Billet invité. Ouvert aux commentaires.
C’est certain, « le salut », si on peut l’appeler comme ça, ne viendra pas d’En-Haut, qu’il soit Dieu ou homme. Nous n’avons rien à attendre d’un quelconque gouvernement, et ce depuis qu’ils se constituent en France – depuis que l’on a aboli les couronnes de leurs têtes.
Les gouvernements ne vont pas au rythme des populations qu’ils gouvernent.
Ils ne vont pas non plus au rythme des industries qui dévastent tout.
Ils ne vont pas non plus aux rythmes difficiles et impermanents que subissent les peuples.
Non; le salut – celui qui nous sauvera du désastre écologique dans lequel nous sommes déjà baignés jusqu’à la taille – ne viendra que de nos mains.
« La voie démocratique » est trop lente. Ses préoccupations ne sont pas celles de l’environnement, de la biodiversité, de l’avenir de nos enfants – non, ses préoccupations sont celles de sa caste et des dirigeants : d’entreprises, de banques, de fonds financiers, et enfin des politiques.
Ce fichu salut, ce fichu défi à relever – « fichu » n’est pas fichu, mais c’est fichu car l’on nous a simplement mis devant le fait accompli du désastre – ne prendra forme que si chacun s’éveille, se réveille et modifie profondément, politiquement, durablement ses habitudes de vie et de consommation, afin de limiter au maximum son empreinte écologique sur la Terre que nous empruntons à nos enfants.
Ainsi, un à un, un par un, tous ensemble, nous devrons avancer, telle une vague, et inlassablement, comme elle, chaque jour, chaque heure, conscientiser chaque geste afin de prendre le plus grand soin de la nature, de l’environnement, de la biodiversité, de la vie animale. Il faudra par là que nous fassions, tous ensemble, plier les dirigeants – afin qu’ils changent, puis fassent muter, leurs modèles économiques afin de les adapter à nos nouvelles habitudes écologiques.
Car l’écologie n’a aucun partisan. L’écologie est un geste politique sans Politique. C’est un geste bienveillant de tous pour tous et pour cet avenir que nous dessinons – ou ne dessinons pas – pour nos enfants. Nous sommes éminemment responsables de cet avenir. Car « nos enfants nous accuseront ». On ne peut se dire : « après moi le déluge ». C’est inacceptable. Si vous avez une conscience morale, c’est impossible de continuer à nier le problème. Comme a dit Gandhi : « si vous voyez un problème et que vous ne le résolvez pas, alors vous faites partie du problème ». De toute façon, ce déluge, il viendra et emportera enfants et parents…
Ma fille grandit. C’est inarrêtable. Dans quelques mois, elle entrera dans cette horrible deuxième phase de « l’Education Nationale », faites d’horaires, de travaux et de « devoirs » qui formatent si bien les esprits de nos jeunes afin qu’ils se conforment aux standards de la société voulue par les dirigeants – des rythmes qu’ils retrouveront adultes lorsqu’il sera temps d’accomplir leur servitude volontaire, qui décidera ou non de leur « insertion socio-économique ».
Elle n’a pourtant que 6 ans. Einstein a dit que cette conception de l’éducation d’un enfant est anormale, que la vie ce n’est pas cela (John Lennon l’a lui aussi dit !). Je ne peux plus me croiser les bras comme tant d’innombrables Français, comme tant d’Occidentaux. Oui, l’on croise les bras, ce qui équivaut à les laisser pendre. Dès l’enfance, le Système produit en nous cet abandon face à cette toute puissance écrasante pour les esprits les plus malléables.
« Moi Président » (comme on peut l’entendre sur France Info), « je rémunérerai tout parent pour qu’il éduque son enfant afin qu’il réussisse, plutôt sa vie, que dans la vie ». Moi Président, j’imposerai que les parents éduquent leurs enfants dans une conscience et une éthique écologiques, afin que le plus grand soit un modèle pour l’enfant. Ainsi, en une génération, toute la population ou une grande partie de celle-ci changerait bénéfiquement ses habitudes afin qu’elles deviennent plus respectueuses de l’environnement.
Certes, l’E.N. forme aujourd’hui les enfants aux gestes écologiques. Mais c’est bien faible. Il est attendu que les parents « prennent le relais », mais comment une majorité de parents s’y mettrait alors qu’eux-mêmes n’ont pas été éduqués ainsi ? Donc, sur ces enfants formés à quelques uns des gestes écologiques de base, qui en rentrant à la maison n’ont plus de modèles et doivent quelque part former leurs parents (!), combien, plus tard, éduqueront leurs propres enfants sur ce modèle reçu à l’école ? Très peu, on ne le sait malheureusement que trop bien…
Comme une idée de révolte, d’insurrection semble bien inconcevable désormais – car l’on ne sait plus se rassembler dans les rues que pour protester et manifester pacifiquement – il faut bien se résoudre à se changer soi-même, silencieusement, derrière les murs de sa maison, afin qu’à terme, les enfants et le monde changent peu à peu. Car voilà ce qui marchera : qu’un nouveau « marché économique » naisse, donc qu’un modèle économique écologique se substitue à celui des industries. Tant que les puissants s’y retrouvent financièrement parlant… ils ne diront pas non.
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