Billet invité.
Divisés, les créanciers de la Grèce sont finalement parvenus à se mettre d’accord sur son dos. L’accord qui va encore devoir être mis en musique peut se résumer ainsi :
1/ L’excédent budgétaire qui déclenchera des mesures d’austérité automatique s’il n’est pas atteint reste fixé à 3,5% jusqu’en 2020, mais pourra être diminué pendant les dix ans suivants. Ces mesures toucheront les retraites, le seuil d’imposition et la législation du travail, et seront identifiées par anticipation.
2/ En cas de dépassement de cet excédent budgétaire, le gouvernement sera autorisé à adopter au cas par cas des mesures sociales comprenant des réductions de la TVA, de la taxe foncière, des cotisations à la sécurité sociale et des augmentations des programmes d’aides…
3/ Les modalités d’une restructuration de la dette grecque devront être adoptées avant la fin du programme en cours, à la mi 2018. Après sa rencontre avec Angela Merkel, Christine Lagarde a confirmé que le FMI se contenterait de nouvelles baisses du taux d’intérêt des prêts du MES, de l’accroissement de leur maturité et d’un calendrier de remboursement repoussé. Une réduction du montant de la dette, qui était l’enjeu, ne sera pas engagée.
Insensibles aux épreuves des Grecs, qu’ils vont encore amplifier, les plus hautes autorités ne pouvaient pas se déjuger. Et le gouvernement grec, qui disposait d’une marge de manœuvre très restreinte, a obtenu à peine de quoi sauver les apparences. Envers et contre tout, la Grèce doit rembourser des prêts qui ont à l’origine permis de renflouer les banques allemandes et françaises, le reste de l’histoire est destinée à endormir les petits enfants.
@Corlay D’accord avec vous, Isabelle, à propos des jeunes qui comprennent mieux que d’autres la nécessité de préserver les équilibres…