Billet invité. Ouvert aux commentaires.
Quarante ans, quarante années que les responsables politiques des partis et syndicats ouvriers trahissent ouvertement et promènent le prolétariat travaillant en France.
De manière non exhaustive souvenons-nous de cette rupture du programme commun entre les directions PS et PCF en 1977 :
« … La naissance de l’Union de la gauche, le 27 juin 1972, est un épisode important de l’histoire des gauches et de la vie politique. Le parti socialiste et le parti communiste adoptent alors un « programme commun de gouvernement ». Les radicaux de gauche (MRG à partir de 1973) contresignent le 12 juillet. Ce programme est le premier du genre depuis la scission du congrès de Tours (1921). PS, PC et MRG forment dès lors un front uni qui leur permet d’améliorer très sensiblement leurs résultats électoraux. Lors des présidentielles 1974, François Mitterrand échoue de peu face à Valéry Giscard d’Estaing.
En mars 1977, dans la perspective de nouveaux rendez-vous électoraux (municipales le mois même, législatives en 1978, puis présidentielles en 1981) le PC juge nécessaire de remettre à jour le Programme Commun. Cette stratégie est en partie dictée par le déclin du PC : lors des cantonales de 1976 le PS est en effet devenu le premier parti de gauche en France, position historiquement dévolue au PC. Georges Marchais et le PC entament alors une vaste campagne de surenchères sur le SMIC, les nationalisations…, dénigrant de plus en plus le PS et le MRG. Bien que les élections municipales de mars 1977 soient un raz-de-marée pour la gauche (155 des 221 villes de plus de 30 000 habitants lui reviennent contre 98 auparavant), les communistes réitèrent leurs exigences.
En mai 1977, des négociations en vue d’une refonte du Programme commun s’ouvrent. À l’issue de la réunion des 14-15 septembre, Robert Fabre, dirigeant du MRG, critique la rigidité communiste. La suspension de la réunion PC-PS du 21 septembre 1977 marque un deuxième coup d’arrêt. Enfin, dans la nuit du 22 au 23 septembre 1977, un ultime essai de replâtrage échoue. Il sonne le glas du Programme Commun.
Son abandon très médiatisé pèsera lourd dans l’échec de la gauche lors des législatives de mars 1978… »
Philippe Tétart pour « site Jalons »).
Depuis ce moment, à l’exception d’une très courte période suite à la victoire de Mitterrand en 1981, ces responsables n’ont cessé de jouer au chat et à la souris avec ceux qu’ils disent vouloir défendre. Autant le dire nettement, si ils ont pu se placer en opposition de sa majesté vis à vis des pouvoirs en place, c’est qu’ils ont été couverts par une extrême gauche suiviste et vindicative.
Il y eut 1986, un mouvement étudiant générationnel, une puissante grève des cheminots contre Chirac et à la finale déjà une capitulation en rase campagne.
1995 ensuite, ce mouvement que les directions syndicales continuent de présenter comme une victoire, alors même que ces derniers abandonnaient la lutte, alors même que le plan Juppé était intégralement appliqué.
2003, ce printemps 2003 contre la Loi Fillon cassant de fait la retraite à 60 ans. Une longue et puissante grève à l’éducation nationale et dans les transports. Un appel massif de la rue à la grève générale, et pour toute réponse de la part de la direction de la CGT : une pétition à l’adresse des députés UMP les suppliant de ne pas voter la loi.
2007, 2010 et 2016 encore avec son « Bastille-Bastille », toujours le même cinéma, toujours la même tactique scandaleuse, consistant à cautionner, par leurs présences aux concertations, la préparation des lois anti-sociales, et ensuite à organiser la bousille en grand.
Croyez-vous qu’une seule fois cette tactique ait été dénoncée par des Arlette Laguiller, des Olivier Besancenot, voire même par un insoumis comme JL Mélenchon ?
Jamais ! De mémoire de vieux trotskyste, jamais je n’ai entendu de la bouche de l’un de ces porte-parole de la gauche radicale, la moindre critique vis à vis de l’orientation « collaboration de classe » des directions syndicales.
Et les mêmes, exactement les mêmes, aujourd’hui contre la politique de Macron, qui nous resservent et resservent encore le même plat épicé… jusqu’à l’écoeurement.
Et si définitivement les Martinez, Mailly, Hamon, Mélenchon, Poutou, Arthaud et autres Laurent se foutaient franchement de la gueule du monde !
Bas les masques, avant toute mobilisation, avant toute prétention, bas les masques vis à vis des grands organisateurs de quarante années de défaites successives.
Il faut se séparer de ces losers, et avec des femmes et des hommes neufs, uni(e)s, orienter nos organisations vers ce combat, que eux n’ont jamais voulu engager, celui du socialisme et de la révolution.
À bas les grèves et les journées d’actions à la sauce Martinez !
À bas la concertation et le syndicalisme à la sauce Mailly !
À bas les faux combats à la sauce Mélenchon !
Le combat à mener doit se faire dans nos organisations, tout simple, il faut exiger des congrès extraordinaires et faire le procès des responsables des défaites de ces quarante dernières années.
Toujours une aveugle obéissance suppose une ignorance extrême !
Jean-Paul Marat
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