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Le 3 septembre, 2017 à 23h28
Bonsoir Paul,
A propos de votre dernier livre « Vers un nouveau monde ».
En le lisant, j’ai ressenti la même impression que certains de vos lecteurs dont la réaction vous a déçu : je l’ai déjà lu. Vous y reprenez vos thèmes favoris, ordonnés d’une manière plus didactique. En caricaturant un peu, c’est moins un essai qu’un manuel. Mais il ne m’a pas déçu ! Seulement, à mon sens, il n’est pas vraiment destiné à votre lectorat habituel.
Dans votre vidéo « Le temps qu’il fait » du 25 août, vous donnez une explication au comportement adopté par certains de vos « pré-lecteurs ». Cette explication m’a fait sursauter. J’ai souri lorsque vous dites que (je vous cite) que « L’explication est dans le fait que pour la personne qui m’avait dit qu’elle avait arrêté de lire et baissé les yeux en le disant , […] c’est parce que ce sont des choses qu’ils savent déjà mais qu’ils ne veulent pas nécessairement se l’admettre ». Souligner de surcroît le fait que cette personne ait baissé les yeux pour appuyer votre propos est un argument bien faible. Pour vous avoir observé quelques fois, je sais que vous pouvez avoir des réactions tranchantes qui peuvent intimider.
Lorsque vous ajoutez que « On n’est pas à l’aise. En fait, on a honte ! On a honte… », je ne résiste pas au plaisir d’utiliser une formule que vous affectionnez ces derniers temps : « Freud, sors de ce corps ! ». Le registre de la culpabilisation, je le connais bien : j’ai été élevé dans un milieu très catholique, avec le péché originel en héritage. La honte comme explication, cela ressemble fort à une tentative de culpabilisation chrétienne à l’ancienne.
Le questionnement concernant le public-cible de votre ouvrage va rester d’actualité… Il devrait être analysé de manière moins subjective, ce me semble.
Cordialement,
Luc Baudoux
Le 4 septembre, 2017 à 6h43
Merci Luc,
Je suis en train d’écrire précisément le chapitre sur la culpabilité de « Qui étions-nous ? ». La culpabilité n’a rien à voir en fait avec une religion particulière, c’est le simple mécanisme qui nous permet de faire les choses assurant notre survie qui ne sont pas dans l’immédiat mais doivent être planifiées. L’homme est surpris et peiné de constaté sa culpabilité et sa honte s’il ne fait pas les choses planifiées, ou s’il est pris la main dans le sac de ne pas être la personne qu’il ou elle affirme être. Comme il ou elle ne comprend pas d’où vient cette culpabilité alors qu’il ou elle « n’a rien fait de mal », il ou elle inventera un jour le péché originel : nous avons mangé le fruit défendu, autrement dit nous payons pour un ancêtre ayant fauté. Même Freud croit à une fable de ce genre : les fils ont tué le père et l’ont mangé !
Oui, bien sûr, le dernier chapitre de « Qui étions-nous ? » sera de la plume de Jorion-psychanalyste, mais contrairement à Freud, il nous délivrera du péché 😀 : la culpabilité, c’est parce que pour survivre, nous devons nous battre. Dieu est mort et certains souhaitent notre mort à nous, alors nous devons lutter. C’est comme ça et pas autrement (la vie ce n’est pas de la tarte !) Nietzsche appelait cela « la tragédie ». Il avait raison. Heureusement certains nous aiment, et cela nous donne des forces.
Permets-moi de publier notre échange, il donnera déjà à certains le courage de lire « Vers un nouveau monde » et de retrousser leurs manches en vue de réaliser le paradis ici et maintenant !
Paul
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