Billeter vs Jullien 2, par DH & DD

Billet invité.

À la suite du hors d’œuvre, nous proposons en plat de résistance une de ces dissertations à l’ancienne dont on nous apprenait autrefois la recette lors de nos humanités :

– Exposé de la thèse A
– Exposé de la thèse B
– Evaluation comparée de la pertinence des 2 thèses en présence et choix personnel argumenté

La thèse A

Rappelons la thèse défendue par Billeter : l’approche de la Chine n’exige aucunement des lunettes spéciales et ceux qui prétendent qu’il existe une « altérité » de la Chine se fourvoient dans une impasse et une méprise profonde à propos de la réalité chinoise. En effet, ce serait là faire d’un constat d’ordre politique une donnée quasi ontologique immuable.
On l’a compris, pour Billeter, la Chine a subi le pire (parce que le plus long) laminage historique qu’on puisse imaginer et c’est ce laminage consciencieusement mené au fil des siècles et culturellement étayé et justifié par un corpus canonique érigé en pensée officielle d’Etat et mis au service de l’oppression impériale qui a créé, à nos yeux, l’illusion d’une Chine inamovible pétrifiée sur une voie que nous mêmes n’avons jamais croisée. Il est donc logique que Billeter, considérant que la Chine dite « Populaire » n’a pas desserré l’étau d’un cran et que le PCC a, ni plus ni moins, endossé l’habit impérial, nous invite à lire les auteurs qui, par leurs écrits, enfoncent un coin dans ce bloc infrangible. Sa position est donc, qu’il l’assume ou non, plus partisane que purement sinologique. Sa « Chine trois fois muette » (Ed. Allia. 2000) traîne comme un boulet un passé dont elle a perdu les codes et, faute d’une modernisation de ses institutions, risque d’être livrée à une désastreuse « stratégie de tous contre tous. » Car, Billeter ferraille aussi pour la défense, dans la Chine d’aujourd’hui, des formes de pensée « hors carcan » qui tournent le dos à la pensée « conforme » et ont beaucoup de mal à se frayer un chemin. En Chine même par la faute de la censure et en Europe où tant de sinologues, selon lui, se sont délibérément crevé les yeux pour être plus sûrs de ne rien voir !

Les auteurs chinois qu’il enrôle dans sa bataille sont effectivement des Don Quichotte qui se battent, toujours selon lui, contre d’authentiques géants malfaisants qui ne sont qu’à nos yeux d’idiots non concernés d’innocents moulins à vent. Billeter en appelle à « l’intellectuel chinois », une espèce récente et encore rare dans la mesure où elle n’a pas pu éclore avant le XXe, ayant nécessité pour naître une « insémination » par fragments de pensée occidentale. « Intellectuel chinois » est un oxymore et l’on peut tout à fait, là dessus, tomber d’accord avec Billeter dans l’explication du pourquoi. Le système des concours a délibérément reposé pendant plus de mille ans sur un formatage intellectuel stéréotypé, sclérosé et figé dans le temps. Le long apprentissage de l’écriture, puis l’avalage des classiques et de leurs gloses ne prédisposaient pas au développement de l’esprit critique et de l’originalité. Si l’on ajoute à cela que ceux qui étaient victorieusement passés dans ce moule devenaient d’office des fonctionnaires bureaucratiquement enrôlés au service du pouvoir, il est aisé de comprendre que « l’Intellectuel » à l’occidentale avait peu de chance de voir le jour. Ce n’est qu’au contact des ouvrages occidentaux traduits en chinois au début du XXe et grâce à l’apprentissage de langues comme l’anglais ou le français que les Chinois cultivés ont pu accéder à un point de vue externe qui leur permettait de s’interroger sur leur propre culture et de la mettre en question.

La remise en question n’a pu s’opérer que tumultueusement et a même parfois tourné au « Chine bashing » : c’est le cas par exemple dans la virulente satire de Lao She, « La Cité des Chats », publiée en feuilleton en 1932-33. Lao She, né en 1899 à Pékin a séjourné à Londres entre 1924 et 1929 et, de retour dans son pays, c’est un portrait sévère qu’il dresse du Pays-Chat où le Peuple-Chat végète, à la fois vaniteux et pusillanime, ployé sous la botte de l’étranger, déboussolé, alternant au gré des jours complexe de supériorité et complexe d’infériorité, en proie à la décadence des mœurs et asservi à son accoutumance aux feuilles d’ »euphoria » qui l’anesthésient. Au Terrien qui a débarqué par hasard au Pays-Chat, sur Mars, un habitant essaie d’expliquer comment ses compatriotes se comportent de manière générale :
 » Peut-être serait-il encore plus juste de nous comparer à quelqu’un qui, n’ayant nul besoin de pantalon, est pourtant décidé à en mettre un, uniquement parce qu’il a vu les autre en porter, mais qui se contente d’en acheter un aux Puces au lieu de s’en faire tailler une paire sur mesures ! » Reprenons leur dialogue un peu plus loin :
— « Parlons d’abord des chambardements ! — Les chambardements ? Qu’est-ce que c’est que ce truc-là ? — Oh, c’est comme les pantalons, ça ne vient pas de chez nous ! Ce n’est d’ailleurs pas un truc, comme tu dis, et j’ignore si vous avez l’équivalent sur Terre. Un chambardement, c’est une sorte d’association politique organisée, un groupe de gens qui défendent une même idée politique et un programme commun. –Nous avons la même chose, mais nous appelons cela un parti politique. –Bof, appelle ça un parti ou comme tu voudras, toujours est-il qu’en arrivant chez nous ça s’est appelé un chambardement ! Ici, vois-tu, l’Empereur gouvernait seul, depuis la nuit des temps, le peuple n’ayant pas son mot à dire ! Un beau jour, une information venue de l’étranger nous apprit que le peuple, lui aussi, pouvait avoir voix au chapitre ! Tout le monde se creusa la cervelle pour comprendre, et en conclut inévitablement que cela ne pouvait signifier qu’un grand chambardement ! Depuis la plus haute antiquité pourtant, « rester au-dessus de la mêlée » avait passé pour le critère de la vertu. En entendant dire, tout à coup, qu’il fallait au contraire descendre dans l’arène et former des partis et des associations, on se mit à fouiller dans les livres anciens pour y trouver un terme propre à désigner cette sorte de rassemblement. Ce fut peine perdue ! Seul le mot chambardement semblait convenir à peu près. Le but de ces rassemblements n’était-il pas de chambarder ? C’est alors que les chambardements ont commencé !  » (traduction de Geneviève François-Poncet. Ed POF 1981)

Billeter s’inquiète, comme Lao She ici avec son Peuple-Chat, d’avoir à conclure à une fatalité d’asservissement du peuple chinois et il s’indigne de toutes les façons perverses d’aborder la Chine qui, au nom d’une « altérité » a priori, purement fantasmée de son point de vue, lui dénient les mêmes aspirations, de type « moderne », que nous. On connaît un peu chez nous les noms les plus emblématiques du mouvement de ceux qui combattent en Chine pour la reconnaissance de la liberté d’expression et l’application des Droits de l’Homme : Ai Weiwei (plasticien) et Liu Xiaobo, Prix Nobel de la paix en 2010, signataires de la « Charte 08 », manifeste protestataire en 19 points visant à obtenir l’instauration en Chine de la liberté dans toute sa déclinaison et à faire émerger l’individu au centre de cette liberté. La censure et les sanctions (Liu Xiaobo est en prison jusqu’en 2020) qui s’abattent sur les protestataires, considérés pour le dire vite comme « antichinois », empêchent de se faire une idée exacte de l’écho qu’ils trouvent auprès de la population, mais il ne semble pas, soyons prudents, que pour le moment ils entraînent derrière eux une mobilisation importante. Mais la Chine est sujette aux sautes d’humeur, elle se rebelle facilement (n’en déplaise à Billeter qui ne veut pas voir les nombreuses éruptions qui ont secoué et malmené l’Empire pour le rendre ensuite à son état de stase, à la manière des culbutos lestés). Cela peut nous réserver des surprises.

La thèse B

Avant d’aborder la thèse de F. Jullien, revenons un instant à Lao She et à son porte-parole du Peuple- Chat qui explique comment le mot « parti » traduit en chinois est devenu, faute de mieux, « chambardements ». Cyrille Javary (« 100 mots pour comprendre les Chinois » Albin Michel 2008) corrobore, par son décorticage de la graphie du mot « dang » (= « parti »), le contenu séditieux et évocateur de projets mal intentionnés qu’évoque le pictogramme : « des gens se réunissant secrètement dans la partie haute et enfumée d’une maison pour former une coterie qui ne peut avoir d’autre but que de comploter contre le pouvoir en place ». Il va de soi, ajoute Javary, que le Parti Communiste Chinois, quand il s’est agi de se nommer, est allé dénicher chez les Xia, dynastie d’il y a 4000 ans un homophone plus prestigieux en le faisant passer pour la simplification du caractère initial. Pourquoi nous attardons-nous sur ce problème de graphie et de traduction ? Parce qu’on est au cœur du sujet qui nous occupe. La langue chinoise et les difficultés posées par le transfert de ses notions dans une autre langue (et bien sûr vice-versa) ont été les déclencheurs du travail de Jullien sur la Chine. On connaît bien en effet son point de départ quand, jeune normalien nourri de philosophie grecque, il découvre la Chine en 1974 : au lieu de se passionner pour le remue-ménage idéologique qui fait bouillonner le pays dans cette fin de Révolution Culturelle, il subodore immédiatement qu’il faut entrer le plus loin possible dans cette langue où n’existe pas de verbe « être » (au sens ontologique) et où « chose » se dit « est-ouest » (« dong xi ») et qu’elle va lui offrir un champ d’investigation tout neuf et mettre Platon sous un autre éclairage.

C’est effectivement la tâche de longue haleine à laquelle il va s’atteler. Au fil des nombreux ouvrages qui ont jalonné ce qu’il appelle son « chantier  » il a exploré une à une les « ornières » (pas de sens péjoratif ici, mais l’idée d’un tracé en profondeur d’où il devient vite malaisé de s’extirper) respectives où se sont trouvées « prises » les deux civilisations. C’est moins la Chine qui est pour lui un objet d’étude que cet « écart » qui se révèle dans la langue (et tout ce qu’elle « transporte ») et qui peut très opportunément servir de vis-à-vis pour faire apparaître (peu à peu comme une photo qu’on « révèle ») les « plis » qu’a épousés notre pensée occidentale et qui sont devenus notre « impensé » collectif tant nous ne songeons plus à les interroger. Le « détour » par la Chine nous offre le privilège rare de regarder « chez nous » depuis « un dehors », un ailleurs qui a construit sa pensée de façon autonome, est parvenu à un très haut degré de culture et présente le plus long continuum de civilisation de l’histoire humaine. Excusez du peu ! Méthodiquement F. Jullien a démonté les pièces du mécano de la pensée chinoise et en a fait jouer toutes les ressources pour les mettre en lumière et nous inviter à nous en servir à notre tour pour faire le pas de côté et sortir de notre « ornière ». Sans jamais vouloir magnifier la pensée chinoise ou lui donner l’avantage, il nous montre au passage des filons que nous n’avons pas explorés et encore moins exploités : la valeur de l’allusif, la richesse potentielle toujours disponible de l’absence d’idées arrêtées, la positivité du fade, l’efficacité du retrait… etc. C’est un travail considérable et de grande portée. Ce travail a le grand mérite de ne jamais céder à la tentation (toujours forte quand on parle de la Chine) de l’exotisme et des considérations vite teintées de « new age » que risquent toujours d’entraîner les incursions vers le taoïsme . Bien sûr on peut sans doute lui reprocher, le « camp Billeter » ne s’en prive pas, de choisir ses références livresques, de privilégier ce qui renforce sa thèse de l’ »altérité » en « oubliant » ce qui la desservirait. Nous imaginons qu’il y a dans ce reproche quelque vraisemblance (dont nous ne sommes pas capables de juger), mais qu’on nous cite un travail intellectuel qui ne soit dans ce cas ! En réponse à ses adversaires l’accusant de faire de la fameuse « altérité » un paravent commode derrière lequel escamoter le problème posé par les Droits de l’Homme et une excuse en or pour dédouaner la Chine de toutes ses entorses auxdits Droits, F. Jullien a écrit « De l’universel, de l’uniforme, du commun et du dialogue entre les cultures » (2008) où il développe, en philosophe c’est à dire rigoureusement et sans rien éluder, sa position, entre autres, sur le problème des Droits de l’Homme et le prix qu’il y attache, y compris dans son regard sur la Chine. Nous nous contenterons d’ajouter que les écrits de F. Jullien ont à leur tour fécondé (comme la Chine avait fécondé sa pensée) la pensée de nombre de gens (de ceux dont la fonction est précisément de « penser ») qui ont produit sur le sujet un certain nombre d’ouvrages. Citons par exemple : « Chine/Europe. Percussions dans la pensée. A partir du travail de François Jullien » (puf 2005), « Oser construire : pour François Jullien » (Ed. 3Les empêcheurs de penser en rond » 2007) « Dérangements -Aperçus. Autour du travail de François Jullien » (Hermann 2011) « Chine, la dissidence de François Jullien » (Seuil 2011) « En lisant François Jullien. La foi biblique au miroir de la Chine » (Ed. Lethielleux 2012) « L’archipel des idées de François Jullien » (EMSH 2014)

Evaluation de la validité des 2 thèses et point de vue personnel

Nous comprenons bien pourquoi Billeter s’attriste qu’on colle à la Chine une étiquette définitive qui la range du côté de ce qui est « autre » et ne saurait donc être soumis aux mêmes critères que ceux que nous pratiquons à notre propre usage. La peine de mort, pour prendre un exemple évoqué sur le blog, qu’on rejette chez nous, serait admissible en Chine au nom de la différence. Et ainsi de suite… Nous voyons bien qu’il ne se résout pas à abandonner la Chine (et probablement beaucoup d’amis qu’il a en Chine) à une « altérité » qui, de son point de vue, la condamnerait à ne pas évoluer et à rester pour longtemps empêtrée dans ses prêchi-prêcha confucéo-marxistes et son retard quant aux Droits de l’Homme et incapable de nous rejoindre dans la félicité du règne de Freedom. Nous entendons bien qu’il redoute « les effets dévastateurs d’une mentalité stratégique privée de ses bornes anciennes et des plus dures formes de domination que produit la « raison économique » contemporaine » (« Essai sur l’histoire chinoise » ibid.). Nous avons eu peur pour la Chine plus d’une fois, nous aussi, nous savons qu’elle peut encore connaître d’imprévisibles « chambardements », mais, rangés aux côtés de F. Jullien, nous pensons que le plus raisonnable est de faire confiance à sa propension aux « transformations silencieuses » et voir ce qu’elle fera de la voie nouvelle où elle s’est engagée il n’y a guère plus de 30 ans.

Laissons agir le temps et cessons de lui crier à tout bout de champ dans les oreilles tout le mal que nous pensons de sa mauvaise volonté à adopter notre concept de « liberté »: il peine, comme le mot « parti » chez le Peuple-Chat, à trouver un mot pour se dire. Tout en regrettant vivement les emprisonnements abusifs pour délit d’opinion et les tracasseries en tout genre infligées aux proches des « dissidents », nous ne pouvons nous ranger totalement aux côtés de Liu Xiaobo et dire avec lui que ce qui peut arriver de mieux à la Chine, ce serait « 300 ans au moins de colonisation occidentale ». C’est bien sûr une provocation. Mais peut-il être suivi, et même seulement compris, par la majorité des Chinois, tout mécontents du régime qu’ils puissent être ? A vrai dire, plus qu’à Liu Xiaobo que nous absolvons assez volontiers dans son contexte, nous en voulons à certains allumeurs d’étincelles de chez nous (personnages politiques et acteurs des médias), ignorant à peu près tout de la Chine mais s’arrogeant le droit de la faire comparaître devant le tribunal de leur bonne conscience au nom d’un « impensé » caractérisé érigé en absolu. Un exemple (ils sont légion) : quand on a attribué en 2010 à Liu Xiaobo le Nobel (après l’avoir attribué au DalaÏ Lama en 1989), ce Prix dit « de la Paix » n’était-il pas une forme de déclaration de guerre à la Chine ? Autre exemple : difficile d’oublier le passage de la flamme olympique à Paris en 2008 sous les huées et les violents incidents antichinois (sous la houlette de Robert Ménard que nous n’avons pas besoin de présenter !) qui, retransmis par la télé en Chine qui suivait « sa » flamme de par le monde, ont meurtri et frappé d’incompréhension absolue la population chinoise dans sa totalité. Je pense que nous pourrions éviter ce genre de choses (qui n’ont généralement pas d’autre but que faire du buzz) et nous montrer moins donneurs de leçons. Nous payons du reste assez cher nos « incartades » droitsdel’hommistes puisque elles se terminent toujours de la même façon : par un navrant petit voyage à Pékin de J.P. Raffarin (le sinophile de service) chargé du « kotow » de contrition pour la bonne continuation des contrats !
On aura compris que nous nous rangeons dans le camp de F. Jullien. Comme lui, nous ressentons, même si cela peut paraître paradoxal, que la théorie de l’ « altérité » nous rapproche des Chinois plus qu’elle ne nous en éloigne. F. Jullien nous aide à entamer avec la Chine un dialogue fondé sur le respect et la compréhension mutuels. Nous rappelons, et peut-être n’est-ce pas tout à fait inutile, qu’il n’est pas question de prendre la Chine pour « modèle », ni d’envisager d’adopter une quelconque pensée toute faite « made in China ». Mais la Chine est un vaste pays qui a fait ses preuves quoi qu’en pense Billeter, elle compte plus d’un milliard trois cents millions d’habitants, elle a réussi des paris économiques qu’on croyait impossibles, elle maintient dans une paix globale (oui, nous le savons, tout le monde n’en sera pas d’accord) 56 ethnies différentes et gère une superficie à peu près équivalente à celle de l’Europe actuelle. Nous avons besoin d’elle (et de tout le monde) pour faire face à ce qui nous incombe : sauver, s’il se peut notre planète et prendre des chemins autres que ceux qui nous ont menés là où on en est. La Chine ne nous offrira pas une solution miracle, mais il faut travailler avec elle de la façon la plus sereine possible sur nos perspectives d’avenir. La Chine est un grand pays de vieille civilisation, elle a une longue expérience et elle a souvent fait confiance aux solutions empiriques au long de son histoire, elle a une population éduquée et disciplinée… Faisons au moins confiance aux éventuels outils qu’elle peut mettre à notre disposition !

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  1. Mes yeux étaient las, bien plus que là, juste après l’apostrophe : la catastrophe.

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