Billet invité.
Emmanuel Rousseaux
À propos de PIB, je souhaitais raconter cette petite histoire personnelle : il y a quelques années, alors que j’étais responsable de chantiers de construction en Mauritanie, je suis passé en France plusieurs jours. Un jour, la canalisation d’évacuation s’est bouchée, et j’ai (faussement) naïvement fait appel à un plombier pour me dépanner. La personne habilement m’a fait souscrire à un devis pour son intervention et a réglé le problème en 2h. J’ai alors réfléchi au prix payé, qui était à l’époque (de mémoire) d’environ 600 €, et j’ai calculé rapidement que cela représentait (au moins) 3 mois de salaire à temps plein d’un plombier employé sur un chantier en Mauritanie.
Alors PIB : dans ce cas, pour un niveau de service égal, le rapport de prix (et donc de la « richesse produite » ou de la valeur ajoutée), était d’au moins de 1 à 80 (ordre de grandeur), montrant la distorsion énorme entre la « richesse réelle » et la richesse mesurée avec un indicateur tel que le PIB. Ce fut (entre autre) une grande leçon de « philosophie économique » quant à cet indicateur économique sensé être la référence ultime pour comparer entre autres, les niveaux de vie et de développement des pays.
Conclusion, avec ce contre-exemple (un peu rustique, j’en conviens), la démonstration est faite (je pense) que cet indicateur est faux. (et je m’étonne qu’aujourd’hui encore il demeure le standard absolu et que la « science économique » n’ai pas trouvé autre chose. A part l’IDH peut-être, et quelques variantes, qui sont une forme de pondération à la marge, qui à mon avis, ne remet pas en cause fondamentalement la validité de cet indicateur. C’est une énigme pour moi.
Pierre Sarton du Jonchay
L’énigme est mise en équation si l’on cesse de poser le prix comme valeur absolue et si l’unité de compte du prix n’est plus une matière comptable mais quantique. Autrement dit le prix n’a de sens que par rapport à une société politique monétairement constituée sur une loi commune d’établissement négociable des prix des droits personnels sur la valeur ajoutée réelle ; et la monnaie qui quantifie le prix doit nécessairement s’utiliser dans un espace juridique identifié délimité qui donne un sens politique, donc social et humain, à tous les facteurs communément repérés du prix de tout objet de valeur ajoutée.
La transformation de la monnaie matérielle nihiliste en monnaie quantique politique se fait par un marché des changes public inter-étatique où chaque unité de compte monétaire représente un et un seul espace juridique déterminé par une même souveraineté de lois partagées entre tous les ressortissants d’un même système repéré de gouvernement de la chose publique. La monnaie quantique s’exprime par un vecteur à quatre scalaires évaluant les quatre juridictions nécessaires à l’établissement significatif du prix de quelque chose dans son espace juridique de représentation. Les quatre juridictions sont primairement celle de l’association locale d’entreprise de services déterminés par un ensemble cohérent humainement rentable de métiers.
La seconde juridiction est celle des métiers exercés qui formulent, définissent, appliquent et assurent des protocoles humains de toute production qualifiable politiquement en valeur ajoutée réelle. La troisième juridiction est celle de la société politique gouvernante mettant en communauté d’assurance réciproque, les droits de ses membres citoyens ; cette société de gouvernement des droits mis en commun se finance par une taxe sur la valeur ajoutée de chaque transaction réglée dans la monnaie qui la signifie. Enfin la quatrième juridiction exprimée dans le quatrième scalaire de tout vecteur de monnaie libératoire de dette légalement transportable dans le temps, est la personne morale de L’État fédératif de plusieurs sociétés politiques auto-gouvernables.
Dans l’exemple d’une prestation de plomberie dont le prix ne sera évidemment par le même en Mauritanie et en France, le premier scalaire du prix sera la valeur unitaire de l’unité d’oeuvre de deux sociétés artisanales de plomberie opérant l’une en Mauritanie et l’autre en France. Chacune des sociétés aura en son sein une fonction de production du service, une fonction commerciale et contractuelle, une fonction de comptabilisation des matières engagées et une fonction d’établissement et de négociation du prix de chaque transaction avec le citoyen consommateur qui achète sous la garantie générale de l’État fédératif qui assure son existence personnelle ainsi que des vendeurs du service.
Le premier scalaire du prix ne devrait avoir aucune consistance sans le quatrième scalaire du prix l’un rattachant la prestation de plomberie à la souveraineté mauritanienne, et l’autre à la française. Dans le contexte de l’intégration de la souveraineté française dans une souveraineté multinationale européenne, le quatrième scalaire monétaire français est en soi le troisième scalaire du vecteur qui pose le prix de l’unité monétaire de la souveraineté française dans la souveraineté de la zone euro. Le principe de la convertibilité monétaire des souverainetés juridiques n’est actuellement pas effectif du fait qu’il n’y a pas d’État fédératif de la zone euro pour assurer en droit du citoyen européen la réalité de la valeur ajoutée comptable dans un prix en euro.
Pour que la réalité morale et juridique de la valeur ajoutée soit assurée dans un prix, il faut que la vectorisation monétaire du prix représente dans le deuxième scalaire l’intermédiation politique de la valeur entre tout acheteur et tout vendeur. L’acteur de la valeur intermédiaire est la société locale qui institue la cohérence et la rentabilité des métiers dans l’espace physique, c’est à dire sur un territoire d’échange délimité par une même autorité politique. Le deuxième scalaire du prix représentera en France une collectivité locale, une association, un groupement d’entreprises, un marché spécialisé, un réseau social thématique.
L’intermédiation de la valeur monétairement scalable implique la formalisation locale à l’intérieur d’un groupement social constitué et institué entre des personnes physiques solidaires, de règles de production de la valeur effectivement livrable selon une juridiction commune. Pour que la valeur ajoutée ait un prix en monnaie qui soit libératoire des dettes réelle du vendeur, et juridiquement liquide de l’acheteur, il faut nécessairement une « commune » qui institue et assure le droit des personnes sur la place de marché où se négocient la chose et le prix. Le deuxième scalaire du prix en monnaie vectorielle est concrètement la présence du magistrat public représentant de l’intérêt général dans la transaction de la chose par le prix réglé en monnaie.
Le nouveau monde libéral prétendument sans alternative où nous sommes installés a commencé à s’instaurer le 15 août 1971 dans la déconnexion entre la souveraineté des États de droit et le prix civil des dettes internationales. Ce jour-là, le président des États-Unis a officiellement effacé de la conscience humaine mondiale la causalité possible entre le quatrième scalaire d’un quantum monétaire international et le premier scalaire d’une quantité de matière travaillée livrable, en l’occurrence une once d’or conservée par un banquier central à un prix fixe de conversion en monnaie. Le nouveau monde libéral a été parachevé avec l’euro première monnaie structurellement émise hors de toute juridiction étatique souveraine.
Aucun magistrat ni international, ni national, ni local n’est autorisé à poser le moindre jugement sur la réalité de la valeur en droit humain personnel singulier d’un euro comptabilisé dans une banque ou matérialisé par un billet. La valeur représentée par un euro est la solution privée non vérifiable totalement et absolument particulière d’une équation purement bancaire de mise en équivalence de modèles mathématiques informatisés de « valeurs » extraites de cerveaux spéculant sur l’imaginaire. Le résultat de cette monnaie linéraire non connectable au réel humain intelligible est la croissance illimitée de « dettes » de l’humanité abstraite à l’égard de quelques individus qui sont ainsi autorisés à décréter pour tout le monde ce qui est réellement valeur même si la valeur n’est plus la réponse humaine à un besoin humain.
Emmanuel Rousseaux
Je crois comprendre que l’écart de niveau de prix ou de vie s’explique par les 4 facteurs que vous avez énoncés et que je vais tâcher d’exprimer avec mes mots :
1/ le coût inhérent au fonctionnement de l’entreprise dans les contextes respectifs (je pense aux impôts et taxes, au frais administratifs, à l’infrastructure existante dont l’entreprise bénéficie implicitement pour pouvoir exercer son activité : électricité, moyen de communication, technologie accessible,… et les autres coûts de fonctionnement.
2/ les coûts inhérents à l’exercice du métier : accumulation de savoir, éducation et formation, normes et règles de l’art, etc…).
3/ les coûts inhérents au système de solidarité sociale : chômage, santé, retraite, allocations familiales, …)
4/ Le coût inhérent au cadre garanti par l’État: sécurité (police, armée), état de droit, fonctionnement du cadre politique et des institutions, garantie de la monnaie et du crédit,.. et autres fonctions « régaliennes ».
L’écart de 1 à 80 auquel je fais allusion, se trouverait en effet considérablement réduit. Concrètement, en Mauritanie, le coût inhérent à l’entreprise est très réduit, celui de la solidarité sociale également (très embryonnaire), celui du niveau d’éducation et de formation, pour le cas d’un plombier, est peut-être moins différent. Quant au cadre général fourni par l’État, en particulier l’état de droit, il est relativement faible comparé à la France.
Cette décomposition est en effet très éclairante. Probablement qu’une analyse plus fine devrait permettre de chiffrer ces 4 facteurs et de les rapprocher de cet écart estimé grossièrement de 1 à 80 dans mon exemple. Mais est-ce que cela suffirait ?
Peut-être y aurait-il un cinquième facteur qui s’apparenterait à une sorte de « rente de situation » ou de « valeur d’estime », qui fait que, par exemple, lorsqu’une activité s’effectue en un lieu plutôt qu’un autre, on « hérite » d’une situation plus ou moins favorable qui impact ce coût. L’exemple du foncier ou de l’immobilier peut illustrer cela : le même bien, suivant qu’il se situe en un lieu ou un autre, sur un même territoire national, peut déjà varier de 1 à 10 voire plus.
Effectivement, cette analyse complexifie considérablement la notion de niveau de vie mesurée par le simple PIB.
D’ores et déjà, cela fait ressortir à quel point la monnaie et les prix sont indissociables d’un cadre politique et social, et au-delà, montre peut-être une certaine vacuité de l’euro dans la situation actuelle. Dans un autre domaine, les travailleurs détachés, qui payent leurs cotisations sociales dans leurs pays d’origine, sont désolidarisés du lieu ou pays de leurs activités et créent une distorsion.
J’ai un peu torturé (=fait travaillé) Claude 3.5 sonnet: # Plan d’intégration NRBC et conventionnel dans le Service Numérique National…