Billet invité
Figure 1 – Le Crépuscule & La Nuit selon Michel-Ange – Les Tombeaux de Médicis – Basilique San Lorenzo de Florence [1] – Minimum arctique 2016, Image obtained using Climate Reanalyzer, Climate Change Institute, University of Maine, USA [43], & Spécimen.
N’oublions jamais ceci : la phase terminale d’un cancer est toujours caractérisée par une aggravation soudaine des symptômes de la maladie et une dépendance totale du patient qui est alors contraint de laisser en l’état l’ensemble de ses affaires en cours. Cet état nous rappellerait étrangement cette allégorie inachevée du Crépuscule, aux yeux hagards et ouverts du visage de l’Un ne parvenant plus à nous regarder, que Michel-Ange sculpta dès 1524 pour le sarcophage de Laurent de Médicis, Duc d’Urbin, tant cette phase terminale se traduit toujours par une grande confusion et une insomnie chronique du sujet traité. Michel-Ange acheva ensuite cet état de souffrance propre à tout être humain condamné à évoluer sur Terre, en sculptant dès 1526 pour le sarcophage de Julien de Médicis, Duc de Nemours, l’allégorie de La Nuit, aux yeux fermés d’un visage sculpté de profil et entouré du Multiple de la nature, le coude trébuchant le long de la cuisse comme pour signifier l’évanouissement fatal ; l’allégorie de La Nuit représentant vraisemblablement une femme dont le sein gauche présenterait tous les symptômes visuels du cancer du sein [2].
Alors voilà… Au stade où nous en sommes, au regard des quelques données de mesure « temps réel » en provenance des quatre coins du globe et que nous allons développer ci-après, au regard d’une situation à la fois politique, philosophique et psychologique fortement dégradée, voire totalement confuse tant une majorité d’entre nous a dû se retrouver choquée par les récents événements démocratiques survenus outre-Atlantique, et en dépit des messages officiels se voulant tous rassurants, nous devrions peut-être déclarer l’entrée de la biosphère terrestre (dont l’Humanité) en phase terminale ! Et ce parallèle avec les allégories du déclin des Médicis imaginées/sculptées par Michel-Ange au XVIème siècle, va se révéler d’autant plus troublant et important de nos jours que la famille Médicis [3] s’avérait être originellement une dynastie de riches banquiers qui a su prendre progressivement le pouvoir sur l’oligarchie florentine de l’époque en se déclarant simplement protectrice du peuple florentin auquel elle attribua un droit de vote dès 1378. C’est en 1502, suite au départ en exil des Médicis qui ne parvenaient plus à gouverner, que la République florentine devait alors sombrer dans une lente agonie qui dura près de 10 ans… Puis ce fut la fin de la République et donc le retour du Pontificat Médicis, soit seulement 134 ans après l’instauration pour le peuple du droit d’accès au suffrage florentin. Ce fut en quelque sorte la résignation démocratique au profit de la transcendance [4] telle qu’elle fut finalement représentée/sculptée par Michel-Ange. Alors cela peut paraître extrêmement difficile à croire, nous en convenons, mais c’est pourtant bel et bien envisageable, la biosphère terrestre (dont l’Humanité) présentant désormais tous les symptômes liés au basculement systémique en cours du fait de tous nos excès accumulés, entraînant notamment un effondrement rapide des sources/réserves en eau potable [5] [6], ainsi qu’une extinction de masse fulgurante des espèces en découlant et dont nous mesurons seulement maintenant l’ampleur des conséquences à venir [7] [8] ; sauf que ce que nous oublions de rappeler le plus souvent, c’est que cet état du système complexe observé au sein duquel nous évoluons se traduit aussi par l’extinction de masse d’agents biologiques qui sont pourtant les seuls à pouvoir nous permettre, chacun à sa manière, de modéliser/simuler/anticiper les changements d’état de ce système. Nous sommes donc désormais littéralement tombés au fond de l’abîme que constitue à lui seul le piège de l’ultralibéralisme, et l’avènement récent de l’Anthropocène [9], nous obligeant notamment à devoir faire le deuil de l’Holocène qui pourrait se voir rétrogradé à l’étage « Holocénien » du Pléistocène [9] [10], tant les changements en cours sont éloquents, en sont probablement la plus brutale/cruelle/triste des démonstrations. En voulant nous extraire beaucoup trop tôt de la biosphère terrestre, cette volonté de réaliser ce vieux rêve prométhéen se trouvant historiquement clairement affichée dès l’avènement du chemin de fer en 1840, c’est à dire au tout début de la Révolution Industrielle [11], nous avons donc simplement négligé/éludé/ignoré/oublié le plus important :
– tout d’abord, qu’en réfutant le fait que l’être humain dépendait bel et bien de la chaîne alimentaire des espèces vivant sur Terre depuis des millénaires, nous nous apprêtions à rompre définitivement cette chaîne,
– ensuite, qu’en négligeant la biosphère terrestre (dont l’Humanité), nous nous apprêtions à interagir beaucoup trop lourdement sur les écosystèmes sans que les relations de cause à effet en découlant puissent être prévisibles puis réversibles à court, voire moyen terme,
– enfin, qu’en détruisant/exterminant comme nous allions le faire tout autour de nous l’ensemble des espèces vivant sur Terre, nous nous apprêtions à nous priver définitivement de la seule solution systémique globale la plus naturelle qui soit.
Et notre orgueil est tel qu’en 2016 nous ne sommes toujours pas capables de reconnaître cela…
Cette situation pour le moins délétère perdure donc ainsi depuis 1840 sans que la communauté scientifique ne soit jamais parvenue à nous faire entendre raison en dépit de ses multiples alertes répétées. Du coup, absolument rien n’a changé en 176 ans. Force est même de constater au contraire que tout n’a fait qu’empirer suite à l’avènement de l’ultralibéralisme dans les années 70, lui-même inspiré d’une vision économique « hayekiste » à la fois simpliste et binaire [12], confondant de toute évidence ordre apparent (hasard) et désordre apparent (chaos) nécessaire au système des prix, sans que rien ni personne ne s’y opposât vraiment ! Inévitablement, nous étions bien loin d’une vision bio-économique idéale [13] et devions tôt ou tard en payer le prix, une sorte de régulation naturelle pour l’ensemble de nos erreurs.
Figure 2 – Rappel de la topologie d’une couverture de supervision d’un système complexe observé, objet de notre billet du 04/11/2015 intitulé notamment : ÉTAT D’URGENCE [14].
Mais alors, comment pourrions-nous espérer pouvoir approcher au mieux ce Multiple de la nature aujourd’hui, le choix politique ne pouvant plus, de toute évidence, se suffire à lui-même ? Eh bien, nous allons voir qu’il ne nous reste plus qu’à espérer de toute urgence une autre solution certes moins agréable, nous en convenons, très souvent redoutée, mais bel et bien nécessaire à ce stade si nous voulons concrètement/réellement sauver tout ce qui peut l’être. Et c’est bien ce que nous comptons aborder dans ce billet afin de justifier notamment l’extrême nécessité de déclaration d’entrée en phase terminale de la biosphère terrestre (dont l’Humanité) ayant plus que jamais besoin du traitement de choc approprié [13], sachant bien évidemment que si l’ensemble des écosystèmes venaient à s’effondrer, la vie repartirait à coup sûr sur de nouvelles bases, mais sans nous !
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De l’élection de Donald Trump [15] le 9 novembre 2016…
Quel remarquable nouveau coup de masse que vient de recevoir ici-même l’Humanité après celui d’ores et déjà reçu sans qu’elle ne s’en rende compte, quasiment un an plus tôt à l’issue de la COP21 (21ème Conférence des Parties) [16] ; généralement, nous ne voyons jamais venir le premier coup du fait de l’effet de surprise, mais le second non plus… Et voici qu’un climatosceptique, un vrai de vrai celui-là, se retrouve donc désormais droit comme un i sur le seuil de la Maison Blanche, après seulement huit années de maigres progrès demeurés inachevés, voire au conditionnel, tels que tous ceux en rapport avec le réchauffement et l’emballement climatique d’origine anthropique [17]. D’une certaine manière, Barack Obama [18] qui est en grande partie à l’origine de cet accord mal ficelé, et avec lui le parti Démocrate qui n’a pas su soutenir Bernie Sanders [19] au seul profit d’intérêts politiques inavouables [20], découvre malgré lui en quoi consiste le principe même de L’Arroseur arrosé [21], cet accord bancal pouvant désormais à tout moment faire pschitt !
Il n’est donc pas étonnant que la COP22 organisée cette année par le Maroc débouche sur un appel international en faveur d’un « engagement politique maximal », autrement dit sur rien [22], chacun se réfugiant bêtement derrière ses positions nationalistes en attendant de voir ce que le nouveau locataire de la Maison Blanche s’apprête à faire sur ce sujet. Ce comportement diplomatique de la part des pays les plus riches est d’ores et déjà perçu par les autres États, notamment les États les plus exposés aux risques climatiques, comme une attitude insuffisante, voire irresponsable au moment même où justement les moyens financiers commencent à manquer (~520 milliards de dollars par an) [23] et où nous nous ingénions à trouver de nouvelles formules toutes aussi hypocrites que stupides pour définir précisément ce qu’est un réfugié climatique (~26 millions de personnes par an) [23] ; gageons que nous serons capables de trouver rapidement une définition dès lors que ces mêmes réfugiés seront de riches occidentaux… Mais n’oublions surtout pas que l’Accord de Paris mise absolument tout sur l’adaptation aux risques climatiques, au détriment de l’atténuation des émissions de gaz à effet de serre qui demeure dans le texte entachée de conditionnel [16]. Aussi, et alors que nous savons pertinemment en quoi consiste les stratégies d’adaptation envisagées dès 2012 par le GIEC (Groupe d’experts Intergouvernemental sur l’Évolution du Climat) [24], nous serions en droit de nous demander si le Monde entier ne serait pas plutôt en train dès 2016-2017 de se résigner tout compte fait, chacun retournant dans son pays d’origine une fois cette 22ème Conférence des Parties terminée ? Au niveau national notamment, ne serait-ce pas là en effet, une attitude justifiée de la France au regard du dernier rapport de la Cour des Comptes faisant état de notre incapacité à favoriser « des dépenses favorables à l’environnement », l’urgence se révélant être avant tout à la remise à plat de l’ensemble de nos dispositifs fiscaux « mal suivis » [25] ? Notre retard dans ce domaine semble tel, comment pouvions-nous espérer pouvoir prendre part dès 2016-2017 à la stratégie internationale de « Transfert et partage des risques » ? Et il y a fort à parier que cet aveu d’échec de la part de la politique fiscale environnementale française soit identique à ceux des États signataires de l’Accord de Paris.
Figure 3 – Graphe extrait du Rapport Spécial du GIEC de 2012 [24].
Plus que jamais, nous avançons donc à reculons sans nous rendre compte du vrai danger qui nous guette, même si nous commençons peu à peu, que ce soit du côté politique comme du côté scientifique, à nous sentir obligés de susurrer son nom [26] [27] [28]. Plus que jamais, c’est donc bel et bien d’un vrai NEW DEAL [13] dont nous avons besoin et non de quelques rustines mal calibrées et totalement incohérentes au regard de la crise systémique globale en cours, tant il n’est question ici que des seules questions environnementales ; qu’en est-il d’ailleurs des autres questions systémiques [13] ? Il serait beaucoup trop long de développer en un seul billet toutes les mesures en cours autour de toutes ces questions et alors même que c’est bel et bien d’urgence climatique dont il s’agit aujourd’hui, quoi qu’on en dise…
C’est sans doute pour cette raison que les grandes multinationales américaines, qui reconnaissent enfin leurs craintes devant l’imprévisible et sont vraisemblablement conscientes elles aussi de l’énorme certitude de changement qui nous attend [29], ont tout récemment adressé cet appel solennel à l’attention de Donald Trump afin qu’il ne remette surtout pas en cause l’Accord de Paris [30] ; mais pour combien de temps au moins sachant en outre qu’il faudrait impérativement l’étayer et le compléter ?
Plus que jamais aujourd’hui, et alors que des obligations catastrophe se vendent de plus en plus sur les marchés mondiaux, la prise de conscience du pire à venir semble bel et bien poindre à l’horizon, et ceci d’autant plus que même le scénario RCP8.5 (Representative Concentration Pathway) présenté par le GIEC dans son 5ème rapport ayant servi lors de la COP21, semble désormais sérieusement remis en question, en l’absence de tout effort d’atténuation de nos émissions de gaz à effet de serre [31].
Souvenons-nous que ce 5ème rapport du GIEC avait pour principal objectif d’établir, sur la base des données de mesure consolidées en 2013, c’est à dire deux ans avant l’épisode El Niño 2015-2016 que nous venons tout juste de traverser, pas moins de quatre RCPs de forçage radiatif total approximatif pour l’année 2100 par rapport à 1750, qui doivent être fonction de nos efforts de réduction de nos émissions de gaz à effet de serre :
– le RCP2.6 pour un forçage radiatif de 2,6 Wm-² (Watts par mètre au carré) avec une concentration en CO2 (dioxyde de carbone) de 421 ppm (parties par million) en 2100,
– le RCP4.5 pour 4,5 Wm-² avec une concentration en CO2 de 538 ppm en 2100,
– le RCP6.0 pour 6,0 Wm-² avec une concentration en CO2 de 670 ppm en 2100, et
– le RCP8.5 pour 8,5 Wm-² avec une concentration en CO2 de 936 ppm en 2100.
Et si nous tenons compte des concentrations en CH4 (méthane) et N2O (protoxyde d’azote), alors les concentrations en équivalent CO2 de ces RCPs deviennent respectivement 475 ppm (RCP2.6), 630 ppm (RCP4.5), 800 ppm (RCP6.0), et 1313 ppm (RCP8.5) en 2100.
Afin de bien percevoir la différence entre ces différents scenarii, il suffit de se reporter au résumé graphique repris ci-après opposant les deux RCPs extrêmes du 5ème rapport du GIEC et nous présentant pour la période 2081-2100 par rapport à la période 1986-2005, l’anomalie de température (a), l’anomalie de précipitation (b), la surface de la banquise arctique en septembre (c) et l’anomalie d’acidité des océans (d).
Observons bien au passage les prévisions relatives à la surface de la banquise arctique telles qu’elles sont établies dans ce rapport, et comparons les avec le minimum arctique de septembre 2016 que nous vous rappelions dans la figure d’introduction de ce billet…
Figure 4 – Source GIEC AR5 WGI ALL FINAL, p 22 [55], planche permettant de comparer les scénarii RCP2.6 et RCP8.5, pour la période 2081-2100 par rapport à la période 1986-2005.
D’une manière générale, ce forçage radiatif total exprimé par les RCPs se décompose de la manière suivante ; exemple ici pour l’année 2011 par rapport à 1750 :
Figure 5 – Source GIEC AR5 WGI ALL FINAL, p 697 [55], tableau présentant les différentes contributions au forçage radiatif total pour l’année 2011 par rapport à 1750.
Notons ici pour mémoire quelques années de référence pour lesquelles ce forçage radiatif total d’origine anthropique évoluait déjà très tôt de manière croissante par rapport à 1750 :
– en 1950 : 0,57 Wm-²
– en 1980 : 1,25 Wm-²
– en 2011 : 2,29 Wm-² (dû au total des gaz d’origine anthropique du tableau ci-dessus)
– en 2014 : 2,94 Wm-² [56]
Et voici maintenant les prévisions du forçage radiatif total telles qu’elles sont proposées dans le 5ème rapport du GIEC pour l’ensemble des RCPs (courbes continues) :
Figure 6 – Source GIEC AR5 WGI ALL FINAL, p 701, [55], graphe présentant les prévisions du forçage radiatif total pour l’ensemble des RCPs (courbes continues).
Nous vous l’avions déjà signalé courant 2015 [57]. Nous pouvons assez facilement percevoir par projection sur ce graphe que la mesure de 2,94 Wm-² pour 2014 notamment, était d’ores et déjà au-dessus de toutes les prévisions proposées par le GIEC, idem pour celles appliquées au seul forçage radiatif des WMGHG (Well Mixed Green House Gases) (courbes mixtes bleue et rouge) ; un simple réticule suffit pour apprécier la projection et se faire une opinion (comme ajouté sur ce graphe en vert fluo).
Ce qui revient à dire que tous les RCPs étaient d’ores et déjà obsolètes dès la COP21… Et nous ne connaissons toujours pas le bilan suite à l’épisode El Niño 2015-2016 !
Voici ci-dessous, un récapitulatif de tous les scénarii tels qu’ils sont présentés dans le 5ème rapport du GIEC :
Figure 7 – Source GIEC AR5 WGI ALL FINAL, p 89 [55], planche permettant de comparer tous les RCPs, pour les périodes 2016-2035 et 2081-2100 par rapport à la période 1986-2005.
Observons et notons pour mémoire que les prévisions de l’anomalie de température moyenne de surface au niveau de la région arctique ne dépassent guère les +3°C pour la seule période 2016-2035… Le but n’étant pas ici de discréditer le travail du GIEC, entendons-nous bien.
Eh bien il s’avère que la réalité dépasse désormais la fiction. Et c’est ce que nous voulons vous montrer au travers de ce billet.
D’ailleurs, pour s’en convaincre un peu plus avant de poursuivre, il nous semble important à ce stade de notre propos d’attirer votre attention sur le rapprochement des planches de modélisations suivantes ; à chacun ensuite de se faire sa propre opinion :
Figure 8 – La carte de gauche est tirée du rapport réalisé par MÉTÉO FRANCE [32] intitulé Bilan global de suivi hydrologique – août 2016, et montre les écarts pondérés à la normale de 1981-2010 de l’indice d’humidité des sols au 01/09/2016 (les cours d’eau y sont représentés en bleu ciel et un déficit total en humidité y est représenté en rouge foncé) – A droite, il s’agit d’une planche tirée du rapport ONERC [33] intitulé Le climat de la France au XXIème siècle, page 38/62, qui montre le nombre de jours consécutifs avec moins de 1 mm de précipitations estivales pour la période 1976-2005 selon 4 échantillons distincts, puis montre les écarts à cette référence pour le scénario RCP4.5 du GIEC, aux horizons 2021-2050 selon le même échantillonnage (ligne du milieu), puis aux horizons 2071-2100 (ligne du bas).
En dépit de la grossièreté de cette comparaison, la similitude avec la projection C75 – 2071-2100 du scénario RCP4.5 est ici assez frappante, ce qui sous-entendrait que nous l’aurions d’ores et déjà largement dépassé, ce qui nous permettrait donc de l’écarter d’emblée. Rapprochons maintenant les planches de modélisations suivantes :
Figure 9 – La carte de gauche est toujours tirée du rapport réalisé par MÉTÉO FRANCE [32] intitulé Bilan global de suivi hydrologique – août 2016, et montre les écarts pondérés à la normale de 1981-2010 de l’indice d’humidité des sols au 01/09/2016 (les cours d’eau y sont représentés en bleu ciel et un déficit total en humidité y est représenté en rouge foncé) – A droite, il s’agit d’une planche tirée du rapport ONERC [33] intitulé Le climat de la France au XXIème siècle, page 39/62, qui montre le nombre de jours consécutifs avec moins de 1 mm de précipitations estivales pour la période 1976-2005 selon 4 échantillons distincts, puis montre les écarts à cette référence pour le scénario RCP8.5 du GIEC, aux horizons 2021-2050 selon le même échantillonnage (ligne du milieu), puis aux horizons 2071-2100 (ligne du bas).
Eh bien c’est avec la projection C75 – 2021-2050 que la similitude est désormais assez troublante, voire même inquiétante, puisqu’elle sous-entendrait que non seulement nous serions en RCP8.5, mais que nous l’aurions peut-être même d’ores et déjà dépassé lui aussi.
Alors voilà… Avant de poursuivre, il nous semble maintenant également important de souligner deux moments clés du film documentaire de Fisher Stevens intitulé, Avant le déluge, que le National Geographic a eu l’amabilité de diffuser gratuitement sur Internet durant un temps certes limité [34] [35] ; un bel exemple s’il en est, consistant enfin à rendre l’information importante accessible à tous. Dans ce documentaire qui sonne aussi à sa manière l’urgence au regard de notre situation, le globe-trotteur/narrateur Leonardo DiCaprio [36] y interroge surtout deux personnes clés :
– l’une d’elles est la scientifique indienne Sunita Narain [37] du Centre pour la Science et l’Environnement de Delhi, qui déclare entre autres ceci : « Qui va investir ? Ne nous voilons pas la face ! Qui va investir et comment ? Nous investissons plus que vous. Aujourd’hui, l’Inde et la Chine investissent plus dans le solaire que les États-Unis. Quelle leçon les États-Unis peuvent-ils enseigner au reste du Monde ? Vous êtes un pays accroc aux énergies fossiles. Si vous vous en affranchissez, nous pouvons apprendre quelque chose de vous. Ça sera un exemple qui pourra servir à notre gouvernement. On pourra dire : si les États-Unis y arrivent, malgré les pressions qu’ils subissent, nous le pouvons aussi. »,
– la seconde personne n’est autre que Barack Obama lui-même qui, outre le fait qu’il reconnaît que l’Accord de Paris est bien en dessous des recommandations des scientifiques, outre le fait qu’il se projette à l’horizon invraisemblable des 20 prochaines années, déclare aussi ceci en substance : « Même si quelqu’un faisait campagne en niant le problème, la réalité a le chic pour vous rappeler à l’ordre quand vous n’êtes pas attentif et l’opinion publique commence à réaliser que c’est une réalité, parce que c’est indéniable. ».
Donald Trump est donc désormais prévenu…
Mais disposons-nous réellement de 20 ans ?
Comment pouvons-nous encore parler de telle ou telle échéance en matière de climat alors que tous nos modèles mathématiques nous font eux-mêmes chaque jour la démonstration/révélation quant à nos propres prétentions ?
Cela fait maintenant des années que, COP après COP, nous sommes systématiquement obligés de revoir à la hausse l’ensemble de nos prévisions, tant nous sous-estimons outrageusement l’inertie du système complexe observé au sein duquel nous évoluons. Cela fait maintenant 176 ans que nous dérivons ainsi sans jamais nous remettre en question, que les variables de mesure, lorsqu’elles existent et demeurent surtout en libre circulation afin de pouvoir être analysées par tout un chacun, sont le reflet d’un paysage en perpétuelle dégradation. Et malgré cela, nous poursuivons dans cette voie sans jamais nous remettre en cause.
Comment pouvons-nous à ce point faire preuve d’aussi peu de bon sens et de réactivité intellectuelle au moment même où des millions de personnes à travers le Monde, dont notamment des enfants, souffrent d’ores et déjà dans leur chair du fait de toutes nos erreurs ultralibérales passées et ainsi accumulées ?
Regardons un instant la planche suivante que nous avons pris soin de mettre à jour et qui présente l’ensemble des résultats de calcul des différents modèles de prévision de l’anomalie de la SST (Sea Surface Temperature) moyenne en région Niño 3.4 (5°N-5°S, 165-120°W) :
Figure 10 – Source NOAA (National Oceanic and Atmospheric Administration), Climate Prediction Center [38], mise à jour IRI (International Research Institute) des prévisions de l’anomalie de la SST (Sea Surface Temperature) moyenne en région Niño 3.4 pour les mois de mai, juin, juillet, août, septembre et novembre 2016.
Rq. Les prévisions d’octobre étant quasiment identiques à celles de novembre qui semblent bel et bien s’orienter vers un retour probable d’El Niño en 2017, nous ne les avons pas reprises sur cette planche afin de bien marquer les différences entre les prévisions de mai, juin, juillet, août, septembre d’une part, et celles de novembre 2016 d’autre part.
Nul besoin ici d’être un scientifique émérite pour se rendre compte que quelque chose ne va pas, que les écarts de prévision d’un mois sur l’autre sont beaucoup trop importants et que ces projections ne sont pas aussi robustes/stables dans le temps que ce que certains peuvent prétendre… Or, ceci constitue bel et bien la succession des prévisions mensuelles, réalisées à l’intérieur même de la petite lucarne dite Niño 3.4 toute aussi grossière que les contradictions climatiques elles-mêmes qu’elle nous renvoie, induisant en erreur l’ensemble des médias internationaux, voire des météorologues eux-mêmes, qui dès le mois de mai 2016 annonçaient en cœur à l’attention du public, l’arrivée prochaine d’un épisode froid La Niña sans précédent [39] [40].
Une chose est certaine, et heureusement pour nous tous, ou pas, ces prévisions s’améliorent toujours avec le temps pour un horizon donné, et « la réalité a [en effet] le chic pour vous rappeler à l’ordre quand vous n’êtes pas attentif ». Aussi, à quoi bon se tirer une balle dans le pied en pavoisant sans cesse aux fortes probabilités de réalisation des projections à l’horizon un an, alors que l’on sait pertinemment que leurs taux d’erreur se révèlent toujours exorbitants ?
L’IRI a-t-il au moins songé à l’usage d’autres procédés mathématiques de calcul des projections, de type géométrique par exemple, tels que l’osculation du signal notamment, bien plus sensibles aux comportements erratiques du signal parce qu’utilisant des notions de vitesse et d’accélération qui sont toujours perceptibles au sein même du signal, du fait de la « discontinuité phénoménologique » y afférant, dixit René Thom [41] ?
Rq. Tout système complexe observé passe d’un état à un autre selon des mécanismes extrêmement complexes qui, selon certaines circonstances, selon certains seuils relevés pour certaines variables de mesure, peuvent basculer à tout moment, créant ainsi des discontinuités perceptibles dans les signaux eux-mêmes, passant successivement de fonctions mathématiques en fonctions mathématiques, et c’est l’analyse phénoménologique qui nous permet d’identifier ces mécanismes afin de mieux les appréhender au cours du temps…
René Thom se disait être un « topologue universel ». Ce ne fut donc pas un hasard qu’il écrivit ce livre important intitulé Prédire n’est pas expliquer, aux éditions Flammarion, 1999 [42]. Les chercheurs travaillant pour le compte de l’IRI ont-ils au moins lu ce livre ?
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… au symptôme climatique en cours !
Figure 11 – Source NOAA, Climate Prediction Center [38], probabilités de réalisation de l’index ONI (Oceanic Niño Index) en région Niño 3.4.
Il s’avère ici que la démarche prévisionnelle en cours redonnerait progressivement l’avantage à une résurgence de l’épisode El Niño courant 2017, et ceci depuis un épisode se révélant finalement bien plus neutre (au voisinage de -0,5°C) que La Niña proprement dite :
Figure 12 – Source NOAA, Climate Prediction Center [38], évolution sur un an de l’anomalie de la SST pour l’ensemble de la bande tropicale d’observation représentée par la région (5°N-5°S, 120°E-80°W), puis évolution de l’index ONI en région Niño 3.4 depuis 1950 à nos jours.
Et la raison d’une résurgence envisageable courant 2017 est hélas assez simple à comprendre. Il existe ici un autre index devant être considéré. Il s’agit de l’index SOI (Southern Oscillation Index) qui est fonction de la différence des pressions moyennes mesurées au niveau de la mer entre Tahiti et la ville de Darwin situé au Nord de l’Australie. Or, contrairement à ce que nous avons connu lors de l’épisode El Niño 1997-1998, cet index semble bel et bien hésitant et il vient d’être justement retenu qu’il s’avère être à nouveau négatif pour le mois d’octobre 2016 :
Figure 13 – À gauche, Image obtained using Climate Reanalyzer, Climate Change Institute, University of Maine, USA [43] montrant la distribution des corrélations entre SST et SOI pour la période 1979-2012 – À droite, source OOPC (Ocean Observations Panel for Climate) [44] relative à l’index SOI de 1982 à nos jours.
La distribution présentée ci-dessus mettant ainsi en évidence une corrélation inversement forte, voire remarquable (représentée en bleu foncé), entre SST et SOI pour toute la partie Est de l’Océan Pacifique, il n’est donc pas du tout étonnant de constater au regard de la valeur de l’index SOI en cours [44], que l’épisode La Niña ne soit toujours pas parvenu à s’installer durablement dans cette région.
Et au cas où cette information ne suffirait pas à vous convaincre, voici maintenant la toute dernière modélisation issue des relevés en provenance du satellite Jason-2 qui vient d’être diffusée par la NASA (National Aeronautics and Space Administration) ; certains ne pourrons plus dire qu’ils ne savaient pas, puisque nous alertons sur ce point précis depuis le tout début de cette épisode El Niño 2015-2016 sans précédent et que d’autres phénomènes ne cessent d’exacerber ; au-delà de nos petites lucarnes, le Blob ne s’est jamais vraiment retiré [45] :
Figure 14 – El Niño 1997-98 vs 2015-16 – Image publiée par la NASA/JPL-Caltech le 09/11/2016 [46].
Comment se fait-il que nous négligions/éludions/ignorions à ce point un tel phénomène climatique d’une telle ampleur au regard du constat accablant de l’augmentation toujours croissante du nombre de catastrophes naturelles dans le Monde [47] ? Cessons une bonne fois pour toutes de nous voiler la face, pour reprendre ici même les propos précédents de Sunita Narain. Cessons de parler de probabilités de ceci ou de cela, et exposons/expliquons enfin les choses telles qu’elles se déroulent en ce moment même sous nos yeux bel et bien hagards !
Il faut notamment garder à l’esprit que cette situation suit une logique imparable pour qui veut bien se donner la peine de s’interroger autrement que ce que nous avions l’habitude de faire jusqu’à maintenant. Car dans le cas précis qui nous intéresse, cette situation ne peut désormais qu’empirer, sans parler de l’ensemble des conséquences systémiques en découlant, telles que celle relative à la vitesse d’élévation du niveau moyen des océans dont voici la plus récente modélisation ; car les océans se réchauffent lentement mais sûrement et stockent par la même occasion une énergie colossale qui tôt ou tard ne demande plus qu’à être utilisée autrement :
Figure 15 – Source ESA/CLS/LEGOS [48], tendance annuelle du niveau moyen des océans.
En outre, ne négligeons pas non plus l’impact de l’index PDO (Pacific Decadal Oscillation) qui est fonction de l’anomalie de la SST de l’Océan Pacifique, et qui contribue pour une part non négligeable à l’élévation des températures à 2 m pour toute la partie Est de l’Océan Pacifique ; à l’heure où nous écrivons ces lignes, l’index PDO semble d’ailleurs vouloir repartir une nouvelle fois à la hausse au regard du relevé positif d’octobre 2016, ce qui pourrait signifier le retour et le maintien probable de la phase positive du PDO courant 2017 :
Figure 16 – À gauche, Image obtained using Climate Reanalyzer, Climate Change Institute, University of Maine, USA [43] montrant la distribution des corrélations entre T2 (température à 2 m) et PDO pour la période 1979-2011 – À droite, source OOPC (Ocean Observations Panel for Climate) [49] relative à l’index PDO de 1982 à nos jours.
À l’inverse, l’index AMO (Atlantic Muldidecadal Oscillation) qui est fonction de l’anomalie de la SST de l’Océan Atlantique sur une région s’étendant de l’équateur à l’Atlantique Nord, n’intervient quasiment pas, voire très peu, sur la partie Est de l’Océan Pacifique. L’index AMO qui demeure dans sa phase positive depuis 1995 et ceci pour une durée de près de 40 ans (nous sommes donc seulement au milieu du gué), a par contre un impact non négligeable sur l’ensemble des températures à 2 m de toutes les autres régions équatoriales du Monde, mais aussi et surtout dans une large région s’étendant de l’Est du Canada à l’Est du Groenland :
Figure 17 – À gauche, Image obtained using Climate Reanalyzer, Climate Change Institute, University of Maine, USA [43] montrant la distribution des corrélations entre T2 (température à 2 m) et AMO pour la période 1979-2011 – À droite, source OOPC (Ocean Observations Panel for Climate) [50] relative à l’index AMO de 1982 à nos jours.
Et c’est à partir de là que nous souhaitons attirer votre attention puisque nous nous trouvons concomitamment en 2016 en phase positive à la fois sur l’index PDO et l’index AMO. Ainsi, vous remarquerez que dans ce cas précis, les effets sur le forçage radiatif boréal lié à ces deux index se neutralisent totalement au sens des distributions des corrélations précédentes.
Aussi, si l’index AMO venait à se neutraliser, voire à basculer en phase négative, pendant que l’index PDO se maintiendrait en phase positive, alors l’Arctique, le Groenland et le reste du Monde se refroidiraient sous le seul effet de l’index PDO, ce qui à défaut d’une interruption brutale de la circulation thermohaline, s’avère à court terme très peu probable.
À l’inverse, si l’index PDO venait à se neutraliser, voire à basculer en phase négative, pendant que l’index AMO se maintiendrait en phase positive, alors l’Arctique, le Groenland et le reste du Monde se réchaufferaient sous le seul effet de l’index AMO.
Or, c’est justement ce qui vient de se produire puisque en diminuant d’intensité, l’épisode El Niño 2015-2016 a entraîné dans sa chute l’index PDO au point de le neutraliser lui aussi depuis le mois d’août 2016, jusqu’au mois d’octobre 2016 au moins [49], maintenant ainsi l’Arctique, le Groenland et le reste du Monde à la seule merci de l’index AMO…
Les données de mesure concernant le mois d’octobre 2016 viennent justement d’être rendues publiques courant novembre par la NOAA, par l’intermédiaire de son département National Centers for Environmental Information [51]. Sans surprise, ce mois d’octobre permet d’assurer à l’année 2016 la triste première place depuis le début des mesures en 1880. L’anomalie de température moyenne des océans se maintient à +0,77°C, portant l’anomalie de température moyenne globale (continents + océans) pour la période de janvier-octobre 2016 à +0,97°C par rapport à la période 1981-2010 dite de référence. Mais c’est l’anomalie de température moyenne des continents qui se maintient toujours à un niveau très élevé pour cette même période de janvier-octobre 2016 à +1,48°C :
Figure 18 – Source NOAA, National Centers for Environmental Information [51], distribution et évolution de l’anomalie de température moyenne globale (continents + océans).
Sans surprise également au regard de tout ce que nous venons de vous exposer précédemment, nous constatons que depuis le mois d’août 2016, l’anomalie de température moyenne au-dessus de l’Arctique ne cesse de croître, mais de façon anormale, atteignant +7,23°C le 18/11/2016, et affichant même toute une zone au- dessus de +15°C, alors qu’il faisait très froid en Sibérie :
Figure 19 – Images obtained using Climate Reanalyzer, Climate Change Institute, University of Maine, USA [43], présentant à gauche les températures à 2 m, et à droite les anomalies.
Souvenons-nous de ce que nous avions relevé/noté précédemment sur le 5ème rapport du GIEC. Nous sommes ici très largement au dessus des prévisions de l’anomalie de température moyenne de surface au niveau de la région arctique ne dépassant guère les +3°C pour la seule période 2016-2035 par rapport à la période 1986-2005, même s’il est vrai qu’ici, les anomalies de 2016 sont calculées par rapport à la période 1979-2000 ; il n’est plus temps d’ergoter…
Sans surprise encore, nous constatons que la fonte saisonnière de 2016 aggravée par l’épisode El Niño 2015-2016, pèse très lourdement sur la situation de l’anomalie de la SST en Océan Arctique, ce qui fragilise d’autant plus la banquise par érosion du fait des courants subjacents :
Figure 20 – A gauche, Image obtained using Climate Reanalyzer, Climate Change Institute, University of Maine, USA [43], présentant l’anomalie de la SST au 18/11/2016 – A droite, source PIOMAS [52], présentant l’anomalie de volume de glace à fin octobre en Arctique.
Ici, la chute brutale accusée en volume de glace courant octobre 2016 est impressionnante… Pire, elle semble se poursuivre en novembre et pas uniquement en Arctique, mais également en Antarctique comme le montrent les deux planches suivantes présentant cette fois-ci les dernières modélisations en épaisseur, ainsi que les derniers relevés en surface de glace :
Figure 21 – À gauche, Image obtained using Climate Reanalyzer, Climate Change Institute, University of Maine, USA [43], présentant l’état de la banquise arctique au 22/11/2016 – À droite, source NSIDC (National Snow and Ice Data Center) [53], présentant le dernier relevé.
Figure 22 – A gauche, Image obtained using Climate Reanalyzer, Climate Change Institute, University of Maine, USA [43], présentant l’état de la banquise antarctique au 22/11/2016 – A droite, source NSIDC (National Snow and Ice Data Center) [53], présentant le dernier relevé.
Nous le voyons bien ici, la seule explication des index d’oscillation ne suffit pas à justifier de telles « discontinuités phénoménologiques ». Nous devons donc envisager d’autres facteurs aggravants que nous avions déjà abordés dans notre précédent billet intitulé Le temps nous est compté [58], du fait des nombreuses boucles de rétroaction positive en découlant.
En commençant par les concentrations en gaz à effet de serre, tels que celles du CO2 (dioxyde de carbone) et du CH4 (méthane) qui demeurent toujours extrêmement plus élevés en Arctique que partout ailleurs, du fait notamment de la fonte incessante du permafrost dans cette région, et notamment celle du permafrost Est-sibérien dont on estime qu’il représente à lui seul pas moins de 1.700 Gt de méthane dont 50 Gt peuvent s’échapper à tout moment.
Regardons notamment ces concentrations au 18/11/2016, au moment même où l’anomalie de température moyenne au-dessus de l’Arctique culminait déjà à +7,23°C par rapport à la période 1979-2000 :
Figure 23 – À gauche, source NOAA, Office of Satellite and Product Operations [59], distribution des concentrations en CO2 aux pressions 586 mbar situées entre 4.000 et 4.500 m – À droite, source NOAA, Earth System Research Laboratory [60], évolution de la concentration moyenne globale en CO2 de 2012 à novembre 2016.
Figure 24 – À gauche, source NOAA, Office of Satellite and Product Operations [59], distribution des concentrations en CH4 aux pressions 586 mbar situées entre 4.000 et 4.500 m – À droite, source NOAA, Earth System Research Laboratory [61], évolution de la concentration moyenne globale en CH4 de 2012 à novembre 2016.
Qu’observons-nous ici :
– côté CO2, nous apercevons dans la distribution des pics de concentration à cette altitude au-dessus de l’Arctique et aussi au dessus de l’Asie qui seraient au moins de 420 ppm, soit près de 20 ppm de plus que la concentration moyenne globale retenue le 8 novembre 2016 à 400,72 ppm, et nous voyons aussi que la situation au-dessus de l’Antarctique semble plus proche de la moyenne mondiale,
– côté CH4, nous apercevons dans la distribution des pics de concentration à cette altitude au-dessus de l’Arctique qui seraient au moins de 2.340 ppb (partie par milliard ou 10-9), soit près de 500 ppb de plus que la concentration moyenne globale retenue le 5 novembre 2016 à 1.837,2 ppb, et nous voyons aussi que la situation au-dessus de l’Antarctique semble plus proche là aussi de la moyenne mondiale…
De telles concentrations, notamment au-dessus de l’Arctique, se situent donc toutes très largement au-dessus des moyennes mondiales, sachant en outre que ces moyennes mondiales se situent elles-mêmes très largement au-delà des concentrations maximales mesurées sur les 650.000 dernières années qui ont précédé la Révolution Industrielle en 1840, à savoir tout au plus de 280 ppm pour le CO2 et de 700 ppb pour le CH4…
D’aucuns (pour ne pas les citer tous tant ils sont nombreux) nous diraient qu’il fait nuit en Arctique à cette époque ci de l’année ! Ce à quoi nous répondrions au moins trois choses :
– d’abord, qu’il n’y a pas que le Soleil qui irradie, car la Terre aussi, y compris la nuit, et ceci d’autant plus qu’elle se réchauffe elle-même sous l’effet du réchauffement climatique,
– ensuite, que l’albédo se réduisant au fur et à mesure que la surface de la banquise arctique se réduit, l’océan arctique absorbe ainsi toujours plus d’énergie provenant de cette irradiation, ce qui se traduit par une augmentation de l’anomalie de la SST moyenne dans la région,
– enfin, qui dit effet de serre d’un côté dit aussi effet parasol de l’autre, sauf que dans ce cas précis, le parasol constitué essentiellement de vapeur d’eau est de plus en plus percé/troué puisque, compte tenu de l’amincissement de la couche d’O3 (ozone) du fait de nos CFCs (chlorofluorocarbone) qui touche désormais même l’Arctique et pas seulement l’Antarctique, notamment à l’approche de l’équinoxe de mars au plus fort de l’hiver boréal, ainsi qu’à l’approche du prochain minimum solaire [62], nous ne sommes plus à l’abri de certains types de rayonnements cosmiques (gamma, X) [63] dont certains attaquent vraisemblablement ce parasol et le trouent [64], exposant ainsi l’Arctique à toujours plus de rayonnements UV A, B et C…
Devons-nous poursuivre ou d’aucuns comprendront enfin que nous faisons bel et bien face au problème systémique le plus complexe de notre Histoire, avec près de 207 gaz à effet de serre aux PRG (Potentiel de Réchauffement du Gaz) pouvant aller de 1 à 20.000 [55] ?
Rq. Par exemple, le CF4 (tétrafluorométhane) et le C2F4 (hexafluoroéthane) présentent à eux seuls des PRG respectifs de 5.700 et 11.900 après 100 ans passé dans l’atmosphère, ce qui signifie qu’1 kg de chacun de ces gaz d’origine anthropique présente respectivement le même potentiel de réchauffement climatique que 5.700 kg et 11.900 kg de CO2 …
Figure 25 – A gauche, Image obtained using Climate Reanalyzer, Climate Change Institute, University of Maine, USA [43] montrant la distribution des corrélations entre TO3 (colonne d’ozone) et les Cycles Solaires pour la période 1979-2011 – A droite, source NOAA, Space Weather Prediction Center [65], évolution du nombre de taches solaires lors du cycle 24.
Et voici ce que nous pouvions observer début novembre concernant la couche d’ozone :
Figure 26 – Source NASA, Goddard Space Flight Center [66], Arctique & Antarctique.
Nous voyons très nettement qu’au fil des jours, un trou tente de se former début novembre dans la couche d’ozone côté Arctique, et ceci dans la direction des mers de Norvège, de Barents, voire de Kara. Puis le vortex a repris le dessus et a fini par résorber ce trou à partir du 16/11/2016, mais pour combien de temps ? Au même moment, côté Antarctique, le trou dans la couche d’ozone tire sans surprise à sa fin.
C’est donc bel et bien une inefficacité totale de l’index AO (Arctic Oscillation) à laquelle nous assistons ici, sachant que cette situation semble se poursuivre au moment même où nous rédigeons les dernières lignes de ce billet. Le climat mondial est bel et bien sur le point de se dérégler entièrement, et c’est l’Océan Arctique, exacerbé par plusieurs facteurs aggravants, qui en est devenu le nouveau chef d’orchestre du fait de toutes nos négligences accumulées !
Aussi, la nuit tombant, le grand concert des éléments va donc pouvoir commencer…
***
Pour une thérapie de choc immédiate :
Toutes nos approches scientifiques demeurent fondamentalement extrêmement incomplètes sur un plan purement systémique, du fait notamment de notre incapacité actuelle à pouvoir, 1) briser nos cloisonnements scientifiques qui conduisent inéluctablement à des vides et donc des inerties au sein même de l’ensemble de nos processus décisionnels, 2) remettre en question l’inductivisme lui-même qui nous oblige à patienter des années alors que nous faisons face à des problèmes « temps réel » nécessitant des actions concrètes immédiates, et 3) approcher au mieux le nombre de boucles de rétroaction positive, ce nombre étant tout simplement infini (nous évoluons sur Terre dans un espace euclidien de dimension n).
Il aurait fallu réconcilier inductivisme et déductivisme beaucoup plus tôt et réfuter en profondeur tout dictat ultralibéral ne se basant que sur de piètres résultats de probabilité…
Car cette inconnue quant au nombre d’interactions en présence est pour ainsi dire si réelle, qu’elle conditionne de fait le niveau d’incertitude de nos propres estimations de variation de telle ou telle variable de mesure ; car si la probabilité de réalisation d’un événement constitué d’événements multiples est le produit des probabilités de réalisation de tous ces événements, la meilleure approximation de son incertitude n’est quant à elle que la somme des incertitudes de tous ces événements ; appliquons cette règle au temps d’exécution de toute une chaîne de variables de mesure temporelles, discrètes et chaotiques, en sachant pertinemment qu’il nous en manquera toujours énormément dans le cas précis de la biosphère terrestre (dont l’Humanité), et cela nous donne une petite idée de notre incertitude globale de réaction face à cette certitude de changement/bouleversement en cours… À ce stade, cette incertitude ne peut-être que gigantesque et nous aurions grand tort de continuer à la sous-estimer comme nous l’avons fait jusqu’à présent !
Quel dommage que l’Humanité n’ait pas pris en compte suffisamment tôt tous ces travaux de recherche à la fois neutres et désintéressés, relatifs notamment à la robustesse des systèmes complexes observés, car nous n’en serions probablement pas là. Mais l’ultralibéralisme (dont ses vices et ses lois) aidant, notre peur de l’inconnu également (telle que notre peur absurde du déductivisme), tout cela réuni nous a littéralement conduit au bord du gouffre dans lequel nous ne pouvons désormais que tomber…
La sentence sera de fait immédiate tant seule la démence nous attend au fond du gouffre [54].
À moins que dans un ultime sursaut de sagesse collective, nous soyons enfin capables de tout renoncement, afin que nous puissions tenter ce qui ne l’a toujours pas été : TOUT STOPPER…
Bien évidemment, il ne s’agit pas de TOUT STOPPER en faisant les choses n’importe comment, entendons-nous bien, mais si nous pouvions d’ores et déjà par exemple, réduire de manière drastique et immédiate, voire interdire illico presto dès que cela s’avère possible, toute forme de consommation en énergie fossile, nous pourrions très certainement en mesurer les effets immédiats sur nos propres émissions en gaz à effet de serre via les relevés satellites des niveaux de concentration de ces différents gaz. Outre le choc inévitable de complication/simplification en découlant, ce serait très certainement une expérience collective importante à laquelle chaque être humain vivant sur Terre prendrait part. Nous laisserions ensuite la nature se charger de la filtration par absorption/respiration/dissolution et pourrions profiter de ce moment pour en mesurer les effets, méditer TOUS ENSEMBLE (dont les 1%) nos erreurs passées, et ainsi trouver les meilleures solutions afin de renforcer/étayer/compléter son action pour qu’ensemble nous provoquions ce choc indispensable de complexification/diversification dont la biosphère terrestre (dont l’Humanité) a besoin…
Nous devons donc bel et bien nous rendre à l’évidence que la nature est notre meilleure alliée dans cette galère puisqu’elle est la meilleure des solutions envisageables ; elle est déjà là, tout autour de nous, mais nous l’avons simplement oubliée !
Bref, un VRAI NEW DEAL immédiat en faveur de la justice environnementale, économique et sociale, mais avec la nature à nos côtés [13] ! Car c’est la seule solution !
***
[1] Sagrestia Nuova, Wikipédia, L’encyclopédie libre, le 31/03/2016.
[2] James J. Stark, The Breasts of « Night » : Michelangelo as Oncologist, The NEW ENGLAND JOURNAL of MEDICINE, le 23/11/2000.
[3] Maison de Médicis, Wikipédia, L’encyclopédie libre, le 27/10/2016.
[4] Néoplatonisme, Wikipédia, L’encyclopédie libre, le 29/10/2016.
[5] Tièmoko Traoré, Mali : Accès à l’eau potable dans le district : le calvaire n’est pas terminé, MaliActu.net, le 24/10/2016.
[6] Haïti : l’accès à l’eau potable est « une urgence majeure », selon Handicap International, franceinfo:, le 09/10/2016.
[7] Audrey Garric, La Terre a perdu la moitié de ses populations d’espèces sauvages en 40 ans, Le Monde.fr, M Planète, le 30/09/2014.
[8] Audrey Garric, Plus de la moitié des vertébrés ont disparu en quarante ans, Le Monde.fr, M Biodiversité, le 27/10/2016.
[9] Anthropocène, Wikipédia, L’encyclopédie libre, le 12/11/2016.
[10] Holocène, Wikipédia, L’encyclopédie libre, le 25/09/2016.
[11] Révolution Industrielle, Wikipédia, L’encyclopédie libre, le 10/11/2016.
[12] George Monbiot, Neoliberalism : the deep story that lies beneath Donald Trump’s triumph, theguardian.com, le 14/11/2016.
[13] Philippe Soubeyrand, LE CANARI ARCTIQUE NE CHANTE PLUS : Lettre ouverte à l’attention de tous les élus de France, sans exception, Blog de Paul Jorion, le 16/09/2016.
[14] Philippe Soubeyrand, ÉTAT D’URGENCE : crise systémique globale, emballement climatique, Atlantique Nord vs El Niño, COP21 et/ou Loi de Puisseguin… Regardons ce « soliton » en face !, Blog de Paul Jorion, le 04/11/2015.
[15] Donald Trump, Wikipédia, L’encyclopédie libre, le 20/11/2016.
[16] Philippe Soubeyrand, COP21 : un petit coup de marteau pour l’homme, un grand coup de masse sur l’Humanité… des lobbies en liesse… la grande parade des ONG est terminée !, Blog de Paul Jorion, le 16/12/2015.
[17] Trump peut démolir l’accord sur le climat, LeMonde.fr, M Idées, le 13/11/2016.
[18] Barack Obama, Wikipédia, L’encyclopédie libre, le 19/11/2016.
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[20] Jacques Seignan, Les révoltes, proies faciles des démagogues, Blog de Paul Jorion, le 09/11/2016.
[21] L’Arroseur arrosé, Wikipédia, L’encyclopédie libre, le 25/07/2016.
[22] Marina Bertsch, Claire Williams et Tatiana Massad, COP22 : les États appellent à un « engagement politique maximal » contre le réchauffement, FRANCE 24, le 18/11/2016.
[23] Marion D’Allard, Réfugiés climatiques, la crise du siècle, l’Humanité.fr, le 15/11/2016.
[24] GIEC, 2012 : Résumé à l’intention des décideurs. In : Gestion des risques de catastrophes et de phénomènes extrêmes pour les besoins de l’adaptation au changement climatique [sous la direction de Field, C.B., V. Barros, T.F. Stocker, D. Qin, D.J. Dokken, K.L. Ebi, M.D. Mastrandrea, K.J. Mach, G.-K. Plattner, S.K. Allen, M. Tignor et P.M. Midgley]. Rapport spécial des Groupes de travail I et II du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat. Cambridge University Press, Cambridge, Royaume-Uni et New York (État de New York), États-Unis d’Amérique, pp. 1 à 20.
[25] L’efficience des dépenses fiscales relatives au développement durable, Cours des Comptes, Chambres Régionales & Territoriales des Comptes, le 08/11/2016.
[26] Richard Bellet et Hervé Gattegno, Fabius : « Notre maison continue de brûler », Europe 1 le Jdd, le 06/11/2016.
[27] Ian Johnston, Climate Change may be escalating so fast it could be ‘game over’, scientists warn, INDEPENDENT, le 09/11/2016.
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[29] Cédric Chevalier, La victoire de Trump : quand l’improbable augmente la certitude du pire, Blog de Paul Jorion, le 09/11/2016.
[30] Rémi Barroux, Des multinationales demandent à Trump de ne pas quitter l’accord de Paris sur le climat, LeMonde.fr, M COP22, le 16/11/2016.
[31] Peter Hannam, ‘Quite sobering’ : Record hot 2015 could become ‘new normal’ by 2030, study finds, The Guardian, le 08/11/2016.
[32] Bilan global de suivi hydrologique – août 2016, METEO FRANCE.
[33] Jean Jouzel, G. Ouzeau, M. Déqué, M. Jouini, S. Planton, R. Vautard, Le climat de la France au XXIème siècle, Volume 4, Ministère de l’Écologie, du Développement durable et de l’énergie, août 2014.
[34] « Avant le déluge » : découvrez en exclusivité le documentaire de Leonardo DiCaprio, LADEPECHE.fr, Télé – médias, le 31/10/2016.
[35] Olivier Liffran, Avant le déluge : Leonardo DiCaprio en croisade pour la planète, NATIONAL GEOGRAPHIC, le 18/10/2016.
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[37] Sunita Narain, Wikipédia, L’encyclopédie libre, le 31/10/2016.
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[40] Marie Simon, Après El Niño, La Niña va-t-elle donner un coup de froid à la planète ?, l’express, Le 30/05/2016.
[41] René Thom, Wikipédia, L’encyclopédie libre, le 24/10/2016.
[42] René Thom, Prédire n’est pas expliquer, aux éditions Flammarion, 1999, 171 pp.
[43] Climate Reanalyzer, Climate Change Institut, University of Maine, USA.
[44] Southern Oscillation Index (SOI), OOPC, last update 15-OCT-2016.
[45] Philippe Soubeyrand, Non pas un courant El Niño, mais deux phénomènes océaniques parallèles espacés de plus de 2000 km dans l’est de l’Océan Pacifique, Blog de Paul Jorion, le 23/11/2015.
[46] NASA Jet Propulsion Laboratory, California Institute of Technology, El Niño : 1997-1998 vs. 2015-2016, updated through November 09, 2016.
[47] Laetitia Van Eeckhout, Les catastrophes naturelles coûtent 520 milliards de dollars par an, LeMonde.fr, M Planète, le 14/11/2016.
[48] Regional MSL trend (1993-2014), ESA/CLS/CNES/LEGOS.
[49] Pacific Decadal Oscillation (PDO), OOPC, last update 15-SEPT-2016.
[50] Atlantic Multidecadal Oscillation (AMO), OOPC, last update 15-OCT-2016.
[51] NOAA National Centers for Environmental Information, State of the Climate: Global Analysis for October 2016, published online November 2016, retrieved on November 21, 2016.
[52] PIOMAS Arctic Sea Ice Volume, ArctischePinguin, Polar Science Center.
[53] Arctic Sea Ice News & Analysis, NSIDC.
[54] Valerie Dekimpe, Le risque de démence augmente après une catastrophe naturelle, Slate FR, le 26/10/2016.
[55] Fifth Assessment Report (AR5), ipcc, 2013-2014.
[56] International report confirms : 2014 was Earth’s warmest year on record, NOAA United States Department of Commerce, le 16/07/2015.
[57] Philippe Soubeyrand, Nous ne sommes pas Dieu : le scénario RCP2.6 du 5ème rapport du GIEC d’ores et déjà compromis ?, Blog de Paul Jorion, le 21/07/2015.
[58] Philippe Soubeyrand, Le temps nous est compté, Blog de Paul Jorion, le 09/03/2016.
[59] IASI Sounding Products, NOAA/OSPO.
[60] Ed Dlugokencky and Pieter Tans, Trends in Atmospheric Carbon Dioxide, NOAA/ESRL, Last updated: November 8, 2016.
[61] Ed Dlugokencky, Trends in Atmospheric Methane, NOAA/ESRL, Last updated: November 5, 2016.
[62] Tony Phillips, Sunspot Cycle at Lowest Level in 5 Years, Spaceweather.com, le 19/11/2016.
[63] Tony Phillips, Cosmic Rays Continue to Intensify, Spaceweather.com, le 15/11/2016.
[64] Tony Phillips, Cosmic Rays vs. Clouds, Spaceweather.com, le 29/08/2016.
[65] NOAA Space Weather Prediction Center, Sunspot Number Progression for November 2015, published online November 2015, retrieved on November 7, 2015.
[66] Arctic Ozone Watch, Ozone Hole Watch, NASA/GSFC.
Détail des benchmark chez Korben : https://korben.info/o3-nouveau-modele-ia-bat-records-openai.html (Korben est au top pour la veille technologique)