Billet invité. Ouvert aux commentaires.
Alerte Emploi ! Extrait du Figaro du 03 septembre 2017, je cite :
En ligne de mire, le coût du travail : « Nous allons y apporter des réponses fortes avec la transformation du CICE et la baisse des cotisations patronales ; le pouvoir d’achat des salariés, avec la baisse des cotisations salariales dès le 1er janvier 2018 et la hausse de la prime d’activité, parce que le travail doit mieux payer et que nous voulons inciter davantage les chômeurs à retrouver un emploi », a précisé le Premier ministre. Des mesures qui permettront, en somme, « de rénover profondément notre modèle social », pense Muriel Pénicaud.
Oui, mais petit rappel :
1. Le travail n’est pas un « coût » mais une ressource.
2. Les cotisations salariales font partie du salaire : baisser les cotisations salariales signifie tout simplement baisser la rémunération globale des salaires (on pourrait d’ailleurs suggérer de supprimer entièrement les cotisations salariales, comme ça, plus de retraite, plus de chômage, plus d’assurance et d’arrêt maladie, etc. – ça ferait en effet drôlement baisser le « coût du travail »).
3. Inciter les chômeurs à trouver un emploi : traduire par baisser les prestations chômage et affaiblir la position des chômeurs pour qu’ils acceptent des emplois à la baisse (car, c’est bien connu, un chômeur ne se donne pas la peine de chercher du travail, c’est pour ça qu’il n’en trouve pas, donc, il faut l’inciter).
4. « Rénover profondément notre modèle social » : avec ce qu’il y a au-dessus, on voit bien la direction (mais bien sûr, il sera remis à « neuf » !) – certaines mauvaises langues diront qu’il s’agit tout simplement de mettre à plat la totalité du modèle social hérité du CNR (en fait, ce sont certaines éminences grises du MEDEF qui le disent depuis longtemps et ne s’en cachent même plus).
5. Notez la carotte du « pouvoir d’achat » : pas sûr qu’après avoir précarisé le travail et globalement fait pression à la baisse sur les salaires, le « pouvoir d’achat » (pour le plus grand nombre) évoluera à la hausse…
(j’espère que vous aurez noté l’ « agilité » à manier la langue de bois, autrement dit, à tromper son monde…). On en est là, et c’est grave…
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