Billet invité. Ouvert aux commentaires.
Récemment dans The Guardian[1], George Monbiot, un des journalistes spécialistes de l’environnement parmi les plus réputés de la presse anglo-saxonne, a mis en évidence un paradoxe qui serait seulement curieux s’il n’avait pas pour enjeu la civilisation et l’espèce humaine.[2]
Une conclusion logique et un curieux paradoxe
Le journaliste nous fait d’abord part d’une conclusion logique : faute de solution crédible aujourd’hui et à terme pour la capture et le stockage des gaz à effet de serre, on ne peut pas imaginer rationnellement sauver l’Humanité du péril climatique sans stopper le plus vite possible l’extraction et la consommation des stocks restants de combustibles fossiles.[3] Dans la pratique, il constate que les Etats, y compris parmi les plus importants[4], ont commencé à ratifier l’accord de Paris, qui implique de diminuer drastiquement les émissions de gaz à effet de serre. Mais il remarque un détail gênant : ces Etats pleins de bonnes intentions continuent par ailleurs, comme ils le font depuis des décennies, à subsidier lourdement l’industrie extractive fossile et même souvent la consommation des combustibles qui en sont issus, bien plus lourdement qu’ils ne le font pour les énergies renouvelables.[5] Selon les chiffres de l’industrie du pétrole elle-même, brûler le pétrole, le gaz et le charbon dans les champs et mines déjà en production ou en développement, amènera vraisemblablement à dépasser la hausse de température globale de 2°C. L’idée que nous pourrions exploiter en sus de nouvelles réserves, sans préjudice pour les engagements de Paris, est donc encore plus aberrante scientifiquement. Cherchez l’erreur, s’exclame Monbiot ! Les gouvernements comprennent-ils l’accord qu’ils ratifient ? Selon Monbiot la réponse est claire : non ! Les gouvernements n’auraient pas la plus petite idée de ce que ça signifie, ou bien pire, n’auraient aucune intention d’honorer cet accord.[6] Il y a donc un paradoxe quelque peu inquiétant dans la manière qu’ont les gouvernements de traiter le risque climatique.
Une conclusion qui repose sur deux prémisses
Examinons un peu les choses. Comme toutes les conclusions logiques, celle de George Monbiot repose sur deux prémisses : 1) brûler les stocks existants de combustibles fossiles avec la technologie existante mènerait mécaniquement à un dérèglement climatique insupportable pour la civilisation humaine[7] et 2) il n’existe pas de solution de capture et de stockage rapidement déployable aujourd’hui ou à terme prévisible, qui permettrait de brûler les stocks de combustibles fossiles sans émettre de gaz à effet de serre. Dès lors la conclusion est automatique : pour épargner la civilisation humaine, on ne peut pas brûler les stocks existants de combustibles fossiles. Détaillons la deuxième prémisse. Monbiot explique qu’ « Il existe une seule forme de capture et de stockage des gaz à effet de serre qui est scientifiquement prouvée et qui peut être déployée immédiatement : laisser les combustibles fossiles dans le sol. » On peine en effet à observer aujourd’hui – c’est un euphémisme – un déploiement à grande échelle de réelles technologies de capture et de stockage. Le dérèglement climatique étant déjà en cours depuis des décennies, on peut sans se tromper estimer qu’il est déjà partiellement trop tard pour investir ces technologies du statut de « solution ». Un certain mal est déjà fait, irréversible à l’échelle de temps humaine, étant donné une inertie des effets climatiques se comptant en milliers d’années, notamment au niveau océanique. Faute d’indications d’une percée décisive dans ces technologies dans un futur prévisible, on pourrait raisonnablement prolonger ce verdict d’absence de solution aux prochaines décennies. Bien entendu, l’honnêteté intellectuelle et scientifique requiert de ne pas écarter que des technologies de capture et de stockage viables des gaz à effet de serre finissent par émerger dans les décennies à venir, mais, au rythme actuel d’extraction et de consommation de combustible fossile, et sans moratoire sur cette extraction et cette consommation, on aura alors émis dans l’atmosphère l’essentiel des gaz à effet de serre contenus dans les stocks géologiques actuels et prévisibles, avec des effets irréversibles sur la biosphère et donc la civilisation. Enfin, pour être complet, un jour peut-être, une technologie permettra de recapturer massivement le carbone déjà présent dans l’atmosphère pour en diminuer le stock et tenter de rétablir une atmosphère plus agréable (à condition toutefois que cette technologie soit certifiée sans effet pervers sur la biosphère, ce qui n’est pas une condition triviale). On parle là du concept de géo-ingénierie : la modification volontaire et contrôlée de processus naturels d’ampleur biosphérique. Mais l’espoir dans la géo-ingénierie est caduc dans la situation qui nous préoccupe. Il n’est pas rationnel de placer aujourd’hui ses espoirs dans ce scénario de « cavalerie qui arrive à la fin pour sauver les cow-boys cernés par les indiens ». La philosophie, le droit et les usages ont consacré aujourd’hui une exigence de précaution qui est totalement incompatible avec une aventure aussi hasardeuse. Si chacun est libre de s’exposer au risque qu’il accepte à titre individuel, il est également inscrit dans le droit le plus courant qu’on ne peut exposer autrui à un risque vital contre son gré. Ce principe fondamental du droit s’étend évidemment avec davantage de force lorsqu’il porte sur une société voire l’Humanité tout entière. Une exception étant que, comme en médecine, on accepte d’exposer un individu à un risque incertain dans le cas où il est confronté à une menace vitale quasi certaine, dans l’espoir de lui éviter cette menace quasi certaine. Etant donné que nous sommes dans une situation où une solution à risque minimal existe encore (laisser dormir les stocks de combustibles fossiles) pour conjurer le risque climatique, il n’est pas rationnel de la laisser de côté pour lui préférer une solution future dont la faisabilité est incertaine. Enfin, toujours sur la géo-ingénierie, une fois les arguments philosophico-juridiques épuisés, il reste encore la pure volonté démocratique : en tant qu’honnête citoyen[8], je peux légitimement refuser que ma vie, celle de mes proches et de mes congénères soit soumise à une telle roulette russe et me battre pour que mon opinion soit celle de la majorité.
Un paradoxe logique qu’il faut tenter d’expliquer, et qui engendre un paradoxe politique
A première vue, trois phénomènes pourraient expliquer le comportement paradoxal des chefs d’Etat et des gouvernements : l’ignorance crasse de la biophysique du monde, un mépris absolu pour la vie humaine sur Terre ou, plus subtilement, un échec total de la rationalité de la pensée et de l’action humaines.
Mais un autre paradoxe apparaît immédiatement : pourquoi l’exposé logique exemplaire de George Monbiot ne conduit-il pas immédiatement Theresa May à la démission ? Si le citoyen britannique était rationnel, jamais il n’accepterait de son gouvernement une ignorance crasse de la biophysique du monde, un mépris absolu pour la vie humaine sur Terre ou un échec total de la rationalité de la pensée et de l’action. Si l’espèce humaine était elle-même rationnelle, partout dans le monde, les chefs d’Etat et de gouvernement qui tolèrent voire encouragent ce « petit arrangement paradoxal avec le principe de réalité » devraient être poussés à la démission ou démis par une révolution citoyenne.
Pourtant, ce n’est pas le cas. Au paradoxe logique, il faut donc ajouter un paradoxe politique. Paradoxe dans lequel nous sommes tous impliqués, en tant que citoyens représentants de notre espèce.
Que peut faire l’honnête citoyen face à ces paradoxes ? Trois scénarios possibles qui se réduisent en une seule éthique. Comment vivre dans le paradoxe philosophique ?
Si ni les gouvernements ni les citoyens ne sont rationnels, si donc la majeure partie de l’espèce humaine semble ignorer superbement la biophysique du monde, mépriser la vie humaine sur Terre (y compris sa propre vie et celle de ses descendants directs) ou échouer à combiner de manière cohérente sa pensée et son action, alors que peut faire l’honnête citoyen ?
L’observation de la marche du monde, la profonde souffrance que l’on peut ressentir à constater régulièrement sa destruction, la nôtre et celle de nos enfants par la main de nos ancêtres et notre propre main, incline l’honnête citoyen à ce réflexe immémorial : philosopher.
Et parmi les questions éternelles de la philosophie, il y a celle du « que faire ? » Que faire de sa vie, de son existence ? Que faire ensemble, collectivement, politiquement ?
On peut distinguer plusieurs scénarios théoriques pour la marche future du monde.
Un premier scénario qui annule tous les paradoxes. Dans ce scénario, nous serions en fait tous victimes d’une hallucination collective. Nos angoisses pour la civilisation et l’espèce humaine n’auraient aucune raison d’être. La situation n’aurait pas du tout la gravité que les scientifiques lui confèrent. Nous manquerions de foi en nos capacités alors que nous nous dirigerions vers une période de prospérité sans précédent.
Existe-t-il vraiment des gens qui croient en ce scénario aujourd’hui ? Apparemment oui : les thuriféraires du progrès que rien n’arrête, de la croissance illimitée, de la science et de la technologie salvatrices, et certains transhumanistes prétendent s’extraire de la conclusion logique et des deux paradoxes que nous avons évoqués.
On aimerait partager leur optimisme à toute épreuve. Est-ce un vieux résidu de principe de réalité qui nous en empêche ?
Un deuxième scénario sonne la fin de la partie pour l’Humanité. Nous franchirions tellement de seuils biophysiques que l’effondrement, voire l’extinction de l’espèce, deviendraient inévitables à cause de l’évolution inertielle de notre civilisation et de la biosphère. La civilisation voire l’espèce vivraient leurs dernières années, siècles peut-être, et nous le saurions à l’avance.
Ce scénario génère un effroi compréhensible. Malheureusement, on doit rendre leur vérité aux chiffres qui le rendent plausible. Il devient vraiment difficile de nos jours de trouver des variables du système biosphérique qui fluctuent et évoluent dans une direction tendancielle rassurante. Même obtenir la preuve d’un simple ralentissement de certaines tendances délétères devient rare.
Enfin, il existe un troisième scénario, celui de la Métamorphose, dans lequel l’espèce humaine franchit avec succès les épreuves actuelles bien réelles. Dans ce scénario, l’inquiétude scientifique actuelle sur l’évolution générale des tendances serait totalement fondée mais nous pourrions réussir à éviter la concrétisation des pires tendances et à maintenir la civilisation et l’espèce pour une durée significative (disons supérieure à plusieurs siècles). Parmi l’ensemble des scénarios envisageables pour l’espèce humaine, personne n’a encore réussi, malgré ses efforts, à démontrer qu’il n’en existe pas au moins un dans lequel nous sauverions en grosse partie notre peau ! Ce scénario reste donc encore ouvert, faute de démonstration de son impossibilité.
Examinons ces trois scénarios. Ecartons dès à présent de la discussion le premier scénario, d’autorité. Il est déjà suffisamment discrédité. Au surplus comme nous l’avons vu, nul être raisonnable ne doit attacher son sort à des solutions plus incertaine que celles dont il dispose déjà pour contrer une incertitude néfaste. Cherchons ensuite à simplifier notre angoisse existentielle en usant de notre raison et notre intuition. Examinons de cette manière les deux scénarios restant. Se pourrait-il que l’éthique de l’honnête citoyen n’y soit pas fondamentalement différente ?
Dans le deuxième scénario, l’effondrement est déjà irréversible et l’on acquiert la certitude scientifique de l’extinction de l’espèce dans un avenir prévisible. Que ferions-nous en cas d’effondrement voire d’extinction avérée à terme ?
Comme le vieillard, l’individu se sachant proche de la fin pense et agit un peu différemment. Il met en ordre ses papiers, fait le bilan de son existence, dit au revoir à ses semblables, à la Vie et à l’Univers, en fait son deuil, et éventuellement tente de laisser un héritage pour quiconque saura s’en saisir. Qui sait ce qui nous survivra et ce qui nous suivra sur cette planète ? Je doute que nous en éradiquions toute vie et la rendions réellement inhabitable pour moins exigeant que nous.
Mais outre son deuil, la civilisation ou l’Humanité condamnée, aurait encore bien des choses à penser et à faire. On n’arrête pas de vivre à 80 ans !
Un argument suffit pour moi pour justifier ce jusqu’au-boutisme indécrottable de la pensée et de l’action : comme la vie individuelle qui a une fin ne justifie pas aux yeux de nombreuses personnes le désespoir et le découragement, l’évasion dans des univers parallèles ni encore moins le suicide, un ni effondrement civilisationnel ni la fin certaine de l’Humanité ne devraient nous incliner à ne plus penser ni agir. Finalement, tout est impermanence et, même condamnés dès la naissance, nous tolérons le pragmatisme qu’il y a à vivre, à exister malgré tout.[9] Donc il faudrait tolérer le pragmatisme de la civilisation ou de l’espèce qui, se sachant condamnées, persévèrerait à penser et à agir encore.
Cette posture serait donc une éthique minimale pour l’honnête citoyen qu’on peut vouloir être dans notre temps.
On peut ajouter à cette éthique minimale un niveau supplémentaire.
Dans le troisième scénario, on parvient à éviter effondrement et extinction, et on stabilise la civilisation et l’espèce pour les nombreux siècles à venir. Sachant qu’on ne peut exclure cette probabilité que l’espèce survive voire qu’une civilisation métamorphosée émerge, on devrait peut-être conserver la foi, le pari fou, le devoir de penser et d’agir ? Comment justifier en effet que, confronté à une mince chance de succès, nous n’ayons pas tout tenté pour y parvenir ? Rien n’indique encore de façon certaine qu’il n’y ait pas en nous la solution à nos problèmes gigantesques. Certaines occurrences concrètes, même localisées, sont légitimement porteuses d’espoir quant à la possibilité d’une civilisation métamorphosée.[10]
Oser une nouvelle Renaissance
Il est impossible de savoir aujourd’hui vers quel scénario nous nous dirigeons. Peut-être est-il déjà trop tard pour l’un de ces deux scénarios, ou peut-être avons-nous encore une marge de manœuvre pour infléchir le cours de l’Histoire ? Dans tous les cas, un paradoxe philosophique pourrait nous sortir d’embarras : même si les tendances actuelles continuées semblent nous mener inexorablement à l’effondrement[11], quel que soit le scénario qui se produirait, la pensée et l’action, l’engagement et la politique, auraient encore toute leur place. Faute de certitude dans le sens du deuxième ou du troisième scénario, nous voyons en tout cas qu’ils ne diffèrent pas fondamentalement sur la nécessité de la pensée et de l’action. Ne serait-il pas rationnel de nous engager dans tous les cas ? Au pire pour un dernier baroud d’honneur, au mieux pour être peut-être la génération la plus importante de l’histoire de l’Humanité ?
Nous savons déjà qu’une Humanité durable, en harmonie interne et externe avec sa Biosphère est tout à fait possible. Avant l’Anthropocène, nos ancêtres ont vécu plusieurs dizaines de milliers d’années sans interférer significativement avec la biosphère. Il n’y a aucune loi de la physique qui imposait jusqu’ici a priori notre extinction à terme rapproché. Il n’est pas certain que les tendances actuelles ne soient pas réversibles.
Dès lors les honnêtes citoyens ne pourraient-ils pas rêver grand ? Songer à leurs illustres ancêtres, à une nouvelle époque de Renaissance, une véritable Métamorphose de la pensée et de l’action humaines ?
Comme lors de la Renaissance, ils pourraient dépasser les simples constats de l’époque, pour devenir réellement radicaux, c’est-à-dire retourner aux racines de l’espèce humaine, de l’Humanité et de l’individu, pour y trouver de nouvelles manières d’exprimer ce que nous sommes : racines génétiques, neurologiques, psychologiques, éthologiques, philosophiques, politiques, culturelles. Explorant ces racines, les honnêtes citoyens pourraient revenir aux bifurcations précédentes, comme le propose Paul Jorion, en créer de nouvelles, pour essayer autre chose. Convaincus que la fin n’est pas écrite d’avance, ils pourraient se révolter contre le sort.
L’urgence pratique serait alors la suivante : comment les honnêtes citoyens pourraient-ils accélérer au plus vite, en touchant le plus grand nombre, cette nouvelle Renaissance, la Métamorphose de notre civilisation et de notre espèce ? Comment repenser notre pensée et notre action ? Comment agir pour mettre en œuvre notre pensée ?
Penser et agir !
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[1] L’édition en ligne du Guardian était la 5e la plus lue dans le monde en date d’octobre 2014, avec plus de 42,6 millions de lecteurs. Le journal est constitué selon une forme de société qui préserve au maximum la liberté éditoriale et journalistique, et ne verse aucun dividende, les profits étant réinvestis dans le journalisme plutôt que récupérés par des actionnaires. C’est donc un des journaux généralistes parmi les plus fiables au monde.
[2] https://www.theguardian.com/commentisfree/2016/sep/27/fracking-digging-drilling-paris-agreement-fossil-fuels
[3] C’est-à-dire l’extraction et la consommation de pétrole, de charbon et de gaz mais aussi des formes fossiles issues de gisements peu denses comme le pétrole et gaz de schiste et les sables bitumeux.
[4] Comme les USA, la Chine, qui ont ratifié l’accord le 3 septembre 2016. Et L’Inde, qui vient de le ratifier. Etant donné sa structure politique, l’UE ne l’a pas encore ratifié mais les Etats membres l’ont récemment autorisée à le faire en leur nom.
[5] Et George Monbiot d’illustrer son propos : « Globalement, environ 14.000 milliards de dollars [14.000.000.000.000 dollars] sont réunis pour l’extraction et le transport de nouveau combustible fossile durant les 20 prochaines années. […] En Grande-Bretagne par exemple, les déductions fiscales pour les compagnies pétrolières et gazières de la Mer du Nord sont tellement généreuses qu’au cours des 5 prochaines années le gouvernement va probablement leur donner environ 5 milliards de livres de plus qu’il n’en reçoit en recettes fiscales. Il existe des déductions fiscales similaires pour les sociétés qui pratiquent la fracturation hydraulique mais pas, bien entendu, pour l’énergie renouvelable.
Alors que les citoyens se sont vu octroyé un véto spécial sur les éoliennes au niveau local, le gouvernement s’est arrogé lui-même des pouvoirs spéciaux pour renverser les décisions locales sur la fracturation hydraulique, afin de s’assurer qu’elle puisse se développer. Et si la force brute est insuffisante, elle est renforcée par la corruption : le Premier Ministre, Theresa May, a offert aux citoyens des paiements en cash s’élevant jusqu’à 10.000 livres sterling par ménage en provenance des recettes fiscales (s’il y en a jamais) qu’on attend que la fracturation hydraulique génère. Il n’existe pas de tel encouragement pour partager les revenus de l’énergie éolienne : nous ne voudrions pas souhaiter qu’on l’encourage. »
[6] « Donc quand May annonça la semaine passée à l’ONU qu’elle ratifierait l’accord de Paris, peut-être voulait-elle dire qu’elle allait renverser la politique énergétique de son gouvernement. Ou peut-être ne s’agissait-il pas de ça. Peut-être voulait-elle dire qu’elle n’avait pas l’intention de faire quoi que ce soit à part signer ce morceau de papier. A-t-elle seulement considéré les implications de ce choix ? J’en doute. Après tout, c’est seulement le futur de la vie sur Terre qui est en jeu. »
[7] Nous ne perdrons pas de temps à discuter cette prémisse. A part pour quelques hurluberlus, les conséquences gravissimes d’un tel scénario sont amplement documentées dans les divers rapports du GIEC. Il faut également noter que, vu le stock de combustible fossile qu’il reste à brûler, il ne faut pas compter sur le dépassement déjà effectif ou l’imminence éventuelle du pic pétrolier pour éviter la catastrophe climatique.
[8] Je neutralise l’expression consacrée d’honnête homme pour mieux rassembler les femmes et les hommes de notre époque.
[9] Il y a même un auteur qui estimait que, si nous étions condamnés à pousser chaque jour une lourde pierre au sommet d’une colline, pour la voir ensuite chuter à son pied à chaque fin de journée, et à recommencer ainsi pour l’éternité, il resterait un sens à le faire. Cet auteur s’appelait Albert Camus (Le mythe de Sysiphe).
[10] Voir notamment le film Demain mais aussi tous les penseurs de la Métamorphose comme Edgar Morin.
[11] Faute d’inflexion constatable.
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