solidarité intra-européenne (du genre : « I want my money back »)?
Qui décide de quoi ?
Qui décide de qui va voter pour quoi ?
Qui vote pour quoi ?
Qui décrète quel vote est valide ou pas ?
…
Le processus « démocratique » et ses variantes, en Catalogne, Espagne, Europe, Monde… me fait penser à l’aéroport de Notre-Dame des Landes..
Il ne s’agit pas d’être ou contre l’indépendance de la Catalogne, mais de situer cette crise dans le cadre général du délitement de l’UE et de la transformation de cette dernière, par contre-coup, en puissance coercitive. C’est la politique d’austérité et la rigidification du pouvoir central espagnol, fidèle soutien, au travers du PP de Rajoy, de l’ordo-libéralisme allemand, qui est en train de faire craquer l’Espagne. Les Catalans veulent avant tout récupérer une souveraineté que l’Espagne en tant que nation inféodée aux diktats européens a perdu.
L’Espagne répond par « dura lex sed lex » et certains en France ou ailleurs applaudissent en pensant que la loi doit primer dans tous les cas. Mais que vaut cette loi et quel peut être son effet dans une situation qui est en train d’ échapper tant aux dirigeant Espagnols et Catalans et qui réclamerait de ce fait une véritable négociation ?
Du côté catalan on a l’expression d’une tendance de fond, l’aspiration à une souveraineté que l’Espagne n’a pas défendue face aux instance européennes, tandis que du côté du pouvoir central on a une Loi déifiée appliquée mécaniquement, sans discernement ni stratégie.
Rajoy ressemble à un taureau piqué au vif qui essaierait de terrasser le frêle toreador catalan avec les cornes de la loi, la lettre étant mise au service de la force brute. Un lamentable spectacle.
@ Anatole.
Le lamentable spectacle c’est d’observer le parti socialiste ouvrier espagnol (PSOE) sucer la roue à Rajoy, et se positionner en défenseur inconditionnel d’une monarchie face à une république.
La social-démocratie européenne se meurt, et hélas pour l’instant n’émerge pas une nouvelle gauche sur les ruines du stalinisme, de la social-démocratie et d’une internationale trotskiste anarchisante.
A priori face à Rajoy, Valls et Hidalgo, il faut autre chose qu’un mouvement type Podemos ou Insoumis. Les événements en Catalogne annonce une phase historique où partout les masses se retrouverons systématiquement bien seules, lorsque leurs viendront l’idée saugrenue d’oser se dresser contre l’ordre et l’établissement.
Déjà pouvons-nous observer l’immense vacuité des directions révolutionnaires bourgeoises.
On attend encore ce matin que ces messieurs dénoncent, comme il se doit lorsque l’on se prétend libre et indépendant, le projet de l’organisation d’une élection invasive !
Il ne suffit pas de se proclamer libre et indépendant, il faut le vivre et penser comme un homme libre !
« Le lamentable spectacle c’est d’observer le parti socialiste ouvrier espagnol (PSOE) sucer la roue à Rajoy, et se positionner en défenseur inconditionnel d’une monarchie face à une république. »
Nous sommes bien d’accord, mais rien de surprenant à cela. Le PSOE est un parti systémique hautement corrompu qui comme le Pasok grec a vécu des subventions bruxelloises. C’est le parti de la Movida des années 80, ce mouvement superficiel censé prouver au reste de l’Europe que l’Espagne avait profondément changé. Cette célébration perpétuelle de la mort du franquisme cachait en fait une réalité qui remonte actuellement à la surface, à savoir que le refoulé franquiste est toujours bien vivace et qu’il a trouvé une nouvelle forme pour s’exprimer dans l’ordo-libéralisme de l’UE. Rajoy, fils de dignitaire franquiste qui avait par ailleurs trempé dans une grosse affaire de corruption, ce en quoi il est son digne héritier, est depuis toujours le partisan d’une synthèse entre néo-libéralisme et autoritarisme à la mode néo-franquiste. Quant au roi il n’est plus garant de l’unité de l’Espagne mais de ce même système qui maintient l’Espagne sous le couvercle de l’austérité, de la corruption et du darwinisme social.
Quant au mouvement indépendantiste catalan, il n’a pas encore enregistré le fait que l’UE lui est foncièrement hostile et qu’il devra trouver un nouveau « guion »pour se transformer en une force réellement structurante. Pour l’instant il ne sert qu’à exciter le taureau et à le pousser à la faute. L’affaire ne fait que commencer.
@ Anatole.
Nous sommes d’accord, cette « affaire » est loin d’être terminée, et cela fait chaud au cœur de se sentir moins seul.
Face à la cata qui se profile en Europe, soyons tous « inconditionnellement » catalans !
Ce qui est paradoxal c’est que le premier argument des Catalans est qu’ils ne veulent pas payer pour tous ces fainéants du Sud. Soit le même argument que celui des allemands et pas bien loin non plus des fainéants qui ne sont rien chez nous… On dirait tous des golums, ô mon précieux…. m’étonnerait pas que ça finisse mal.
Sauvons le Barça !
Une Catalogne indépendante sonnerait le glas de ce grand club européen!
Vous imaginez, vous, les foules se soulever pour un Barcelone-Figueres? Et le niveau de jeu se maintenir?
Et plus sérieusement, et symboliquement, l’incapacité de l’U.E. à faire construire, ou faire accepter, un vrai championnat européen n’est-elle pas l’image même de sa non reconnaissance comme échelon pertinent par ses habitants?
En tout cas le madrid fait tout ce qu’il peut (perdu face à Girona hier à 8 pt du Barça 🙁 )
Rajoy a fait le boulot; la majorité des espagnols ne souhaite pas une partition de l’Espagne, en témoigne la manifestation monstre de ce ouiquende. L’indépendance de la Catalogne n’est qu’un trucabobo de plus qui va encore faire des dégâts potentiellement considérables en Espagne. Une Catalogne indépendante n’a aucune chance de survivre dans le monde (encore) globalisé d’aujourd’hui. Puigdemont, j’en suis désolé pour lui, a joué et perdu. Pire, il a essayé de bluffer un carré d’as avec une paire de 2. Il n’avait aucune chance. Comme prévisible, il a perdu.
Rip El Playmobil Puigdemont.
Félicitations vigneron, vous avez trouvé le véritable sobriquet de Puigdemont, ça lui va comme un gant, c’est lui tout craché : la raideur, le casque capillaire…
Il est à Bruxelles toujours en lutte contre Ra-ba-joy… Increvables les playmobils, on peut les garder un bon siècle.
@ abraxas
Vous connaissez sans doute cette immense chanson de Moustaki: « Et pourtant dans le monde ! ».
Aussi n’allez pas trop vite en besogne. La vague d’indignation et de résistance à la couronne d’Espagne en Catalogne ne se réduit pas à la politique et la personnalité d’un Puigdemont.
Quelle est la politique de Madrid et de Bruxelles en Catalogne ?
La porte de sortie repose sur l’organisation d’une élection le 21 décembre prochain.
Mais il ne s’agirait pas de n’importe quel type d’élection. Madrid veut une élection, mais à partir du moment où il contrôlera les tenants et les aboutissants de cette consultation, en clair une parodie de démocratie. Ce sera « Tintin chez les soviets » !
Des ce lundi il veut faire main basse sur l’administration (surtout la police) et les médias catalans (museler toute forme de pluralisme, bref le retour à une TV d’Etat).
Avant même la première journée de la campagne électorale, il traite ses opposants politiques de délinquants, et veut les traîner en justice. On n’a peut-être pas encore tout vu, de ce petit jeu, consistant à s’octroyer le droit de décider de la qualité et de la nature de son opposition.
Avouez que si le franquiste Rajoy arrivait à ses fins, cela pourrait signifier la fin des libertés démocratiques en Espagne. Une victoire à la Pyrrhus en quelque sorte.
Le seul petit hic, et en admettant que le gouvernement catalan n’ait pas la puissance politique pour interdire la tenue de ce type d’élection, les masses catalanes risquent spontanément de bouder ce rendez-vous.
Et si le quorum n’est pas atteint ? On continue à crier vive la démocratie, vive l’Europe !
Ce que beaucoup d’observateurs semblent nier, pour des raisons qui sont les leurs, c’est qu’il existe objectivement une vague populaire régionaliste et indépendantiste en Catalogne. Il ne peut y avoir d’écumes sans rouleaux.
Ce n’est pas par des manipulations et des constructions politiques oiseuses que l’on fera renflouer cette vague.
Le parti socialiste ouvrier d’Espagne (PSOE) est attaché à l’unité de l’Espagne ? Internationaliste, je le suis moi aussi. Mais à partir du moment où je vois un peuple se mobiliser pour sa liberté, je ne m’érige pas en doctrinaire, j’accompagne ce mouvement vrai.
Marx a fait exactement la même chose vis à vis des communards partant à l’assaut du ciel !
Le PSOE veut sauver l’Espagne , qu’il se dépêche de rompre avec la bourgeoisie espagnol et son parti franquiste, parce que c’est justement ce type d’alliance contre nature, ce renoncement à une politique de gauche, au socialisme, qui créent les conditions politiques à l’implosion des Etats Nations.
Inconditionnellement pour le droit à l’auto détermination du peuple catalan.
les organisations ouvrières et démocratiques à l’échelle du monde doivent apporter leur soutien inconditionnel aux catalans.
« …Le parti ERC présent aux élections du 21 décembre
Le parti de gauche indépendantiste Esquerra Republicana de Catalunya (ERC) a indiqué vouloir «être présent» aux élections du 21 décembre. «Participer aux élections le 21 décembre est une opportunité pour consolider la République. Ils ont appelé à des élections illégitimes, à un piège. Mais nous n’avons pas peur des urnes», a déclaré le législateur Sergi Sabria lors d’une conférence de presse… » (Site Le Figaro du jour)
Ils n’ont surtout pas peur du ridicule !
Vite ! Des élections en Catalogne, voir des soviets,pour mettre à la tête de cette République démocratique et sociale, des dirigeants un peu plus conséquents que ceux qu’il y a actuellement.
Madrid appelle « à des élections illégitimes, à un piège », et eux ayant déjà oubliés leurs votes de vendredi dernier, répondent présent. Ils ne se rendent même pas compte qu’en prétend l’oreille de ce qui ce décide à Madrid ils montrent à tous qu’ils ne sont pas indépendants.
Quelle honte ! Si c’est cela l’opposition démocratique, les néo-franquistes ont de beaux jours devant eux !
Leur compromission ne va pas « consolider » cette jeune République, elle va l’abattre pour des décennies.
Vraiment, avec des amis de « gauche » comme ça, on n’a pas besoin d’ennemis.
Certains se demande encore aujourd’hui pourquoi il y a eu une Révolution d’Octobre !
La Catalogne indépendante avec quelle monnaie ?
La Catalogne indépendante avec quels clients ?
Sauf à imaginer que la Catalogne subit une répression que la presse nous cache depuis des décennies, tout cela ressemble à un caprice de bobo romantique.
L’euro est une prison, la sortie n’est plus possible.
Même dans les prisons il y a des sorties.
Le BTC continu de battre des records tous les jours…
Juste en passant.
J’ai vu passer et conservé une infographie qui montre que seuls 7 des 50 patronymes les plus courants parmi les 7,5 millions de Catalans de Catalogne étaient des patronymes « typiquement catalans », les 43 autres étant dits « espagnols » (« xarnego »). Les premiers représenteraient 1,5% de la population totale, les seconds 22,7%.
Inversement parmi les 14 « ministres » de la Généralité catalane, un seul, le conseiller à la santé socialiste Toni Comín, descendant d’une famille carliste aragonaise installée à Barcelone, est affublé d’un patronyme castillan – et encore, son second nom est lui bien catalan (Oliveres)…
Bon, bein, alors ça veut dire que ce sont des Espagnols qui poussent à l’indépendance de la Catalogne. Ainsi on ne peut plus blâmer les Catalans pour cette affaire vu qu’ils n’existent pas.
Non ça signifie qu’une certaine aristocratie catalo-catalane mène la barque, i.e est prête à couler avec elle pour ses prébendes.
« Une Catalogne indépendante n’a aucune chance de survivre dans le monde (encore) globalisé d’aujourd’hui »
La Catalogne, c’est l’équivalent du Danemark en termes démographiques et économiques. C’est plutôt l’Espagne qui ne pourra plus exister à l’intérieur de l’UE sans cette dernière (sans la Catalogne elle ne pourrait plus répondre aux critères budgétaires fixés par la Commission). De plus les Catalans, tout comme les Flamands, sont très bien intégrés dans les réseaux économiques globaux, mieux que n’importe quelle autre région espagnole. La véritable impasse réside dans le fait que cette indépendance ne sera jamais reconnue, ce que l’on peut comprendre au vu des risques sécessionnistes qui menacent d’autres pays européens, et que la Catalogne ne sera jamais membre de l’UE. Mais l’impasse catalane n’est guère plus dramatique que l’impasse dans laquelle se trouve actuellement l’UE. C’est au pire une impasse à l’intérieur d’une autre impasse plus générale.On pourrait être au moins reconnaissants aux Catalans de secouer les barreaux d’un édifice où sont enchâssés deux autoritarismes, espagnol et européen.
Peut importe que la catalogne indépendante soit reconnue ou non diplomatiquement (ceci dit Poutine se fera peut être un malin plaisir à la reconnaitre lui 😉 ), les marchés eux feront leur choix, si demain ils décident que le PIB catalan n’est plus adossé aux bons du trésor espagnol s’en sera fini de la zone euro. Suite à la mise en faillite de la 4ème économie et actuellement d’un de ses moteurs de croissance (sur le papier surtout…). il y a peu de chance que l’euro tel qu’il est aujourd’hui se sauve.
Rêve mec, la Catalogne indépendante n’existera pas mais si ç’avait été le cas elle serait partie avec sa part des dettes espagnoles.
Comment 47,8 % des voix aux indépendantistes en 2015 peuvent, par le jeux de pondérations étranges fabriquer une majorité de représentants indépendantistes au Parlament catalan ?
Dans ces conditions l’exigence constitutionnelle espagnole d’un quorum supérieur à la majorité simple pour convoquer réferendum en Catalogne semblait parfaitement logique.
Ce quorum n’ayant pas été atteint, et le réferendum ayant quand même eu lieu, tout ce qui découle va de soi : le président du Parlament se retrouve accusé de sédition, l’assemblée catalane dissoute.
Et puis ?
Vous oubliez une étape, une précédente tentative de référendum (suite à l’invalidation des statuts d’autonomie votés et accepté par les catalans sous Zapatero par la cour constitutionnelle suite à une plainte du PP et à sa main mise sur la dite cour) de la part du précédent président (A.Mas condamné à deux ans d’inélégibilité pour désobéissance pour avoir essayé de maintenir le référendum sans que soit retenus le chef de prévarication) dont l’interdiction à conduit à dévoyer les suivantes élections autonomiques pour les transformer en un plébiscite pro indépendantiste. Les partis indépendantistes dont le seul programme est la proclamation de l’indépendance sont passés de quelques députés à une majorité (70 députés !) et logiquement ils appliquent le programme pour lequel ils ont été élus. Tout a été fait par le PP pour monter la crise, il y a un an la crise catalane était la préoccupation majeure de 1,5% des espagnols, en tête venaient le chômage et la corruption… Pour se fâcher il faut être 2. Hier en faisant de Mas un martyr politique ils ont donné la majorité aux indépendantistes (14/135 députés en 2010, 72/135 en 2015) que va t il ressortir demain des élections du 21/12 ? Si cette fois les même indepe comme on dit ici se retrouvent avec en plus la majorité en nombre de votes, que vas faire Madrid?
Madrid n’est pas en état de se mettre au ban des nations.
Madrid serait dans l’obligation de reconnaître l’indépendance catalane votée, oui, mais dans un cadre légal, -ou bien l’Espagne serait virée de l’Europe.
Ce n’est évidemment pas le genre de questions que se posent les Indepe, comme vous dîtes.
Personnellement, à ce stade, je n’y comprends pas grand chose, et j’en suis au stade des questions : s’agit-il d’un besoin d’approfondissement démocratique, d’un problème d’intérêt (moins contribuer pour les autres), d’une opposition politique vis à vis du pouvoir central espagnol, d’une montée identitaire régionaliste découlant d’un certain héritage historique et culturel, de la résultante d’un affaiblissement de l’Etat-Nation espagnol, d’une conséquence des politiques d’austérité menée par l’UE et de l’exacerbation de la concurrence entre les régions et les pays, d’une réaction contre la « kleptocratie » d’une administration centrale (mais qu’on pourrait retrouver à l’échelon européen), d’un besoin d’une plus grande autonomie et indépendance locale face à une bureaucratisation croissante….. ? A suivre.
La volonté d’indépendance des catalans, ne date pas d’aujourd’hui.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Catalogne
« En 1640 éclate la révolte des Faucheurs (Segadors). Les Catalans s’opposent au très centralisateur ministre Olivares qui veut supprimer leurs privilèges locaux pour les faire participer à l’effort de guerre, jusque-là supporté seul par la Castille. Les Catalans révoltés proclament dans un premier temps une république catalane, puis font appel à Louis XIII, proclamé comte de Barcelone. »
« En 1931 est proclamée la République catalane confédérée à l’Espagne à la suite de la victoire électorale des partis catalanistes de gauche et obtient en échange, après négociation avec le nouveau gouvernement de la République espagnole, un statut d’autonomie en 1932 qui ressuscite l’institution de la Généralité de Catalogne (en catalan : Generalitat de Catalunya), présidée par l’indépendantiste de gauche Francesc Macià. Sous la présidence de Francesc Macià (1931-1933) et Lluís Companys (1933-1940), tous deux membres de la Gauche républicaine de Catalogne (en catalan : Esquerra Republicana de Catalunya, ERC), la Généralité développe un programme social et culturel avancé. Ce statut est suspendu en 1939 lorsque la Catalogne, fidèle à la république, se soumet aux troupes nationalistes de Franco à la fin de la guerre d’Espagne. En 1940, le président catalan, Lluís Companys, est arrêté en France par les Allemands, livré au régime franquiste qui le fait condamner et fusiller au château de Montjuïc. »
Mais ni l’Espagne, ni la France n’ont toléré l’émancipation de cette petite nation. Il en va de même aujourd’hui. Quant à l’UE, elle vise à dissoudre les Etats-Nation, ce n’est pas pour en voir naître de nouveaux, en tout cas pas à l’ouest. Car à l’est, l’UE a été un peu plus compréhensive, je pense à la Tchéquie et la Slovaquie par exemple.
Tous les lecteurs sérieux du blog – et je sais que vous êtes nombreux – m’excuseront, j’espère cette parenthèse burlesque qui me démangeait depuis un bout de temps…
(C’est à propos de l’ »Europe »…)
Pose bienvenue, cependant ces clowns vikings n’arrivent pas à la cheville des Slovènes de Laibach qui ont réussi à faire quelque chose du morceau :
https://www.youtube.com/watch?v=-E72v6G9JHY
Une remarque a été apportée au Café du Vicomte l’autre samedi par une citoyenne espagnole (dont j’ignore le nom) : casser du sucre sur le dos des catalans fait plaisir à tous les autres espagnols, de sorte que Rajoy attend un bénéfice électoral facile et terriblement nécessaire pour lui, en étant brutal avec le mouvement catalan. Ce sont ainsi deux frustrations qui ont été nourries et qui vont se faire face longtemps.
Par ailleurs je trouve intéressante la remarque que l’Espagne sans la catalogne pourrait perdre sa cotation financière dans le cadre du remboursement de la dette. Ceci explique peut être aussi la fermeté des européens : pas de vague bancaire !
« ….Chez les indépendantistes catalans, l’extrême gauche crie à la trahison.
L’ambiguïté de la déclaration d’indépendance, suspendue avant même d’avoir été votée, prononcée par Carles Puigdemont, a été vécue comme une trahison.
LE MONDE | 11.10.2017 .
« Ce n’était pas l’accord passé avec le gouvernement catalan. Il a été modifié juste avant la session. La confiance est entamée. » L’ambiguïté de la déclaration d’indépendance, suspendue avant même d’avoir été votée, prononcée par le président de la région Carles Puigdemont, mardi 10 octobre, sans avoir été proclamée, a été vécue comme une trahison par le secrétaire national de la Candidature d’unité populaire (CUP), Quim Arrufat.
« Peut-être avons-nous perdu une occasion historique », a déclaré la figure de proue de la formation, Anna Gabriel, le visage et la voix grave, à la tribune du Parlement catalan. Le parti d’extrême gauche anticapitaliste et révolutionnaire, indispensable à la coalition Junts pel Si (« ensemble pour le oui ») qui gouverne la Catalogne, attendait « une proclamation solennelle de la République catalane », a-t-elle dit. « La voie d’obtention de la liberté est la désobéissance, c’est pour cela que nous ne pouvons pas accepter la suspension », a-t-elle poursuivi.
Et d’avertir le Parlement que « commence une nouvelle étape de la lutte, parce que nous ne pouvons pas suspendre la volonté de plus de 2 millions de personnes ».
La CUP est le parti le plus décidé à déclarer sans tarder l’indépendance, convaincu que le chemin pour y parvenir est la désobéissance aux lois espagnoles, l’occupation de la rue et la résistance aux forces de l’ordre.
Ses membres et sympathisants ont été le plus engagés dans l’organisation du référendum d’autodétermination du 1er octobre, considéré comme illégal par les autorités madrilènes.
« Rage »
Ce sont les militants de la CUP qui étaient à la tête des comités de défense du référendum, sorte de cellules de voisinage qui se sont réunies chaque jour pour organiser l’occupation des bureaux de vote dans toute la Catalogne, afin de garantir que la police ne puisse pas les fermer. Ce sont souvent eux qui ont caché les urnes chez eux…. »
Et d’avertir le Parlement que « commence une nouvelle étape de la lutte, parce que nous ne pouvons pas suspendre la volonté de plus de 2 millions de personnes » déclamait Anna Gabriel la candidate de l’unité populaire (CUP) au soir d’un premier fléchissement, annonciateurs de beaucoup d’autres, de leurs partenaires bourgeois du gouvernement catalan.
Et maintenant ? On attend toujours leur prise de position vis à vis de cette élection piège imposée par Madrid.
Non pas peut-être, mais assurément, les dirigeants du CUP perdront une occasion historique, s’il advenait qu’ils déçoivent, comme cela est fort probable , la volonté de plus de 2 millions de personnes.
N’est pas Lénine qui veut !
Pas besoin des armes comme en 37 entre anars et stals, les indépendantistes s’autodétruisent en douceur.
Bien vue ! Les chefs du moment seulement.
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