Retranscription de Le temps qu’il fait le 5 mai 2017. Merci à Marianne Oppitz !
Bonjour, nous sommes le vendredi 5 mai 2017 et la semaine dernière, en pensant à la vidéo que je ferais aujourd’hui je vous ai dit que je ne manquerais pas de parler de l’actualité. Et en fait, je ne vais pas le faire. Je disais que je vous parlerais de l’actualité parce que nous sommes à deux jours du second tour de la présidentielle, en France. Je vais vous dire deux petits mots sur l’actualité et puis, je passerai à autre chose.
Alors, les deux petits mots, c’est d’abord que je suis très, très content que, à midi, je déjeunerai avec François Leclerc, voilà ! Ça, c’est l’actualité du blog. Autre chose, c’est que, hier, j’ai été invité à parler, pendant une demi-heure, sur la radio suisse, sur la 1ère et, on m’a laissé le temps de dire ce que j’avais envie de dire, on ne m’a pas interrompu, on m’a posé des questions importantes et intéressantes et on m’a demandé de parler du livre qui s’appelle « Le dernier qui s’en va éteint la lumière » que j’ai publié l’année dernière. On m’a posé aussi quelques questions sur l’actualité, en particulier en France, mais, voilà, j’avais le temps de faire une démonstration et je suis content de la manière dont ça s’est passé. Alors, si vous avez 26 minutes à consacrer à ça, alors, faites-moi plaisir, écoutez ça, je crois que j’ai pu dire des choses importantes et dans le bon ordre. Bon ! Alors passons à ce que je voudrais faire aujourd’hui !
Et aujourd’hui, je voudrais faire une leçon d’histoire, une petite leçon d’histoire, très rapide. Mais pour répondre à la question : le national-socialisme allemand, le nazisme, était-il un anticapitalisme, oui ou non ? Pourquoi ? Pourquoi peut-on poser cette question ? C’est parce que dans l’ouvrage « Mein Kampf », il y a des propos anticapitalistes bien articulés de la part de Monsieur Adolf Hitler, et, en particulier, il parle du mentor qu’il avait dans les cours de formation anti-bolchevique qu’il suivait assidûment, il y avait là un théoricien de l’anticapitalisme Monsieur Gottfried Feder, né en 1883, mort en 1941, grand adversaire du prêt à intérêts, grand adversaire de la spéculation. Alors, vous pourrez voir un grand nombre de personnes qui vous expliquent que le nazisme était en fait un anticapitalisme en citant ces passages de Hitler.
Alors, pourquoi est-ce que la question se pose ? Eh bien, parce que vous le savez, l’anticapitalisme du nazisme disparaît en 1933. En 1933 – vous pouvez voir ça dans la notice Wikipédia de Monsieur Gottfried Feder, c’est bien expliqué – en 1933, un très grand nombre d’industriels allemands font pression sur Hitler – les Krupp, les Thyssen – font pression sur Hitler pour qu’il abandonne cet anticapitalisme, ce qu’il fera… volontiers. Volontiers ! Alors on vous explique – ceux qui veulent continuer à vous dire que le nazisme était en réalité un véritable anticapitalisme – vous disent : « Oui, bien entendu, ben ça a disparu de son truc, mais, qu’est-ce que vous voulez ? il n’y avait plus de sous hein, il n’y avait vraiment plus de sous, alors il fallait qu’il accepte de l’argent pour… voilà ! »
Une autre interprétation possible, c’est que ce n’est pas par hasard qu’à ces formations pour cadres d’anti-bolchevisme on faisait venir Monsieur Feder. Monsieur Feder a fait une très belle carrière dans le parti national socialiste, il faisait partie le son ancêtre, le D.A.P. Et puis, à partir de 1931-1933, il est mis sur la touche, au moment du premier gouvernement d’Hitler, il a un poste de sous-secrétaire d’État. Il est très déçu parce qu’il pensait, sur le moment, être le penseur du nazisme sur le plan économique. Et puis, il disparaît, on le met, je crois, comme proviseur adjoint, si j’ai bon souvenir, dans une école technique, et voilà, il disparaît de l’horizon.
Alors, il y a des gens qui insistent, qui insistent sur le fait que le nazisme est en réalité véritablement anticapitaliste. Et – c’est la raison pour laquelle j’en parle aujourd’hui – parce que je suis allé chercher ce matin – pas plus tard que ce matin – qui sont les gens qui insistent sur le fait que le nazisme était en réalité un anticapitalisme. Et alors, là, j’ai eu une surprise ! C’est une surprise – et pas une surprise ! – parce que je ne m’attendais pas à voir ces gens là. Une fois que je les ai vus, je me suis dit : « Ah ! Eh bien, oui ! » Alors, bien entendu, qui est-ce qui insiste, qui est-ce qui a insisté dans ses écrits sur le fait que le nazisme était un anticapitalisme. Ce sont essentiellement deux penseurs. Monsieur Ludwig von Mises (1881 – 1973) et Monsieur Friedrich von Hayek (1899 – 1992).
Alors, vous avez déjà entendu ces noms là ! Qui sont ces gens là ? Ce sont les grands penseurs, les grands fondateurs, les grands créateurs de l’ultralibéralisme…. Hmm… voilà ! Monsieur Hayek en particulier est allé, avec Monsieur Milton Friedman (1912 – 2006), qui est un héritier de la génération suivante, grand héritier de von Mises. Ce sont les gens qui ont été soutenir Pinochet qui ne leur avait rien demandé, mais ils sont allés avec enthousiasme soutenir Pinochet là-bas. Voilà, les gens qui vous expliquent : « Oui ! oui ! le national-socialisme c’est bien un anticapitalisme ! ». Alors, pourquoi ? Pourquoi ces ultra-libéraux, pourquoi cette insistance de leur part ?
Alors, je vais terminer par ça : une toute petite hypothèse de ma part. À mon avis, c’est du billard à trois bandes, c’est du billard à trois bandes de la part de ces gens-là qui disent : « Voilà, nous, nous sommes les chantres de l’ultralibéralisme, mais si vous, vous qui êtes là, vous qui m’écoutez et si vous êtes vraiment un anticapitaliste, eh bien soyez plutôt un fasciste qu’autre chose ! ». Voilà ! C’est une hypothèse de ma part… parmi d’autres. Enfin, voilà, je ne vous ai rien dit sur l’actualité, sauf à propos de François Leclerc, tout à l’heure et à propos de mon petit passage sur la radio suisse hier.
Passez un bon week-end et à la semaine prochaine.
Sans effet cliquet que devient la démocratie en Corée du Sud avec la loi martiale ? https://www.lesoir.be/640003/article/2024-12-03/le-president-sud-coreen-declare-la-loi-martiale-des-centaines-de-manifestants