LE TEMPS QU’IL FAIT LE 28 AVRIL 2017 – Retranscription

Retranscription de Le temps qu’il fait le 28 avril 2017. Merci à Marianne Oppitz !

Bonjour, nous sommes le vendredi 28 avril 2017 et en France, nous sommes dans l’entre deux tours de l’élection présidentielle. Une élection, une fois de plus, comme en 2005, si j’ai bon souvenir [P.J. : non le souvenir est mauvais, c’est 2002], où l’extrême droite risque de parvenir au pouvoir. C’est un danger, un danger énorme, je l’ai rappelé hier, dans un billet, faire venir, par les urnes, en particulier, l’extrême droite au pouvoir, c’est lui donner le moyen de mettre en place des cliquets, de rendre la chose irréversible, comme on le rappelait dans les commentaires, de faire appel à l’armée, à la police et à la gendarmerie pour déloger les grévistes, c’est extrêmement dangereux. Sans parler de ce qu’on a pu voir qui pouvait se passer dans ce cas là. Et j’attire tout particulièrement l’attention sur le fait que s’il est compréhensible, dans des situations comme celle dans la quelle nous sommes, de dire : « Du balai ! », « Dégagez ! » etc., il faut bien savoir que cela ne nous met pas à l’abri de faire partie des prochaines victimes. Et, c’est l’histoire « Ils sont venus chercher les communistes et je n’étais pas communistes. Ils sont venus chercher les juifs et je n’étais pas juif » et ça se termine par : « Ils sont à ma porte pour venir me chercher ».

Alors, il faut faire très très attention. Il faut empêcher cela. Il faut faire la distinction entre quelqu’un qui respectera encore, je dirais, le système démocratique et quelqu’un qui ne le respectera pas. Il faut faire pression, bien entendu – je n’ai aucune sympathie, vous le savez très bien, pour l’ultralibéralisme que Monsieur Macron représente de manière, non pas marginale, mais très, très centrale – mais il faudra, par les élections législatives qui viennent ensuite, il faudra voter pour empêcher que ce type de choses vienne au pouvoir, il faudra empêcher que l’ultralibéralisme, qui n’est pas – on le voit dans le résultat des élections – qui n’est pas la position majoritaire des Français – au contraire, il y a une majorité qui a voté contre cet ultralibéralisme – il faudra que cela apparaisse au gouvernement et que ce soit le contre-pouvoir, le contre poids, à la nomination de Monsieur Macron qui, effectivement, est un moindre mal. Et le vieux proverbe qui dit : « de deux maux, il faut choisir le moindre », reste d’application dans ce cas-ci. Mais il faut être prêt, et il y a aujourd’hui, un très bon billet d’Arnaud Castex, à ressusciter, à ressusciter cet enthousiasme qui était celui pour la France Insoumise.

Alors, la France Insoumise, nous sommes encore tous, je dirais, sous le coup de la déclaration de Jean-Luc Mélenchon, le soir du 23 avril, qui s’est écarté, qui a pris ses distances vis-à-vis des gens qui ont voté pour lui. Il faut bien, bien le dire, ça a été une très, très grande déception. Cette déclaration ambiguë, ambivalente, semble être la continuation d’une dérive qu’on avait pu voir, pendant la campagne électorale, quand le FN distribue des tracts où il est mis que la position de Monsieur Jean-Luc Mélenchon – à bien distinguer de celle de la France Insoumise – se rapprochait de plus en plus de celle de Madame Marine Le Pen, c’était vrai, c’est vrai. « Le Monde » a fait une analyse où il fait quelques distinctions de détails, mais, dans l’ensemble, c’est vrai. Il y avait un glissement et ce silence, ce silence l’a confirmé. Une partie du chemin avait été fait dans les dernières semaines, en direction du Front National et il semblait, par cette déclaration ambiguë, ambivalente, que la moitié du chemin qui restait à parcourir, était encore parcouru.

Donc, il faut distinguer, absolument, le programme excellent, effectivement, de la France Insoumise : il y a des idées qui ne sont pas représentées ailleurs. Elles ne correspondent pas exactement à ce que moi je demande, parce que je demande des choses plus radicales quand je fais un programme de gouvernement, quand je fais un manifeste, mais, bon, ça c’est …, je dirais, c’est mon affaire. A la limite, je n’ai pas le problème, dans l’immédiat, de me faire élire à quoi que ce soit. Mais voilà ! Il faut absolument que ce mouvement, de gauche, important, qui a pris naissance durant la campagne, se retrouve dans les législatives et qu’il mène au parlement et au sénat, une majorité qui fera que ce n’aura pas été un chèque en blanc qui aura été donné à Monsieur Macron. Mais, il est important que cela soit lui qui passe parce que, voilà, son pouvoir est réversible. Et, Madame Le Pen, on a déjà vu ça avant, ne l’est pas. Sa sympathie pour des idées de gauche, sa sympathie pour le mouvement ouvrier, on a vu ça, on a vu ça dans d’autres mouvements fascistes, ce sont souvent d’ailleurs – il faut bien le dire – ce sont souvent des transfuges de la gauche qui ont lancé les mouvements fascistes. Mussolini était quelqu’un qui connaissait bien la pensée de Georges Sorel. Les débuts de Adolf Hitler ont été soutenus par les propos anticapitaliste auxquels il souscrivait. Quand l’industrie, le milieu de l’industrie, lui a dit « Maintenant, on vous aime bien mais il faut vous débarrasser de ça », il n’a pas hésité une demi-seconde, c’était fait ! On l’a vu également dans le cas de Mussolini, on l’a vu … On a vu dans des dérives actuelles en Amérique latine, que la générosité de gauche peut être le – comment dire – le germe, le début et puis que cela dérive, voilà, cela dérive en du corporatisme, de la xénophobie, de l’« exterminisme » pour employer ce mot que Monsieur Frase a utilisé dans son commentaire sur ce qui pourrait se passer si on ne passait pas à des solutions comme la taxe robot. Que nos élites en auraient marre, s’impatienteraient devant des masses qui ne servent plus à rien parce qu’elles auraient été remplacées par la machine.

Alors, si vous suivez l’actualité du blog, un mot là dessus, vous avez vu que Monsieur Hamon n’est plus en lice, mais cette idée qu’il m’avait reprise sur la taxe sur les robots et les machines en général, elle est très fort dans l’actualité. Elle est dans un très long article qui paraît dans « L’Humanité dimanche », qui est en vente depuis quelques jours, se retrouve aussi dans la revue « Bretons », vous trouverez cette revue « Bretons » assez facilement, je vais aussi vous montrer l’article. Et puis, récemment, on en parle sur un site qui s’appelle l’ADN, on en parle aussi beaucoup sur un site qui s’appelle l’Inaglobal, un site de l’INA. Et puis, il y a eu, deux excellentes vidéos. Il y en une par le groupe « Rencontres et débats », c’est mon intervention à Antony le week-end dernier, samedi dernier. Et, il y aura aussi une vidéo du débat qui a eu lieu à Bruxelles, lundi, à l’invitation de Monsieur Georges-Louis Bouchez qui a repris pour le Mouvement Réformateur, en Belgique, pour le mouvement libéral, a repris cette idée de la taxe robot. Il a d’ailleurs très très bien – vous le verrez dans la vidéo – il l’a d’ailleurs très très bien défendue, avec un très très bon argumentaire, très belle démonstration devant un public qui, a priori, n’est pas nécessairement acquis à ce genre d’idées. Voilà !

Bon, c’est tout pour cette fois-ci. La fois prochaine, on sera à deux jours, à l’avant-veille des élections. Sans aucun doute, un dernier mot à ce sujet, à ce moment là. Voilà !

Allez, à bientôt, passez une bonne semaine et participez au débat qui a lieu sur le blog. Ça nous fait des centaines et des centaines, on va arriver bientôt aux 400,000 commentaires sur le blog de Paul Jorion. Il y a des idées très importantes qui ont été échangées, là. Venez-y, on fera avancer les choses. Allez, à bientôt !

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