Billet invité.
Comme l’expertisent les experts, les candidats politiques sont élus essentiellement selon leur apparence physique, qui met à peu près 100 millisecondes à produire son effet sur le cerveau disponible du contribuable.
On comprend mieux la thèse d’Elisabeth Teissier (« je vois »), et il devient facile de prédire le résultat des élections présidentielles en France :
- Marine Le Pen voudrait bien pousser le duo avec Donald Trump, mais rien qu’à imaginer ce couple-là, on le sent bien, ils sont mal assortis. Trump n’est pas du tout dédiabolisé en France. Et puis il attaque l’Europe, et on se réveille tout d’un coup pas fâchés qu’elle existe, cette Europe, et on se dit que Marine toute seule risque de se faire marcher sur le pied par la botte du vieux cowboy sous acide. Lequel fait plutôt penser au Père, exécuté par la chair de sa chair. Donc elle ne sera pas au second tour.
- Regardez monsieur Fillon : vous vous dites qu’il faut s’en méfier et vous avez raison. Il se sortira de ses embrouilles en jouant la carte « victime du système » façon populiste de droite, en fronçant encore plus les sourcils et en haussant le col comme il est de sa nature de le faire, tout en siphonnant du côté du FN. Il sera au second tour.
- Emmanuel, je suis d’accord, c’était une belle histoire. Mais est-ce dans la nature d’un prince charmant d’être insaisissable ? Son splendide isolement commence à faire douter de ses capacités à conclure. Allez, pour un coup d’un soir, c’était pas si mal. Il y a déjà eu l’extinction de voix en fin de meeting. Au premier cerne, tout sera fini. Il ne sera pas au second tour.
- Mélenchon, c’est les yeux : il a l’air méchant. Gainsbourg avait compris qu’avec sa gueule, il fallait que la voix soit douce. L’insoumis youtubeur à l’air de vouloir en découdre, comme un ouvrier frappé par l’injustice, ce qu’il n’est pas. Il ne sera pas au second tour.
- Hamon est le nouveau gendre idéal. Il prendra la place de Macron en tant que beau gosse gentil et neuf qui fait espérer un avenir cool. Il « échelonnera » son revenu universel pour rassurer tout le monde, il restera de gauche (mais réformiste-par-le-haut) et affutera ses arguments grâce à son équipe. Il sera au deuxième tour.
En mai, tout se jouera sur l’adaptation de la figure avec l’arrière-plan : s’il fait beau, Hamon sera élu, et s’il y a des bourrasques ça sera Fillon. Question de sourcils. (Elisabeth se prononcera sur la météo dans quelques jours).
La question des programmes ne compte pas, bien évidemment : ils sont ajustés en temps réel par les équipes de com en fonction des sondages.
« Qui peut le plus peut le moins » avait dit jadis Aristote. En appliquant ce principe il est normal que certains…