Dans Le dernier qui s’en va éteint la lumière, j’ai tenté de faire un pas en arrière par rapport à ce que fait habituellement l’anthropologue, en portant sur nous en tant que genre humain, le regard d’un anthropologue extra-terrestre. Dans Qui étions-nous ?, je tenterai de faire un pas en arrière de plus.
Qui étions-nous ? Nous étions une manifestation du vivant. Et nous le savions.
Convaincu personnellement que les animaux disposent d’une conscience (j’ai eu l’occasion d’expliquer que la conscience est selon moi un mécanisme dérivé de celui de la mémoire, sans rôle majeur à jouer dans nos prises de décision), je suis convaincu par ailleurs que l’usage du langage est nécessaire en sus pour qu’une espèce où les individus sont conscients de leur existence en tant qu’individus ait conscience de son existence en tant qu’espèce et de l’appartenance de cette espèce au phénomène plus global du vivant.
Le cours de notre vie individuelle nous convainc d’un devenir, que nous décomposons pour la facilité de notre compréhension en action d’un temps sur un espace (Albert Einstein a apporté – à nos yeux de représentants du genre humain – la preuve qu’il s’agit d’un artifice et que le tout est bien indécomposable). Ce devenir est un processus, dont le cadre au sein duquel tout ce qui s’observe se passe est ce que nous appelons « la Nature ».
Comme l’a souligné Hegel, dans le physique, les objets sont indifférents les uns aux autres ; dans le chimique, ils s’attirent ou se repoussent ; dans le biologique, ils anticipent leur propre comportement ainsi que celui des autres. Ce que nous appelons le vivant correspond dans la Nature au biologique. Le physique se trouve en amont du chimique, et le chimique est en amont du biologique.
Schelling considère que le genre humain est le moyen par lequel la Nature a pris conscience d’elle-même. C’est vrai, et en cela, le genre humain est un constituant privilégié de la Nature.
Pour ce qu’il nous est permis de savoir, la Nature est immense. Il est bien possible qu’elle ait pris conscience d’elle-même ailleurs que sur Terre. Si tel est le cas, nous pourrions dire : « Tant mieux pour elle qu’elle s’éveille à elle-même en de multiples endroits ! ». Le fait est que nous n’en savons rien et que nous ignorons pour combien de temps encore la Nature sera consciente d’elle-même par notre entremise.
Est-il important que la Nature soit conscience d’elle-même ? Pour ce que nous en savons, la Nature hélas – sauf nous – se contre-fiche d’absolument tout.
@Ilicitano Et pendant ce temps-là…on néglige totalement l’énergie que peuvent produire les êtres humains(« l’huile de bras », et d’imagination combinée à…