CHINE – Dans la torpeur estivale…, par DD & DH

Billet invité. Ouvert aux commentaires.

Décidément l’été porte dangereusement à la paresse intellectuelle dans les rédactions de la presse écrite ! L’an dernier déjà, à la même époque, nous avions fait ici-même une petite récolte de ces quelques articulets à la limite de la désinformation qui croissent comme ivraie dans les pages de nos magazines au temps venu de l’ambre solaire et des doigts de pied en éventail ! Nous reprenons cette année une mini-collecte du même type, certes moins pour fustiger les auteurs concernés (ce n’est pas drôle de travailler quand tout le monde est à la plage !) que pour y trouver l’occasion de menues explications de texte à l’usage des lecteurs sous les parasols !

La Chine a été beaucoup sur la sellette en ces deux mois de vacances estivales : côté tragique, pour la mort du dissident emprisonné Liu Xiaobo ; côté dramatico-burlesque, pour les rodomontades et le bras de fer, sur sa frontière même, des deux dirigeants les plus dangereusement maboules de la planète ; enfin côté « carnet rose » pour la naissance au zoo de Beauval de Bébé panda dont toute la France s’est amourachée à grand bruit malgré l’aspect peu avenant de cette « limace » de 123 gr. Nous n’avons donc eu que l’embarras du choix, mais avons finalement opté pour ne sélectionner que deux exemplaires à déposer sur le podium de notre cueillette.

Dans « Marianne » (18 au 24 août), Jacques Julliard a le bon goût d’intituler sa page « Chroniques paresseuses« . Faute avouée est à moitié pardonnée ! Mais à moitié seulement… En effet, agacé (à juste titre) par le gros battage médiatique autour de la jolie petite famille panda du zoo, J. Julliard dévoile sans trop se faire prier les raisons profondes de son urticaire : et si cet attendrissement général allait attirer dans nos populations des sympathies excessives envers la Chine et faire oublier « ces histoires compliquées de néo-impérialisme chinois » ? Nos medias ne seraient-ils pas complices ? Écoutons plutôt : « notre télévision nationale, soucieuse de l’information du public, ne nous a rien laissé ignorer de la naissance… ». Vous sentez le fiel de l’ironie et le soupçon qui plane ? Notre télé, sorte de cinquième colonne, ferait le jeu des Chinois ! Car, selon J. Julliard, pendant que l’on regarde ailleurs, en l’occurrence du côté de la couveuse de Bébé panda, Xi Jinping « mène une politique d’expansion à l’échelle de la planète, inventant et traçant de nouvelles « routes de la soie« . Ce n’est évidemment que stricte vérité et la Chine ne fait pas mystère de cette politique de rayonnement mondial tant terrestre (par exemple, les trains Yiwu-Madrid et Yiwu-Londres déjà en service comme avant-garde) que maritime (le « collier de perles » des établissements portuaires vers l’Asie du Sud-est, l’Europe et l’Afrique) sans compter quelques percées significatives vers l’Amérique du Sud. Le Monde, à compter du 6 août, en rend compte au fil de huit chroniques intitulées « Les nouvelles routes de la soie ». On est en droit de déplorer ce nouvel épisode de la mondialisation au nom de notre standing déclinant et on a sans doute de bonnes raisons de le redouter quand on songe à la santé de nos économies et aux voyants passant au rouge de nos balances commerciales. Mais peut-on, comme le fait J. Julliard, laisser entendre à demi-mots dans la suite de son propos que la Chine est le principal fauteur de guerre sur cette planète qui tangue ? Vous reprendrez bien un peu de fiel (enrobé de sucre, cela va sans dire) : « Expansion purement économique et, cela va sans dire, toute pacifique. (…) L’envahisseur est toujours pacifique, c’est Clausewitz qui nous le dit. » Sans doute J. Julliard a-t-il été fortement impressionné (à juste titre encore une fois) par le grandiose déploiement militaire dont la Fête de l’Armée chinoise de ce 1er août 2017 a fourni le prétexte ? Mais il est probablement moins impressionnable quand il s’agit de chiffres : les USA restent bel et bien les tenants incontestés du plus gros budget militaire de la planète et de tous les temps (40% du total de tous les budgets) et la Chine a beau passer à la vitesse supérieure (7% d’augmentation) en matière d’armement, son budget est pour l’instant trois fois moindre. Ajoutons à cela, pour faire bonne mesure, que la Chine n’a, pour le moment, contrairement à son rival supposé, aucun soldat hors de ses frontières ni sur aucun théâtre d’opérations et nulle batterie de missiles pointés vers l’étranger autres que ceux dont elle se sert pour ses démonstrations de force en direction de Taïwan (qu’elle regarde comme son territoire… même si cela nous défrise !). Le risque d’embrasement mondial que souligne J. Julliard existe bel et bien, mais faire porter le chapeau à la Chine dans son déclenchement est passablement gonflé quand on sait (et il le sait !) que la flotte de guerre américaine est en permanence déployée dans tout le Pacifique (mal nommé en l’occurrence) aux limites des eaux territoriales chinoises et s’octroie (loin de ses bases) le droit de jouer les cerbères à l’entrée du Détroit de Malacca, passage crucial des routes commerciales de l’Extrême-Asie depuis le XVIIe siècle (la collision d’un destroyer US avec un cargo ce 21 août vient de nous le rappeler opportunément). Devons-nous enfin faire remarquer que la référence à Clausewitz est particulièrement malvenue s’agissant d’un pays où le fin mot de la guerre et de la paix est détenu depuis plus de deux millénaires par Sun Zi dont l’enseignement premier en matière de stratégie est que la meilleure bataille est celle que l’on évite de livrer ! Vouloir détruire l’ennemi de la manière la plus coûteuse en hommes, en matériel et en énergie est toujours un mauvais calcul au pays des « trente-six stratagèmes » : mieux vaut, autant que possible, circonvenir l’ennemi et l’amener moins brutalement à la capitulation. Là-dessus, J. Julliard pourrait bien avoir raison : le « péril jaune » s’avancerait-il sous un masque de panda ? Il s’en inquiète d’ailleurs dans sa clausule : « aurons-nous assez de bambou ? « .

Notre autre médaillé dans cette promotion est « L’Express » du 19 juillet. Marc Epstein, rédacteur en chef de la rubrique « Monde », y consacre, comme cela est bien normal, une pleine page à la mort de Liu Xiaobo survenue le 13. L’événement exigeait cette mise en exergue et nous déplorons tout autant que M. Epstein les terribles et inhumaines circonstances de cette mort. Son analyse des prises de position de Liu Xiaobo n’est pas la nôtre, mais il a parfaitement le droit de la développer auprès de ses lecteurs. Le seul problème avec cet hommage (mais la remarque vaut pour tous les professionnels de la profession !), c’est qu’il glisse subrepticement une bonne dose d’idéologie partisane (ni vu ni connu) dans la grosse cuillerée de légitime émotion, laquelle sera gobée sans sourciller par la quasi totalité des lecteurs. En écrivant : « Liu Xiaobo est ainsi le second Prix Nobel de la paix à mourir privé de liberté ; en 1938, le pacifiste allemand Carl von Ossietzky est décédé dans un hôpital, lui aussi, alors qu’il était détenu par les nazis. Un rapprochement historique assumé de facto par le régime chinois… ». Voilà, sans avoir l’air d’y toucher, la Chine entachée de bellicisme et Xi Jinping rhabillé en nouvel Hitler ! Mais, soit ! Les pages qui nous ont paru valoir davantage la publicité que nous leur accordons sont les deux suivantes lesquelles, plus légères, s’inscrivent dans une « Série été » consacrée aux « femmes de pouvoir qui, en Asie, font trembler leurs homologues masculins et, parfois, la population. » L’article qui nous intéresse est consacré à Peng Liyuan, l’épouse de Xi Jinping, qui n’a pas la réputation de « faire trembler » qui que soit, mais il est vrai qu’en Chine, depuis qu’on a découvert, à la mort de Mao, de quel bois était faite la redoutable Jiang Qing, on ne peut plus être sûr de rien ! Trois femmes sont évoquées dès les premières lignes : Jackie Kennedy, Carla Bruni-Sarkozy et Michelle Obama. C’est beau comme un défilé de mode et c’est du reste pour leur impressionnante garde-robe qu’elles ont été ainsi mises en vedette. Leur principal mérite, nous dit-on : avoir propulsé les ventes des créateurs qui les habillaient. Cherchez l’intruse, c’est Peng Liyuan ! Non qu’elle soit mal habillée : l’auteur reconnaît même qu’elle n’est ni si « austère« , ni aussi « mal fagotée » et « couverte de noir » (sic) que les épouses de Hu Jintao et de Jiang Zemin, il dira même plus loin qu’elle « porte une garde-robe étudiée, sage mais pas trop« , ce qui ne veut rien dire et, à son niveau, paraît aller de soi… Quant à la phrase qui conclut le petit tour de podium des dames qu’on vient de citer, elle est étrangement énigmatique : « A Pékin, la femme de Xi Jinping, le chef de l’Etat chinois, rêve sans doute d’une vie aussi facile. » Diantre ! Cela signifie quoi ? Qu’à Pékin on s’enquiquine bougrement ?

Que Mme Peng n’a quasi rien de mettable sur les cintres de son dressing ? Que partager l’intimité d’un « Prince communiste » n’a rien d’une partie de plaisir ? Sûrement un peu tout cela à la fois. Son véritable drame intime ne serait-il pas, comme on nous le suggère un peu plus loin, qu’ « à 54 ans, Peng Liyuan n’a ni l’âge ni la ligne de la First Lady américaine » et qu’ « elle ne peut jouer dans le registre glamour et customiser, telle Melania Trump, les créations des grands couturiers« . Nous avertissons au passage M. Epstein qu’il n’y a, en Chine, pas de « First Lady » (pas plus d’ailleurs qu’en France républicaine !) et lui glissons un petit conseil d’ami : éviter dorénavant d’évoquer ce que l’âge d’une dame permet ou pas (à bon entendeur ?). Le fin mot éclairant cette vie pas « facile » arrive enfin : « Pour elle et son époux, l’enjeu est aussi politique. » Hou ! Le gros mot est lâché ! En Chine, contrairement au reste du monde, on trempe jusqu’au cou dans la « politique », ce qui gâche la vie ! En fait, la suite de l’article détaille les affres de cette galère. On y apprend que Mme Peng « affiche en toutes circonstances un sourire chaleureux » (quel scoop !), mais ce n’est sans doute que pour seconder son mari dans son abominable double jeu. M. Epstein nous rappelle en effet très opportunément que le PCC est « adepte du capitalisme sauvage, mais soucieux de maintenir la figure de Mao Zedong sur les billets de banque« , il est donc contraint à un grand écart contre nature particulièrement douloureux pour ceux qui parlent en son nom. « Ils doivent apparaître modernes et souriants, tout en appliquant la politique parfois archaïque d’un parti unique et autoritaire. » Un intertitre en gros caractères nous en avertit : « Elle met en sourdine sa carrière de chanteuse et aide son mari à tisser sa toile« . Dans l’article, on lit « tisser sa toile parmi les militaires » (engagée très jeune dans l’APL, elle a le titre de général de brigade), mais un titre doit frapper fort et ne pas s’embarrasser de compléments. « Tisser sa toile » tout court est tellement plus évocateur des stratégies alambiquées et chausse-trappes tordues élaborées dans les couloirs feutrés du Politburo, dont les récents limogeages nous confirment bel et bien l’existence (si l’on en doutait encore). Enfin, ce qui semble décevoir beaucoup M. Epstein et lui faire infiniment de peine, c’est la façon dont s’est déroulée à Hong-Kong la commémoration du vingtième anniversaire de la rétrocession de l’ex-colonie britannique à la Chine. Les manifestations de 2014 dites « Mouvement des parapluies » avaient nourri beaucoup d’espoir au service « Monde » de « L’Express » où l’on pensait pouvoir compter cet été sur une cérémonie mouvementée, houleuse, voire boycottée ! Et ne voilà-t-il pas que Mme Peng, présente aux côtés de son époux, a « mené une offensive de charme » qui a éteint toutes les braises. Elle a visité une résidence de personnes âgées après avoir « distribué des bisous aux enfants d’une école élémentaire » et mis ainsi Hong-Kong dans la poche de son mari grâce à la médiatisation télévisuelle de son sourire. Même pas besoin de pousser la chansonnette ! M. Epstein s’en étrangle : ces « manifestations télégéniques de compassion et d’affection maternelle (…) ont occulté (le) contexte déplaisant. » Zut alors ! On ne peut même plus compter sur les medias de Hong-Kong pour réagir sainement ! « En 2013, les medias de Hong-Kong, plus téméraires qu’aujourd’hui*, ont même exhumé des photos de Peng Liyuan chantant pour les soldats sur la place Tian an men, au lendemain de la sanglante répression de juin 1989. » Eh oui, c’était le bon temps et on n’était pas manchot comme aujourd’hui pour colporter les fake-news qui faisaient saliver les journalistes occidentaux ! Le mot de la fin ? Ne pas avoir droit au « in cauda venenum » nous aurait déçus ! Tenez-vous bien : en 2007, Mme Peng a chanté, « vêtue d’un costume tibétain » une chanson qui disait « Qui va nous libérer ? C’est la chère armée populaire de libération, c’est l’étoile salvatrice du parti communiste… ». Même hors-sujet, à toute heure, n’importe quand, une petite ration de Tibet est toujours bienvenue, ça passe tout seul et ça se mange sans faim !

*C’est nous qui soulignons cette expression cri du cœur de la déception !

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16 réponses à “CHINE – Dans la torpeur estivale…, par DD & DH”

  1. Avatar de Didier
    Didier

    Je félicite DD & HH d’avoir eu le courage de se plonger dans cette sous littérature fangeuse, plongeon qui n’a guère du les rafraîchir.

    Mais je ne vois pas que ce soit ici l’été qu’il faille incriminer. C’est tout au long de l’année que les magazines dits « d’information » distillent ce genre de bien-pensance auto-satisfaite à référence circulaire. Voila pourquoi j’ai cessé de les lire depuis plus de trente ans.

    Et (in cauda venenum n’étant pas un sport à leur usage exclusif), j’ajoute que ce qui est vrai pour Le Monde, L’Express, Marianne ou Le Point l’est tout autant du New-York Times ou du Washington Post, les afféteries stylistiques en moins pour la presse américaine. Presse que Paul continue à considérer comme sources d’information tout à fait fiables et dont il se montre toujours prêt, hélas, à relayer les emportements très sélectifs.

    1. Avatar de Paul Jorion

      Donnez-moi quelques exemples, si vous en avez en le temps, montrant pourquoi le New York Times ou le Washington Post ne sont pas fiables. On travaille mieux sur des exemples.

      1. Avatar de Juannessy
        Juannessy

        The Guardian ( dont Vigneron avait rappelé la devise ) m’est aussi plutôt ami d’une forme de vérité sinon de réelle conformité à la réalité multiple .

        De l’importance de varier ses sources et d’essayer de se faire une opinion dans la contradiction des informations aussi vérifiées « sur place « , que possible .

        Pas toujours facile , voire possible , même pour des génies comme nous , car nous sommes aussi des  » journalistes  » bien peu aguerris .Le deuxième plus grand risque , après la fausseté ou l’inexistence , pour la qualité de l’information , c’est notre propre filtre psychique ou mental .

        Sortons , voyons , ressentons , apprécions ..au plus proche du réel .

        Tout ce que je ne peux plus faire !…

    1. Avatar de Paul Jorion

      Ah ! merci ! je vais regarder cela.

      1. Avatar de vigneron
        vigneron

        Perds pas de temps avec ça, c’est vieux de onze mois au moins, juste Parry qui fait d’la mousse pour qu’on voit pas qu’il est mort. C’est cruel la vieillesse.
        Du matos pour Berruyer de base ou ahuris du blog Mediapart, rien de plus.

        1. Avatar de Paul Jorion

          Ah ! bon ? je vais consacrer le temps gagné à quelques lectures en retard sur RT et Sputnik 😉

  2. Avatar de vigneron
    vigneron

    quand on songe à la santé de nos économies et aux voyants passant au rouge de nos balances commerciales.

    Bof, 260 Mds d’euros d’excédent commercial pour l’Eurozone contre 500 Mds de dollars pour la Chine, pas de quoi crier au rouge…
    Si ce n’est que le commerce extérieur pèse bien plus lourd dans l’économie des pays de l’EZ que dans celle de l’Empire du Milieu.

  3. Avatar de Jerome
    Jerome

    Article hilarant de nos globe-trotters cinéphiles, j’adore.
    Continuez comme ça !

    1. Avatar de arkao
      arkao

      cinéphiles et sinophiles 😉

      1. Avatar de vigneron
        vigneron

        Pas sûr que ça ait été une erreur…
        Beware second degré.

      2. Avatar de arkao
        arkao

        Brigade cynophile alors

      3. Avatar de timiota
        timiota

        Ah, le cynorrhodon, c’est quand on rode en Chine, alors.
        Et l’écriture y est Cynéiforme, sinon incunable. J’arrête le genièvre, promis.

  4. Avatar de vigneron
    vigneron

    Sinon la République Populaire de Chine vient de faire stopper les recherches pétrolières engagées par Repsol dans les eaux territoriales de la République socialiste du Viêtnam…
    … et ne veut pas de p’tits branleurs dans son armée.
    https://www.google.fr/amp/www.lexpress.fr/actualite/monde/asie/la-chine-veut-limiter-la-masturbation-chez-ses-nouvelles-recrues-militaires_1937387.amp.html

  5. Avatar de Didier
    Didier

    … et comme d’habitude, on peut compter sur vigneron pour manier l’insulte et faire diversion. Pratique pour éviter de réfléchir.

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