Billet invité.
Comment passer dans une félicité enjouée le cap du 60e anniversaire de la signature du Traité de Rome, le 25 mars prochain ? Angela Merkel, François Hollande, Mariano Rajoy et Paolo Gentiloni ont hier accordé leurs violons pour jouer le grand air d’une Europe à la carte qu’ils prétendent portée par un élan nouveau. Tragediante, comediante !
« Sans un nouvel esprit européen, l’Union européenne sombrera dans la dilution et à terme dans la dislocation », s’est inquiété le président français. L’Europe va devenir un ensemble complexe à géométrie variable, soumis à toutes les contradictions politiques du moment, opérant un grand pas en arrière et laissant irrésolue la configuration de son noyau central. On retrouve la pusillanimité à laquelle nous sommes habitués dans les grands moments.
Mais cette volonté politique de noyer le poisson se heurte à forte contestation. Le conseil des gouverneurs de la BCE va se réunir mercredi et jeudi et il va s’y exprimer un désaccord grandissant entre Mario Draghi et Jens Weidmann, le président de la Bundesbank. Il devient difficile de justifier d’une même politique monétaire pour tous les membres de la zone euro. Devant s’inscrire dans le cadre de la doctrine, le président de la BCE doit argumenter pour ne pas prendre en compte la remontée de l’inflation près de son taux d’objectif, insistant pour en attendre des preuves durables et se référant à la volatilité des prix du pétrole et des produits alimentaires pour ne pas bouger.
Au niveau du Parlement européen, il est désormais question d’une union budgétaire qui a toutes les apparences d’un nouveau serpent de mer. S’il est adopté, son intitulé rappellera l’union bancaire de triste mémoire, inachevée pour cause de désaccord franco-allemand. Cette pièce manquante à la monnaie unique d’ailleurs fait déjà problème, deux formules distinctes et opposées étant défendues par les deux partenaires, comme les travaux menés en son sein l’ont confirmé.
Au cours de ceux-ci, l’eurodéputée socialiste française Pervenche Berès a défendu la constitution d’un Trésor européen, dirigé par un ministre des Finances membre de la Commission européenne. Pourvu de ressources propres, son budget serait sous le contrôle d’un parlement ad hoc. Tandis que le député CDU allemand Rainer Böge était partisan d’un modèle bâti sur la transformation du Mécanisme européen de stabilité (MES) en Fonds monétaire européen (FME), qui vise tout au contraire à « dépolitiser » la gestion des règles et des instruments de stabilisation de l’union monétaire, et à mettre sous tutelle un pays dont il assure la faillite organisée (on reconnait l’approche). Rien n’a changé : les mêmes clivages sont sous-jacents.
Les dirigeants européens se seraient bien vus devisant des avantages et inconvénients comparés de cette nouvelle Europe à la carte, avec le sentiment du devoir accompli vis à vis de la Grèce. Mais ils n’auront pas cette satisfaction, car les négociations s’éternisent à nouveau. Au lieu de se relever, la Grèce s’enfonce, difficile de le cacher ! Toujours négatifs, les chiffres de la croissance grecque du dernier trimestre 2016 que publie l’Elstat – l’Institut grec de statistiques – sont un pavé dans la mare. Selon ce dernier, la Grèce resterait en récession pour la huitième année, à l’exception d’un bref retour à la croissance en 2014.
Clé de voute du dispositif qui comprend également de nouvelles mesures d’austérité et un reprofilage de la dette, les estimations de la croissance ne tiennent pas la route. Comment donner alors une cohérence au compromis dont les derniers boulons étaient en train d’être serrés, si les excédents budgétaires se révèlent l’effet des mesures d’austérité et non de nouvelles recettes fiscales issues de la relance qui est censée en découler ? La tentative d’un compromis politique tordant le cou à la réalité économique va-t-elle pouvoir tenir dans ces conditions ?
Qu’ils fassent de l’économie ou de la politique, ils ont toujours tout faux ! Et quand ils tentent d’endiguer la vague montante de l’extrême-droite dont ils sont à l’origine, ils font pire encore. N’ayant pas attendu Donald Trump, l’Europe se barricade derrière ses frontières et tout est fait pour empêcher les réfugiés d’y trouver asile. La Cour de justice de l’Union européenne a tranché : les pays membres ont le droit de refuser un visa humanitaire à ceux qui espèrent obtenir un asile par ce biais. Car il faut être déjà sur le territoire de l’un d’entre eux pour y postuler, et chaque pays, a décidé la Cour, garde le contrôle de sa politique d’octroi de visas humanitaires. Affronter une traversée en mer reste la seule issue, à condition d’être recueilli après avoir franchi la limite des eaux territoriales de son pays de départ…
Ayant déjà tout pour plaire, il ne manquerait plus qu’ils soient corrompus…
C’est pas bien de se moquer ! Mango nous montre qu’elle perception on peut avoir de la gauche quand on…