Billet invité. Ouvert aux commentaires.
Les risques pour les centrales nucléaires sont un peu comme pour les voitures : les quatre premières années la voiture n’a quasiment aucun souci, au bout de 10 ans, elle en a tous les 5000 km et quand elle devient une voiture de collection, à chaque fois qu’on la sort il faut la renvoyer au garage. Tout le monde comprend que le risque est exponentiel au cours de la vie d’une voiture.
Il en va de même pour les centrales nucléaires. En effet elles sont conçues pour durer 30 ans. Pendant ces 30 premières années, le risque est quasi linéaire. En effet une courbe exponentielle est quasi linéaire au départ. Pour autant le risque ensuite ne l’est plus du tout. Les 10 années suivantes de prolongation, le risque est par exemple multiplié par 10. Les 10 années encore suivantes, le risque est à nouveau multiplié par 10 et donc par 100 par rapport aux premières années de la vie de cette centrale. De même, quand on construit des centrales deux fois plus grosses, le risque de défaut pour les cuves n’est pas là non plus multiplié par deux mais bien multiplié par huit puisqu’on est dans un volume et donc construire une centrale 2 fois plus grosse multiplie les risques énormément.
Nous sommes dans le cas de vieilles centrales, avec des facteurs de risque multipliés par des centaines ou des milliers de fois, il ne s’agit donc plus d’un risque que l’on pourrait qualifier de raisonnable. L’ensemble de ces éléments devraient vraiment nous faire prendre conscience de changer de politique nucléaire.
Enfin, des alternatives réelles d’énergie nucléaire infiniment moins dangereuses existent avec la filière au thorium mais la France feint de les ignorer pour essayer de rentabiliser au maximum des investissements d’un autre temps alors que des pays comme l’Inde ou la Chine s’y intéressent et ont probablement compris là où sera vraisemblablement l’avenir du nucléaire, ailleurs que dans le fait de laisser pour l’éternité de vieilles cocotte-minute sur le feu.
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