Dans les années où j’étais lycéen (1958 – 64), Michel Rocard était la principale référence de mon professeur d’instruction civique. C’est l’âge où l’on échafaude, puis fortifie, ses convictions, et la pensée-Michel-Rocard m’était devenue mon sens commun.
Michel Rocard aurait dû être Président de la République et dans une multitude de mondes parallèles plus probables et plus chanceux que le nôtre, il l’a sûrement été.
Quand il devint évident qu’il ne serait pas Président, sa façon de penser et d’agir m’a semblé perdre la belle unité qui faisait sa force. Au cours des années récentes – où j’ai eu l’occasion de le rencontrer et de lui dire tout ce que je lui devais de ma formation intellectuelle et morale – la lecture de ses textes m’a souvent plongé dans la perplexité : alors que certains me semblaient être le parfait reflet de ce que j’aurais écrit (ou que j’avais écrit) sur le sujet, d’autres me semblaient l’exact contraire de ce qui serait venu sous ma plume, sans que je puisse dissiper alors le soupçon que c’était une sorte de pragmatisme empreint de pessimisme qui le poussait à s’écarter du Rocard d’autrefois, le phare du PSA puis du PSU, partis défunts dont je crois porter encore aujourd’hui le flambeau.
Michel Rocard, un homme d’État dont l’espèce s’honore, s’est éteint aujourd’hui.
Bof, de la vulgaire balistique ! On sait faire ça depuis longtemps avec des canons. De ce point vue, les…