LE TEMPS QU’IL FAIT LE 19 AOÛT 2016 – Retranscription

Retranscription de Le temps qu’il fait le 19 août 2016. Merci à Marianne Oppitz !

Bonjour, nous sommes le vendredi 19 août 2016 et je voudrais vous parler aujourd’hui de cet entretien qui a été produit en feuilleton, en 19 épisodes sur le blog, je crois que c’est au cours des 10 derniers jours. C’est un entretien que j’ai eu le 21 mars de cette année avec Franck Cormerais de l’université Bordeaux-Montaigne et avec Jacques Athanase Gilbert de l’université de Nantes. Et le texte complet doit paraître dans la revue « Etudes Digitales ».

Vous avez vu : cela s’appelle « De l’anthropologie à la guerre civile numérique » : c’est une sorte de panorama de mon œuvre. Cela ne couvre pas tout. En particulier cela ne couvre pas mes contributions assez nombreuses à la finance ou à la réflexion sur la finance. Cela ne parle pas non plus, je dirais, des travaux d’anthropologie que j’ai faits dans certains domaines, comme les études de la parenté. Mais, sinon, cela couvre l’ensemble des choses que j’ai écrites dans mes livres récents. Et en particulier, Franck Cormerais et Jacques Athanase Gilbert ont fait un travail énorme de lecture assez complète de ce que j’ai écrit. Et, vous le verrez à la qualité des questions, ils connaissent bien, ils ont lu avec attention, mes écrits. Et moi ça me fait plaisir de voir une sorte de synthèse de ce type sur les choses que j’ai faites au cours des années récentes et, en fait, même pas récentes, puisque ça commence avec ma thèse d’anthropologie économique sur l’île de Houat : Les pêcheurs de Houat. Une communauté au travail à l’époque, quelque chose qui, à ma grande surprise et à mon grand désespoir aussi, n’existait plus en 2009 quand je suis retourné dans cette île. Je n’avais pas le sentiment, je n’avais certainement pas le sentiment, au moment où je travaillais sur l’île de Houat, où je participais à la pêche – je participais à différentes activités – que les jours étaient comptés pour une petite communauté comme celle-là. Bon, il y a encore des gens qui habitent là, mais la plupart des maisons appartiennent à des touristes qui ne sont pas là la plus grande partie de l’année. La pêche, l’activité de la pêche est extrêmement réduite. C’est un autre monde. Et du coup je suis… j’étais un petit peu… je me suis posé des questions. Quand on étudie, comme ça, des gens, et qu’on raconte qui ils sont, c’est un peu… il y a une dimension de voyeurisme. Il y a une dimension d’intrusion. Maintenant je suis très content : je suis très content d’avoir d’avoir pris un cliché d’une vie qui a disparu, qui n’est plus là.

Et puis, voilà, on parcourt les réflexions que j’ai pu faire, qu’on trouve dans mes différents livres, et cela va jusqu’à ce petit livre de 2011 sur La guerre civile numérique. Mon indignation relative à ce qui se passait autour de Wikileaks et pas seulement de Julian Assange, mais aussi, la manière dont on traitait Glenn Greenwald, le journaliste américain, avec des tentatives de la pire espèce pour faire taire quelqu’un, à part le tuer. Voilà, parce qu’on peut faire ça aussi.

Cormerais et Gilbert me posent d’excellentes questions, vous allez voir ça : c’est un parcours. Ça a été beaucoup de travail, de leur part et de ma part, pour faire d’une retranscription d’un entretien, pour faire un texte quand même, qui soit lisible aussi comme un texte. Je vais essayer de mettre tout ça, dans les jours qui viennent, d’en faire un texte complet [P.J. Le texte complet a été assemblé par Roberto Boulant]. Ce sera plus facile à accéder que de suivre les 19 épisodes pour ceux qui ne les ont pas suivis en direct. C’est une satisfaction de voir que, voilà, qu’on a passé beaucoup d’années, qu’on a eu un certain nombre de livres, et d’articles dont il vaut mieux ne pas essayer de calculer combien ils étaient, etc. pour constituer eh bien un corpus comme celui-là, comme ces 18 livres que j’ai pu écrire. On ne parle pas, dans l’entretien, on ne parle pas du dernier : du Dernier qui s’en va éteint la lumière, parce qu’il n’était pas paru au moment où l’entretien a eu lieu. [P.S. Il a paru en fait le jour de l’entretien]. Donc, on ne parle pas de ce livre dans le texte que vous lirez ou que vous avez lu en feuilleton. Mais à part ça, je crois qu’il y a un tableau… un panorama, quand même assez complet de ce à quoi j’ai pu réfléchir et mettre sur le papier au fil des années.

Mais une partie de la satisfaction, c’est évidemment de voir que … eh bien que quand on met le temps qu’il faut, c’est-à-dire quand – au désespoir parfois des familles – on s’est habitué à travailler 13 à 14 heures par jour, et bien qu’on peut quand même explorer en profondeur un certain nombre de disciplines : on n’est pas obligé… la pensée en silo, ce n’est pas une malédiction nécessaire, on peut apprendre au niveau, je dirais, de l’expertise de bon niveau, un certain nombre de disciplines sur une vie, à condition qu’on y consacre le temps nécessaire.

Voilà, je mettrai ça en lecture, une fois qu’il y a le texte complet et je compte beaucoup sur vous pour, en réponse, pouvoir encore améliorer. Pas améliorer ce qui a déjà été publié, mais faire bénéficier le nouveau livre « Qui étions-nous ? » de nos échanges., de ce que vous pouvez dire à propos de ce qu’on peut voir, de ce que j’ai pu mettre sur le papier au cours d’une carrière d’une cinquantaine d’années.

Voilà, allez, à bientôt.

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