La La Land, de Damien Chazelle, avec Emma Stone et Ryan Gosling, c’est l’histoire d’une jeune femme et d’un jeune homme qui s’aiment mais que leur désir de réussir professionnellement va séparer. Et comme dans la vie, c’est l’autre qui convainc l’autre qu’il doit réaliser son rêve, qu’il doit devenir la personne qu’il est destiné à être.
Un jour, cinq ans plus tard, comme nous le précise l’intertitre, ils se retrouvent accidentellement. Ils imaginent alors la vie d’amour et de rêve qu’ils auraient pu partager, mais sans réussite et sans gloire. Le rideau tombe, on lit « Fin », on lit aussi : « Made in Hollywood ».
L’histoire vous rappelle quelque chose ? Mais oui, bien sûr : Les enfants du paradis, et tout récemment, le dernier Woody Allen : Café Society, et un million d’autres films entretemps qui nous ont rappelé que la vie est ce qu’elle est, plutôt que ce qu’elle devrait être.
La La Land est-il à la hauteur de ses grands aînés ? Non ! pas même à la cheville, malgré les citations et les hommages rendus à Lubitsch, Stanley Donen ou Minnelli. Au point d’ailleurs que j’éprouve de la gêne à invoquer les mânes de Prévert, de Maria Casarès ou de Marcel Herrand quand je parle ici de La La Land.
Faut-il aller le voir quand même ? Oui, absolument ! Pour la musique et la danse, même si ni Emma Stone, ni Ryan Gosling ne savent ni danser ni chanter, et qu’il faut prendre son mal en patience quand l’écran n’a rien d’autre à nous offrir que les affres qu’ils subissent. Parce qu’on retrouve sur une bretelle bouchonnée joignant la Wanôfaïve (105) à la Forôfaïve (405) les grandes chorégraphies hollywoodiennes. Parce que les chansons de Justin Hurwitz possèdent une vraie mélodie, et que leurs paroles sont tendres et spirituelles comme dans les grands standards de Cole Porter et d’Irving Berlin.
Vous avez aimé Top Hat en 1935 et Follow the Fleet en 1936 ? Vous adorerez La La Land en 2017 !
P.S. Elle É : dix ans de ma vie, tu es resplendissante et je t’aime.
Los Angeles : The 405 / 105 interchange
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