Billet invité.
La complexité de l’objet monétaire, bancaire et financier en économie politique est analogiquement de même nature que celle du champ de Higgs en physique quantique. La monnaie pas plus que le boson de Higgs n’existent sans notre entendement, notre sensibilité et notre raison. Le boson de Higgs comme la monnaie sont des facteurs d’explication de notre réalité. Le boson fait la masse inertielle des particules de matière dans le vide. La monnaie matérialise la résistance du réel objectif aux objectifs de nos désirs subjectifs.
Pour que ces représentations conceptuelles nous disent quelque chose, nous ne pouvons pas ne pas en poser l’objet, ne pas émettre une théorie interprétative et signifiante, ni préciser à qui sert la théorie et pour quoi. La différence entre la théorie de Higgs et celle de la monnaie est que l’objet de la mesure est hors de nous-mêmes pour le boson et en nous-mêmes pour la monnaie. La conséquence théologique de la réalité subjective de la monnaie est que la raison et l’expérimentation ne suffisent pas à valider ou invalider la théorie.
Aucune extériorité à notre entendement ne nous contraint sur les critères de validité de tel ou tel système d’émission des signes monétaires. Il est tout aussi rationnel d’affirmer que les Grecs peuvent crever jusqu’au dernier pour rembourser leurs dettes que d’imaginer une rationalité alternative où la monnaie résultant de dettes non compatibles avec les limites morales de l’humain sont prises en charge par les banques, les États et les sociétés politiques.
Le problème de la monnaie est même plus complexe que celui de la mesure de la matérialité de la gravitation dans le temps car il contient la dimension supplémentaire de la finalité personnelle individuelle et collective de notre essence subjective. Produire une théorie alternative de la monnaie, c’est affirmer que nous choisissons ce que nous sommes et que nous répondons de notre existence par notre choix partagé à l’intérieur de nos socialités.
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