Billet invité. Ouvert aux commentaires.
Le texte ci-dessous (traduction d’un résumé par Jean Hagan de l’étude produite conjointement par l’Institute for the Future, think-tank californien, et Dell Technologies (juillet 2017) est très intéressant parce qu’il est probablement un très bon condensé de la vision actuelle du monde des affaires et de spécialistes en pointe sur le sujet. Un petit commentaire critique s’impose, en premier lieu pour souligner l’ambivalence du discours et des changements extrêmement rapides qui y sont prédits. À la fois annonciateurs de progrès inédits, d’efficacité, voire d’émancipation vers un monde meilleur, favorisant la « créativité, la passion, et l’esprit d’entreprise ». Et en même temps, sous-jacent d’un monde d’asservissement, voire de destruction – il est indiqué par exemple que l’Intelligence Artificielle « prendra soin de nous de manière prédictive et automatisée » (sans le vouloir, on aurait dit une phrase directement extraite du livre de Georges Orwell « 1984 » – langage totalitaire !).
Alors à vous de juger….
Realizing 2030 : Dell Technologies Research Explores the Next Era of Human-Machine Partnerships, par Jean Hagan, le 12 juillet 2017
Selon un rapport récent publié par Dell Technologies, toutes les organisations seront des « organisations technologiques » en 2030. Dans cette perspective, les entreprises doivent à présent repenser leurs infrastructures et leur main-d’œuvre. Les recherches menées par l’Institut du Futur (IFTF), aux côté de 20 experts à travers le monde, issus des milieux des nouvelles technologies, du monde académique et des affaires, ont mis en évidence la façon dont les technologies émergentes telles que l’Intelligence Artificielle (IA), la robotique, la réalité virtuelle, la réalité augmentée et le « cloud computing » (stockage des données externalisées) vont transformer radicalement nos vies et nos manières de travailler les prochaines décennies. Le rapport, au titre suivant : « La nouvelle ère des relations hommes-machines », offre également un aperçu de la manière dont les consommateurs et les entreprises doivent se préparer à une société en mutation constante.
Le rapport prévoit que les technologies émergentes, sous l’effet de l’avancement massif des logiciels, du big data et de la puissance de calcul informatique, vont refonder nos vies. La société va rentrer dans une nouvelle ère de la relation hommes-machines, qui sera caractérisée par :
· Une plus grande efficacité et un accroissement des possibilités jamais connues auparavant, qui va aider les humains à transcender leurs limites
· Les humains vont devenir des « chefs d’orchestre numériques ». La technologie va devenir une extension des individus et les aider à mieux diriger et gérer leurs activités quotidiennes
· Dans le monde du travail, les chasseurs de tête aidés par les technologies de couplage axées sur un traitement avancé des données, vont permettre aux organisations de recruter les meilleurs talents à travers le monde
· Les personnes vont dorénavant devoir apprendre « dans l’instant » pour faire face à la rapidité du changement des nouvelles industries créées, et des compétences qui seront requises pour survivre
Dell Technologies s’est donné pour mission d’aider les compagnies à naviguer dans ce monde incertain et à préparer leur futur. Aujourd’hui, la rupture numérique (« digital disruption ») redessine de façon impitoyable les industries. Pour la première fois dans l’histoire moderne, des leaders mondiaux sont dans l’incapacité de prédire comment leurs industries vont évoluer à court terme. Selon le Dell’s Digital Transformation Index, 52% des décideurs de niveau supérieur à travers 16 pays ont déjà expérimenté des ruptures significatives dans leurs industries, résultant de la technologie numérique. Et environ une entreprise sur deux pense qu’il y a de fortes chances pour qu’elle devienne obsolète dans les 3 à 5 prochaines années.
« Jamais auparavant l’industrie n’a vécue une telle rupture. Le rythme du changement est bien réel, et nous sommes en situation de réussir ou périr. Pour sauter le pas de cette nouvelle ère de relation hommes-machines, toutes les entreprises doivent intégrer le numérique, en utilisant les logiciels en leur cœur », dit Jeremy Burton, directeur commercial chez Dell. « Les organisations vont devoir se mouvoir rapidement, en se dotant de nouvelles machines, et en adaptant leurs infrastructures et leur main-d’œuvre, pour répondre à ce changement ». « Nous sommes exposés à une perspective extrême au sujet des machines du futur. D’un côté il y a la montée de l’anxiété due au chômage technique, et de l’autre un excès d’optimisme de certaines personnes qui considèrent que les nouvelles technologies vont apporter un remède à tous les maux sociaux et environnementaux », dit Rachel Maguire, directrice de recherche à l’Institut du Futur. « Au lieu de cela, nous avons besoin de nous concentrer sur la manière de gérer les relations entre les nouvelles technologies et les personnes, et de chercher comment s’y préparer au mieux. Si nous parvenons à réaliser ce gros travail d’ « empowerming » (d’habilitation ?), l’impact sur la société nous enrichira tous ».
Par ailleurs, le rapport met en évidence les points suivants :
· D’ici 2030, la dépendance de l’homme à la technologie va permettre une évolution qui va apporter un surplus de compétences, favorables à la créativité, la passion et l’esprit d’entreprise. Cette évolution découlera de la capacité des machines à apporter de la vitesse, de l’automatisation et de l’efficacité. Et la productivité résultante offrira des opportunités à l’industrie et de nouvelles fonctions dans le travail.
· A l’horizon 2030, les assistants IA, personnalisés et intégrés, iront bien au-delà de ce que les assistants peuvent faire aujourd’hui. Ils prendront soin de nous de manière prédictive et automatisée.
· La technologie ne remplacera pas forcément les travailleurs, mais le processus de recherche de travail va changer. Le travail cessera d’être un poste fixe, mais une série de tâches évolutives. Les techniques d’apprentissage par la machine (« machine learning technologies ») rendront les nouvelles compétences consultables, et les entreprises auront recours aux meilleurs talents pour accomplir les tâches discrétionnaires.
· Une estimation montre que 85% des emplois de 2030 n’ont pas encore été inventés aujourd’hui. Le rythme du changement va être si rapide, que les travailleurs devront apprendre à utiliser les nouvelles technologies « à l’instant », telles celles se rapportant à la réalité augmentée ou à la réalité virtuelle. La capacité à acquérir de nouveaux savoirs aura plus de valeur que le savoir lui-même.
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