Pôle Emploi, cet organisme d’assistance au MEDEF par promotion du chômage, par Dissonance

Billet invité. Ouvert aux commentaires.

En économie de marché, le travail est réputé soumis comme toute autre marchandise à la loi de l’offre et de la demande qui prétend décrire les variations de son prix, à savoir sur le marché du travail, le salaire. Selon la loi de l’offre et de la demande, l’offre se définit comme l’ensemble des ventes potentielles tandis que la demande comme celui des achats potentiels.

Sur le marché du travail, l’offre est donc alimentée par ceux qu’on nomme improprement « demandeurs d’emploi », terme auquel on préférera celui de « chômeurs » ou encore « d’actifs inoccupés », tandis que la demande est issue de ceux qu’on nomme employeurs, dont on dit qu’ils émettent des « offres d’emploi » (là aussi de manière indue).

Le marché du travail en France aujourd’hui est tel qu’il y a environ 5 millions de chômeurs pour environ (au doigt mouillé, mais en comptant large) 1 million de postes à pourvoir. Selon la loi de l’offre et de la demande, on peut donc dire que l’offre étant nettement supérieure à la demande, la variation tendancielle du prix, le salaire, est à la baisse.

De quelles manières le salaire peut-il baisser ?

– Soit, par réduction individuelle simple, typiquement on paye moins cher pour la même quantité/qualité de travail.

– Soit, par gel de l’évolution salariale individuelle, qu’on n’adosse plus à l’inflation (ce n’est qu’une variante du cas précédent).

– Soit, par réduction du salaire cumulé dans la structure considérée (entreprise, fonction publique, etc) par suppression de postes.

– Soit bien sûr par une savante combinaison des méthodes précédentes, l’automatisation des tâches permettant notamment des gains de productivité tels qu’on puisse regrouper plusieurs postes en un seul.

Ainsi, lorsque toutes les politiques de l’emploi, tous gouvernements confondus, conditionnent systématiquement l’accès aux aides sociales à une déclaration des chômeurs, dont ce sont presque toujours les seules ressources disponibles, comme « demandeurs d’emploi », elles conduisent non seulement à des effets collatéraux de précarisation de l’ensemble des emplois (dont ceux des agents chargés de l’application de ces dispositifs de flicage des actifs inoccupés, sorte de comble du mauvais goût), mais aussi paradoxalement à l’effet exactement inverse de celui annoncé, le tout au mépris d’au moins deux articles du préambule à la Constitution de 1946 faisant partie du bloc constitutionnel (art. 5 et art. 11). Et ça fait au moins 50 ans que ça dure (date de création de l’ANPE)…

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48 réponses à “Pôle Emploi, cet organisme d’assistance au MEDEF par promotion du chômage, par Dissonance”

  1. Avatar de Didier
    Didier

    Un marché, le travail?

    Curieusement, quand on entend les organismes patronaux geindre parce qu’il y a tant de milliers de postes non pourvus, on ne les entend JAMAIS proposer des salaires plus intéressants pour ces postes. Pourtant, si la « loi » de l’offre et de la demande avait une quelconque validité en ce domaine, c’est ce qui devrait se passer, non?

    1. Avatar de Bison, la colle super-puissante
      Bison, la colle super-puissante

      Vous mettez le doigt sur un aspect important, mais tellement souvent mis sous le tapis, du marché du travail: le salaire proposé.

      Comme disait en boutade un prof d’économie: « Il est facile de résoudre le problème du chômage: je veux bien engager un cuisinier, un jardinier et une aide-ménagère que je rémunère chacun 10 €/mois. Et voilà, y a plus de chômage. »

      Ce qu’il voulait démontrer par cet exemple absurde naturellement, c’est que les postes de travail offerts doivent permette à ceux qui les acceptent de vivre des revenus générés et de conserver leur santé physique et mentale dans le processus. Sans compter la possibilité de s’élever socio-professionnellement et d’être heureux dans son travail.

      On aura beau dire qu’il y a X milliers ou même millions de postes de travail disponibles et que ces salopards de chômeurs ne sont pas assez flexibles/bosseurs/motivés pour les accepter, on ne peut certainement pas en vouloir à quelqu’un de ne pas accepter un poste qui ne répond pas aux conditions listées ci-dessus, voire qui se rapproche plus des conditions de l’esclavage qu’autre chose.

      Si les entreprises ont le droit de faire des calculs de rentabilité et des choix économiques logiques (genre, je me barre ailleurs si ça ne rapporte par assez), pourquoi les chômeurs n’y auraient pas droit ?

      On a inventé pour cela le concept néolibéral du « il faut bosser dur et accepter un job, peu importe lequel ».

      A cela, je dis non.

      Pour reprendre un exemple lu ailleurs, si vous jouez au Monopoly et que vous arrivez le dernier alors que le jeu a débuté depuis longtemps sans vous, il n’est pas intelligent de vouloir malgré tout y participer. Le mieux est tout simplement de donner un grand coup d pied dans la table !

      Viva el revolucion 🙂

      1. Avatar de Vincent Rey
        Vincent Rey

        Si les entreprises ont le droit de faire des calculs de rentabilité et des choix économiques logiques (genre, je me barre ailleurs si ça ne rapporte par assez), pourquoi les chômeurs n’y auraient pas droit ?
        Exactement. Et si un employeur propose d’embaucher quelqu’un qui n’est pas rationnel économiquement, alors c’est qu’il n’envisage pas de lui confier des responsabilités…On ne parle donc que d’emplois d’exécutants, du genre « tu fais ça, mais on ne te demande pas de réfléchir ».
        J’ai pour ma part de très gros doutes, aussi, sur le million d’emploi non pourvus. Il me semble que si vraiment c’était le cas, de temps en temps, on irait au restaurant, et on ne serait pas servi, ou bien des maisons arrêteraient de se construire, faute de personnel.
        Or on voit bien que ce n’est pas le cas : l’économie tourne très bien, malgré 6 millions de demandeurs d’emploi à l’ANPE (que pour ma part, je refuse de l’appeler pôle emploi, car j’ai l’impression de réciter une sorte de catéchisme). La vérité est ailleurs : certains employeurs doivent faire de la veille d’embauche et proposer des offres fictives, pour pouvoir recruter très vite en cas de besoin. Ils trient donc manuellement les CVs, en attendant de le faire automatiquement. Le tri informatique de CV est d’ores et déjà fonctionnel…alors si vous avez un visage disgracieux, je vous conseillerai de changer la photo ! ou bien un algorithme mettra votre cv de côté !
        Même chose si vous avez un hobby, qui montre que vous réfléchissez…laissez le de côté, choisissez plutôt la natation.
        Quand à aller prouver, dans le langage machine, que l’engin ne met pas de côté les noms arabes…ça va pas être facile…
        Fascisme en col blanc, comme dit Paul Jorion. Technofascisme.

    2. Avatar de Dissonance
      Dissonance

      @Didier

      Non, quand il y a 5 candidats ou plus pour chaque poste, la réévaluation du salaire proposée est inutile, il suffit d’attendre le moins-disant, ce qui est d’ailleurs une tare de toute mécanique déflationniste: On est toujours tenté d’attendre encore que les prix baissent d’avantage.

      Les postes durablement non pourvus sont ainsi au moins autant la responsabilité des patrons que des demandeurs d’emplois car ils cherchent la perle rare, l’homme ou la femme orchestre qu’ils vont pouvoir payer une misère. Et puis il y a aussi les propositions de postes de type « mouton à 5 pattes », qui ne peuvent humainement pas intéresser quelque candidat que ce soit tellement elles sont stupidement exigeantes. Une illustration dont j’ai récemment pris connaissance ici, par exemple

  2. Avatar de Tout me hérisse
    Tout me hérisse

    « qu’est-ce que c’est que ces fainéants de chômeurs qui osent manger la brioche des braves patrons ! »
    Il faut contrôler tous ces gens qui ne veulent pas travailler et épuisent les ressources des ASSEDIC :
    P. Gattaz préconise même de procéder à un contrôle journalier :
    http://www.lemonde.fr/politique/article/2017/10/18/controle-des-chomeurs-la-proposition-de-gattaz-fait-polemique_5202904_823448.html

    Malgré tous les dispositifs d’aide, d’incitations, de baisse d’impôts, etc.., la création d’emplois est à l’arrêt. Depuis le chiffre de 1974 (~600.000 chômeurs) la croissance du chômage a pris une allure exponentielle.
    J’ai le souvenir qu’en 1974, être licencié pour motif économique, donnait droit à une indemnisation de 90 % du salaire, mais aujourd’hui, qu’en est-il ? Nous progressons paraît-il, car nous réformons, oh pardon ! Nous transformons…….
    La réalité: nous régressons à toute allure!

    1. Avatar de Germanicus
      Germanicus

      En 1974, Giscard, tout comme ses collègues en Europe, étaient convaincus que « la crise » serait de nature passagère, qui ne durera que quelques mois. Quand on parle du chômage de masse, on ne peut parler de « crise ». Le chômage en France est un phénomène évolutif et de nature multifactorielle. Quand aux employers, ceux-ci s’intéressent à un seul détail: le work force le moins cher possible, pour des raisons compétitivité, dissent-ils, et de marge. Les Allemands ont trouvé le moyen: les fameuses (et maudites) lois « Hartz ».

  3. Avatar de Peska
    Peska

    Dans une société de 100 personnes, il devrait y avoir des activités et de la place pour 100 personnes. Cette société s’organisant pour pourvoir ces 100 personnes en nourriture, logements, transports, santé, éducation culture, création, repos, école etc … Chacun apprenant, produisant et créant tour à tour… Et partageant, aidant les autres. Cette société organiserait son économie au service de ses membres dans le respect absolu du vivant, de la planète, de ses ressources et de ses capacités à se régénérer. Au 31 décembre de chaque année cette société aurait, au plus, consommé UNE seule planète. Elle créerait la monnaie nécessaire aux échanges et ne permettrait pas aux barbares et aux prédateurs présents en son sein de détourner une partie de la richesse collective au nom du progrès, de la croissance, de l’innovation et d’autres billevesées.
    Dans une société de 1 000 personnes il devrait y avoir des activités et de la place pour 1 000 personnes. Etc…
    Dans une société de 1 000 000 de personnes etc…
    Dans un monde de 7 milliards d’habitants…
    Le seul fait de naître devrait donner une place et chaque enfant nouveau-né obliger la société à s’organiser pour l’accueillir et lui permettre de vivre dignement. D’occuper une place sans avoir à s’excuser.
    Une utopie ? Bien sûr que non ! Sauf à considérer que la condition humaine ne peut reposer que sur la lutte de chacun contre tous.
    Une utopie ? Non. Mais le capitalisme en revanche en est une qui repose sur la dégradation de l’environnement, le gaspillage de ressources limitées, l’accumulation de déchets, la guerre… Et le mensonge quel que soit le nom qu’on lui donne qui nomme lanternes les vessies. Et bœufs les grenouilles gonflées.

  4. Avatar de Juannessy
    Juannessy

    Billet peu clair .

    1. Avatar de Philippe
      Philippe

      Je n’y ai rien compris non plus…
      S’agit-il de dire que le marché du travail n’est pas un « marché »?
      On le savait déjà, mais ça n’est pas le propos semble t-il.

      S’agit-il de dire que le pole emploi participe à la précarisation de l’emploi? Mais en quoi? (Pole Emploi qui disparaitra je pense, remplacé par une agence privée, d’ici 2019).

      En quoi y a t-il viol des 2 articles évoqués (je suppose qu’il existe au moins une interprétation pour chacun de ces articles selon laquelle ils ne sont pas violés)?

      Bref… brouillard complet.

      1. Avatar de Dissonance
        Dissonance

        @Juan

        Merci pour cette mise en abyme…

        @Phillipe

        « S’agit-il de dire que le marché du travail n’est pas un « marché »? »

        Pas du tout, au contraire il s’agit de prendre le marché du travail tel qu’il nous est présenté le plus couramment, et de pousser la logique qui structure cette présentation à son terme.

        S’agit-il de dire que le pole emploi participe à la précarisation de l’emploi? Mais en quoi?

        Je pensais avoir été plutôt clair sur ce point pourtant… Alors oui, trois fois oui, Pôle Emploi participe à la précarisation de l’emploi, c’est même l’organisme central de précarisation de l’emploi par son activité de réquisition systématique des chômeurs dans ce que Marx appelait jadis « l’armée de réserve du Capital ».

        Si les 5 millions de chômeurs disposaient demain de « moyens convenables d’existence » et ce de manière inconditionnelle (c.f réponse à la question suivante), c’est à dire sans être astreint à une « recherche active d’emploi » (expression utilisée dans le contrat d’insertion relatif à l’obtention du RSA), la population active occupée ainsi que les chômeurs désireux de retourner à l’emploi disposeraient aussitôt d’un rapport de forces infiniment plus favorable pour la négociation de leurs conditions de travail, de leur salaire et ainsi de suite, qu’il ne l’est aujourd’hui, car leur survie ne serait plus systématiquement mise dans la balance.

        « En quoi y a t-il viol des 2 articles évoqués (je suppose qu’il existe au moins une interprétation pour chacun de ces articles selon laquelle ils ne sont pas violés)? »

        Il y a tout d’abord certainement une interprétation pour chacun de ces articles selon laquelle ils ne sont pas violés, sinon ça signifierait que la population active subit des dispositifs coûteux et inconstitutionnels depuis 50 ans. Ce serait un comble.

        Mais il y a aussi vraisemblablement une interprétation qui conduit à penser que ces articles ne sont effectivement pas respectés comme ils le devraient.

        L’article 5 dit notamment: « Chacun a le devoir de travailler et le droit d’obtenir un emploi[…]. L’emploi n’y étant pas décrit comme un devoir mais bien comme un droit (la distinction entre travail et emploi y figurant, ce n’est sans doute pas par hasard), la conditionnalité que subissent quotidiennement les bénéficiaires des minima sociaux (« soyez demandeurs d’emplois ou crevez la gueule ouverte » nous dit Pôle Emploi, dans un langage plus administrativement correct, bien sur) suggère une contradiction du fonctionnement institutionnel avec le texte.

        L’article 11 pour sa part pose tout simplement les principes de la sécurité sociale dans tous ses aspects (santé, vieillesse, chômage) qui doit « garantir » des « moyens convenables d’existence » dans un certain nombre de cas.

        Plusieurs discussions sont ici possibles à mon sens, de la notion de garantie qui devrait admettre ou non d’être conditionnée, à celle sur les moyens qu’on peut qualifier de « convenables » ou pas, jusqu’à celle enfin sur le contexte qui n’a bien sur plus le moindre rapport avec celui dans lequel ce texte a été rédigé: D’une économie d’après guerre où tout était à rebâtir et où l’on embauchait sans prérequis ou presque, nous sommes passé à une économie hyper mature en état de surproduction quasi chronique qui opère une sélection féroce sur la main d’oeuvre qu’elle souhaite employer, et dans laquelle le taux de chômage n’a plus baissé significativement depuis des décennies.

        En d’autres termes, que signifie aujourd’hui « d’avoir le droit d’obtenir de la collectivité des moyens convenables d’existence quand la situation économique conduit structurellement et durablement plusieurs millions de personnes à une incapacité de travailler?

      2. Avatar de Juannessy
        Juannessy

        1 _ « mise en abyme … » ? Je comprends pas . Demande de clarification , oui .

        2- La réponse faite rend l’intention moins floue et intéressante en ce qu’elle interroge l’adaptation de nos textes fondateurs et de nos outils d’intégration sociale au nouveau contexte de la disparition d’un grand nombre de postes de travail .

        3- Mais la question est suffisamment sérieuse et implique pour sa prise réelle en charge largement plus que les lieux actuels de « traitement du travail » pour ne pas limiter les analyses critiques à pôle emploi dont le conseil d’administration comporte 19 membres ( dont 5 représentants syndicats de salariés et 5 représentants du CGPME-MEDEF-UPA ) . A noter qu’il me semble y avoir eu un rapport de la DG du trésor qui relevait que Pôle emploi en France était assez largement sous doté en personnel , comparativement à ses homologues allemand ou anglais .

        -4 : Si votre sujet est bien celui énoncé dans les quatre dernières lignes de votre sortie de l’abime , on peut trouver des sujets de réflexion partiels ,déjà anciens et à actualiser, dans la loi de programmation pour la cohésion sociale de Jean Louis Borloo de janvier 2005 qui est , à ma connaissance , la première timide tentative de niveau gouvernemental pour penser simultanément Emploi-Logement- « Egalité des chances ».

        Macron , qui veut intelligemment lier Formation et Conditions du travail , serait bien inspiré de noter que cela reste loin d’assurer la « cohésion sociale » de ces français qu’il dit aimer , et qu’il y a besoin de Borloo puissance 10 pour élargir utilement les ingrédients de ce liant citoyen .

      3. Avatar de Dissonance
        Dissonance

        @Juan

        1- Votre demande de clarification n’étant elle même pas claire (pas détaillée, contrairement à celle de Philippe), cela faisait effectivement une jolie mise en abyme.

        3- Ma critique exclusivement dirigée vers Pôle Emploi provient probablement du fait que c’est la principale interface entre l’Etat et les usagers en matière d’emploi. Mais effectivement, on devrait probablement élargir la discussion à l’ensemble des institutions qui prétendent gérer cet aspect de nos vies.

        Concernant l’observation de la DG du trésor, je ne suis pas convaincu le moins du monde que l’institution correctement dotée en personnels, elle agirait d’avantage dans l’intérêt de la population active. Comme vous me l’avez fait remarquer, elle n’est qu’un rouage qui comme de juste ne décide pas de lui-même dans quel sens il doit tourner.

        Ainsi, Pôle Emploi pourrait bien servir exactement de la manière dont le souhaite Gattaz… Et c’est en fait déjà le cas dans une certaine mesure, la proposition du patron du MEDEF ne portant finalement que sur l’intensification (drastique) du flicage.

        4- Ne connaissant pas le contenu de la loi Borloo, je m’abstiendrai d’en faire un commentaire dans un sens ou dans l’autre.

      4. Avatar de Juannessy
        Juannessy

        S’agissant de la manipulation de pôle emploi ,toujours possible , je serai malgré tout plus attentif à l’expression des cinq représentants syndicaux de salariés , contrairement à Eninel , qu’à mes propres a priori ou ceux de Dissonance .

        Autant que je me rappelle le rapport de la DG Trésor pointait aussi une moindre efficacité de pole emploi relativement à ses homologues étrangers , en raison d’une moindre affectation de ses ressources aux  » à côté » de la simple gestion des ayants droits et des offres potentielles . En direction de la formation « utile » par exemple ,et je ne serai pas étonné que dans la trajectoire des conclusions de plusieurs rapports de ces 5 dernières années , le chantier  » formation  » actuellement ouvert ne concerne pas aussi Pôle emploi dans ses implications .

        Ceci étant sans doute à ne pas rejeter , mais ce que j’essayais surtout de relever , dans l’esprit de votre billet , c’est que l’approche du travail actuellement en chantier ,se bornait à une gestion à l’ancienne ( et libérale , très clairement ) d’un objet qui est en train de muter .

        Et il se trouve que cet objet , présenté depuis pas mal d’élections comme central ( à juste titre), ne semble pas encore appréhendé par la classe politique ( et pas qu’elle) dans toutes ses implications pratiques , philosophiques , psychiques , culturelles , économiques au sens restreint .

        La mutation peut engendrer le chaos ou un monde autre possiblement plus harmonieux .

        Mais si l’on veut échapper à la première option , il vaut mieux repérer les étroites limites idéologiques des prises en compte politiques en cours , et savoir de quoi les amender et compléter pour réussir la mutation .

        Je signalais l’action de Borloo ( qui préfère aujourd’hui se consacrer à l’Afrique ) , c’est que , en suivant avec d’autres son intention à l’époque , j’avais apprécié sa tentative d’approche pluridisciplinaire ( d’anthropologue ?) , sans doute trop pénalisée par l’ambiguïté socio-libérale dans un monde soumis de fait à la primauté du tiroir caisse du capital .

      5. Avatar de Germanicus
        Germanicus

        @Dissonance
        Le rôle de l’ANPE/Pôle Emploi consiste essentiellement à gérer le chômage et la misère du chômage. Les employeurs ne l’ont jamais apprécié, ils trouvent facilement du personnel sur internet ou ailleurs. Privatiser la gestion des chômeurs ne servirait pas à grand’chose, car ces boutiques s’occupent que des qualifications facilement bankables et vendables.
        Le contrôle des chômeurs se fait déjà, mais elle peut être renforcée dans un but précis: octroyer des sanctions, comme le font les Allemands dans cadre « Hartz »: si vous refusez en emploi de mer….., on vous sucre les allocs pendant trois mois, et ca peut aller jusqu’a sa supression totale. Mais le chômeur peut toujours béneficier des tickets alimentaires.

  5. Avatar de Yves
    Yves

    En images : hier soir Arte a diffusé La loi du marché, avec Vincent Lindon. Le message y est implicite : le système d’accompagnement des « demandeurs d’emploi » est organisé, consciemment ou pas, pour les fragilisé et leur faire accepter l’esclavage, de surcroît en concurrence féroce avec les autres esclaves.
    Devenir esclave serait bientôt un privilège !

  6. Avatar de vigneron
    vigneron

    Bof,  » de saint Paul à Lénine, Pol Pot et Margaret Thatcher », le Marché est bien peu de chose face à «Celui qui ne travaille pas ne mange pas»…
    https://www.la-croix.com/Culture/Livres-Idees/Livres/La-posterite-d-un-verset-de-saint-Paul-2016-01-13-1403891

    1. Avatar de Philippe
      Philippe

      Certes, mais pas de chômage à l’époque pré-industrielle…

    2. Avatar de Juannessy
      Juannessy

      Il me semble que l’affaire est même déjà traitée dans la Genèse .

      Je ne sais pas ce que les chinois ont pu imaginer pour faire éventuellement un lien entre le travail , le pain et le « salut » ( ou du moins ce que peut révéler leur écriture par idéogrammes dont j’avais lu que , selon un auteur , elle semblait montrer qu’ils avaient trabscrit à leur façon , 700 ans plus tôt que la compilation de la genèse :L’éternel dieu façonna l’homme avec de la poussière du sol , il lui insuffla dans les narines le souffle de vie , et l’homme devint un être vivant – Genèse 2:7).

      En tout cas , ça montre que le « travail » et son évolution , implique des changements non seulement « d’organisation » sociale mais aussi de perception psychique ou religieuse , pour continuer à « gagner » :

      http://www.linguee.fr/francais-anglais/traduction/tu+gagneras+ton+pain+%C3%A0+la+sueur+de+ton+front.html

    3. Avatar de Dissonance
      Dissonance

      @Vigneron

      Juste une remarque, un détail: Le travail n’est pas l’emploi. Ou pour le dire autrement, l’emploi n’est qu’une forme particulière du travail, mais ne saurait s’y substituer totalement, en aucun cas.

      Je n’ai strictement aucune ambition de dénoncer le travail que je désigne depuis fort longtemps comme une « douloureuse nécessité », en revanche j’estime que l’emploi est pour sa part éminemment critiquable, et avec lui toutes les instances qui le favorisent ou prétendent le favoriser.

  7. Avatar de Michel V.
    Michel V.

    L’entreprise sous sa forme actuelle est destinée à disparaître, les premières victimes étant déjà tombées… Certains l’ont souligné – voir http://www.igas.gouv.fr/spip.php?article551 cf p12 : nous allons vers »une économie sans entreprise »‘, comme l’emploi tel que nous le connaissons. Il ne restera aux grandes entreprises à moyenne échéance que la possession de marchés, des marchés en mutation de plus en plus rapide…

    1. Avatar de xavier37
      xavier37

      « une transition vers une économie sans entreprise. Comme le rappelle Jean Pisani-Ferry, le commissaire général de France Stratégie, « historiquement, l’organisation de la production à vaste échelle avait toujours supposé la mise en place d’une
      entreprise, or ce n’est plus nécessaire maintenant »
      Ou quand le rêve (tout est numérique, tout est désormais éthéré…) devient réalité. Je n’ai pas l’impression que les allemand ou les chinois s’apprêtent à abandonner l’entreprise. Qu’il y ait une concentration accélérée des moyens de production, c’est certain, mais ils ne sont pas prêt de disparaitre. La question est de savoir ce que vont devenir ceux qui n’auront rien à produire.

      1. Avatar de Michel V
        Michel V

        @xavier
        Ce n’est pas le point. Il s’agit de l’entreprise comme vecteur d’organisation sur un marche. Aujourd’hui.la plupart des plateformes heritent de la nature centralisee de l’entreprise mais Il est plus que previsible qu’a defaut de pouvoir changer la nature de l’entreprise, les plateformes evolueront vers des modeles decentralisees transformant le marché en bain d’acide pour cette entreprise Si la creation de valeur echappe a l’entreprise, la capture de valeur devient predation et sans sans meme l’abandon de son role social, l’entreprise produit du marche va devenir obsolete. A logique meme du marche conduit a l’emergence d’une altetnative . A moins que vos moyens de production soient robotises pour produire a destnation d’autres robots, je doute que suffise pour assurer la survie de cette entreprise comme des marches tels qu’elle organise. Je vous laisse conclure.

  8. Avatar de Yves Vermont
    Yves Vermont

    So What !

    Question : quel est le juste prix d’un travailleur par analogie avec le juste prix des produits agricoles ?

    C’est un peu rude comme question mais ça pourrait décoiffer.

    1. Avatar de Juannessy
      Juannessy

      Le travailleur agricole doit avoir des idées .

    2. Avatar de octobre
      octobre

      Le bouillonnement du travailleur par rapport à la nature non chalante d’un retraité quelconque.

  9. Avatar de JC
    JC

    On prend pole emploi, trois chômeurs qui cherchent un job de vendeur puis trois enseignes qui offrent des postes de vendeurs : Carrefour, la Fnac et Darty.

    Premier tour :

    Le vendeur A va chez Carrefour, le vendeur B va à la Fnac et le vendeur B va chez Darty. Les trois enseignes leur propose un SMIC. Les vendeurs demandent 1500 euros net. Ils négocient pas ils campent tous sur leurs positions. Y’a pas d’accord possible entre l’offre et la demande, aucun marché n’est conclu.

    Second tour :

    Le vendeur A va à la FNAC, le vendeur B va à Darty et le vendeur C va chez Carrefour. Les trois enseignes leur propose un SMIC. Les vendeurs demandent 1500 euros net. Ils négocient pas ils campent tous sur leurs positions. Y’a pas d’accord possible entre l’offre et la demande, aucun marché n’est conclu.

    Troisième tour :

    Le vendeur A va chez Darty, le vendeur B va chez Carrefour et le vendeur C va chez la Fnac. Les trois enseignes leur propose un SMIC. Les vendeurs demandent 1500 euros net. Ils négocient pas ils campent tous sur leurs positions. Y’a pas d’accord possible entre l’offre et la demande, aucun marché ne peut être conclu.

    Darty, Carrefour et la FNAC, ils ont besoin d’un nouveau salarié. Ils ont un poste à pourvoir afin de pouvoir faire tourner la boutique, ils peuvent pas se permettre de le laisser vacant. Les chômeur eux par contre, ils s’en tamponnent. Ils ont leur allocation Pôle Emploi. Ils ont pas besoin de la brader leur force de travail. Alors ils attendent. Ils s’en foutent. Puis le téléphone sonne. C’est Carrefour, la FNAC et Darty qui rappellent le premier candidat reçus à chaque fois. Ils expliquent que 1500 euros ils peuvent pas. Mais que 1350 euros ça peut être jouable. A et B acceptent sans broncher, C est conscient qu’il peut gratter un peu plus et il obtient 1400 euros.

    Maintenant on rajoute Macron dans l’équation. Et on rejoue le troisième tour. Il se passe quoi?

    Il se passe que A, B et C savent que c’est la troisième proposition raisonnable. Que cette proposition ils n’ont pas le droit de la refuser. Que s’ils disent non aux patrons ce sera radiation. Alors à la fin du troisième tour ils bradent leur force de travail. Ils signent pour un SMIC. Et l’écart entre le smic et le net à 1350/1400 il va ou? Dans les poches de l’actionnaire!

    « Un libre marché est un marché dans lequel les transactions (prix, quantités, mesures…) entre acheteurs et vendeurs sont déterminées seulement par leur consentement mutuel. Cela exclut que l’une des parties obtienne la conclusion du marché par contrainte ou par tromperie ; cela exclut également l’intervention d’un tiers pour forcer ou empêcher le marché : notamment, cela limite l’intervention des pouvoirs publics à l’application des droits de propriétés, respect des contrats et vérification du consentement. »
    https://fr.wikipedia.org/wiki/Libre_marché

    Si on se donnait la peine de faire usage du truc plein de neuronnes qui nous équipe en série, on dénoncerait l’antilibéralisme de Macron pas le libéralisme. On dénoncerait leur volonté de nous contraindre à brader notre force de travail au lieu de dénoncer l’idée du libre marché. Et le monde serait sans doute un poil moins con.

    1. Avatar de Julien Alexandre

      Hypothèse D : Carrefour, Darty et la Fnac se sont aperçus qu’on était au 21ème siècle, et ils installent une borne tactile à la place du vendeur.

      1. Avatar de JC
        JC

        Carrefour, la Fnac et Darty font leurs marges en vendant des assurances. Une tablette tactile sait pas faire. La tablette tactile elle va juste te proposer de la prendre ou de la refuser. Sauf que si t’as pas de vendeur pour te faire croire que la télé que t’achètes est succeptible de claquer à tout moment t’as assez peu de chances de vouloir prendre une assurance.

        Enfin bon moi ce que je lis dans ta réaction c’est d’abord le refus d’abandonner ta condition de dominé, t’es obligé de t’inventer une histoire à dormir debout pour continuer de soutenir l’idée que le patron à tout pouvoir sur ta vie. C’est absurde. C’est absurde mais c’est compréhensible. On y renonce pas comme ça à son aliénation.

        Note que le jour ou tu décideras d’oser prendre la pillule rouge tu devrais commencer à entrevoir que y’a un lien entre ce que je raconte et le fait que Pujadas prétende que le patron offre un emploi à un chomeur qui tient la role de la demande là ou n’importe quel bouquin d’économie soutient que le chomeur offre sa force de travail à un patron tient le role de la demande.

        1. Avatar de Julien Alexandre

          Carrefour, la Fnac et Darty font leurs marges en vendant des assurances. Une tablette tactile sait pas faire. La tablette tactile elle va juste te proposer de la prendre ou de la refuser.

          Cher camarade, je crois que tu es surtout resté bloqué au siècle dernier. Non seulement la borne peut te vendre l’assurance, mais avec un conseil plus efficace et plus régulier que le vendeur qui parfois aura du mal à caché sa moue de réprobation en t’enfilant une assurance à 99 € pour un mobile qui en vaut 300. La borne fait pas de détail, elle.

          Par ailleurs, dans ta démonstration, c’est bien beau d’avoir 3 candidats pour un poste de vendeur, mais ça illustre surtout que ça doit faire un moment que tu n’as pas candidaté où que ce soit. Parce que c’est pas 3 mais plutôt 30 voire parfois 300 candidats qui vont envoyer leur CV pour un poste de vendeur sans qualifications précises comme ceux typiquement proposés par ces enseignes. Alors la probabilité que sur 30 ou 300, il n’y ait pas un peloy qui a besoin de travailler coûte que coûte a tendance à pointer vers 0 et pas vers 1.

          Bref, il y a plein d’arguments à opposer aux réformes de l’assurance chômage, mais prétendre comme tu le fais que c’est en l’état actuel un levier de négociation salariale, c’est juste à côté de la plaque.

          Ps : n’hésite pas à nous faire suivre tes compte-rendus d’entretien où tu as expliqué à tes futurs patrons que c’était toi qui avait le pouvoir et qui les dominait, et que par conséquent c’était 5 boules par moi ou rien. On publiera volontiers sur le blog !

      2. Avatar de Yves
        Yves

        Encore loupé…
        désolé de voir les choses comme ça, mais si Darty & Co ne trouvent pas de vendeurs au SMIC, pas la peine de dépenser encore pour une borne tactile que personne ne consultera. Ils ferment la boutique et se recentrent sur la vente en ligne. Avec des livreurs micro-entrepreneurs payés à la vacation.

        1. Avatar de Julien Alexandre

          pas la peine de dépenser encore pour une borne tactile que personne ne consultera.

          Sans doute pour ça que Décathlon les a généralisées dans tous ses magasins.

          Par ailleurs, Darty & co n’ont strictement aucun problème a trouvé des vendeurs au SMIC, et même bien en deçà du SMIC avec les temps partiels.

      3. Avatar de schizosophie
        schizosophie

        Puis même que la* borne tactile expliquera au** charmant consommateur à quel point l’oeuvre qu’elle lui vend l’a épanouie au point qu’elle en éprouve durablement l’acmé du bien-être authentique. Et puis elle lui roulera un patin séduite par le sourire rempli d’espoir du consommateur. C’est trop super le 21e siècle.

        *[féminin générique grammatical]
        **[masculin générique grammatical]

      4. Avatar de Juannessy
        Juannessy

        S’agissant des bornes , on en parle pour les pharmacies . Ça commence à trembler un peu et à froncer les sourcils chez les assistantes et assistants , mais si les clients finissent par trouver plus rapide d’en passer par là ( surtout les jeunes toujours pressés et pas trop encore enclins à se faire câliner), pas dit que la résistance naturelle actuelle appuyée sur la clientèle tienne le coup longtemps .

        Il y avait même un de ces specimen qui trouvait , devant moi , scandaleux de ne pas pouvoir payer sa baguette via sa carte bleue chez la boulangère . Je l’aurais pas cru , mais depuis deux mois , on règle chez ma boulangère , tout ce qu’on achète par une borne type règlement de ticket de parking !

        Il y avait trois souriants minois derrière « la banque  » . Il n’y en a plus que deux .

        J’attends le jour où une borne me fabriquera ma baguette en imprimante 3D dès que j’y aurait introduit ( ou même « sans contact ») ma carte à puce .

    2. Avatar de JC
      JC

      « Ps : n’hésite pas à nous faire suivre tes compte-rendus d’entretien où tu as expliqué à tes futurs patrons que c’était toi qui avait le pouvoir et qui les dominait, et que par conséquent c’était 5 boules par moi ou rien. On publiera volontiers sur le blog ! »

      Excuse moi mais la vente ça me connait un peu. C’est mon métier. Tu fais quoi dans la vie toi pour me prendre d’aussi haut? Parce que je suis désolé mais il ne me semble pas t’avoir manqué de respect.

      1. Avatar de Juannessy
        Juannessy

        @JA :

        J’espère que votre employeur n’est pas JC .

        Decaux .

      2. Avatar de Julien Alexandre

        Excuse moi mais la vente ça me connait un peu. C’est mon métier.

        La psychanalyse aussi, non ? Allez, sois pas fâché « Saunahumide », t’auras eu tes 5 minutes d’attention.

      3. Avatar de Emmanuel
        Emmanuel

        Notez qu’Auchan a déjà réalisé un supermarché entièrement automatisé (donc sans vendeur) en Chine. Et qu’aussi, là-bas, le paiement « digital » (paiement avec le smart-phone) est déjà pratiqué…..L’autre jour, dans un fast-wood, j’ai vu une jeune femme qui s’est présentée directement au comptoir, pour récupérer sa commande qu’elle avait passé avec son smart-phone…. Autre exemple, le milieu de la grande distribution tremble avec l’arrivée d’Amazon en France (deux plateformes logisitiques, en cours de réalisation au Nord et au Sud de la région Iles de France), ce qui l’oblige à revoir leur modèle….

    3. Avatar de Juannessy
      Juannessy

      Et maintenant , quel poste ?

  10. Avatar de Emmanuel

    Petit correctif sur les chiffres : ce sont 6,1 millions de chômeurs inscrits à Pôle Emploi.

    1. Avatar de Dissonance
      Dissonance

      @Emmanuel

      Merci. Effectivement, mes chiffres datent peut-être un peu.

  11. Avatar de TORPEDO
    TORPEDO

    Voyons JC…
    Ici on est sur le blog de PJ!
    Et il serait de bon ton de trembler à l’idée que la borne tactile sera très bientôt capable de tout faire bien mieux et plus vite que l’humain, y compris de vendre des assurances.
    Et désolé pour vous si vous êtes assureur!
    Cette foi inconsidérée en l’homme me paraît éminemment dommageable pour votre propre avenir…
    On crucifia jadis pour moins que ça, vous savez, JC!
    A plus, et mon bonjour à votre vieux barbu de père!
    Eric.

  12. Avatar de Michel
    Michel

    Bonjour,

    Chômage, MEDEF, lois Hartz, tout cela renvoie à la situation en Grèce et au billet d’hier de Panagiotis Grigoriou :
    « La fin massive du travail, son non-remplacement, si ce n’est que par le néant, supposons innovant et abouti. Ce qui est déjà nommé ou accompli à moitié, puis, ce non-dit à travers la grammaire… quelque part apocryphe des cercles dominants. »

  13. Avatar de Tom
    Tom

    Garder en tête en toute circonstance que mon travail n’est pas une marchandise. Mon travail est ce qui me permet de répondre aux besoins de mes concitoyens sur Terre, de leur permettre de se réaliser et en cela il me procure de la reconnaissance, de la dignité.
    Le travail de mes concitoyens répond à mes propres besoins individualisés. Dans ce sens, je travaille à l’autonomie de chacun et chacun travaille à mon autonomie. Que ce ne soit pas pleinement applicable aujourd’hui dans notre société, c’est certain, mais si je garde cette idée directrice en tête et que je l’applique autant que possible, ça le deviendra.
    Considérer que le travail est une marchandise revient à déconsidérer l’altruisme de notre travail, pour ne plus considérer que la part liée à notre survie propre, individuelle, liée au salaire payant notre travail marchandisé. Penser le travail comme une marchandise nous enferme dans un chacun pour soi renforçant les capacités destructrices du capitalisme.

  14. Avatar de Juillot Pierre
    Juillot Pierre

    Quelle perversité de la part du medef et de « jupiter » (comme des politiques des alternances… qui prétendent reprendre la main sur la gestion de l’assurance chômage, sous prétexte de déficits dont l’analyse ne prend pas en compte les 60 milliards d’euros de manque de recettes fiscales dues à l’optimisation, et autres délits fiscaux impunis, comme les fraudes aux cotisations sociales patronales, à la TVA, etc) quand on y pense… Quelle perversité que de nommer dans le « marché de l’offre et la demande… d’emploi », un-e demandeur-euse d’emploi, quelqu’un-e qui « offre » sa force de travail,, et inversement, renvoyer la « demande » d’occuper un poste vacant, chez un propriétaire privé d’entreprise, à une offre d’emploi…Car la théorie dit, quoi… : si ce n’est que plus l’offre est « rare », par rapport à une demande supérieure, plus son « coût », son « prix »… augmente… Inversement donc, plus la « demande » est grande, par rapport à « l’offre », plus le « prix » baisse.

    La confusion se fait donc plus souvent qu’il n’y paraît quand« l’offre », qui n’est pas celle d’emploi, mais celle de services, d’expériences, qualifications, diplômes, etc, est tellement embrouillée par sa massification due aux « crises », délocalisation, etc, qu’elle amalgame tellement d’aspirations individuelles différentes (travailleur.euse.s, ouvrier.ère.s, chômeur.euse.s, etc cherchant un plein, un mi-temps, un travail d’intérim, etc), qu’elle finit par les rendre confuses, les dilue dans une « simplification quantitative » (catégorie A,etc), et dans la complexité de « demandes », n’étant pas non plus à entendre au sens de demandeur.euse d’emploi…, mais de vacances de postes, d’emplois, de moins en moins nombreuses, qualifiantes, etc, pour certaines, et de moins en moins rémunérées pour la plupart… lorsque la concurrence déloyale des algorithmes, robots, automates, défiscalisés, et du travail détaché rajoutent du « bordel »…

    « L’offre » qui n’est pas celle d’emploi,mais de force de travail, fait pression de par sa massification croissante, et de par sa diversité (individualisme, « contrats individualisés » supplémentant la loi et le droit du code du travail) se complexifiant, due notamment à « l’ubérisation et ordinisation » du travail et de l’emploi… elle fait pression sur la baisse du « prix » de sa rémunération, le salaire (fixe et « différé » – assurances viellesse, chômage, santé, etc) devenant une variable d’ajustement comme le-a travailleur.euse, l’employé.e, etc, devient aussi jetable, adaptable, « flexible », que la « demande » vacante de postes en entreprise… mute…

    Mais l’offre d’emploi se faisant autant rare, que le chantage à l’emploi devient plus puissant, ponctionne toujours plus sur le denier public (les promesses de création d’1millions d’emploi en échange du CICE…?), ce qui manque à la solidarité quand le chantage à la dette public « s’accroît » (surtout si elle doit socialiser toutes les pertes casinos et dettes privées pourries -Subprime, etc)… et au modèle social déficitaire… c’est le « prix » à payer, la capacité d’être asservie, la docilité du.e la demandeur.euse d’emploi, qui lui augmente, du moins prend une valeur autant inestimable qu’inavouable (comme l’immoralité de l’optimisation et de l’impunité des délits fiscaux patronaux, des plus riches) pour le patronat, l’actionnariat et pour le macronisme…

    1. Avatar de Julliot Pierre
      Julliot Pierre

      « Quelle perversité de la part du medef et de « jupiter » (comme des politiques des alternances… qui prétendent reprendre la main sur la gestion de l’assurance chômage, sous prétexte de déficits dont l’analyse ne prend pas en compte les 60 milliards d’euros/ans de manque de recettes fiscales dues à l’optimisation, et autres délits fiscaux impunis, comme les fraudes aux cotisations sociales patronales, à la TVA, etc) quand on y pense… Quelle perversité que de nommer dans le « marché de l’offre et la demande… d’emploi », un-e demandeur-euse d’emploi, quelqu’un-e qui « offre » sa force de travail,, et inversement, renvoyer la « demande » d’occuper un poste vacant, chez un propriétaire privé d’entreprise, à une offre d’emploi…Car la théorie dit, quoi… : si ce n’est que plus l’offre est « rare », par rapport à une demande supérieure, plus son « coût », son « prix »… augmente… Inversement donc, plus la « demande » est faible, par rapport à « l’offre », plus le « prix » baisse.

      La confusion se fait donc plus souvent qu’il n’y paraît quand« l’offre », qui n’est pas celle d’emploi, mais celle de services, d’expériences, qualifications, diplômes, etc, est tellement embrouillée par sa massification due aux « crises », délocalisation, etc, qu’elle amalgame tellement d’aspirations individuelles différentes (travailleur.euse.s, ouvrier.ère.s, chômeur.euse.s, etc cherchant un plein, un mi-temps, un travail d’intérim, etc), qu’elle finit par les rendre confuses, les dilue dans une « simplification quantitative » (catégorie A,etc), et dans la complexité de « demandes », n’étant pas non plus à entendre au sens de demandeur.euse d’emploi…, mais de vacances de postes, d’emplois, de moins en moins nombreuses, qualifiantes, etc, pour certaines, et de moins en moins rémunérées pour la plupart… lorsque la concurrence déloyale des algorithmes, robots, automates, défiscalisés, et du travail détaché rajoutent du « bordel »…

      « L’offre » qui n’est pas celle d’emploi,mais de force de travail, fait pression de par sa massification croissante, et de par sa diversité (individualisme, « contrats individualisés » supplantant la loi et le droit du code du travail) se complexifiant, due notamment à « l’ubérisation et ordinisation » du travail et de l’emploi… elle fait pression sur la baisse du « prix » de sa rémunération, le salaire (fixe et « différé » – assurances viellesse, chômage, santé, etc) devenant une variable d’ajustement comme le-a travailleur.euse, l’employé.e, etc, devient aussi jetable, adaptable, « flexible », que la « demande » vacante de postes en entreprise… mute…

      Mais l’offre d’emploi se faisant autant rare, que le chantage à l’emploi devient plus puissant, ponctionne toujours plus sur le denier public (les promesses de création d’1millions d’emploi en échange du CICE…?), ce qui manque à la solidarité quand le chantage à la dette public « s’accroît » (surtout si elle doit socialiser toutes les pertes casinos et dettes privées pourries -Subprime, etc)… et au modèle social déficitaire… c’est le « prix » à payer du « moins disant », la capacité d’être asservie, la docilité du.e la demandeur.euse d’emploi, qui lui augmente, du moins prend une valeur autant inestimable qu’inavouable (comme l’immoralité de l’optimisation et de l’impunité des délits fiscaux patronaux, des plus riches. Quand à l’opposé, les NON RECOURS, l’austérité, la privatisation rampante – leur numérisation, digitalisation, en faisant partie – des services publics, les discriminations à l’embauche, des contrôles aux faciès, etc, font des ravages « sociétaux » dans le corps social et la démocratie) pour le patronat, l’actionnariat et pour le macronisme…

      Et ensuite « on » nous donne des « leçons de morale », et autre « culture économique », politique, etc, sur : comment bien « nommer les choses »…? »

  15. Avatar de Macarel
    Macarel

    La finalité du système capitaliste n’est pas de créer des emplois, mais de générer des profits pour les actionnaires.
    Partant de là, tout progrès technologique qui permet de remplacer des hommes par des machines ou des automates est mis à profit par les entreprises. Partant de là, la libéralisation des capitaux fait qu’ils vont s’investir dans les pays dont les standard économiques et sociaux sont les plus avantageux pour les investisseurs, entraînant des destruction d’emploi et la perte de savoir faire dans les pays dont les standards sociaux sont les plus avantageux pour la population.
    Le droit constitutionnel à l’emploi ne peut donc être respecté dans un tel système économique. Reste le devoir de travailler, et c’est bien pour cela que le gouvernement idéologiquement libéral promeut l’auto-entreprenariat, et les start-ups. Reste qu’une très grande majorité des start-ups périclitent, et que la plupart des auto-entrepreneurs ont du mal à se payer le SMIC.
    Le « Devenez milliardaires » de Macron, c’est la même chose que jouez au football et vous deviendrez Zidane.

    1. Avatar de Otromeros
      Otromeros

      @ Macarel
      Autant bref que clair. Mes (sincères) félicitations!
      ( N’oubliez pas de « copyrighter » votre dernier paragraphe..il vaut de l’or.. ) °(^^!^°)

  16. Avatar de daniel
    daniel

    « Le droit constitutionnel à l’emploi ne peut donc être respecté dans un tel système économique. »

    On parle de « droit constitutionnel », le fondement de notre vie politique collective, pas du réel tel qu’il nous est imposé. Il me semble qu’il y a erreur sur le « réalisme ». Le « réel » c’est le « droit constitutionnel », pas la réalité actuelle. Il s’agit que la réalité soit courbée pour respecter la règle du Droit.

    D’accord, c’est du rêve. Mais il me semble bien qu’on a fait, dans un passé lointain, des révolutions pour moins que ça !
    Mais comme on est follement moderne, on va avoir un droit opposable à l’emploi. Et même, de soi. Soi-même, en toute majesté.

    Comment a-t-on pu écrire une connerie pareille dans un texte constitutionnel ? Le libéralisme (néo,super ou ultra) opposé à la constitution, y’a comme une erreur. Va-t-on faire un jour une étude sur les conséquences de nos croyances collectives erronées? C’est vaste et le courage manque.
    On peut en dire autant sur les notions de demande et d’offre. Elles sont orientées dans un seul sens, pas le bon.

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