Billet invité
L’importance de la chose, la paix civile, mérite un rappel : le retour au statu-quo ante, la possibilité d’élire de nouveau des partis dits ‘de gouvernement’, n’est pas du tout assuré une fois les populistes de droite au pouvoir. Une fois établie l’évidence que leurs politiques de régression sociale et de repli nationaliste ne débouchent pas sur le plein emploi pour les gens ayant la bonne couleur de peau (nationalité, religion, etc.).
Voter alors pour un retour des partis traditionnels, même ripolinés avec de nouveaux noms et de nouvelles têtes, ne peut pas lever l’obstacle systémique qui fait de la machine à concentrer les richesses leur horizon indépassable. La tentative désespérée de mettre un peu d’huile de Revenu Universel dans les rouages, ne pouvant pas empêcher l’autodestruction de la dite machine. Scénario dit du grippage final.
Et même si l’Histoire ne se reproduit jamais à l’identique, il est tout de même possible d’en tirer quelques leçons quant à la manière dont pourrait réagir un parti populiste au pouvoir, face à une aggravation catastrophique de la situation économique : il parait très improbable qu’il résiste à la tentation d’une surenchère nationaliste et sécuritaire.
D’autant plus que le gouvernement de M. Valls lui aura fourni tous les outils législatifs nécessaires pour supprimer les libertés afin de les préserver…
Une rétro-ingénierie sociale, une montée aux extrêmes beaucoup plus simple à imaginer et à mettre en œuvre, que le véritable changement de paradigme qui remettrait en question le partage des richesses. Reste maintenant à savoir quelle est la plus grande utopie des deux : partager les richesses en respectant les limites de la biosphère, ou vouloir continuer la prédation sans limites des hommes et de la nature ?
À peine un quart de siècle après la parution du livre de Francis Fukuyama prédisant le triomphe définitif et sans appel de la démocratie libérale, la question est donc de savoir quel est le TINA le plus redoutable : celui posé par la Religion Féroce, ou celui posé par les limites écologiques de la planète ?
Une équation qui pose au moins une évidence : aussi inconfortable intellectuellement et difficile à admettre pour certains que cela puisse paraitre, il n’y a plus de retour possible en arrière !
C’est soit l’ingénierie sociale utopique, soit la fuite en avant vers la dystopie et l’extinction.
Quelles circonstances?! De toute façon, le Japon était prêt à capituler quand il s’est pris les bombes sur la tronche!…