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Le 11 septembre 1973 était mis fin, de manière brutale, à la présidence de Salvador Allende, premier président socialiste élu en Amérique du Sud.
L’auteur du coup d’état, Augusto Pinochet et ses soutiens se sont rendus coupables de nombreuses exactions, il y eu près de 150.000 emprisonnés pour des raisons politiques, plus de 3000 morts et disparus, l’auteur-compositeur Victor Jara est assassiné par balles après que ses bourreaux lui eurent tranché les doigts au hachoir de boucher au stade de Santiago.
À la suite de ce coup d’état, un exil politique important a eu lieu.
Inutile de revenir sur l’attitude de l’Administration U.S. de cette époque concernant toute éclosion de politique socialiste dans son pré carré.
Ce dictateur avait été considéré en son temps comme un exemple de ‘probité économique’, conseillé bien sûr par les ‘Chicago Boys’.
Or, avec notamment la complicité de sa famille et d’officiers des forces armées, il a pu occulter plus de 20 millions de dollars dans différent circuits bancaires, et plus précisément auprès de la banque Riggs à Washington.
La Cour d’Appel de Santiago, après 13 ans de procédure vient de rendre son arrêt : les héritiers de Augusto Pinochet devront récupérer ses dépôts bancaires en dollars saisis, ainsi que 124 millions de pesos chiliens et ses 24 immeubles sous séquestre, considérant qu’il n’y a plus lieu de maintenir le séquestre du fruit de cet éventuel délit de malversation car l’auteur se trouve décédé.
La famille et ceux qui ont pu l’aider sont dans le même temps absous !
Un ultime recours semble toutefois possible devant la Cour Suprême du Chili.
Il n’en reste pas moins qu’il est particulièrement choquant et absurde de constater que d’aucuns puissent profiter de tant de malversations commises par ce dictateur, plutôt que l’affectation de ces fonds à des actions visant les victimes de ces années noires.
Remarquons également que la veuve de Pinochet bénéficie de sa pension de réversion, équivalent à 4.600$ mensuels, depuis son décès en 2006.
Absurde et choquant également le fait que des militaires de haut rang, impliqués et même condamnés pour des faits de violations de droits humains, reçoivent des pensions pouvant atteindre 4.700$ avec une moyenne de 2.364$ mensuels.
Justice, vous avez dit Justice ?
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