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Le Monde le 5 novembre 2016 : Élection présidentielle : la Conférence nationale du PCF refuse de se rallier à Jean-Luc Mélenchon
Ce titre dans la presse ce matin signifie une chose : il y aura un candidat de plus, celui du PCF, au sein d’un paysage déjà surpeuplé. Les chances pour qu’un candidat de gauche soit présent au second tour s’amenuisent d’autant, elles qui étaient déjà quasiment nulles.
Il y a dix mois, le 12 janvier 2016, je mettais les pieds dans le plat en publiant un billet intitulé « Le projet d’une primaire à gauche a le démérite de ne pas appeler un chat, un chat ».
Dans la configuration qui existe aujourd’hui, se retrouveront au second tour des présidentielles de 2017, deux des personnes suivantes : MM. Hollande, Sarkozy, Juppé, Mme Le Pen.
Aucun des trois derniers cités n’a jamais affirmé être de gauche, seul le premier, M. Hollande, l’a fait et lui seul est concerné par un projet de primaire à gauche.
Mais l’est-il vraiment ?
Il existe en effet deux cas de figure justifiant un appel à une primaire à gauche :
– M. Hollande n’est plus jugé représenter les valeurs de gauche par les électeurs de gauche, lesquels entendent cependant avoir un candidat présent au second tour de la présidentielle.
– M. Hollande est jugé toujours de gauche mais moins à même de l’emporter qu’un autre candidat ou qu’une autre candidate, contre MM. Juppé ou Sarkozy, ou Mme Le Pen.
Donc, sans même préjuger du résultat d’une éventuelle primaire à gauche, le projet même constitue un désaveu cinglant de la politique de M. Hollande en tant que représentant de la gauche en France, accusé implicitement par l’appel de reniement ou d’incompétence, voire des deux.
Pourquoi alors ne pas l’en accuser explicitement plutôt que de recourir au procédé lourd et hasardeux d’une primaire à gauche ?
M. Mélenchon rejette ce matin l’appel à la primaire. De son point de vue il a raison : si les signataires de l’appel jugeaient qu’il constituait une alternative valide à gauche à M. Hollande, ils se seraient rassemblés autour de lui. Or ils ne l’ont pas fait.
Et si l’on voulait plutôt appeler un chat, un chat ?
On dirait que la gauche se cherche en ce moment même un représentant qui ne soit ni M. Hollande, ni M. Mélenchon.
Deux options existent dans ce cas là :
– Faire émerger un candidat ou une candidate parmi des citoyens dont personne n’a encore entendu parler. Et dans ce cas là, le temps presse.
– Se rassembler autour d’une personnalité susceptible de rassembler la gauche française autour d’elle.
Or il me semble que cette personnalité existe et qu’il s’agit de M. Thomas Piketty. Je propose donc à la gauche française de se rassembler sans plus tarder autour de Thomas Piketty, le candidat à la présidentielle de 2017 qui lui convient et qui lui permettra de l’emporter.
Il y a huit mois, je lançais sur Change.org, une pétition intitulée « Thomas Piketty, présentez-vous aux présidentielles de 2017 ! »
Le 26 février, dans ma vidéo hebdomadaire, Le temps qu’il fait, je disais à propos de Piketty :
… s’il s’annonçait comme candidat à la présidentielle, cela ferait la une des journaux en Chine, aux États-Unis et dans pas mal d’autres pays.
C’est vrai que son nom n’est peut-être pas aussi reconnu nationalement en France qu’internationalement, mais […] il a une visibilité extraordinaire au niveau international. Il est reconnu comme une personnalité importante. La modestie qui est la sienne, est à mon sens, un très, très bon signe. On me dit, on me dit : ‘Oui, mais il n’a pas de programme. Oui, mais il dit qu’il ne va pas y aller’. Oui, bien sûr, mais vous connaissez l’histoire de Cincinnatus. Cincinnatus, c’est le peuple romain qui a insisté pour qu’il vienne, en disant : ‘Il n’y a que vous. Il n’y a que vous qui puissiez jouer ce rôle.’ Il disait : ‘Non, non, moi ça suffit, il faut que je m’occupe de mes champs.’ Et c’est le peuple de Rome qui l’a ramené à Rome, pour jouer le rôle qu’il avait déjà joué, celui d’un grand homme d’État.
Alors, on me dit aussi : ‘Oui, mais il n’a pas l’expérience d’un homme d’État.’ Mais tant mieux ! Tant mieux : tout le monde se plaint de la politique politicienne. Tout le monde se plaint qu’on ne retrouve plus que des gens au profil très curieux, à la direction des États parce que ce sont essentiellement des gens assoiffés de pouvoir qui se retrouvent là. Ce dont on a besoin maintenant, parce que l’humanité va très mal, le genre humain va très très mal, on a besoin de gens qui ne sont pas assoiffés de pouvoir. On a besoin de gens qui fassent leur métier correctement.
Le 12 juillet 2016, nous lancions une vidéo réalisée par Les Amis du Blog de Paul Jorion
(Merci aux ABPJ, et tout particulièrement à J, J, H, S et M[ichel Leis])
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