Billet invité. Ouvert aux commentaires.
Ce n’est pas vraiment une découverte, mais on mesure la profondeur du contentieux à l’égard du Parti socialiste et de François Hollande à lire les commentaires à mon petit billet, qui ont largement ignoré mon inconvenante proposition !
À les suivre, une quelconque union avec le candidat de sa gauche issu victorieux des primaires ne peut se faire qu’avec « de sérieuses garanties », comme l’a formulé Mélenchon, et à la condition implicite de soutenir sa candidature, semble-t-il. Ce qui ne mènera évidemment pas loin. Il y a pourtant deux bonnes raisons de tenter une candidature unique. La première est qu’elle pourrait mener le candidat à gagner les élections, à condition toutefois de rompre symboliquement avec la politique du quinquennat. La seconde est qu’elle induirait une recomposition, qu’il ne faut pas stopper, car au point où en sont les choses la rupture avec la droite socialiste est souhaitable et probablement inévitable. La seule question est l’ampleur de ses répercussions dans l’électorat socialiste, mais rappelons-nous ce que Valls représentait dans son parti.
A ceux qui le veulent de rejoindre Macron ! Car se féliciter, prématurément, de la disparition du parti socialiste n’était pas la bonne approche. Le voir changer de ligne – « sérieusement » pourrait-on dire – éviterait de laisser électoralement isolé l’extrême-gauche et le parti communiste et permettrait de trouver une alliance « à la portugaise ». En se rendant à Lisbonne, Hamon est au moins clair sur ses intentions.
Une distinction pourrait être faite, j’y reviens, entre le mandat immédiat donné à un candidat (ou à un ticket), qui fixe des objectifs et des butoirs, une ligne de conduite, et un programme qui ne peut plus aujourd’hui tomber du ciel. L’idée d’une constituante, qui revient parfois sur le tapis, est de créer un large processus aboutissant à sa rédaction. A l’assemblée élue la responsabilité du travail législatif qui s’en suivrait… puis l’adoption étalée dans le temps des mesures correspondantes. Les présidentielles sont le point de départ d’un processus associant les partis politiques à la dynamique d’un large mouvement participatif (qu’ils ne conçoivent pas comme une base d’affrontement et de recrutement). En soi, c’est le premier stade de la préfiguration d’une société fonctionnant sur de nouvelles bases.
Il faut anticiper la situation infernale d’un second tour offrant comme choix Le Pen ou Fillon, avec le risque que la première l’emporte, la réédition de 2002 n’étant pas garantie. Et pour ne pas se rallier à Macron, s’il accédait au second tour, une candidature de gauche passant en tête est la seule solution. C’est devant cette responsabilité que se trouvent Hamon et Mélenchon.
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