Billet invité.
La chute de Caterpillar Gosselies dépossède plus de 2.000 familles de leur point de repère et de leur axe, mais aussi nous dépossède nous-mêmes, comme si, de loin ou de près, un lien nous rattachait à cette entreprise dont le seul nom évoque la puissance et aussi le prestige du travail abouti.
Longeant la route devant le site de Gosselies, petits et grands admiraient cet alignement de belles machines jaunes, bien rangées, destinées à construire d’importants chantiers, en Belgique ou dans le monde entier. Un sentiment de réconfort aussi se mêlait à cet émerveillement : nous n’avions pas tout perdu de notre révolution industrielle, il y aurait encore de grands travaux à mener, porteurs d’espoir, contrepoids dans un paysage qui se réduirait sinon aux seuls centres commerciaux, temples voués à la consommation.
Quant à moi, devant le site, je pensais à mon père dont le bulldozer Caterpillar avait été l’outil vénéré pendant trente ans. Il aimait le manoeuvrer et en prenait soin comme du bien le plus précieux.
Les temps changent, mais nous avons encore besoin de ces engins imposants, de projets à réaliser. Qui les construira ? Pourquoi les travailleurs de nos usines doivent-ils être pénalisés ? Qui répondra ?
53 réponses à “La chute de Caterpillar Gosselies, par Madeleine Théodore”
Pourquoi parlez vous d’une chute ?
Le « résultat » :
http://www.lemoniteur.fr/article/nouvelle-annee-record-pour-caterpillar-20060219
La stratégie :
http://www.usinenouvelle.com/article/caterpillar-envisage-jusqu-039-agrave-10-000-suppressions-d-039-emplois.N352558
Le chiffre d’affaires sur les 12 derniers mois a chuté de près de 40% depuis 2012, le résultat net divisé par 6,5.
Regarde le dernier tableau (profitability) et tu constateras comme moi (et les décideurs de Cat) que sur les 12 derniers mois (TTM), ben c’est 2009 qui comeback chez Cat, en pire.
Annus horribilis pour Catman et Catwoman.
http://financials.morningstar.com/ratios/r.html?t=CAT®ion=usa&culture=en-US&ownerCountry=USA
@Vigneron :
Il est bien sur difficile d’avoir en mains tous les éléments ( CA , résultats des exercices, poids de la rapacité des actionnaires ,évolution prévisible à court moyen et long terme du marché , pertinence de la stratégie sur les gammes d’engins ..) qui sont sans doute tous à l’oeuvre mais dont on ne connaît pas les poids respectifs .
Ce qui me titille , c’est qu’on ne parvient pas justement à distinguer si CAT s’adapte à une récession du marché réel , ou joue un jeu financier pervers comme on peut le redouter de toutes les grandes entreprises internationales (il est étrange que les premières annonces prévisionnelles de licenciements soient intervenues sérieusement dès 2009 ), ou …
Et dans ce brouillard ( sans doute pas pour tout le monde ) , le seul recours facile serait la suppression d’emplois par concentration mutualisée ou par numérisation de l’outil de production ?
Je note aussi que les concurrents de Cat ( en Europe Liebherr par exemple ) n’ont pas tous connu les mêmes restrictions sur leurs CA .
PS : j’avais visité les usines de Grenoble en 1965 , qui commençaient à fabriquer ce qui n’était encore que les D4 et D5 à l’époque . Depuis ,j’ai toujours le même D5 miniature comme presse papier , que mes cinq petits enfants n’ont pas réussi à détruire .
Ce qu’il y a de sûr c’est que depuis un an il a été distribué $ 1,5 milliard en dividendes pour $ 876 millions de résultat net.
« …distribué $ 1,5 milliard en dividendes pour $ 876 millions de résultat net. »
Soit 1,7 fois plus, à peu près comme les ressources planétaires, ça s’tient…
http://www.lemonde.fr/climat/article/2016/08/07/sols-forets-poissons-a-partir-de-lundi-l-humanite-vivra-a-credit_4979389_1652612.html?xtmc=1_6_planetes&xtcr=2
La partie telle qu’historiquement et encore jouée par investisseurs , banques , « économistes » , « monde politique » :
http://www.lalibre.be/economie/libre-entreprise/un-moteur-de-la-relance-lamine-au-fil-des-crises-57c9a15a35709333b7f7e510
La partie telle que jouée par les employés et leurs représentants :
http://www.lalibre.be/economie/libre-entreprise/fermeture-de-caterpillar-gosselies-une-premiere-assemblee-generale-a-debute-lundi-matin-57cd05d635709333b7f9990d
Comme vous y allez…..
Mais qu’en pense les actionnaires ?
Par ce que si eux aussi sont désemparés et mal lotis dans cette affaire , mais où va- t’on…..?
Selon le PTB, Caterpillar a bénéficié en Belgique d’un taux d’impôt de… 4,6% !
« Dans les années 1980, le groupe Caterpillar a construit une société, Caterpillar Group Service, pour faire profiter tout le groupe du régime belge des centres de coordination, puis des intérêts notionnels. En 2015, sur un bénéfice de 4 millions d’euros, cette société a payé 190 000 euros d’impôt, soit un taux de 4,6 %. On est donc face à une entreprise, bénéficiaire et sérieusement aidée par la fiscalité belge, qui décide de s’en aller pour simplement augmenter encore sa rentabilité », estime le président du PTB Charleroi. »
http://www.rtl.be/info/belgique/economie/selon-le-ptb-caterpillar-a-beneficie-en-belgique-d-un-taux-d-impot-de-46–847775.aspx
« Caterpillar, qui avait annoncé l’an dernier un plan de restructuration prévoyant plus de 10.000 suppressions de postes d’ici 2018, a noté une stabilisation des prix des matières premières, mais à un bas niveau, sans indiquer qui cet élément avait accru la demande pour ses engins. »
« A Wall Street, l’action gagnait 3,5% à 81,43 dollars vers 18h00, la meilleure performance de l’indice Dow Jones. »
http://www.tradingsat.com/caterpillar-inc-US1491231015/actualites/caterpillar-inc-caterpillar-voit-des-risques-plus-eleves-en-europe-687733.html
rectif : qu’en pensent….
c’est fou comme les choses peuvent changer d’une année à l’autre….
Le roi Caterpilleur et ses grosses pelleteuses. Il faut ça pour aller racler les fonds de tiroirs et faire les poches directement aux ressources humaines.
Je te prends et je te jette comme une merde, ah c’est beau l’emploi, le marché du travail. Le chantage permanent.
La gloutonnerie n’a pas de prix ? si, malheureusement. Il y a les dégâts visibles et invisibles.
Faudra bien un de ces quatre arrêter de mettre en valeur le capitale des parasites ?
Voir Caterpillar, un réconfort ? Usine atterrie pour un temps en 1969 (« sur boulons », disait-on : donc démontable). Elle est restée. Elle n’a pas pu masquer le recul de l’emploi ouvrier : verrerie, sidérurgie, fab. métalliques. Au départ violente avec les syndicats ouvriers, elle a gardé une politique de relations sociales dures. « Too big to fail », elle a appliqué de nombreux plans de dégraissage avec les appuis qu’il fallait. Passons.
Ayant vécu un licenciement collectif, je sais combien cela torture une vie. Les cauchemars. Les collègues qui rasent les murs pendant que vous avez trouvé une bouée. Et ce torrent immédiat de larmes de sympathie, superbes d’inefficacité : aucune colère clairvoyante, rien que des regards navrés d’idiots. Ça vous reste durant des décennies. Et je ne parle pas des problèmes matériels. C’était en 1984. « Sortez du lot, gagnez au lotto ! » disait une publicité géante.
Charleroi subit une forme de « mépris de classe » en tant bouc émissaire : haro sur cette ville pire que la mienne ; bien des villes ouvrières subissant une extinction industrielle en sont victimes, une par pays. Cet évènement l’alimentera, rien n’y fera, en termes d’image.
La violence ouvrière est donc saine (Goodyear, Air France, Cokerill, Clabecq, etc.) … et dérisoire : le mépris de classe reste, il s’accentue même en dénonçant cette violence.
Je me demande : de quand dater la « crise » de l’emploi ouvrier ? Le mûr s’écroule en 1989 ; le grand marché date de 1993 (Europe de Maastricht). J’étudie le secteur du bois pour un territoire : tous les patrons incriminent 1983, quand le gouvernement Mitterrand cède sous les pressions du marché des changes, et sous la politique néo-libérale annoncée de Reagan et Thatcher ; les faillites sont très nombreuses, aussi pour des causes sectorielles, cette année-là. Mais l’emploi ouvrier recule à Charleroi depuis… 1936 ! (Brochure Inst. Géogr. ULB), du fait de la crise de 29 et de la productivité, phénomène adouci par l’emploi des services qui croîtra jusqu’en 70 à peu près. Robots, mondialisation, crise financière et austérité, énergie, idéologie : aucune cause ne donne une date simple.
C’est en 1981 (ouvrier de 32ans) que mon contrat de travail a été rompu par cessation de l’activité de l’entreprise SAFAK opérant dans la fabrication de cylindres de laminoir, donc proche de la sidérurgie.
C’est au même moment que ma prise de conscience écologique s’est réalisée, l’idée de la finitude de la planète s’est incrustée en moi de manière définitive.
Dès lors, j’avais compris que les jours du système capitaliste industriel financiarisé étaient comptés faute de croissance soutenue dans l’extraction d’énergie et de matières premières.
Je me suis tourné vers les pompes à chaleur où j’opère toujours à temps réduit ( 15 heures par semaine)
D’autre part je mène une activité dans un potager collectif où j’essaye d’introduire l’agriculture sous couvert. Là, il peut y avoir une infinité de projets à réaliser.
Ce n’est pas parce que c’est la fin du modèle capitaliste industriel financiarisé que c’est la fin du monde, au contraire c’est le début d’un nouveau.
Mais tout à fait d’accord avec notre hôte, il faut une remontée de toutes les idées vers une instance capable de les dynamiser globalement. Celle d’aujourd’hui aux manettes est totalement inadaptée.
Un nouveau monde à construire, où on travaillera beaucoup moins, et où on se rencontrera beaucoup plus. Comment négocier ce virage de la robotisation et du chômage de masse, c’est toute la question : 51% d’inclus votant contre 49% d’exclus, c’est démocratique, mais est-ce acceptable ? Le revenu minimum d’existence parait incontournable…
@Michel Lambotte
Les potagers collectifs et autres jardins SNCF (où j’ai passé une grande partie de mon enfance) ne génèrent pratiquement pas de rentrée fiscale. C’est une voie sans issue, l’Etat n’y gagnant rien.
Effectivement, il y a des pratiques collectives de production, dont les jardins ‘ouvriers’, ‘urbains’ et autres.
@equerre et compas : les paradis fiscaux échappent à l’Etat mais… A-t-on chiffré la part d’assiette fiscale qui a pu quitter la table avec autorisation de l’Etat (tickets resto, voitures de société, niches fiscales autant que fraudes légales et rulling et autres). Et si vous achetiez une « coupe de bois », on avait pas stéré le bois de buis parmi la coupe, buis qui était pourtant racheté par les tourneries, hors taxes, avant de devenir moulins à poivre, etc.
Les gros, les petits… et « taxer les machines »…
Dans cette veine, on doit aussi considérer l’accès au logiciels:
en fait, ils sont inaccessibles aux petites entreprises par la charge excessive que représente la license.
Pourtant, on ne peut pas dire qu’une TPE risque de faire une concurrence déloyale par l’utilisation ponctuelle de ces outils, largement amortis dans les grands groupes.
Les marchés des pays développés sont quasi saturés en produits industriels, les gens ne vont pas y avoir deux machines à laver le linge, par exemple, pour faire tourner les usines quand une leur suffit.
En revanche, les pays émergents sont les marchés en croissance pour ces équipements, il parait logique qu’ils emploient leur main d’œuvre qui revient moins cher que celle des pays développés pour alimenter leurs marchés. Même ces pays connaissent maintenant un ralentissement précoce de l’emploi industriel, because l’automatisation.
Le problème est que les emplois industriels qui disparaissent en occident ne sont pas remplacés par d’autres emplois utiles, éducation, santé, restauration écologique de milieux naturels, agriculture écolo… qui ne trouvent pas le financement pour payer les salaires de ces emplois alors que le besoin existe.
C’est pas le boulot qui manque, ce sont les finances pour payer ces jobs voués à remplacer les jobs de main d’œuvre de l’industrie.
Continuer à croire que les jobs de l’industrie puissent être la solution au chômage, c’est être resté aux années 60.
Et pourquoi donc ? parce que le nombre de ces emplois influe largement sur le prix de vente, et que ces entreprises industrielles sont exposées à la concurrence ! Leurs profits sont limités, par cette concurrence.
Créer des emplois utiles d’utilité publique ? Bien sûr tout le monde les souhaite, ces emplois, mais on ne peut pas ne pas se poser la question de qui va les payer…Si ce sont les impôts, cela ne fera qu’accroître le départ de ces entreprises.
Le prélèvement à la source de la richesse que préconise P Jorion est plus intéressant, à condition qu’il soit mondial, et que le concept de création de richesse soit redéfini au préalable, de façon démocratique.
http://www.insee.fr/fr/themes/document.asp?ref_id=ip1312
@chabian
Encore heureux que des choses échappent à l’Etat, sinon cela signifierait que nous sommes dans un monde totalitaire, impérialiste abouti. Néanmoins il y a des moyens pacifiques de se défendre.
Oui on connait le nombre de tickets restaurants écoulés (wikipedia), un rapide et grossier calcul aboutit à une non-rentrée fiscale de 400 millions environ.
Ceci dit, je trouve ça un peu mesquin. Pourquoi s’en prendre au travailleur qui tape entre 2 et 3 heures de transport par jour (mon cas) et je n’ai pas le choix que de me restaurer à l’extérieur au prix fort (16 euros minimum en m’en tenant au minimum). Ah oui, j’ai une « subvention » de 3,50 euros/jour. Je suis un criminel qui défiscalise. Pauvre tâche.
Ce qui est accablant c’est l’impuissance de nos élus dans des domaines importants tels que l’économie… nos nombreux élus n’ont plus que le pouvoir de s’occuper des problèmes tels que le burkini, les piétonniers, les retards des trains et bus, les problèmes de voisinage…
Ben… ôter l’économie du domaine politique, ne pas pouvoir en discuter pour l’amender, faire en sorte que l’impératif économique s’impose de lui-même à tous, en particulier aux décideurs élus, voilà le but -le Graal- du libéralisme, gravé dans le marbre. Et nos élus sous-doués sont très contents de pouvoir se protéger par l’explication de la « contrainte extérieure ».
Entendu à la radio: » maintenant il ne nous reste plus qu’à attendre les décisions de Washington ». Tout un symbole…
Dans les outils les plus efficaces pour priver , volontairement ou pas , la puissance publique de prise réelle sur le monde industriel et marchand , il y a surtout le système financier qui rend celle ci « débitrice » des prêteurs .
Le graal pour ces derniers , c’est de rendre cette dette perpétuelle .
« Les emplois ne se créent pas par décret ». « Nous ne pouvons qu’offrir des infrastructures pertinentes, et un cadre efficace pour la vie économique ». Voilà les leimotiv des élus depuis longtemps. Voies d’eau et chemins de fer jadis, autoroutes, zones d’industrie équipées, réseaux télématiques etc., aujourd’hui. Par ailleurs, un contexte financier favorable, un contexte social favorable, une main d’œuvre favorable (immigrée). C’était les ’50-80. Aujourd’hui, c’est l’écrémage fiscal (les rulling..) nation contre nation. ET toujours une aide à la grosse industrie plus qu’aux PME, laminées.
Il y a aussi la nationalisation, la planification, l’initiative étatique… On en parle pas, c’est tabou, c’est rendu inaccessible par le marché, qui est répressif. Depuis au moins 83 (gouvernement Mitterrand).
@Michel Lambotte
« En 1981 quand j’ai perdu mon emploi avec trois enfants en bas âge, je leur disais que toute la sidérurgie allait fermé,
c’est tout juste s’il ne m’aurait pas cloué au pilori. »
Tout a fait , mon père qui avait un poste de responsable technique dans une grosse aciérie, a vécu la même chose que vous, à peu près à la même époque.
Il a du accepter une très importante réduction d’heures et de salaire avant que l’aciérie , finalement, ne ferme 2 ans plus tard. Il avait anticipé et a retrouvé un poste plus avantageux, en partant à 600 km de chez lui. Vous me confirmez, ce qu’il m’avait déjà confié à l’époque : la sidérurgie et l’aciérie française et européenne arrivaient encore à remplir les carnets, par le biais de la sous-traitance mais si les multi (qui ont beaucoup de sous-traitant) continuaient à délocaliser à ce rythme , ce serait particulièrement difficile de maintenir ces secteurs gros pourvoyeurs d’emplois ou bien avec des programmes d’investissements couteux, des changements de méthodes de gestion et une nécessaire adaptation à la concurrence et à la baisse de la consommation voire de la demande, etc…
Sidérurgie. Manifestation à Bruxelles contre la concurrence chinoise
Économie – Modifié le 15/02/2016 à 11:42 | Publié le 15/02/2016 à 11:28
http://www.ouest-france.fr/economie/siderurgie-leurope-contre-la-concurrence-chinoise-4038190
Sur l’inéluctable faillite sidérurgique française, fruit glorieux des trente glorioleuses, ma bible, Freyssenet.
http://freyssenet.com/files/La%20siderurgie%20francaise,%201945%201979%20%20L%20histoire%20d%20une%20faillite%20Les%20solutions%20qui%20s%20affrontent.pdf
@vigneron
Merci pour ce partage
@Le Marin,
Je ne suis pas sûr qu’il faille parler de l’impuissance de nos élus pour traiter des problèmes d’économie. Les problèmes ne sont pas traités dans le sens qui vous convient, c’est, je crois, ce que vous pensez. L’économie se met au service d’une politique. La politique suivie actuellement ne vous convient pas. Et pourtant, en votant, vous étiez d’accord avec l’élu. Mon ennemi, c’est la finance.
Voici une piste que je vous soumets. Depuis quelques temps, j’ai remarqué qu’à chaque fois qu’une loi passe, elle est soumise à l’avis du conseil constitutionnel. Avec une constitution adaptée avec ce que vous souhaitez, ce devrait être plus facile ?
Je pense qu’il faudrait mettre en dur dans la constitution quelques références, qui faciliteraient l’intervention des politiques. Sinon, je ne vois pas comment on peut y arriver.
La puissance publique ne peut reprendre la main qu’en remettant le joug de la dette systémique au niveau d’outil maîtrisé ( ce qui passe aussi par moins d’insouciance sur l’avenir des hommes et du vivant) .
Les lois ( qui sont par définition sous le joug de la Constitution ) ne peuvent être une solution que si la Constitution donne au peuple qui l’écrit , le pouvoir ci dessus .
A part les yeux à déciller et les esprits à ramener à l’essentiel , une des difficultés du combat est que le système est unique et mondial ( sauf si un jour ….) alors que les Constitutions sont nationales et multiples .
Les Traités , s’ils n’étaient pas comme jusqu’à ce jour l’outil de la dette pour asservir davantage les états , pourraient avoir vocation à résorber le Gap entre système et Constitutions . Ils sont donc à ce titre un haut lieu de la politique, pour le moment complètement confisqués et opaques . Leur effet le plus vertueux serait sans doute de modifier le système en même temps que les Constitutions .
Démocratiquement , donc péniblement .
« Les Traités , s’ils n’étaient pas comme jusqu’à ce jour l’outil de la dette pour asservir davantage les états , pourraient avoir vocation à résorber le Gap entre système et Constitutions . Ils sont donc à ce titre un haut lieu de la politique, pour le moment complètement confisqués et opaques . Leur effet le plus vertueux serait sans doute de modifier le système en même temps que les Constitutions . »
Tout à fait d’accord avec votre réponse. J’ajouterai ceci: peut-on dire aujourd’hui que les traités ont bénéficié d’un processus démocratique semblable aux constitutions ? (que dire du refus politique du « non » opposé aux référendums?). Ce sont donc bien des décisions politiques (non démocratiques) du passé qui ont assuré la soumission des politiciens actuels au « marché ».
Les bulldozers de Caterpillar ont démoli gratis à Gaza.
CAT equipment has been used to uproot olive trees and destroy other agricultural products and land. During ‘Operation Cast Lead’ in the Gaza Strip two years ago, Israel used armored D9 bulldozers to demolish wide swathes of homes, factories, agricultural land and civilian infrastructure, including water pipes and networks needed for basic survival.
http://blog.amnestyusa.org/middle-east/caterpillar-incs-role-in-human-rights-violations-in-the-occupied-palestinian-territories/
Merci à Chabian et Michel Lambotte pour leurs témoignages, qui me permettent sinon de me reconnaître au moins de m’identifier.
Ah que la guerre économique est jolie!
Faut montrer ça aux Belges de chez Cat ; ils vont en masse de ce pas quitter leur job, spontanément, soulagés et sans primes, c’est sûr.
Cat va tout faire pour les retenir !
http://www.caterpillar.com/fr/careers/why-caterpillar/pay-benefits.html
@ Vigneron,
Ne le faisant pas ils se tirent deux balles dans le pied, un peu comme les ouvriers de chez Dassault.
Vous me suivez?
Mais à part ça chacun est libre de faire comme il l’entend n’est-ce pas? Enfin presque …
C’est bien ce qu’on nous a appris dans le monde libre, non?
Tiens, pendant que ça me revient, c’est qui encore le clown utile (ou inutile selon) qui disait qu’il fallait moraliser le capitalisme? Où qu’il est celui la?
Ben oui vigneron, avec un marteau on peut construire une maison on peut aussi l’envoyer dans la figure de sa belle-mère.
C’est ce que j’essaye de faire comprendre à la masse beuglante syndicalisante qui m’entoure.
En 1981 quand j’ai perdu mon emploi avec trois enfants en bas âge, je leur disais que toute la sidérurgie allait fermé, c’est tout juste s’il ne m’aurait pas cloué au pilori.
Qui a eu raison?
Bibi.
Liège est entouré de dinosaures sidérurgiques et autres les quatre pattes en l’air.
Caterpillar est fermé, comme tout le reste on aura droit à quelque mois de commentaires puis cela tombera dans l’oubli comme Renault Vilvorde, on ne me la fait pas j’en ai vu d’autres.
Le problème est ailleurs que dans les fermetures d’usine.
@Vigneron
+1
@M Lambotte
Le protectionnisme ne sauvera pas les ouvriers de l’acier
« Ce dont a besoin l’Europe, ce ne sont pas de nouvelles mesures protectionnistes pour tenter vainement de maintenir les 330.000 postes actuels dans la sidérurgie. Mais d’actions de formation pour les emplois du XXI e siècle. »
« Car aujourd’hui, ce dont a besoin l’Europe, ce ne sont pas de nouvelles mesures protectionnistes pour tenter vainement de maintenir les 330.000 emplois actuels dans la sidérurgie, mais d’une action vigoureuse de formation des personnes concernées pour les rendre à même de remplir les emplois de l’économie du XXIe siècle. »
http://www.lesechos.fr/13/04/2016/LesEchos/22170-044-ECH_le-protectionnisme-ne-sauvera-pas-les-ouvriers-de-l-acier.htm
C’est quoi l’économie du 21 eme siècle lorsqu’on sait que dans 50 ans il n’y aura plus que le tiers de pétrole disponible?
« …les emplois de l’économie du XXIe siècle. » »
Genre concepteur de jeux Pokemon Go.
Genre concepteur de jeux Pokemon Go.: non, ça c’est du noble, du haut niveau.
Le plus sûr: livreur de pizza, caissière même en perte de vitesse, entretien, technicien de surface. Et pour les femmes, toujours avantagées, soins à la personne. Je vous épargne les détails de l’emploi… Avec ces gisements d’emploi on comprend mieux pourquoi un protectionnisme mesuré est impossible. N’y pensez pas, c’est interdit, d’ailleurs les marxistes soviétiques ont essayé et nous savons tous que l’expérience s’est terminée par le Goulag. Vous voulez le Goulag près de chez vous ?
Les hommes n’ont généralement pas envie de croire ce qui va à l’encontre de leurs intérêts. Le meilleur exemple de ça, est cet avion qui s’était écrasé au beau milieu des montagnes dans les Andes. La majorité des survivants ne voulait pas croire que les recherches avaient été abandonnées…il n’y eut que 3 hommes parmi la vingtaine de passagers, à insister pour partir dans la montagne, au péril de leur vie… (Pier Paul Read : Les survivants).
On se réinstalle volontiers au pied d’un volcan, qui pourtant, a déjà fait des milliers de morts…Cela ne laisse présager rien de bon pour le futur.
Mais, il y a aussi une minorité, qui ose regarder les choses en face, et dont il faut louer le courage, tout en étant conscient que cette minorité ne peut pas s’imposer dans un cadre démocratique, ce qui laisse peu d’espoir …
Si au moins cette caractéristique psychologique de l’Homme pouvait être connue de tous…on aurait avancé un peu.
Et pour ceux qui espèrent que Dieu tout puissant fera quelque chose, pour ne pas laisser disparaître l’Homme, qu’ils se souviennent, concernant cet avion, que non content de les avoir éprouvés, en les parachutant au milieu des Andes, Dieu (tout puissant) s’était gentiment abstenu de retenir une avalanche de s’abattre sur les restes de la carlingue, devenue leur seul refuge, en les écrasant littéralement dedans.
@vigneron
4 septembre 2016 à 19 h 28 min
Merci Vigneron, un exposé dense et très intéressant, que je conserve précieusement, en vue d’un futur échange avec mon paternel……. Yep 🙂
Actuellement, nous devons également faire face à une désindustrialisation qui concerne aussi d’autres secteurs (charbon, entre autres..) et à un ralentissement économique tangible :
http://geopolis.francetvinfo.fr/le-g20-cherche-a-sortir-la-croissance-mondiale-de-sa-langueur-117245
« Ah que la guerre économique est jolie! »
Cela me rappelle cet excellent livre, de Viviane Forrester intitulé « l’horreur économique ». Je l’ai eu dans les mains récemment, il n’a pas pris une ride. On dirait que 30 ans d’action politique n’ont pas pu le moins du monde altérer son constat tragique sur l’impasse du libéralisme ! Allez vous intéresser aux élections après ça !
Caterpiller est un verbe ancien, qu’ils ne conjugueront plus.
http://www.consoglobe.com/pont-impression-3d-cg
Même le plus cinglé du staff de Cat ne se hasarderait pas à mettre cette perspective en avant comme justification d’une stratégie industrielle !…
« il n’y aura plus que le tiers de pétrole disponible? »
« Les investissements mondiaux dans l’électricité et les carburants renouvelables ont atteint un niveau record l’an dernier » avec 286 milliards de dollars, note le WWF dans un rapport publié ce jeudi, avec dans l’ordre la Chine, les Etats-Unis, le Japon, le Royaume-Uni et l’Inde. »
« Ainsi, nombreux sont les signaux permettant de montrer que la transition énergétique « en cours », même si elle est toujours lente, est « irréversible », estime le WWF. »
http://www.batiweb.com/actualites/eco-construction/la-transition-energetique-est-irreversible-estime-le-wwf-01-09-2016-28910.html
http://www.romandie.com/news/Climat-le-WWF-recense-les-signaux-d039une-transition/732990.rom
Merci pour votre texte superbe de justesse. Nous sommes à un de ces moments paradoxaux où ‘nous’ détenons tous les moyens d’envisager des merveilles, et sommes en train de préparer des horreurs plus grandes que celles que nous vivons aujourd’hui. C’est profondément incompréhensible, la connerie humaine…
@vigneron dit : / 3 septembre 2016 à 20 h 20 min / Ce qu’il y a de sûr c’est que depuis un an il a été distribué $ 1,5 milliard en dividendes pour $ 876 millions de résultat net.
Ah, on a des éléments, quand même 😉 Donc, la chute, euh… Pour ce site p’tetbenqu’ oui p’tetbenqu’ non, mais au-dessus…
Le Rouleau compresseur et le Violon
Каток и Ñкрипка
http://filmiki.arjlover.net/ap/katok.i.skripka.avi/katok.i.skripka.avi.image6.jpg
http://filmiki.arjlover.net/ap/katok.i.skripka.avi/katok.i.skripka.avi.image4.jpg
Hommage à Andreï Tarkovski
https://fr.wikipedia.org/wiki/Le_Rouleau_compresseur_et_le_Violon
Faudrait savoir ce que vous voulez les gars.
Quand ça construit, ça se plaint des conséquences écologiques. Et quand ça fait faillite car ça ne construit plus, ça se plaint du chômage.
Qui fait faillite ?
Sur le fond et sur ce qu’on veut , Paul Jorion a mis un programme en trois points sur la table .