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La dynamique d’une campagne électorale est subtile quand les deux candidats en lice comptent chacun davantage de gens qui ne les aiment pas que de gens qui les aiment. La question est alors : qui déteste-t-on le moins ?
Selon le Washington Post en date d’hier (31 octobre), les deux candidats sont à égalité de ce point de vue : 59% des électeurs inscrits n’aiment pas Clinton et le chiffre est le même pour Trump. Quoi qu’il arrive donc, les Américains auront un(e) Président(e) mal élu(e).
Comme on le sait, Hillary Clinton est à nouveau l’objet d’une enquête du FBI à propos du serveur privé qu’elle utilisait lorsqu’elle était Secretary of State, soit ministre des Affaires étrangères, de 2009 à 2013, et où se trouvaient mélangés mails privés et… (gaspation !) secrets d’État. L’affaire est relancée du fait de la découverte de mails suspects en grande quantité sur un ordinateur appartenant à Anthony Weiner, un parlementaire (« congressman ») poursuivi pour exhibitionnisme numérique récurrent et appuyé, qui se trouve être le mari de Huma Abedin (ils sont séparés depuis le mois d’août), l’attachée/assistante de Mme Clinton. Aïe !
Les Démocrates prennent très mal la chose à jour de vote -7 et accusent James Comey, le patron du FBI de… (regaspation !) rouler pour Poutine ! Le raisonnement sous-jacent est que Trump roulant pour (son immense ami selon ses propres dires) Poutine, Comey en favorisant Trump par son enquête de dernière minute, roule pour les Russes. L’intéressé déclare de son côté que Trump ayant affirmé que s’il perdait la présidentielle, la preuve serait faite que les élections étaient truquées, il est essentiel qu’aucun doute ne soit permis.
Quelques lecteurs du Blog de PJ n’ayant pas perdu le fil malgré les innombrables méandres de cette affaire se demanderont peut-être : « Mais c’est quoi après tout cette histoire de serveur privé ? », et à ce propos là, dans tout ce que j’ai pu lire jusqu’ici, je n’ai absolument rien trouvé. Alors, permettez à quelqu’un de très familier – pour des raisons diverses – avec les iouessofé, d’émettre une hypothèse.
Les e-mails d’un officiel qui respecte les règles, ne lui appartiennent pas : ils passent par un serveur officiel, ils sont rapidement archivés, et pendant un nombre X d’années, on ne peut pas y toucher, ni même savoir ce qui s’y trouvait.
Imaginez alors – et la famille Clinton n’est malheureusement pas à l’abri de ce type de soupçon – que vous ayiez envie de tirer un max, d’un point de vue commercial, de vos années passées dans de très hautes fonctions, et pensez à quoi ressembleraient vos mémoires si la teneur de tout ce que vous avez pu raconter dans des mails au fil des années devait rester secrète… difficulté à laquelle un serveur privé remédierait aisément…
Il est bien difficile évidemment d’établir qui dans tout ça est encore démocrate, non pas en tant que membre du parti du même nom, mais au titre de partisan sincère de la démocratie. « C’est la faute à cet affreux populisme et à ces sales populistes ! », s’écrieront sans doute certains. Hmm… réfléchissons à ceci : les plantes rudérales, le tussilage ou pas-d’âne par exemple, ne poussent que sur des décombres, or les décombres n’apparaissent pas tout seuls : soit on les a déversés là, soit ils sont le résultat d’un effondrement : le fruit de longues années de négligence.
Je crains malheureusement que Paul n’ait raison. Il y a certainement une part d’identification à leur leader chez les électeurs…