Que sera le revenu universel d’assurance du citoyen ?, par Pierre Sarton du Jonchay

Billet invité.

Que sera le revenu universel d’assurance du citoyen ?

Il y a une manière non idéologique et non spéculative de voir le revenu universel qui remplacerait l’actuel ensemble disparate de prestations sociales. Certes, la finalité peut bien être « d’acheter » la paix sociale mais le résultat concret est l’engagement explicite d’un processus de remise à plat économique de la fonction sociale de l’État. L’État ne serait plus posé comme une divinité providentielle qui saupoudre des subsides tombés d’on ne sait où mais comme une entreprise publique objective d’assurance et de consolidation de la solidarité nationale entre les citoyens.

Poser le problème de la « sécurité sociale » sous l’angle du revenu universel minimum d’existence économique, juridique et politique de chaque individu induit une réintégration réciproque de la macro-économie politique par la micro-économie politique. L’économie devient politique à l’échelle de l’individu et la politique devient économique à l’échelle de l’État, et plus seulement à celle des « entreprises » qui par définition ne seraient que privées. L’État redevient providentiel mais plus comme une divinité constitutionnelle ou idéologique : comme une entreprise publique commune de financement de l’existence de chaque citoyen.

Mais il y a beaucoup plus. La fonction sociale de l’État a été, par le mirage de la libéralisation globale du monde, déconnectée de l’organisation sociale et politique du marché du travail. Après la deuxième guerre mondiale, l’Europe a réémergé de ses cendres par des systèmes de droits sociaux généraux et étendus financés par des emprunts illimités en dollar démultipliés par la dévaluation des monnaies européennes. Les droits sociaux ont été opportunément posés par rapport au travail et aux entreprises. Les entreprises ont été redressées et relancées par des commandes massives de reconstruction et d’investissement dans les infrastructures et les services publics.

Par la force des choses et non de la politique, les entreprises publiques et privées ont dans un premier temps employé toute l’offre de travail disponible mais sans se préoccuper des conditions humaines, financières, économiques et technologiques de la croissance durable. Jusque dans les années 80, les performances variables des économies nationales ont été sanctionnées par les dévaluations ou les réévaluations des parités nationales par rapport au dollar ; et par la croissance internationale subreptice illimitée de la masse monétaire en dollar. L’économie libérale s’est financée depuis la deuxième guerre mondiale par l’endettement illimité en dollar. Quand la dette mondiale en dollar est devenue manifestement disproportionnée à la production réelle mondiale, les « eurodollars » ont pris le relai puis l’euro.

La crise interbancaire mondialisée des subprimes a manifesté la déconnexion radicale insurmontable de la finance monétariste libérale avec l’économie réelle des besoins et de l’environnement humains durables. Les parités monétaires totalement bancarisées et privatisées ne reflètent plus du tout les différences réelles de performance économique entre les marchés. Lesquels marchés sont dans les faits nationalement distincts. Mais plus grave et absolument inédit, le capital libéralement coté des entreprises ne mesure plus du tout l’évolution réelle de la productivité du travail en valeur ajoutée, laquelle n’est plus légalement reconnaissable et mesurable par les sociétés politiques.

Le non-système libéral de la monnaie et de la finance, de fait totalement privés, est institué par la suppression des frontières formelles entre les zones monétaires qui irriguent les marchés nationaux. Les États, c’est à dire les lois nationales qui régulent les marchés de l’épargne, du crédit et du travail, n’ont plus aucune prise sur la circulation du capital dans le marché financier privé unifié au-dessus des États. Le crédit bancaire ne finance plus que les biens physiques de consommation artificiellement rentables parce qu’ils sont exportés dans des monnaies sous-évaluées et importés dans des monnaies surévaluées. Les parités de change sont déterminées dans les tréfonds des systèmes de paiement privés dans l’unique but de maximiser le bonus des mercenaires de la finance.

Les systèmes publics d’assurance des droits sociaux ne sont plus finançables du fait du secret bancaire sur des flux internationaux de capitaux totalement privatisés. Le rendement de la TVA s’effondre à cause des paiements délocalisés des importations et la fiscalité du capital disparaît à cause de l’opacité financière structurelle. Les bases fiscales de financement des États fondent comme la calotte glacière artique dans les comptabilités bancaires hors sol. Donc les investissements et les dépenses publics de formation d’une offre de travail adaptée à la demande hyper-sophistiquée et hyper-technique des entreprises ne sont plus financés. L’économie mondiale est entrée dans la décroissance par manque de main d’oeuvre capable de maîtriser la complexité et la diversité des processus de valeur.

Les héros de la finance, les dieux de la politique et les génies de l’informatique sont parfaitement dépassés par la complexité du monde libéral. Il n’y a plus ni frontières, ni limites formelles, ni normes pratiques vraiment communes pour découper la réalité en problèmes solubles. L’anarchie n’est réductible que par la guerre de tous contre tous. La seule solution financière à la pénurie de techniciens de la guerre économique généralisée est la servitude du consommateur à crédit, puis le chômage de masse et enfin l’élimination des inaptes par le « burn out », le terrorisme ou la répression « politique ». A moins que des regroupements de miséreux en colère ne parviennent à mettre quelques têtes élitaires au bout de leurs piques.

Face à la mécanique libérale de dépolitisation de l’économie, le revenu universel d’existence introduit une nouvelle finance possible des droits politiques du citoyen qui est une personne humaine avant de produire et consommer quoique ce soit. Avec un minimum d’honnêteté intellectuelle, il n’est pas difficile de relever que le revenu universel ne peut pas être financé si son bénéficiaire n’a aucune perspective de participer d’une manière ou d’une autre à la production des biens et services essentiels à son existence. D’où il ressort que la question du revenu universel est peut-être politique, juridique et comptable mais radicalement économique, financière et monétaire.

Pour que le système économique puisse effectivement financer un revenu universel si petit soit-il, il est impératif de représenter l’intérêt général sur le marché mondial du capital. Tout simplement parce qu’aucune entreprise privée n’a de raison économique de détourner la moindre fraction de sa valeur ajoutée au bénéfice d’individus qui ne participent pas directement à sa production. Il n’y a bien que la personne morale publique de l’État multinational, national, provincial ou communal qui puisse adresser au marché une demande de réalisation de droits au nom de celui qui n’est pas actuellement productif pour une quelconque bonne raison humaine de jeunesse, de maladie, d’incompétence provisoire ou de vieillesse.

Une fois rétablie l’existence économique de l’intérêt général dans les processus de marché, le seul statut financier qui convienne à la mission d’une personne morale publique est celui d’assureur. La société d’assurance est le seul acteur financier dont la fonction soit de transformer des revenus réels garantis sous des prix, par des contrats, des lois et des calculs économiques de primes d’assurance. La personne morale publique étatique est par essence une coopérative financière mutuelle dont l’ensemble des primes prélevées par la loi fiscale commune sur ses coopérateurs, égale par définition le total des dépenses communes de prévention, de réparation, d’indemnisation réelle et de versements monétaires compensatoires.

Par nature, un impôt est la prime d’assurance proportionnelle à tout capital, qu’une loi politique attribue à chaque citoyen contribuable selon la participation qu’elle lui reconnaît à la production effective de valeur ajoutée mesurée par la communauté. L’impôt est à proprement parler une prime d’assurance publique partiale du salaire qu’une société politique reconnaît devoir verser contre le travail effectif du salarié à sa production mise en vente sur le marché. La TVA, l’impôt sur le revenu des personnes privées et les taxes directes ou indirectes sur le capital sont concrètement des taxations du salaire instantané ou capitalisé selon le prix accordé au travail de son titulaire par les lois politiques du marché.

Pour comptabiliser concrètement une dette sociale d’assurance étatique d’un revenu minimal d’existence, il faut nécessairement dépasser la niaiserie libérale consistant à confondre la réalité servie avec le droit nominal, le prix comptabilisé par le marché avec le prix de l’actif financier véritable, le prix de vente avec le prix de revient, le bénéfice capitalisable avec la rémunération des actionnaires juridiques qui ne sont pas réels. Mettre à plat le revenu universel avec son financement débouche nécessairement sur la délimitation de la nécessité, du droit et de la productivité du travail effectivement vendu et livré.

La monnaie qui rend le prix du travail effectif, exigible, liquide et certain n’est certainement pas émise par la Réserve Fédérale des Etats-Unis, la BCE, la Banque d’Angleterre ou la Banque Nationale de Suisse. Elle n’est pas non plus émise par des banques ou des assureurs privés qui n’ont pour actionnaires que des rentiers dont nul ne sait s’ils travaillent ou ont travaillé réellement ou non. La monnaie qui mesure effectivement le prix livré du travail passé, présent et futur est émise par les nations démocratiques qui définissent les prix justes par la loi, la morale et le travail. Des prix réels en lieu et place d’un rapport de force rhétorique simulé par des chiffres qui ne sont même pas des nombres significatifs d’une réalité véritablement humanisante et humanisée.

Le revenu universel d’existence ne peut rationnellement être versé à quiconque qui ne soit citoyen, donc à des personnes physiques participantes effectives de la personne morale de nations organisées en États de droits par l’égalité morale des personnes. Il est absolument manifeste que les non-citoyens allemands, ou espagnols, ou luxembourgeois ou français de la zone euro ont perdu leur dignité de personne et de citoyen en consommant à vil prix en euro surévalué les productions d’esclaves chinois, bangladais, burkinabés, turques, saxons, andalous ou bretons.

Le revenu universel que pourraient instituer en France les nouveaux élus de 2017 est par essence le prix réel concret restauré de la citoyenneté. Il ne peut pas être financé ni versé si le prix des biens et services n’est pas objectivement complet par la rémunération de tous les facteurs de la valeur. Facteurs que sont le travail mesurable en capital effectivement investi dans la réalité, et le crédit mesurable en droits effectivement servis selon la loi politique de l’égalité des citoyens par le marché réel. Le marché n’est ni réel ni financièrement efficient, si le capital et les revenus, du risque, du crédit et du travail de transformation du capital ne sont pas exhaustivement inventoriés et taxés par des budgets nationaux communs par un même étalonnage des droits du travail passé, présent et futur.

Autrement dit, ce n’est pas de la monnaie, du crédit ou de l’épargne virtuels qui doivent être déposés dans les banques contre paiements, mais bien du travail réellement effectué dans le passé et réellement investi dans le futur. Un salaire n’est pas seulement un nombre au bas d’une fiche de paie mais la rémunération d’un contrat de travail d’un citoyen actionnaire d’entreprises où il a déposé la liquidité passive de son épargne ou alors la liquidité active de la valeur ajoutée future. Valeur ajoutée qu’il a vendue dans un ensemble de tâches et d’objectifs d’un certain travail à une communauté entreprenante constituée, et capitalement responsable.

Le capital d’une entreprise réelle n’a jamais été le prix d’une liquidité sans origine ni matérielle, ni formelle, ni finale, déversée par virement anonyme dans un paradis financier hors sol sans nom ni régulateur du crédit. Le capital réel est une affectation personnelle sociétale délibérée d’un travail d’intelligence de la demande humaine politique, sociale, physique et vitale ; demande adressée à un travail d’offre de biens effectivement transformés en services humanisés par une loi commune. Un vrai prix est nécessairement public et collectif, donc comptabilisé en monnaie émise par la personne morale d’un État solidaire devant d’autres Etats.

Un vrai État n’est pas une fiction juridique gouvernée par des beaux parleurs professionnels mais l’entreprise politique d’une commune identifiable de citoyens collectivement et solidairement responsables par leur travail de la réalité économique légale de la valeur ajoutée livrable contre paiement en monnaie. Le revenu universel d’assurance de l’existence ne pourra pas être mis en œuvre à moins d’une interdiction réelle, opposable à la BCE par un Etat confédéral de l’euro, d’émission de la liquidité au profit d’entreprises qui ne soient pas explicitement adossées à de véritables communautés de travail. Une entreprise n’existe pas sans une communauté de travailleurs solidaires par un même capital de compétences, de savoirs, de transformations et de services.

La nationalisation de l’euro dans une confédération visera la titrisation des normes communes de droit humain au nom de chaque État membre responsable de son interprétation et de sa transformation par une société politique de marché. Toute société politique de quelconque échelle doit être érigée en personne morale d’État, c’est à dire étymologiquement en commune, propriétaire exclusive de son marché par une subdivision locale de l’euro. Tout transfert de liquidité d’un État à l’autre, limitrophe, subordonné ou consolidant, entraine une taxation financière à la source au profit du marché importateur pour garantir la dette vis-à-vis de l’État exportateur. Et au profit du marché exportateur pour provisionner les fonds d’assurances sociales domestiques du citoyen travailleur.

De la ré-étatisation de l’euro, c’est à dire de la déprivatisation de l’émission monétaire contre titres de propriété, il résultera que les banques ne sont plus des usines comptables spéculatives mais des agences juridiques d’adossement des crédits à des contrats de travail nominatifs et à des chaines de valeur déposées, c’est à dire communisées dans des sociétés identifiées et responsables. La transformation de la valeur n’est pas réellement appréciable sans la vérification publique juridique par les banquiers-magistrats des droits, des devoirs, des compétences et des tâches effectifs de travail des personnes physiques.

La subordination des systèmes de paiement non seulement à la livraison vérifiable des biens et services, mais à la réalisation effective de tous les droits du travail investis contre un flux monétaire de liquidité, est la condition pratique sine qua non du revenu universel d’existence des personnes physiques. La raison juridique en est triviale. Il n’y a jamais eu de monnaie réelle hors de l’effectuation des droits personnels qui justifient la comptabilisation d’une dette. Il n’y a jamais eu d’État de droit solvable sans une personne morale souveraine investie par des citoyens vertueux capables d’en contrôler les dépenses et les actes par leurs représentants financièrement responsables.

La perspective d’un revenu minimal garanti du citoyen signale le début de la révolution contre-libérale amorcée contre toute attente par la faillite bancaire et politique des subprimes. Les États ont été désintégrés dans le pillage illimité des ressources fiscales publiques par les oligarchies hors sol. La libre circulation d’un capital anonyme totalement déconnecté des droits et devoirs de la personne a stérilisé les appareils de production. Le capital d’assurance des créances du travail sur la production a été dilapidé par des faux présidents, des faux ministres, des faux banquiers, des faux entrepreneurs, des faux syndicats et des faux députés rémunérés par l’argent des fausses sociétés nommées dans les ordinateurs bancaires.

L’inscription des vrais savoirs, des vraies connaissances, des vraies transactions dans de vrais dépôts bancaires compensables exclusivement dans un marché public européen de la liquidité va en fait susciter un vrai marché du travail. Un marché où le travail d’un véritable entrepreneur est d’identifier la demande des personnes ; d’inventer les produits qui y répondent ; d’organiser physiquement la production ; et de garantir le bon prix de vente qui rémunère effectivement tous les droits investis par les personnes physiques moyennant les personnes morales à l’intérieur des sociétés d’État souverain. Un marché du travail où le salaire n’est pas le droit zombi de consommer le travail d’esclaves mais la rémunération de services démocratiques rendus par les citoyens solvables à leurs concitoyens responsables.

Partager :

191 réponses à “Que sera le revenu universel d’assurance du citoyen ?, par Pierre Sarton du Jonchay”

  1. Avatar de Michel Martin

    Si je recevais un RdB de 200€/mois et que je n’en aie pas besoin, qu’est-ce que je pourrais bien en faire?
    Imaginons qu’il me soit plus favorable de le flécher vers des projets que de le garder pour moi. Imaginons qu’il soit plus favorable pour les porteurs de projets de recevoir les RdB de ceux qui n’en ont pas besoin que tout autre mode de financement de leurs projets. Alors, même une somme aussi faible que 200€ permettrait de financer de très nombreux projets en ayant recours à un arbitrage populaire permanent.

    1. Avatar de Pierre Sarton du Jonchay

      C’est bien pour cela que l’adossement que les banques produisent des emplois aux ressources doit être contrôlable et vérifiable directement par les citoyens à travers une dénomination explicite normalisée de toute ressource, de tout emploi, et de tout prêteur comme de tout emprunteur. Les données financières de causalité des prix et du crédit peuvent et doivent être lisibles aux citoyens producteurs-épargnants-consommateurs-investisseurs-contribuables.

      1. Avatar de daniel
        daniel

        « doivent être lisibles » laisse songeur …. dans ce contexte.
        Mais généralisons à petits pas, pour rencontrer les espaces enivrant de l’intellectualisme, plus tard: ce texte, aussi, DOIT être lisible.
        Un rêve, sans doute.
        Du fond de ma cuisine, un oeil sur la pomme de terre que j’épluche, l’autre sur l’écran du PC portable, en train de lire ce texte, rétif à la compréhension, je me retrouve avec une patate minuscule, la majorité passée en épluchure et ce texte incompris, définitivement rétif.
        Une leçon: lire et relire un texte, ne passer à la phrase suivante qu’après avoir compris la précédente vous expose à vous serrer la ceinture et accroitre le gaspillage. Gâcheur !

      2. Avatar de CloClo
        CloClo

        Pas mieux !

        (Non mais sérieux à ce niveau permanent c’est pas trop fatiguant ?)

    2. Avatar de Mathieu Van Vyve
      Mathieu Van Vyve

      plus que probablement, si vous n’avez pas besoin de ces 200€, c’est que vous avez d’autres sources de revenus. Or pour financer un RdB, les impôts seront augmentés. Et donc probablement que vous allez y perdre: les augmentations d’impôts seront de plus de 200€.

      Un RdB est par la force des choses favorable à ceux qui ne bénéficient pas d’allocations et et qui n’ont pas ou peu de revenus (travailleur mal payés, conjoint non travailleur, étudiant), défavorable à ceux qui gagnent beaucoup, et légèrement défavorable à ceux qui ne travaillent pas du tout et qui bénéficient d’une allocation de chômage pleine.

      1. Avatar de BHL l 'entarté
        BHL l ‘entarté

        « légèrement défavorable à ceux qui ne travaillent pas du tout et qui bénéficient d’une allocation de chômage pleine. »
        Totalement faux , c’est un drame pour celui qui est en bas de l’échelle !
        Non seulement ( minimexé , chômeur ) il reste dans la misère ,mais son revenu s’éloigne de TOUS les autres citoyens qui travaillent , TOUS !
        TOUS LES REVENUS AUGMENTENT SAUF LE SIEN !!
        Et comme le travail disparaît ,on va créer une classe d’intouchables comme en Inde !
        Des gens qui de la naissance a la mort seront MEPRISES et dans la misère toute leur vie !
        En tant que minimexé de 64 ans ,je suis viscéralement CONTRE cette arnaque néo libérale « universelle » !

    3. Avatar de G L
      G L

      Comme vous l’indiquez à propos de la somme qui vous serez attribuée, y a deux sortes d’utilisations de l’argent:
      1) l’utilisation qu’on en fait pour vivre (acheter du pain ou partir en vacances sur son yacht)
      2) l’utilisation qu’on en fait en temps qu’outil de pouvoir (les millions de dollars nécessaires pour être un actionnaire influent d’une grosse multinationale comme les 27$ que les partisans de Bernie Sanders lui envoient.)

      La limite entre les deux peut être floue (l’argent mis de côté pour les temps difficiles, celui consacré par M. Macron pour s’acheter un costume qui convienne mieux à son rang de ministre qu’un tee shirt) mais les américains expriment de manière toute à fait claire ce lien entre fortune et pouvoir en évaluant en dollars aussi bien les entreprises et ceux qui les détiennent que les candidats aux élections qui doivent obligatoirement être capables d’amasser des sommes importantes avant d’être pris au sérieux.

      Si une répartition différente du pouvoir n’accompagnait pas la mise en place du revenu universel ce ne serait qu’un coup d’épée dans l’eau parce qu’il se traduirait inévitablement par une augmentation équivalente des soins médicaux, des loyers et du cout des enterrements (en fait de tout ce qui ne peut être importé de pays où le travail s’échange contre un salaire dérisoire.)

  2. Avatar de Hadrien
    Hadrien

    1) Je ne suis pas sûr de comprendre la substantifique moelle de la prose alambiquée de PSDJ.
    2) J’ai fait un calcul. Sans impôt supplémentaire, en consacrant les budgets du chômage , des pensions, allocations d’étude, allocations familiales (au delà de 18 ans) et la simplification administrative, et une partie des revenus minimas, on obtient +- 500 € par mois par citoyen de plus de 18 ans.
    3) C’est peu en apparence, mais:
    – Pour les jeunes, en tant que « Tanguy » , c’est possible.
    – Le système incite à la socialisation, par exemple, 4 amis cumulent 2000 €, ce qui permet de vivre ensemble.
    – Le montant est suffisamment faible pour inciter au travail même peu payé, les « pièges à l’emploi » disparaissent. Inversement, ce revenu garanti protège contre l’exploitation.
    – Les retraites peuvent se compléter par l’épargne.
    – Du point de vue psychologique, les citoyens sont considérés comme des « actionnaires » de la société et pas seulement comme des « bras ». Le contrôle tatillon des chômeurs disparait, au profit de leur dignité.
    – Les discriminations entre fonctionnaires, salariés et indépendants tombent.
    – Pour les cas malheureux, il faudra conserver une aide soumise à enquête et contrôle.

    1. Avatar de Mathieu Van Vyve
      Mathieu Van Vyve

      Je ne comprends pas pourquoi vous ne voulez pas augmenter les impôts de ceux qui ont déjà des revenus élevés et qui vont en plus bénéficier de cette allocation. Il est évident qu’il faut augmenter ces impôts pour leur prendre d’une main ce qu’on leur donne de l’autre. Le but d’une telle allocation n’est pas d’améliorer la situation de tous, mais bien celle de certaines catégories de personnes (travailleurs à mi-temps ou très mal rémunérés, conjoint qui ne travaille pas,…), et d’inciter ceux qui gagnent beaucoup à travailler moins (parce que le taux d’imposition est élevé).

    2. Avatar de Francois Corre
      Francois Corre

      @Hadrien
      On pourrait aussi y consacrer un prélèvement / redistribution ‘Sismondi’…

    3. Avatar de Hadrien
      Hadrien

      A MM Mathieu et François,
      1) L’état prélève plus de 50% du PIB, et cela me semble plus qu’assez. Il ne faut donc pas augmenter la masse d’impôt. Par contre, je préconise de diminuer fortement l’impôt sur le travail au profit des taxes environnementales: sur les carburants, pesticides, bétonnage des terres etc…On devrait aussi (Sismondi) taxer (au lieu de défiscaliser) les investissements en robots.
      2) Il faut en outre faire gentiment comprendre aux riches que leur richesse leur est garantie par le pouvoir public: l’ armée, la police et la justice les protègent, l’école leur fournit leurs travailleurs qualifiés et les progrès techniques etc… Ils doivent donc accepter de bonne grâce de contribuer.
      3) Par contre, il faut aussi faire gentiment comprendre aux fonctionnaires qu’ils sont au service du public et pas le contraire. Des économies doivent s’y consentir et les privilèges s’y bannir.

    4. Avatar de Garorock
      Garorock

      Hadrien,
      500 euros par mois sans les A.P.L, c’est moins que les minimas sociaux actuels.
      Pour une personne seule: R.S.A = 465 euros / aide au logement = 250 euros.

  3. Avatar de pierrette
    pierrette

    « Le capital d’assurance des créances du travail sur la production a été dilapidé par des faux présidents, des faux ministres, des faux banquiers, des faux entrepreneurs, des faux syndicats et des faux députés rémunérés par l’argent des fausses sociétés nommées dans les ordinateurs bancaires. »
    Oui cessons ce monde factice et réalisons la vraie vie avec une économie réelle.

    1. Avatar de vigneron
      vigneron

      Oui, mort au pays fictif ! vive le Pays Réel !

  4. Avatar de pierrette
    pierrette

    Et puis évitons de rester dans nos vieux schémas de penser…Chômeurs, fainéant, etc…Rester dans ces discours, concours à faire une politique d’autruche ou mieux encore à entretenir les nantis. Cherchons plutôt à les anéantir en reniant leurs formules formatées et préparées à être digérer par les premiers perroquets venus.

  5. Avatar de vigneron
    vigneron

    Le rendement de la TVA s’effondre à cause des paiements délocalisés des importations…

    Il n’est évidemment pas interdit de raconter n’importe quoi lorsqu’on est PSDJ mais enfin bon, si le rendement net de la TVA a baissé en France depuis 1980 c’est juste parce que le taux implicite de taxation de la consommation par la TVA est passé de 15,5 à moins de 13%, because, entre autres, création du taux super réduit en 1982, puis disparition progressive du taux
    majoré, jusqu’à sa suppression définitive en 1993 et enfin baisse d’un point du taux normal et entrée en vigueur du taux réduit sur les travaux de rénovation des logements anciens. Heureusement Hollande est arrivé et Juppé était passé par là en 95…

    1. Avatar de Pierre Sarton du Jonchay

      Merci Vigneron. Il y a bien deux phénomènes qui réduisent le rendement de la TVA par rapport au revenu national réel : la baisse délibérée des taux de taxation ; et la mondialisation financière qui permet de régler ses achats avec n’importe quelle monnaie donc préférentiellement avec de la monnaie bancaire scripturale déposée dans des havres fiscaux, nominalement à Londres, Luxembourg ou Singapour.

      Les principaux bénéficiaires de l’opacité financière mondialisée sont les dirigeants des firmes multinationales ainsi que des puissances politiques (qui ne sont plus vraiment des États au sens d’avant la révolution industrielle libérale). Les prix de transfert au sein des structures juridiques multinationales sont établis pour minimiser les versements de TVA et de fiscalité du capital (impôts sur les bénéfices et le patrimoine immobilier).

      Avec la suppression des frontières douanières et financières et la légalisation universelle de fait des sociétés écrans, les dirigeants politiques ont des pratiques alignées sur celles des dirigeants économiques. Les flux financiers affichés dans les comptes publics des institutions étatiques n’ont plus qu’un lointain rapport avec le flux réels de valeur et la rémunération réelle des détenteurs du pouvoir politique. Les pratiques sont financièrement identiques entre un patron multinational, un ministre, un baron de la drogue, un dirigeant de réseau terroriste ou un trafiquant de corps humains.

      Comme le contrôle de la loi et de la morale n’est plus de fait la contrepartie obligatoire d’un paiement en monnaie, ne pas toucher sa commission ou sa rétro-commission à titre privé revient à se faire éjecter du pouvoir par perte de ses bailleurs de fond. Dans notre monde libéral, la seule possibilité de rester honnête est de se faire financer directement et en plein jour par ses clients réels ou par les citoyens modestes dont on sollicite la confiance de personne à personne.

      La démonétisation du papier monnaie est inévitable pour rétablir la sincérité transactionnelle. Mais bien plus encore, l’étatisation des banques de dépôt pour intégration politique dans le pouvoir judiciaire de la démocratie. Il n’y a pas d’économie humaine possible si un paiement en monnaie est détachable de la livraison d’un bien ou d’un service réel visible par le travail d’une personne physique à l’intérieur d’une société politique identifiée et délimitée par sa monnaie.

      La monnaie sera numérique, réticulaire, sociale et politique ou ne sera plus que la réduction de la majorité à l’esclavage consumériste par l’oligarchie féroce.

      1. Avatar de CloClo
        CloClo

        PSDJ nous dit que : « Il n’y a pas d’économie humaine possible si un paiement en monnaie est détachable de la livraison d’un bien ou d’un service réel visible par le travail d’une personne physique à l’intérieur d’une société politique identifiée et délimitée par sa monnaie. »

        J’offre la somme de 50 000 euros à toute personne qui peut reformuler cette phrase en explicitant son sens très clairement, et cela sans tourner en rond et sans se foutre de ma gueule avec des truismes sans intérêt.

        « Une société politique identifiée et délimitée par sa monnaie », Fouille ouille ouille passez moi le beurre !

        1. Avatar de Julien Alexandre

          @ Cloclo

          J’explicite son sens très clairement, il y a en effet deux propositions dans cette phrase, une qui se réfère au paiement en monnaie détachable de la livraison d’un bien ou service : il faut interdire la spéculation des intervenants ne pouvant ni prendre livraison, ni stocker, ni livrer directement les biens ou les services échangés. Et l’autre qui se base sur cette première position et étend son domaine d’application aux échanges entre zones monétaires unifiées (la zone euro, la zone dollar, etc.) : il faut aussi interdire le carry trade.

          Pour les 50.000, je t’envoie un RIB ?

      2. Avatar de CloClo
        CloClo

        Mouais, effectivement ce que tu dis mon cher JA est vachement clair ! Faut quand même bien aller chercher le cogito pour en déduire ainsi une telle évidence.

        Mais pour le versement cependant ça ne sera pas possible. Je ne peux m’empêcher de penser que, comme tu baignes dedans, tu peux lire à travers le prisme amphigourique PSDJ parce que tu es tombé dedans quand tu étais petit, et que l’évidence tu l’as retrouverai même sous deux mètres de boue. Donc tu ne peux pas participer ! 😛

        1. Avatar de Julien Alexandre

          @ Cloclo

           » à toute personne »… Suis pas une « personne » moi ?!? Aboule le fric !

      3. Avatar de CloClo
        CloClo

        Mais si tu es une personne ! Mais t’es une sorte d’Obelix du PSDJ. La preuve ?

        Plus haut il nous raconte que : « Les flux financiers affichés dans les comptes publics des institutions étatiques n’ont plus qu’un lointain rapport avec le flux réels de valeur et la rémunération réelle des détenteurs du pouvoir politique. »

        En langage clair Moooonsieur J. Abelix ça donne quoi ?

        « La rémunération réelle des détenteurs du pouvoir politique » Raaah la la passe moi le sel !

        (On va voir si la potion magique est assez forte en fait…)

  6. Avatar de BHL l 'entarté
    BHL l ‘entarté

    « Le montant est suffisamment faible pour inciter au travail même peu payé »

    Certes , dans un monde de plein emploi .
    Dans le nôtre ( c’est bien ici que j’ai lu que 40% des emplois vont disparaître dans les années a venir ? ) ca ne va créer que de la haine et de la révolte ,(c’est d’ailleurs ce que ce « revenu » m’inspire) des désespérés miséreux de la naissance a la mort ! !
    La SEULE solution est le partage du travail et l’allocation pour l’inemployable !
    Et bien entendu ce revenu RIDICULE ne protège en rien de l’exploitation !
    Vous arriverez peut être a payer votre loyer…peut être…
    Pour le reste vous n’avez plus rien après l’avoir payé a 500 euros !
    Au fait vous faites comment pour épargner pour votre complément pension ?

    1. Avatar de James Bernard
      James Bernard

      BHL l ‘entarté dit :
      1 juin 2016 à 17 h 57 min
      « … ca ne va créer que de la haine et de la révolte »
      …………….
      C’est le système actuel qui créé de la haine et de la révolte. RMI puis RSA, puis chômeurs regardés de travers par les smicards qui travaillent dur et « se lèvent tôt le matin » et n’arrivent pas à joindre les deux bouts alors que … »
      Il faut élever le débat et tenir compte de l’évolution du monde qui change à toute allure plutôt que d’encourager les gens à devenir des pros des failles su système.
      « Tout le monde toucherait un pécule de base; il serait par ailleurs loisible à chacun de compléter ses revenus en majorant ce pécule par des activités lucratives. Cette allocation universelle favoriserait les activités bénévoles au service de la communauté … »
      http://noocafe.com/b-noo/bifurcation.htm#revenu

      1. Avatar de vigneron
        vigneron

        Révolte ? Quelle révolte ?
        L’allocataire est un animal de compagnie fidèle, docile et soumis – ne pas, néanmoins, trop le laisser sans surveillance en compagnie des enfants, surtout les siens.

      2. Avatar de Dominique Gagnot
        Dominique Gagnot

        James,

        « Cette allocation universelle favoriserait les activités bénévoles au service de la communauté … »
        ————————-
        Tu pourrais ajouter que le Capital serait aussi mis bénévolement au service de la communauté.

        Car, grâce à ce pécule, Mme Bettancourt, ou M. Arnault, par exemples, ne chercheraient plus à amasser des dividendes, devenus superflus. Leurs employés pourraient donc travailler moins.

        C’est donc une excellente idée ce Revenu de base, James.

      3. Avatar de Dominique Gagnot
        Dominique Gagnot

        « Cette allocation universelle favoriserait les activités bénévoles au service de la communauté … »
        ––––––––-

        Et favoriserait le Capital bénévolement mis au service de la communauté ?

        (annule et remplace le precedent commentaire… Désolé.)

      4. Avatar de Michel Lambotte

        Je retiens surtout ceci:
         » Le revenu de base universel est un nouvel ensemble d’outils de base pour la politique monétaire du XXIème siècle. »

        C’est sur ce point qu’il faut avancer et PSDJ semble aller dans ce sens.
        Le problème est que je ne suis pas spécialiste économique et dès lors ignore la signification précise de la plupart des termes qu’il emploie.
        Un effort de vulgarisation serait le bien venu.

  7. Avatar de Charles
    Charles

    L’entourloupe commence a être usée.
    La proposition de revenu universel, ou salaire de base est souvent confondu avec le salaire à vie (popularisé par Bernard Friot) parce qu’elle déconnecte une partie du revenu de l’occupation d’un emploi « octroyé » par un patron. Elle en est pourtant l’exact opposé. Car si le revenu de base est le complément nécessaire à la précarisation générale de la société, le salaire à vie est la subversion du marché du travail et la constitution des travailleurs en classe dominante, sur les plans politique et économique.

    Voir la démonstration par Sylvain Billot et les moyens de s’y opposer ici: Revenu universel de base ou salaire à vie: deux logiques antagoniques http://www.anti-k.org/2016/05/23/revenu-universel-de-base-ou-salaire-a-vie%e2%80%89-deux-logiques-antagoniques/#.V08Yw4-cEhc

    1. Avatar de daniel
      daniel

      Quelle est la différence entre 1000 euros net classé « revenu universel » et 1000 Euros net dénommé « salaire à vie » ?
      Où est l’entourloupe ?

      1. Avatar de Dominique Gagnot
        Dominique Gagnot

        Le montant du salaire à vie dépend de la qualification, variable, d’un individu à l’autre, et qui peut évoluer.
        C’est lié à une compétence, comme chez les fonctionnaires.
        Il est financé par les entreprises socialisées, qui cotiseraient l’ensemble des salaires dans un pot commun a toutes.
        (perso je trouve ça un peu rigide…, mais ça peut s’améliorer)

        Le Revenu de base c’est tout le monde pareil, et est financé par l’impôt. L’assiette est donc beaucoup plus faible.

      2. Avatar de Dominique Gagnot
        Dominique Gagnot

        En fait la grosse différence est que le salaire à vie implique un système communiste,
        alors que le revenu de base, ça reste capitaliste, et lié à ce que veulent bien lâcher les rentiers. (le moins possible donc)

      3. Avatar de Pierre Sarton du Jonchay

        J’entends le « salaire à vie » comme le revenu minimal qui garantisse une vie décente pour toute la vie sans condition de capacité objective à travailler mais avec obligation morale de contribution au bien commun.

      4. Avatar de jducac
        jducac

        @ Dominique Gagnot dit : 2 juin 2016 à 0 h 27 min

        «…. le salaire à vie implique un système communiste…»

        ——————————–

        De fait, le salaire à vie, serait un droit à consommer fixé par les dirigeants du parti. Ces maîtres du monde n’auraient aucune raison de ne pas se comporter en propriétaires et de ne pas considérer leurs congénères comme les éléments d’un véritable cheptel dont la mission serait de survivre aussi modestement que possible pour simplement nourrir leurs gardiens de troupeau.

        Ainsi la plupart d’entre nous aurait mis des millions d’années pour passer du stade animal au stade humain et, en très peu de temps, grâce à des idéologues qui prônent l’égalitarisme en condamnant l’idée de compétition et de sélection, (sauf dans le foot) , se verraient ramenés au stade animal de nos origines.

        Merci Dominique de préférer le communisme au capitalisme !

      5. Avatar de Dominique Gagnot
        Dominique Gagnot

        jducac,

        « … fixé par les dirigeants du parti. Ces maîtres du monde n’auraient aucune raison de ne pas se comporter en propriétaires… »

        ——————-

        Quel bonheur de te retrouver!

        Ton doigt est scotché depuis toujours sur LE problème, mais tu n’as pas l’idée d’en chercher LA solution.
        C’est curieux cette attitude, pour un ingénieur…

        Indice : ne pas concentrer les pouvoirs aux mains d’un petit nombre de personnes, ou d’une catégorie sociale.
        Cela s’appelle la Démocratie (rien à voir avec notre pognoncratie)

        1. Avatar de Julien Alexandre

          Quel bonheur de te retrouver!

          Non, quel bonheur de vous retrouver tous les deux Gagnot et Ducac. On était tellement bien depuis 3 semaines sans vos logorrhées respectives… Faut repartir en vacances ensemble.

    2. Avatar de Dominique Gagnot
      Dominique Gagnot

      Ne pas oublier que le salaire à vie va de pair avec l’expropriation des capitalistes ! Ce n’est pas une critique, (loin de là ! ), mais Friot reste discret sur ce point, quand même essentiel.
      En fait, tout ceci est une complète remise à plat, qui doit s’analyser globalement, sans oublier la remise en état de la planète, sur tous ses aspects.

      Comme il dit, le Revenu de base, c’est une roue de secours du capitalisme, rien de plus. Tout ça devra disparaître : Le capitalisme, les rentiers, et leurs roues de secours…

      Au fait, ça sert à quoi un rentier?

      1. Avatar de Michel Lambotte

        Comme il dit, le Revenu de base, c’est une roue de secours du capitalisme, rien de plus.

        Ah oui, et pourquoi?

    3. Avatar de Garorock
      Garorock

      Le salaire à vie implique de passer d’un système capitaliste à un système communiste.
      Alors charly, si vous avez une montre réglée sur le fuseau horaire de la révolution, pouvez-vous nous dire à quelle heure elle arrive?

      1. Avatar de Dominique Gagnot
        Dominique Gagnot

        Dans à peu près 1 an, en France.
        Après l’élection d’Eva Joly et rédaction d’une Constitution révolutionnaire, par l’Assemblée constituante de « nuit debout ».
        Le reste du monde suivra.

      2. Avatar de François Corre
        François Corre

        @Dominique Gagnot
        http://www.monde-diplomatique.fr/2016/06/JOLY/55770
        Bon article dans le numéro de ce mois-ci.

    4. Avatar de vigneron
      vigneron

      Y’a vraiment plus que quelques ahuris au Npa et autres pseudo-sorciers hétérodoxes pour adhérer aux thèses aberrantes de Friot, à peu près totalement démontées et pulvérisées par un Gadrey jusqu’à un Lordon.

      1. Avatar de CloClo
        CloClo

        Les critiques de Gadrey se défendent sans pour rien pulvériser franchement et Friot y répond plutôt pas mal je trouve en billet invité.

        En quoi sa thèse est-elle aberrante si tu veux bien prendre la peine de m’éclairer, même rapidement, avec quelques points ou arguments indéniables, quand tu auras un moment et sans te commander ?

      2. Avatar de CloClo
        CloClo

        Tu peux même me répondre en mode PSDJ vu que JA le parle couramment, il me traduira !

  8. Avatar de Germanicus
    Germanicus

    On trouve des propos et suggestions similaires de l’auteur de cet article dans les ouvrages de la fin des années 70. Je viens de lire livre paru en 1978, publié par un économiste autrichien, qui parle de cela. Il décrit ce que nous vivons aujourd’hui en terme économique et social. Ce qui m’étonne: aucun changement a eu lieu entre temps, aucune réelle initiative politique a été articulé/proposée en France pour mieux partager les riches. Le personnel politique nous raconte qu’il faut de la croissance pour lutter contre chômage. Mais on sait depuis longtemps que c’est un phénomène appartenant définitivement au passé, un subterfuge politique. La classe politique prêche la croissance dans le secret espoir de pouvoir alors redistribuer davantage, pour des raisons purement électorales, pour contenter l’electorat.

    1. Avatar de Dominique Gagnot
      Dominique Gagnot

      Pas seulement contenter l’électorat, mais préserver le système qui les protège!
      Admettre que ce système n’est pas viable, ce serait accepter de sombrer avec. Ils sont donc condamnés à nier, ce qui pourtant est une évidence. Ils font comme si… Et pas seulement eux, mais tout ceux qui en vivent. (les médias en particulier…)

  9. Avatar de schizosophie
    schizosophie

    Comment ça « qui remplacerait » ?!

  10. Avatar de (°!°)
    (°!°)

    A lire les commentateurs, il me semble, qu’ils soient tous pour la phrase biblique : » tu gagneras ta vie à la sueur de ton front et tu enfanteras dans la douleur ». J’ignorais que vous étiez cathos à se point ou S.M. au choix!
    P.S. : Ou tout simplement un peu jaloux de la prose de P.S.D.J.

    1. Avatar de CloClo
      CloClo

      Ah ben tiens ! la clim et la péridurale, c’est pour les chiens peut-être ? !

  11. Avatar de Juannessy
    Juannessy

    Dans « revenu » ( qui a été « revenue ») , ça n’est pas forcément le qualificatif qui vient derrière ( du capital , d’une entreprise ,immobiliers , horaire , mensuel , annuel, imposable , fiscal, minimum d’insertion , universel, national ,nominal , réel …), qui fait sens .

    Le sens est dans le mot lui même : re-venu , retour .

    Le revenu est le garant de l’échange ( qui devrait être en principe l’économie de marché).

    Le revenu , quelque soit son qualificatif , est donc le garant de la survie , au moins pour la part qui nous incombe humainement .

    Quand il devient insupportablement haut ou faible (et actuellement il semble que ce soit les deux à la fois), il ne faut pas longtemps pour que ça pète ou que ça s’arrête ( ou les deux à la fois).

    Pour régler la flamme , dans le concret , nous ne disposons que des qualificatifs et de maigres outils bien grossiers et primitifs.

    La tâche pour y voir clair et mélanger les bons ingrédients pour la bonne recette , est particulièrement ardue et digne de considération .

    Merci à PSDJ d’y consacrer ses efforts , qui selon moi , peuvent être vains si la complexité de la tâche et des domaines n’est effectivement pas rendue de façon plus accessible à celles et ceux qui doivent en être les bénéficiaires .

    Même si je sais ( comme Gainsbourg en témoignait dans sa polémique avec Béart) que les « initiés » ont de la peine à communiquer avec ceux qui ne le sont pas , ou sont des initiés d’autres choses .

    La complexité numérique « triomphante » est peut être un transfert de notre propre complexité et de nos fers au feu , pour tenter de confirmer que nous maîtrisons notre destin .

    1. Avatar de Juannessy
      Juannessy

      Je viens de relire le tout premier paragraphe du billet de PSDJ , et j’y trouve une raison de …revenir sur ma lecture de « revenu » .

      J’adhère à la volonté de fonder l’apport financier collectif à chaque individu sur un système plus pérenne que ne l’autorise le système financier actuel, et à bon nombre des développements qu’en fait la suite du billet .

      Il me semble cependant que l’on passerait à côté de quelque chose de très fort ,en renvoyant (trop) vite « les aides sociales disparates  » que l’on veut( ou doit?) rassembler ,au fond de leur caverne, au nom d’une concentration des efforts de l’État sur sa vraie fonction .

      S’il y a des assistant(e)s sociaux(ales) dans la salle , je pense qu’ils sauraient rapporter ce que j’ai pu constater à titre privé: une bonne partie de la population (aidée mais le cas existe chez des riches) a sa propre idée souvent catastrophique de l’urgence des besoins que « l’allocation » est sensée couvrir . L’aide n’est donc pas que financière ,elle est aussi ( ou tente de l’être) « pédagogique » et « formatrice », et on n’a rien trouvé de mieux à ce jour que « l’accompagnement » » social pour éviter le tonneau de Danaïdes ou les allocations familiales que se transforment en achat de téléviseurs grands écrans dernier modèle .

      Une « simplification  » radicale du « revenu de base », permet sans doute de conforter l’assise essentielle et financière des pouvoirs, et de supprimer des postes de fonctionnaires , mais est ce que le but poursuivi,soit le bien être minimal de tout individu ,en sera mieux ou encore atteint ?

      J’ai encore le goût de croire que le bien être collectif ne peut être atteint que par le bien être « suffisant » de chacun.

      Et le « suffisant »,sauf à le décréter arbitrairement , ou réguler la population selon la « norme », est loin d’être unanimement admis . Un « échange » humain à l’occasion de cet « échange » financier,me parait une condition incontournable .

  12. Avatar de pascal
    pascal

    Bonjour,

    Ce revenu de base équivaudrait sous son aspect comptable à un endettement virtuel (devenant réel par pression sociale) de l’Etat envers son peuple pour une somme colossale de 10 fois le PIB : la masse monétaire à verser (à vie) à tous les citoyens … avec impossibilité de faire marche arrière, sinon c’est l’effondrement national.
    Ce revenu servira de base hypothécaire pour le crédit du bénéficiaire qui s’endettera pour consommer (maison/voiture/etc.) comme c’est le cas du travailleur sous CDI. Acculé par ses dettes, il devra finalement aller bosser pour des miettes de pain.

    Cette masse financière virtuelle, source de bulles spéculatives et d’inflation, va relancer au départ … les organismes de crédit et les banques. Pour le monde de la finance, ce « revenu garanti » ne serait qu’un nouveau produit toxique. 2008 ne nous aurait ainsi pas suffi ? Serions-nous si naïfs ?
    Ce revenu garanti équivaudrait pour l’Etat à signer (en une fois) une monstrueuse et définitive reconnaissance de dette. Par le crédit, elle serait ensuite transférée (en partie mais suicidaire à terme pour l’état) des citoyens vers les banques.
    Cela constituerait in fine une reconnaissance de dette de l’Etat envers le système bancaire.
    Le peuple serait pris en otage entre ces deux institutions : l’état et la banque.
    La bande de Palo Alto se montre séduite actuellement par l’idée. Une fois la trame mise à jour, tout devient limpide !
    Joli cheval de Troie ultralibéral.
    .
    Revenu garanti et patrimoine.
    Constituer un patrimoine avec des miettes de pain, autant construire la tour Eiffel en allumettes. Même François Pignon se méfierait du cadeau empoisonné. Mais la farce ne s’arrête pas là.

    Révolution industrielle = besoin de main-d’œuvre = exode rural.
    Révolution numérique = fin du besoin de main-d’œuvre = exode urbain.

    Le grand capitalisme spécule plus vite que son ombre et a déjà prévu l’exode urbain. Les petits propriétaires et le monde paysan sont expropriés pour une bouchée de pain. La pression de l’agroalimentaire et du business des biocarburants prépare le plus grand vol de terres de l’Histoire, par les ultra-riches et les multinationales.
    Dans 10 ans, le peuple affamé retournera à la campagne pour y cultiver et se nourrir. Même le cyber-job (télétravail) s’exportera hors zones urbaines, ravagées par la misère et la violence. Gros problème du retour à la campagne, le capitalisme sera passé par là : explosion des prix des terres cultivables. Personne ne pourra ni acheter un are de terre ni même louer une hutte avec ce revenu de base dévalorisé.
    Si vous voulez préparer un avenir à vos enfants, ne votez pas pour le revenu de base, achetez-leur plutôt des terres cultivables. Plutôt que de leur donner du vent, offrez-leur la France, celle que le grand capital essaie de vous voler.

    La promotion de cette lubie reflète l’idéologie des assurances : jouer sur la peur des citoyens.

    Le héros civilisateur affronte la peur, le danger et la souffrance avec courage pour mener son peuple à la civilisation.
    Cette allocation universelle répond à la peur de la souffrance, du manque et de l’insécurité. Le culte de la passivité opposée au stoïcisme et réfractaire à tout danger inhérent à l’action.
    Du pain béni pour l’assureur, l’organisme de crédit et le banquier … et un ordre mondial visant l’ovinisation des peuples.

    La classe moyenne traitée à dose mensuelle d’opium comptable s’endormira dans son cocon douillet. On pourra alors lui arracher sans résistance tous les droits sociaux acquis par plus d’un siècle de lutte sociale, ainsi que tout patrimoine mobilier ou immobilier. Le retour à un état de servage bien antérieur à la révolution industrielle, voire même inédit car le serf était économiquement nécessaire.
    Elle sera remplacée par la cybernétique et moisira dans d’immenses bidonvilles car la spéculation immobilière lui interdira même l’accès aux terres cultivables.

    La domestication sociale par la technique éculée de la carotte et du bâton, version numérique.
    Le bâton : menace d’exclusion sociale par la cybernétisation du travail.
    La carotte : le revenu universel.

    Le treizième travail d’Hercule : le revenu de base.
    Cherchez l’erreur !
    C’est cela la décadence.
    Quand le comptable se mêle de politique, c’est le début de la fin …

    Les défenseurs du revenu de base commettent déjà 2 erreurs.
    1. L’économie n’est pas statique mais dynamique : la comptabilité annuelle omet la spéculation et les bulles par injection subite d’une masse virtuelle de 10 fois le PIB !
    2. Après cybernétisation du travail (dans 10 ans), le temps libre générera de l’activité numérique qui créera peu de PIB (supposé financer l’alloc !). Pour rappel, la Silicon Valley n’est pas dans le Vercors. Pourquoi le gang de Palo Alto fait-il la promo du revenu de base ? Au lieu de bosser dans une boîte française, vous bosserez gratos chez vous … pour Google.
    Ces gentils américains (vous avez trop regardé les films de cowboys) ne vous voudraient que du bien ?
    Raymond Kurzweil, mentor chez Google et conseiller de l’armée US, est le pape de la religion transhumaniste : ces braves philanthropes ne projettent pas seulement de remplacer les travailleurs par la cybernétique mais simplement tous les humains par des cyborgs. Un terrorisme religieux.
    En se focalisant à l’Est sur une situation dont les graines ont été semées par la CIA (et la « guerre préventive » de Bush), on tourne le dos à l’ogre de l’Ouest.
    Les lobbies de la Silicon Valley veulent asservir l’Europe au business numérique californien.
    La finance US (Goldman Sachs, …) veut asservir les états européens par le revenu universel et le crédit.
    Les fanatiques transhumanistes californiens (leur temple est Palo Alto) veulent remplacer les européens par des cyborgs.

    Le gouvernement français investit-il par réaction dans une Silicon Valley nationale pour produire du PIB français à domicile dans 10 ans ?
    Non … Il prêche le revenu de base pour alimenter l’économie US.

    Le revenu de base : politique d’avenir ou comptabilité d’apothicaire exprimant la démission face à la cybernétique et aux multiples lobbies US ?

    Cordialement.

    1. Avatar de Garorock
      Garorock

      Croire que le RdB serait LA solution est évidemment une erreur. Il me semble que sur ce blog, on prêche depuis longtemps pour dire qu’il faut mener plusieurs actions de front pour tenter d’être efficace. La création d’un RdB qui nous serait favorable passe par la mise en oeuvre, dans le même temps, de la relocalisation de l’économie afin que la population récupère les « parts de marché » que les tenants du capitalisme se sont appropriées, ceci en partant de la demande des biens et services que les citoyens sont en droit d’exiger pour subvenir à leurs besoins et en devoir de créer pour subvertir ce système qui ne nous les vendra, à terme, que contre du sans et des larmes 😉

      1. Avatar de pascal
        pascal

        Bonjour,
        Je partage partiellement votre approche..

        On devine qu’injecter une nouvelle forme de monnaie (au niveau de la garantie) va avoir un effet catalytique sur l’économie … mais aussi sur la spéculation et l’inflation comme toute injection, d’autant plus qu’une telle garantie (à vie !) étatique signée du jour au lendemain équivaut à 10 fois le PIB. C’est là le problème. C’est Merlin qui monte sur scène !
        L’état joue au chercheur d’or qui spécule sur l’espoir que sa mine va produire durant les 30 ans à venir. Ce n’est pas de la gestion, c’est du poker.
        Financièrement, il s’agit bien d’un revenu annuel (comme la litanie de calculs d’apothicaires envahissant les blogs le montre) mais sa garantie est quant à elle à vie. Et c’est là le grôôôs problème. C’est de la gestion à la madame Soleil.

        Du point de vue de l’étude du système, il s’agit en fait d’une boucle dynamique à l’envers !
        La garantie (à long terme : à vie) de l’alloc est principalement fictive. Elle se fonde sur l’espoir que cela va faire tourner l’économie nationale durablement. Cette hypothèse est d’autant plus hasardeuse que ce bricolage comptable risque déjà de déstabiliser complètement l’économie. Par ailleurs, il exprime surtout une démission de la politique étatique et un abandon devant la crise (actuelle et à venir) ainsi qu’une absence de réaction pertinente aux pressions internationales (USA, Chine, …).

        Le gouvernement qui agite cette carotte plonge dans le populisme naïf. C’est surtout un instrument marketing pour empocher des voix en vendant du vent en l’absence de programme concret. C’est lamentable.

        Le principe de l’alloc du point de vue de la comptabilité mensuelle ou annuelle au niveau de la microéconomie a bien des avantages, c’est sur cette fibre que joue le populisme. Mais le cadre macroéconomique doit être sacrément solide pour se permettre une telle acrobatie. Et ce n’est manifestement pas le cas. Et cette éventualité ne ne se profile pas à l’horizon.

        Cordialement.

      2. Avatar de Juannessy
        Juannessy

        Le billet de PSDJ de ce jour semble apporter une forme d’écho à votre commentaire .

  13. Avatar de Henri MARTIN
    Henri MARTIN

    Comme d’autres je trouve cet article de PSDJ totalement illisible.
    Pourtant je ne pense pas être né de la dernière pluie !
    Heureusement qu’il y a des commentaires, ça éclaire un peu les choses !

    1. Avatar de vigneron
      vigneron

      La simplicité biblique est traductible en émoticons,
      https://twitter.com/BibleEmoji
      avec le PSDJ c’est sans espoir.

  14. Avatar de G L
    G L

    « Le montant du salaire à vie dépend de la qualification, variable, d’un individu à l’autre, et qui peut évoluer. » (Dominique Gagnot)

    Une qualification devenue inutile au sens habituel du terme ça pose quand même quelques problèmes (j’ai bien noté que la qualification de Friot est très différente de l’employabilité des ouvriers de l’industrie en système capitaliste, j’ai un peu peur qu’elle soit traduite concrètement par la compétence éclairée des cadres du Parti ou tout autre sorte de manière de style chinois de fonder l’appartenance à l’élite.)

    “tu gagneras ta vie à la sueur de ton front et tu enfanteras dans la douleur” (°!°)

    Ce slogan biblique n’est en fait que constatation d’un état de fait (résultant de l’essor de l’agriculture à l’époque considérée?) Il englobe bien sur la sueur qui perle au front du trader les jours de tempête financière.

    La ‘honte’ d’être au chômage, la peur d’y ‘sombrer’ et inversement le sentiment de supériorité de ceux qui sont surs de ne rien risquer (Macron!) est la clé de ce à quoi on assiste en ce moment. Plutôt que de s’en moquer gentiment, faudra bien finir un jour (trop tard?) par oser mettre ça au centre du débat politique.

    1. Avatar de Germanicus
      Germanicus

      La citation bliblique est invariablement defenue par les apôtres du capitalisme autoritaire, du style « soit tu retrouveras assez vite du travail ou tu ne feras plus partie de la communauté » – marche ou crêve. Cette doctrine a été reprise par le gouvernement allemand (ancien chancelier Schröder), en mettant le monstre « Hartz4 » au monde. Le Danmark par contre pratique un système humain, citoyen, celui de la « fléxisécurité » .
      Le revenu unversel viendra, ou bien il y aura une abominable misère de masse à gérer; la France ne sera pas parmi les premiers pays qui l’adopteront.

      1. Avatar de G L
        G L

        Préambule de la constitution française (octobre 1946, toujours en vigueur): 5. Chacun a le devoir de travailler et le droit d’obtenir un emploi.

        Si le plein-emploi est devenu impossible alors – à moins de se débarrasser des personnes sans ressource par des moyens qui seraient entre autre contraires aux principes d’Égalité et de Fraternité – il faut assurer un emploi à chacun en partageant le travail (Travailler moins pour travailler tous !) ou modifier la constitution. Cet alinéa surprenant est il compatible avec les traités européens en vigueur ?

      2. Avatar de vigneron
        vigneron

        Qui a dit que le plein emploi est impossible ? Allemagne, Royaume-Uni, USA, Japon, tous en plein emploi.

        1. Avatar de Julien Alexandre

          @ Vigneron

          Qui a dit que le plein emploi est impossible ? Allemagne, Royaume-Uni, USA, Japon, tous en plein emploi.

          Zieute donc : http://www.lemonde.fr/economie/article/2016/06/03/douche-froide-pour-l-economie-americaine-les-creations-d-emploi-au-plus-bas-depuis-six-ans_4933766_3234.html

      3. Avatar de Germanicus
        Germanicus

        @Vigneron
        Plein emploi? Qui vous a raconté ca?
        Les statistiques officielles ne disent pas tout, il faut les analyser en détail, de manière avertie. Aux USA par exemple, on ne comptabilise que ceux qui sont bénéficiers de l’assurance chômage. Les indemnités y sont versés pour une très courte durée, ensuite c’est le néant, les food stamps. En Allemagne il y a, depuis les lois Hartz, de très nombreux boulots à temps partiel, ou précaires ou faiblement remunérés, de nombreux « self-employed ». En Angleterre, le marché du travail se concentre sur la région de Londres et sur la région sud. Ailleurs c’est plutôt tristounet.

      4. Avatar de CloClo
        CloClo

        Vigneron,

        un extrait du Monde.fr de ce jour :

        « La seule bonne nouvelle dans ces statistiques est, elle-même, en trompe-l’œil. Si le taux de chômage est en effet tombé à 4,7 %, c’est avant tout pour de mauvaises raisons. Il n’y a pas nécessairement moins d’Américains à la recherche d’un emploi. La baisse s’explique essentiellement par la quantité de gens qui, par découragement, sortent des statistiques. C’est ce que montre clairement l’évolution du taux de participation. La proportion d’Américains qui ont un travail ou qui en recherchent effectivement un, chute à 62,6 % contre 63 % en mars, soit 458 000 personnes. C’est le plus mauvais chiffre depuis le début de l’année et un niveau proche de celui de la fin des années 1970.

        Autre paramètre inquiétant : le nombre de personnes qui travaillent à temps partiel, alors qu’elles souhaiteraient occuper un poste à plein-temps a fait un bond spectaculaire passant de 6 millions en avril à 6,4 millions en mai. »

        Plein emploi plein de fumée…

      5. Avatar de vigneron
        vigneron

        Le Monde ? Pourquoi pas shadowstat tant qu’t’y es…
        http://www.factcheck.org/2015/03/declining-labor-participation-rates/

        (…) A report from Shigeru Fujita at the Federal Reserve Bank of Philadelphia on Feb. 6, 2014, also sought to tease out the relative impact of various causes for the declining labor force participation rate. Fujita concluded that about 65 percent of the decline between 2000 and the final quarter of 2013 was due to retirement and an increase in disability.
        Fujita, Feb. 6, 2014: The increase in nonparticipation due to retirement has occurred only after around 2010, while nonparticipation due to disability has been steadily increasing over the past 13 years. Similarly, nonparticipation due to schooling has been steadily increasing and has been another major contributor to the secular decline in the participation rate since 2000.

        The number of those who did not look for a job (thus being out of the labor force) even though they wanted a job increased significantly between the fourth quarter of 2007 and the end of 2011. This group of “discouraged workers” explains roughly 30 percent of the total decline (around 2 percentage points) in the participation rate over the same period. Between the first quarter of 2012 and the fourth quarter of 2013, the participation rate of this group has been roughly flat.

        However, Fujita concluded, “Almost all of the decline (80 percent) in the participation rate since the first quarter of 2012 is accounted for by the increase in nonparticipation due to retirement. This implies that the decline in the unemployment rate since 2012 is not due to more discouraged workers dropping out of the labor force.”
        Many economists believe that the steeply declining labor force participation rate is a reason for concern, as Priebus said, even as the declining unemployment rate seems to paint a rosier picture.
        In a speech on Aug. 22, 2014, Federal Reserve Chair Janet Yellen concluded that “the labor market has improved significantly over the past year,” but said that metrics, including 19 labor market indicators, suggest “that the decline in the unemployment rate over this period somewhat overstates the improvement in overall labor market conditions.”
        Still, Priebus’ comment, tying the entirety of the drop in the labor force participation rate to “the Obama economy,” ignores some of the demographic and structural forces that have been driving the participation rate down for more than a decade, and that are expected to continue to drive the rate down for decades to come. (…)

      6. Avatar de Juannessy
        Juannessy

        Si pas le Monde, le Figaro alors (article d’il y a deux ans, tout devrait aller mieux….demain…en 2019):

        http://www.lefigaro.fr/conjoncture/2014/05/27/20002-20140527ARTFIG00118-le-chomage-continuera-d-augmenter-jusqu-en-2019.php

        De façon générale, c’est auprès de l’OIT que je trouve les informations les moins suspectes .

      7. Avatar de Juannessy
        Juannessy

        Au Panama et en Syrie, le taux de chômage est très bas.

  15. Avatar de Pierre Sarton du Jonchay

    Explication de texte sur France Culture
    Marx attaque : magie de la monnaie [http://media.radiofrance-podcast.net/podcast09/10467-18.05.2016-ITEMA_20987946-1.mp3]

  16. Avatar de Marie Joseph
    Marie Joseph

    Bon, pour les commentateurs qui ne savent pas lire ou ne comprennent rien à ce billet, vous pouvez commencer par le blog de PSDJ :
    http://pierresartondujonchay.over-blog.com/
    Après on cause…Correct OUI/NON?
    Et oublions cette histoire de Bible pour le moment.

    1. Avatar de Pierre Sarton du Jonchay

      Merci Marie Joseph.
      Nous sommes clairement dans une phase disruptive de l’histoire humaine comparable à l’unification du monde méditerranéen par Rome, la diffusion des livres imprimés ou les guerres chaudes mondialisées du XXème siècle. A ces moments-là les mots changent de sens, le regard ne perçoit plus les mêmes réalités et les explications tombent dans le vide. Il n’y alors pas d’autre possibilité pour avancer s’en s’anéantir que de travailler à se parler jusqu’à trouver un sens commun à ce qu’on désire.

  17. Avatar de pascal
    pascal

     
    Bonjour,
    Anodine tentative d’ouverture …

    La société des thérapeutes et autres marchands d’élixirs

    Chez nos peuples aujourd’hui anémiés et moribonds, le marché des élixirs se porte bien. Le top des ventes ne propose pas un discours sur la vie mais sur le traitement de nos petits bobos et une litanie de recettes de pommade pour notre nombril (Ch. André, F. Lenoir et toute la clinique bobo pour petits bobos).
    Comparez ces mièvreries à tout mythe de héros civilisateur et vous comprendrez que notre société se porte mal.
    Les « bonheurologues », néo-guides philosophiques et culturels autoproclamés, voilà le nœud du problème : cause, conséquence ou les deux dans une spirale contre-synergétique.

    A la tête de l’équipe de nos de nos sociétés, le soigneur a pris la place de l’entraîneur. Et l’équipe accumule les contre-performances.
    Il est vital de se libérer de cette glue soporifique de la pathologie et de la thérapie entretenue par les médias, le monde de l’édition et récupérée par défaut et opportunisme par le discours politique.

    Non, nulle civilisation ne sera jamais fondée sur le concept d’assurance ! La notion même appartient au perdant, à la décadence.
    Si l’infirmier usurpe les galons du général, aucune bataille ne sera jamais remportée. Voilà la seule « assurance ».

    Perdre son temps en interminables calculs frileux pour savoir si notre poche compte assez de sous pour s’acheter une bouchée de pain avant de mettre le nez dehors ne nous mènera jamais nulle part.

    Quand Ulysse ou Hercule se lève tôt le matin pour partir à l’aventure, il ne va pas demander à sa mère si elle lui gardera un bol de soupe pour son retour … au cas où.
    Pour le héros civilisateur le « au cas où » n’existe pas. La victoire sinon rien !

    On rappellera ici les deux principes du stoïcisme radical :
    tout ce qui se vit est vivable (évidence sémantique) ;
    toute souffrance est éphémère (évidence pratique).

    On n’a jamais fondé et on ne fondera jamais de civilisation sur le concept « d’assurance ».
    Toute l’idéologie de ce « revenu garanti » suinte la mentalité morbide du perdant.
    Comme toute assurance, le revenu garanti est la béquille préventive de celui qui part déjà boiteux voire perdant.
    C’est fondamentalement dépressif et morbide.

    « Et si j’additionne ceci puis divise par trois et multiplie par le nombre de mensualités … »
    Ce discours sonne existentiellement radicalement creux.
    Nul avenir ne naîtra jamais de ces calculs de raccommodeur de bas de laine.

    La vie est ailleurs.
    Abandonnez vos comptes d’apothicaire et laissez gémir les marchands d’élixir et d’emplâtre.

    Réveillez-vous !
    Vivez !

    1. Avatar de Pat Attalo
      Pat Attalo

      à Pascal

      « on n’a jamais fondé de civilisation sur le concept d’assurance… »
      « Toute l’ ideologie de ce revenu garanti suinte la mentalité morbide du perdant »

      Bigre !

      bonjour Pascal , vous voila devenu fondateur de civilisation !

      La victoire ou le chaos !
      on n’avait pas entendu de discours aussi roboratif depuis la deuxieme guerre mondiale…

      Comme disait Bernard Marris dans une interview post 2008 : , » ce sera la guerre ou la termitiere  »

      Vous avez choisi !
      Bravo !
      Vous serez vainqueur , n’en doutez pas…
      nous autres, fiere armée des guerriers argonautes , impavides, menés par vous à la victoire nous escorterons votre char civilisateur…

      ave ceasar ! hello Patton !

      Au dessus de nous, tels des anges pleurants, les mannes intellectuelles des antiques penseurs,
      O! onfray !
      o! zemmour!
      oindrons nos blessures cuisantes dans des sanglots d’azur…

      De retour dans nos chaumieres , tels l’ulysse d’homere , aprés avoir honoré notre belle et bonne Peneloppe…

      nous mediterons gravement les fondations spartiates d’un empire millenaire…
      en pensant à nos peres, ces heros benefiques et naifs, fiers capitaines d’entreprises, qui s’inquietaient du trou de la secu plus que de leurs cholesterols , de leurs vacances,ou du trou dans la couche d’ozone…

      antiques vertus…oh! sages anciens !
      avez vous disparus ?

      vous dont la martiale attitude s’illuminait les soirs de coupe d’europe des nations footballistiques, pour peu que la france arriva en tete…

      vous qui farouchement critiques ,face à la télé, dressés sur vos ergots gaulois…
      regardiez se decomposer lentement la société servile …
      feminisée pour tout dire…
      avec le froid dedain viril de celui dont la montre chére orne la poigne de fer du civilisateur …

      vous qui laissiez tomber en fil à plomb de toutes les discussions , comme un couperet, guillotine, cet avis tranchant comme la lame fatitidique :  » decadence… »

      chacun alors , oh! familles… !
      autour du maigre velouté du soir se rememorait en silence la chute de l’empire de rome, et cette lente degenerescence qui mit fin à la preeminence de l’aristocratie francaise…

      cet à ce moment que l’oncle rigolard , venéré et boiteux, pour tenter de detendre l’athmospere, se levait de table et lançait , expeditif :  » en france , c’est depuis Philippe le Bel qu’on à toujours trainés la patte comme des cons !… »
      mais le coeur n’y etait plus , et plus un rire n’accompagnait son depart son depart claudiquant vers les toilettes…
      le grand pere pensait à par lui meme,  » la ligne maginot.. »
      et deja les ombres du soir prenaient possession du parc des enfances…

      aux informations du journal de 20 h , le presentateur, annoncait cette nouvelle glacante :  » Bonsoir ! d’aprés Monsieur Paul Valery , le temps du monde fini , commence… »

      1. Avatar de pascal
        pascal

        Bonjour,
        Le glissement de la critique d’idées vers l’ironie sur la personne se passerait d’autant plus de commentaires que vous ne pouvez me connaître à travers quelques lignes approximatives et que vous sembliez ensuite projetez sur ces commentaires des interprétations assez fantasmagoriques qui ne regardent que votre imagination.
        L’expression de cette imagination est évidement votre droit mais elle n’a que peu de lien avec ce à quoi vous donnez l’impression de vouloir répondre.
        Merci malgré tout pour votre avis enrichissant.
        J’aurais ainsi exprimé qu’un projet de civilisation repose sur mes épaules dès lors que je rappelle quelques notions élémentaires après avoir constaté que la société s’en éloigne par des fumisteries à la mode !? Soit. Je n’ai même pas dit si je me levais tôt le matin.

        Je propose maintenant à votre critique un avis que vous pourrez considérer comme plus personnel.
        L’organisation sociale humaine est la moindre de mes préoccupations. Les atavismes grégaires de l’homme m’amusent sans plus. Aucune idéologie politique ne me semble digne d’un être pensant, aucun « –isme », même pas l’anarchisme. J’observe que la trame de l’Histoire des sociétés appartient peu à la liberté humaine mais plutôt à des « mouvances nouménales » (selon un classement ontologique par défaut) qui échappent à notre volonté consciente et dont la relation à une éventuelle intentionnalité ne peut être qu’hypothèse. L’orgueil des idéologues de tout poil affublera l’éventuelle gestion cette trame des étiquettes de leur préférence (destin, hasard, loi, déterminisme, volonté divine, volonté du prince, volonté du peuple, etc.). Personnellement, celle de « mystère » me convient.

        Je me distrais simplement à lancer en vrac, par curiosité mais pas seulement, des commentaires décalés sur des blogs où les auteurs et lecteurs présentent leurs croyances comme des certitudes. Phénomène exponentiel sur la toile. Les réactions nourrissent alors mon imagination sans que celle-ci ne s’exprime pour autant en retour.
        Vous m’amusez en l’occurrence.

        Quant à votre tirade sur la civilisation, agréable je vous l’accorde en sa forme … Est-il besoin d’envisager une carrière d’architecte pour constater que la tour de Pise penche ?
        Cordialement.

      2. Avatar de Pat Attalo
        Pat Attalo

        Bonjour Pascal

        je suis sensible à la sensibilité de votre reponse,
        d’autant plus que vous avez peut-etre deviné que je prenais pretexe de quelques unes de vos expressions pour me laisser aller à un commentaire un peu  » ironico-vengeur » qui ne s’adressait pas à vous personnellement, puisque je ne vous connais pas .

        C’etait un peu facile , je me dois à moi-meme ( mais qui ,que , quoi donc que suis-je ? mystere…) de le reconnaitre et sans doute de l’accepter…( mais qui accepte ?)

        j’ai un peu tiré à vue, comme une des multiples sentinelles derisoires que vous evoquez, qui ornent les blogs de leurs commentaires aveuglés…et qui , crispés dans l’obscurité, sonts prets à decharger leurs armes à chaque soupçon de brindille…

        J’ai essayé de decocher mes fleches plutot vers le ciel bleu , avec peut-etre l’espoir qu’ au terme de la courbe en cloche de leur trajectoire, elles retomberaient innocentes , juste au pied des inconnus menteurs…surpris de trouver là, dans le desert, une fleche au bel empenage…

        Un peu comme une bouteille à la mer… le desespoir en moins…

        plutot comme un jeu derisoire qu’il faut bien mener quand meme…pour tenter de se deprendre d’une ou de plusieures de ses (?) tournures d’esprit foncierement pessimistes ( pessimistisée ? pessimystifiée ?)

        Je me souviens, aproximativement, de Nietzche qui comparait la maturité au serieux du jeu de l’enfant.

        pour finir , j’avoue que j’eprouves un leger remord pour le ton ironique , alors qu’ayant lu votre contribution sur le revenu universel , je la trouvais interessante.

        Mais quoi ? je n’ai pas pu m’empecher de proser…lorsque quelques tournures de phrases m’ont semblés quelques peu meprisantes…mais peut-etre est-ce une meprise .

        J’ajoute , en guise de clin d’oeil, que peut-etre il n’existe pas de noumene…

        Cordialement, le clown Pat Attalo.

  18. Avatar de Marie Joseph, alias : idle garden de Beginning
    Marie Joseph, alias : idle garden de Beginning

    Oui, bon, le mieux ou au mieux sans blesser quiconque;
    La relecture d’Aristote : « La Politique » Livre 1 que l’on retrouve dans les intégrales de « philo/Nathan » chez des bouquinistes « peu cher » et qui font office d’exemple pour les futurs bacheliers, donc rien d’extraordinaire à trouver, me semble être une bonne initiative.
    Plus la relecture de « Qu’est-ce qu’une chose » de Martin Heidegger, en particulier : Vérité – proposition (énoncé) – chose , ainsi que Manière Kantienne d’interroger, me semble être une bonne chose et en tout cas pas une mauvaise chose.
    Née en moins ou en plus, qui de nous reste le Maître ou l’esclave, n’ayant toujours pas la réponse, je « réchéfis » dans le miroir de mes neurones encore et encore… avant d’aller plus loin dans mon propos.
    Bonne après-midi à tous, et en particulier à Pierre Sarton du Jonchay, qui se donne temps de mal à embellir l’horizon, mais hélas sans beaucoup de résultat.
    Enfin c’est mon opinion, rien de moins rien de plus.

    1. Avatar de pascal
      pascal

      Bonjour,

      Puis-je me permettre d’insérer à la bibliothèque ces quelques notes atypiques ouvrant la fenêtre de la prison paradigmique kantienne ?
      « Les illusions de lucifer » (9 extraits en commentaires sur le site du Monde des Religions, 06.02.2016).
      … et les autres si vous en avez le loisir et la patience. En fouillant bien, tout n’y est pas si dénué de sens.
      Une simple série de premiers-jets décalés tentant d’ouvrir des pistes.

      http://www.lemondedesreligions.fr/sso/profil/profil.php?id=7108

      Bonne lecture.
      Cordialement,
      pascal

      1. Avatar de vigneron
        vigneron

        Rohmer, Brice Parain, Dominique Dubarle, 1965, Entretien sur Pascal.
        https://youtu.be/3OasA8x2lIk

        Godard, Karina, Parain, 1962, Vivre sa vie.
        https://youtu.be/KBIADXDQNis

      2. Avatar de Juannessy
        Juannessy

        @Vigneron :

        Merci.

  19. Avatar de Temple

    Pierre

    “Un vrai État (est) l’entreprise politique d’une commune identifiable de citoyens collectivement et solidairement responsables par leur travail de la réalité économique”.

    Les citoyens sont solidaires et responsable dans une communauté de parenté ou villageoise et dans les “entreprises adossées à de véritables communautés de travail”. Mais si l’on ne connaît pas la référence commune de ces entreprises, le champ reste libre à leur concurrence en fonction de leurs intérêts propres. Il faut donc en venir à l’intervention de l’Etat

    “Toute société politique de quelconque échelle doit être érigée en personne morale d’État, c’est à dire étymologiquement en commune”.

    Je souligne les termes qui associent l’idée d’une commune dont les membres se reconnaissent par leurs références éthiques, et l’idée d’ Etat (nation) où les citoyens se reconnaissent en fonction de la Loi.
    Mais ni au niveau de la commune ni au niveau de l’Etat-nation je ne discerne quel est le rapport social de base qui engendrerait ou garantirait une référence commune de la valeur.
    Il faut en appeler à la responsabilité  dites vous : mais comment s’engendre la responsabilité de chacun pour les autres ?

  20. Avatar de Temple

    Pierre

    “Un vrai État (est) l’entreprise politique d’une commune identifiable de citoyens collectivement et solidairement responsables par leur travail de la réalité économique”.

    Les citoyens sont solidaires et responsables dans une communauté de parenté ou villageoise et dans les “entreprises adossées à de véritables communautés de travail”. Mais si l’on ne connaît pas la référence commune de ces entreprises, le champ reste libre à leur concurrence en fonction de leurs intérêts propres. Il faut donc en venir à l’intervention de l’Etat

    “Toute société politique de quelconque échelle doit être érigée en personne morale d’État, c’est à dire étymologiquement en commune”.

    Je souligne les termes qui associent l’idée d’une commune dont les membres se reconnaissent par leurs références éthiques, et l’idée d’ Etat (nation) où les citoyens se reconnaissent en fonction de la Loi.
    Mais ni au niveau de la commune ni au niveau de l’Etat-nation je ne discerne quel est le rapport social de base qui engendrerait ou garantirait une référence commune de la valeur.
    Il faut en appeler à la responsabilité  dites vous : mais comment s’engendre la responsabilité de chacun pour les autres ?

  21. Avatar de CloClo
    CloClo

    Coucou !

    Ca farte ? Les limaces aussi ? Pour un dimanche c’est normal, elles sont toutes sur le canapé.

    Bon, c’est pas génial ça, regardez un peu le résultat de la votation en Suisse sur le RIB… 78% ont dit non ! C’est à mourrir de rire !

    http://www.lemonde.fr/europe/article/2016/06/05/les-suisses-appeles-a-se-prononcer-sur-le-revenu-de-base-inconditionnel_4936537_3214.html

    Ca devrait éclairer un peu sur la vacuité et l’innocuité des graaaanndeess réflexions sur la démocratie participative, la souveraineté du Peuple, la majorité et autres attrape couillons du même genre. Ces couillons seraient capables de nous ramener la peine de mort ! Moi je tire la chasse, bon dimanche à tous ! Bisous

    1. Avatar de Juannessy
      Juannessy

      Je suivais ça d’un œil aussi, mais je ne partage pas la chasse d’eau ,car au moins le sujet est venu ( et reviendra) là où il doit être ,c’est à dire dans l’opinion ,sinon la sanction, publique la plus large,bien que je n’ai pas encore déniché le taux de participation à cette votation .

      L’approche expérimentale évoquée pour les Pays bas et la Finlande, me semble en tous cas,plus efficacement progressiste que le choc frontal suisse .

      Sur le fond ,en remarquant qu’il serait paradoxal qu’un revenu universel soit différent dans chaque pays , on peut en inférer que le thème évoluera en parallèle à d’autres , tels que l’harmonisation des fiscalités et des services, voire des… monnaies,..et la prise en charge du phénomène migratoire.Tout se tient .

      1. Avatar de CloClo
        CloClo

        Les Suisses ont rejeté massivement, dimanche 5 juin, la création d’un revenu de base pour tous, un vote inédit qui a suscité de vifs débats dans le pays. Selon les résultats définitifs, 76,9 % des électeurs ont dit non à ce projet controversé. Le taux de participation était de 46 %.
        En savoir plus sur http://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2016/06/05/le-revenu-de-base-inconditionnel-vote-en-suisse-en-4-questions_4936888_4355770.html#KfDqlrKUmD61WXyE.99

    2. Avatar de samuel
      samuel

      Bah en 1989 y avait pas tant de personnes favorables au droit de vote des femmes et puis il y a déjà des briques de posés (CMU, RSA, Alloc logement), mais comme en 1848 il faut du temps pour informer : https://www.youtube.com/watch?v=xf_mqxXhlPE, le contexte n’aide pas.
      C’est la ou parfois les protestants sont forts mon maitre de stage aux Pays-Bas m’avait lire un courriel (oui ça passe bien courriel, c’est comme ordinateur, on peut franciser des trucs) sur l’histoire de quelqu’un qui avait voulut payer les études d’un enfant pauvre, mais brillant, l’enfant était devenu Alexander Fleming (il l’était avant, mais avait découvert la pénicilline entre temps, ce qui fait qu’il l’était encore plus après) et deviner quel mécène a eût besoin d’un médicament tout juste découvert?, c’est un peu la base du care, en opposition au socialisme, l’altruisme peut être une démarche égoïste :), bon je suis pas fan du care et des fondations: j’ai-fait-fortune,-faut-bien-faire-des-coups-bas,-mais-maintenant-je-veux-me-redorer-mon-image,-ajouter-mon-nom-après-la-fondation, mais une idée sa doit s’argumenter, s’illustrer, ce tester, corriger ses angles morts, etc…

      1. Avatar de CloClo
        CloClo

        1989 ? 1789 non ?

        Bref quoiqu’il en soit ça donne 145 ans pour le vote des femmes en France ! Tu parles qu’il faut du temps pour voir s’imposer des évidences… Un siècle et demi ! 7 générations ! Ca nous mène donc vers 2166 avec ce genre d’attitude ! Si on est encore là, ce à quoi je me suis laissé dire en traînant par ici que c’est pas demain la veille.

      2. Avatar de vigneron
        vigneron

        Les femmes ont attendu plus d’un siècle et demi après 89, certes, mais sans un PCF dangereux en 45 je pense qu’on aurait très bien pu avoir un scénario à la Suisse qui, par deux tiers des voix lors d’une votation, n’a dénié offrir le droit de vote aux femmes au niveau fédéral qu’en 1971. Douze ans avant, le résultat de la votation avait été strictement inverse. C’est vrai que le communisme en Suisse (meilleur score : 5% en 45)…
        Rappel : en 1965, sans le vote des femmes, de Gaulle dégageait le plancher des veaux et c’est Mitterrand qui aurait pris sans doute 68 dans les dents 3 ans plus tard…

      3. Avatar de samuel
        samuel

        @cloclo, c’est là où « way of life » est plus profond que la révolution des grands soirs, enfin bon, « depuis tant de grands soirs que tant de têtes tombent, au paradis sur terre on y serait déjà…. »

    3. Avatar de octobre
      octobre

      Horlogerie suisse bien huilée ou pas, le temps se compte en poussières minuscules, en atomes, en grains et en frayeurs immenses.
      Quelle heure à Doomsday Clock ? La même que depuis toujours.
      Et quand on pisse ? : fuite du temps par excellence.

  22. Avatar de pascal
    pascal

    Bonjour,
    Les utopies font au moins avancer la culture à défaut d’améliorer l’hypothétique gestion du monde par l’homme. Personnellement, c’est sous cet angle que je conçois l’intérêt du monde : une épreuve existentielle et une source de réflexion. Certaines théologies voient dans cette épreuve maïeutique un « adversaire » ou un « satan ». Bof !
    J’y verrais plutôt un élément vital de la dynamique de maturation de la psyché.

    Cette réponse locale négative à cette utopie ainsi présentée invitera ses défenseurs les plus bornés à chercher à améliorer seulement les moyens de son prosélytisme en attendant (avec une infinie patience) le grand jour …
    D’autres y verront un challenge à l’imagination et chercheront à élaborer des versions moins naïves et plus intelligentes.
    Par exemple des options de gestion commune qui se libèrent de cet outil archaïque qu’est la monnaie …
    Ainsi va la vie et « l’ordre du monde ».

    Quant au « chaos du monde », il exprime surtout un jugement de l’homme inapte à corréler à son expérience phénoménale des modèles suffisamment simples pour lui donner l’impression de le comprendre. « Prendre avec » (comprendre) tient plus de la volonté de puissance que de l’esprit.
    L’inaptitude pour l’esprit humain de corréler aux phénomènes des modèles exhaustifs et définitif est une évidence.
    Refuser cette évidence n’exprime qu’un mélange de sottise et d’orgueil.
    La notion de chaos ne concerne pas les phénomènes en eux-mêmes mais la réaction psychique humaine.

    Cordialement.

    1. Avatar de CloClo
      CloClo

      Merci Captain Obvious pour ce commentaire.

    2. Avatar de Juannessy
      Juannessy

      Certains vont dire que PSDJ a un frère .
      Blaise me parait plus direct :

       » Il y a trois ordres de choses. La chair ,l’esprit , la volonté.
      Les charnels sont les riches , les rois. Ils ont pour objet le corps.

      Les curieux et savants .Ils ont pour objet l’esprit.
      Les sages, ils ont pour objet la justice.
      Dieu doit régner sur tout et tout se rapporter à lui .
      Dans les choses de la chair ,règne proprement la concupiscence.
      Dans les spirituels, la curiosité proprement.
      Dans la sagesse , L’ORGUEIL proprement.
      ………………
      Le lieu propre de l’orgueil est la sagesse ,car on ne peut accorder à un homme qu’il s’est rendu sage et qu’il a tort d’être glorieux . Car cela est de justice.Aussi Dieu sel donne la sagesse et c’est pourquoi: « qui gloriatur in domino glorietur « .

      Amen .

      1. Avatar de octobre
        octobre

        Le Dieu Sel fond à la première pluie et va à vau-l’eau avec la décrue. Le malin Azerty nous joue des tours, plus la fébrilité, probablement. Ecce Homo.

      2. Avatar de Juannessy
        Juannessy

        @Octobre :
        Je n’avais pas corrigé pour ne pas encombrer la file . Mais puisque vous évoquez la fébrilité , je n’en ai malheureusement plus les moyens. On parlera plutôt de tremblements essentiels ( j’aime bien cette expression , d’ailleurs…)
        C’est vous dire si nous sommes sous tutelle de nos composants chimiques internes !
        Quel rapport avec le revenu de base ?
        Dieu SEUL le sait !

      3. Avatar de octobre
        octobre

        Juan,
        Je ne suis pas pour le revenu de base. Je suis pour le salaire à vie.
        Tout est parfaitement dit et argumenté dans le commentaire de Charles du 1 juin à 19 h 26, qui commence par « L’entourloupe commence a être usée. »
        Et moi d’ajouter que le mépris des prédateurs néolib n’a pas de limite sauf si on éjecte les parasites de la rente, bon gré mal gré.
        Quant à la prose de PSDJ, elle me fait penser aux brumes mystiques du bas clergé.

      4. Avatar de Charles
        Charles

        Et moi qui vous imagine riche, curieux et sage!

      5. Avatar de Juannessy
        Juannessy

        @Charles :

        Si c’est à moi que le commentaire s’adresse ,vous pouvez oublier « riche » et « Sage » !

  23. Avatar de L'ours
    L’ours

    Et http://www.economiedistributive.fr/Principes ça vous dit quelque chose? ça fait longtemps qu’elle intègre un revenu garanti et sans blabla

    1. Avatar de pascal
      pascal

      Merci pour le lien.
      Cordialement

  24. Avatar de vigneron
    vigneron

    A propos des petits jobs  » stairway to heaven  » pour retraités.
    Underpaid towers climbers :
    https://www.change.org/p/congress-and-the-president-of-the-united-states-stop-the-exploitation-of-communication-tower-workers
    And dead towers climbers…
    http://wirelessestimator.com/content/fatalities#
    Quelques précisions sur la vidéo et le job :
    http://www.theonlineengineer.org/TheOLEBLOG/questions-and-answers-for-broadcast/

    1. Avatar de Charles
      Charles

      Il y a un âge où il vaut mieux chasser les limaces.

  25. Avatar de jean-luce morlie

    Bonjour Pierre,

    Dominquie Gagnot écrit :

    « En fait la grosse différence est que le salaire à vie implique un système communiste, alors que le revenu de base, ça reste capitaliste, et lié à ce que veulent bien lâcher les rentiers. (le moins possible donc) »

    En réponse a ce débat entre revenu universel de base et salaire à vie, vous écrivez :

    « J’entends le « salaire à vie » comme le revenu minimal qui garantisse une vie décente pour toute la vie sans condition de capacité objective à travailler, mais avec obligation morale de contribution au bien commun . »

    §

    « L’obligation morale » me semble un raccourci dangereux, elle est déjà, et continuera sans doute, d’être utilisée pour reproduire l’asservissement des dominés. Il y a toutefois, me semble-t-il, moyen d’élargir cette conception, très restrictive, de la réciprocité. Nous pouvons en effet, dès aujourd’hui, proposer d’initier des pratiques de réciprocités complexes, construites sur des réciprocités vraies, et non une réciprocité formelle. Pour qu’il y ait des réciprocités vraies, Il importe que la traduction en acte de l’obligation morale soit libérée des formes attendues et imposées par la partie dominante qui octroie le revenu universel/ le salaire à vie, que ce soit le Parti Prolétarien Anticapitaliste ou la Chambre de commerce des États-Unis.

    Pour que les exclus puissent échanger des biens réels issus de leur travail, dont il dont ils ont la responsabilité, et non contre un prix déterminé par les conditions du rendement financier, il est nécessaire que le revenu universel soit accompagné de la liberté de construire le bien commun sur une base autonome, c’est-à-dire, l’une ou l’autre forme d’espace ou de temps, sur laquelle ne s’exerce pas les rapports de domination. Je prendrai comme exemple le modèle de reconstruction du bien commun sous la forme , déjà bien connue de tous, des « ceintures alimentaires urbaines ».

    L’agro-industrie est chimiquement, et énergétiquement en bout de course, mais nous pouvons redémarrer des systèmes de maraîchage sophistiqués d’une très grande productivité en terme de biomasse, mais exigeants en main-d’œuvre. Certes l’obligation morale pourrait être de conduire les exclus bénéficiant du revenu de solidarité à se faire « bénévoles » pour un petit plus de « revenu participatif » — haa…hha tchoum — en venant « spontanément » aider le petit agriculteur, propriétaire des terres (que nous leur avons, pour ceux qui ont survécu aux cocktails de prêts bancaires et de produits chimiques, payées, en mettant notre écot dans 50 ans de Politique Agricole Commune).

    Ou bien encore, comme semblait le proposer jadis, parfois un peu rapidement, Paul Jorion, en se laissant organiser en « joyeuses brigades de l’environnement », agitant des foulards en batik coloré et créatifs, autant que gérées par les administrations des services sociaux. Ces nouvelles formes de « travail » n’ayant pas pour fonction de produire de l’individualisation et de l’émancipation, ni même de l’utilité, mais de tracer la frontière entre les groupes des dominant et celui des dominés, comme le marque irréfragablement, sa longue étymologie : « orbs » .

    Établir des solidarités complexes ne passe pas, je crois, par la spoliation de 10% des terres agricoles périurbaines et leur mise à disposition auprès des exclus afin qu’il puisse y construire leur habitat en autoconstruction (c’est également valable pour les migrants ), mais demande au contraire l’établissement de contrat de réciprocité entre les et les exclus s’auto-instituant en « commune libres néomaraîchère » et les petites fermes, « agro-industrielles à l’insu de leur plein gré » et en bout de course, de telle façon qu’une partie de la production agricole maraîchère soit conçue comme intrant de qualité pour redynamiser l’agriculture paysanne, mais également comme un des multiples maillons de la réinvention du bien commun. Dans ce schéma, la mise à disposition des terres par les agriculteurs est un apport qui sera compenser par la création de nouvelles formes d’oganisations sociales par lequel se manifeste – le bien commun – rendant précisément possible, l’activité économique pacifiée et perenne.

    Accessoirement, il me semble que l’approvisionnement alimentaire des villes soit un sous-système social dont la stabilité sera suffisamment recherchée que pour permettre l’application partielle d’un marché du travail pour lequel, comme vous l’écrivez, Pierre :

    « L’inscription des vrais savoirs, des vraies connaissances, des vraies transactions dans de vrais dépôts bancaires compensables exclusivement dans un marché public européen de la liquidité va en fait susciter un vrai marché du travail. Un marché où le travail d’un véritable entrepreneur est d’identifier la demande des personnes ; d’inventer les produits qui y répondent ; d’organiser physiquement la production ; et de garantir le bon prix de vente qui rémunère effectivement tous les droits investis par les personnes physiques moyennant les personnes morales à l’intérieur des sociétés d’État souverain. Un marché du travail où le salaire n’est pas le droit zombi de consommer le travail d’esclaves mais la rémunération de services démocratiques rendus par les citoyens solvables à leurs concitoyens responsables. »

    Peut-être aurons-nous la chance de voir votre modèle servir d’outil critique, lors de la prochaîne mise en place, des nécessaires circuits courts, de l’agriculture périurbaine.

  26. Avatar de idle garden de beginning
    idle garden de beginning

    Géométrie/Finesse
    « Différence entre l’esprit de géométrie et l’esprit de finesse.
    En l’un les principes sont palpables, mais éloignés de l’usage commun, de sorte qu’on a peine à tourner la tête de ce côté-là, manque d’habitude. Mais pour peu qu’on l’y tourne, on voit les principes à plein, et il faudrait avoir tout à fait l’esprit faux pour mal raisonner sur des principes si gros qu’il est presque impossible qu’ils échappent.
    Mais dans l’esprit de finesse les principes sont dans l’usage commun et devant les yeux de tout le monde. On n’a que faire de tourner la tête, ni de se faire violence; il n’est question que d’avoir bonne vue. Mais il faut l’avoir bonne, car les principes sont si déliés et en si grand nombre qu’il est presque impossible qu’il en échappe. Or l’omission d’un principe mène à l’erreur. Ainsi il faut avoir la vue nette pour voir tous les principes, et ensuite l’esprit juste pour ne pas raisonner faussement sur des principes connus.
    Tous les géomètres seraient donc fins, s’ils avaient la bonne vue, car il ne raisonnent pas faux sur les principes qu’ils connaissent. Et les esprits fins seraient géomètres, s’ils pouvaient plier leur vue vers les principes inaccoutumés de géométrie.
    Ce qui fait donc que de certains esprits fins ne sont pas géomètres, c’est qu’ils ne peuvent du tout se retourner vers les principes de géométrie. Mais ce qui fait que des géomètres ne sont pas fins, c’est qu’ils ne voient pas ce qui est devant eux et qu’étant accoutumés aux principes nets et grossiers de géométrie, et à ne raisonner qu’après avoir bien vu et manié leurs principes, ils se perdent dans les choses de finesse, où les principes ne se laissent pas ainsi manier. On les voit à peine, on les sent plat qu’on ne les voit ; on a des peines infinies à les faire sentir à ceux qui ne les sentent pas d’eux mêmes. Ce sont choses tellement délicates, et si nombreuses, qu’il faut un sens bien délicat et bien net pour les sentir, et juger droit et juste selon ce sentiment, sans pouvoir le plus souvent le démontrer par ordre comme en géométrie, parce qu’on n’en possède pas ainsi les principes, et que ce serait une chose infinie de l’entreprendre. Il faut tout d’un coup voir la chose d’un seul regard, et non pas par progrès de raisonnement, au moins jusqu’à un certain degré. Et ainsi il est rare que les géomètres, à cause que les géomètres veulent traiter géométriquement ces choses fines, et se rendent ridicules, voulant commencer par les définitions, et ensuite par les principes : ce qui n’est pas la manière d’agir en cette sorte de raisonnement. Ce n’est pas que l’esprit ne le fasse, mais il le fait tacitement, naturellement et sans art, car l’expression en passe tous les hommes, et le sentiment n’en appartient qu’à peu d’hommes.
    Et les esprits fins, au contraire, ayant ainsi accoutumé à juger d’une seule vue, sont si étonnés, quand on leur présente des propositions où ils ne comprennent rien, et où pour entrer il faut passer par des définitions et des principes si stériles, qu’ils n’ont point accoutumé de voir ainsi en détail, qu’ils s’en rebutent et s’en dégoûtent.
    Mais les esprits faux ne sont jamais ni fins ni géomètres.
    Les géomètres qui ne sont que géomètres ont donc l’esprit droit, mais pourvu qu’on leur explique bien toutes les choses par définitions et principes ; autrement ils sont faux et insupportables, car il ne sont droits que sur les principes bien éclaircis.
    Et les fins qui ne sont que fins ne peuvent avoir la patience de descendre jusque dans les premiers principes des choses spéculatives et d’imagination qu’il n’ont jamais vues dans le monde, et tout à fait hors d’usage. »
    Disait notre cher et votre très cher PASCAL, Monsieur Vigneron!

    1. Avatar de Gudule
      Gudule

      « Les « fins » se reconnaissent à la sagacité de leur jugement. Leurs esprits pénétrants sentent les relations entre les éléments les plus subtils d’un donné ; ils voient immédiatement ce qui est essentiel et ce qui ne l’est pas. Ils n’ont pas besoin de recourir à des règles explicites.

      Dans les traits changeants du visage le plus hermétique, ils savent lire l’amour naissant encore inconscient de lui-même, dans la relation la plus courtoise, ils savent déceler les sentiments hostiles qui s’y masquent. Ils ont une science qui ne s’expose pas dans un ordre démonstratif.

      Ainsi l’orateur habile a-t-il l’intuition des secrets de l’éloquence qu’il n’a pas appris dans les manuels de rhétorique. Il a une maîtrise naturelle des ressorts de la persuasion. Il n’a pas besoin de suivre des cours de psychologie pour comprendre ce qu’un auditoire a envie d’entendre ; il le sent, il flaire ses passions et ses intérêts et il sait d’instinct qu’il faut les flatter pour avoir prise sur lui. De même le sujet vraiment moral n’a pas besoin d’apprendre les règles des moralistes. Il sent ce qui est bien et mal et en toutes circonstances, son sentiment ou son jugement est son meilleur guide.

      « La vraie éloquence se moque de l’éloquence, la vraie morale se moque de la morale ; c’est-à-dire que la morale du jugement [qui est sans règles] se moque de la morale de l’esprit.
      Car le jugement est celui à qui appartient le sentiment, comme les sciences appartiennent à l’esprit. La finesse est la part du jugement, la géométrie est celle du raisonnement » Pensée.B.4.

      « Au fond si le géomètre brille par la rigueur du raisonnement dans les choses abstraites, le « fin » excelle dans la capacité de juger de manière droite des choses concrètes. »

      « La finesse est une forme d’intelligence du concret et de l’ambiguïté, précieuse dès lors que ce qu’il s’agit de comprendre n’est plus « choses spéculatives et d’imagination » mais « choses du monde ». »

      Le Nom de la rose de Umberto Eco
      – Adso, dit Guillaume, résoudre un mystère n’est pas la même chose qu’une déduction à partir de principes premiers. Et ça n’équivaut pas non plus à recueillir une bonne quantité de données particulières pour inférer ensuite une loi générale. Cela signifie plutôt se trouver en face d’une, ou deux, ou trois données particulières qui apparemment n’ont rien en commun, et chercher à imaginer si elles peuvent être autant de cas d’une loi générale que tu ne connais pas encore, et qui n’a peut-être jamais été énoncée. »

    2. Avatar de pascal
      pascal

      Bonjour,
      Cette petite digression sur la géométrie et les nombres en commentaires au lien suivant devrait vous récréer.
      « Six cents, soixante et six en numération sumérienne (et non 666 en numération décimale) ».
      C’est assez brouillon, désolé.
      Suivent aussi sur la page d’autres élucubrations d’ontologie et de théologie assez approximatives. Anecdotique mais distrayant aussi.

      http://bouddhanar.blogspot.be/2015/09/jesus-le-christianisme-originel.html

      Bonne lecture et bon amusement.
      Cordialement,
      pascal

      1. Avatar de Gudule
        Gudule

        Thanks Pascal pour ce lien. Très bon livre de R Guénon, mais ce n’est pas celui que je préfère.
        Pour le site, ben non, pas du tout du tout mon « terrain de jeu »…(les sectes ont existé bien avant la bible..rien de nouveau, en outre, aucune religion, ni aucune spiritualité, ne semble, hélas, avoir échappé à ces dérives).
        Je connais un petit peu et même si je reconnais que le fait de dénoncer ces dérives est utile, et ce site contient quelques bonnes « balises » utiles, en fait, il y aurait beaucoup beaucoup vraiment beaucoup trop à dire (pas seulement sur le bouddhisme d’ailleurs…), voyez-vous ?
        A ce sujet, R Guénon et son Oeuvre restent plus que jamais actuels, car il a su grâce à sa connaissance et son savoir certains, analyser avec justesse et pertinence voire démonter avec une vraie honnêteté intellectuelle ces zamphigouriques zimpostures. Assurément, R. Guénon demeure un esprit atypique et brillant, d’une acuité rare et intemporelle.
        Même si je ne suis pas toujours en accord total avec ses analyses, je reconnais et j’apprécie son travail de défricheur clairvoyant et plein de bon sens… et son esprit profond.
        Cordialement.

  27. Avatar de pascal
    pascal

    Bonjour Pat Attalo,
    A tout souverain son fou. Je plaisante. En l’occurrence, pas si fou derrières ses facéties.
    Il est vrai que la rapidité de nos communications contemporaines nuit à la diplomatie voire à la convivialité élémentaire. Ecrire à la plume laissait plus le temps à la réflexion de peser les mots du discours. Nous cédons tous à cette facilité.

    Voici alors quelques amusements.
    Concernant la catégorie des noumènes, notamment, il me semble que l’ontologie (quelle qu’elle soit, orientale ou occidentale) n’ait jamais posé les bonnes questions.
    Les dualités exister/ne pas exister, réel /irréel sont réductrices et mal définies.
    De ce fait, leurs implications comme guides supposés des choix existentiels sont biaisés.
    Je laisse ainsi aux savants leurs certitudes et aux utopistes leurs grands projets politiques de gestion du monde.
    Je ne les leur abandonne pas tout à fait car cela m’amuse d’aller occasionnellement souffler sur le château de cartes.

    Par exemple, il m’importe peu de savoir si les noumènes sont ou non « réels » pour la simple raison que la notion de « réel » n’a encore jamais été définie avec pertinence ; il s’agit encore d’une prénotion.
    L’ontologie, pas plus que d’autres registres culturels, ne peut aujourd’hui se réclamer d’un exercice de la raison libéré d’influences psychiques autres.
    Nombre d’échafaudages perçus comme rationnels sont esclaves de processus sournois comme le refoulement, le déni, la volonté de puissance et n’endossent le déguisement de la raison que pour mieux berner le mental souvent au service du besoin de confort psychique, le plus courant écueil dans la quête de l’inaccessible savoir.
    Cette quête peut-elle d’ailleurs avoir un sens lorsqu’elle se libère de deux contraintes : le besoin de finalité (le savoir reste inaccessible) et la soumission à l’impératif primaire de confort psychique (pour lequel œuvrent ces mécanismes psychiques perturbateurs) ?
    Libérée de ces deux freins récurrents, elle reste pourtant possible ouvrant alors l’horizon du fugace libre savoir, dont les fruits ne se mesurent ni ne s’évaluent ; ces fruits deviennent alors pure gratuité et rejoignent ainsi l’essence-même de la vie.

    La philosophie critique des lumières a caricaturé les catégories ontologiques et sur-valué celle des êtres dits « réels » à laquelle le scientisme successif a réservé l’accès aux seuls phénomènes physiques dits abusivement « matériels » (la matière n’est qu’une fiction notionnelle, de surplus mal définie).
    Les êtres du contenu onirique, par exemple, furent étiquetés « irréels » sous le seul prétexte qu’ils seraient non soumis aux lois physiques des phénomènes « matériels » et supposés ainsi ne pas avoir d’incidence causale sur ces derniers. Le scientisme matérialiste a déposé plus récemment un label péjoratif pour ces phénomènes sans influence causale matérielle : les épiphénomènes.
    Pseudoscience manifeste !
    Ces êtres sont d’autant moins des épiphénomènes que ces présentes lignes y font référence et qu’ils ont donc bien eu (par un procédé encore inexpliqué) une influence causale indirecte sur un clavier d’ordi. Evidence.

    Si ces êtres étaient des épiphénomènes stricts, ils participeraient du contenu de la conscience mais resteraient irrémédiablement irréductibles à toute tentative d’introduction à un discours cohérent communicable par voie « matérielle ».
    L’expérience prouve le contraire.

    Les interprétations erronées d’expériences dites scientifiques sont innombrables. Les pseudosciences se portent bien.
    En témoigne un récent billet invité par ce blog : Krishnamurti et « Le dernier qui s’en va éteint la lumière ».
    Ce texte multiplie les liens logiques abusifs (donc, nécessairement, etc.) pour tenter de démontrer une position pas tr !s claire et pas très cohérente.
    D’abord, y est relayée la soupe verbale usuelle du faux-maître Krishnamurti. Le rinçage de cervelle dont il fut victime par les successeurs de la faussaire HP Blavatsky ne peut lui être reproché mais un guide spirituel autoproclamé qui intente un long procès pour de vulgaires droits de propriété intellectuelle, ça passe mal. La spiritualité évacue de ses fondements la notion-même de propriété intellectuelle ; ceci ne doit pas être confondu avec le secret (exempt de toute vénalité) dévoilé progressivement en ésotérisme.
    Ce billet, à l’image de la littérature new age, ne distingue ensuite pas de manière nette des notions telles que moi, nous, ego, soi, conscient, volonté, maîtrise, etc… Ces mots s’interchangent ensuite de façon arbitraire d’une phrase à l’autre et nuisent à la structure logique de la pseudo-démonstration.

    L’auteur y avance alors des affirmations gratuites tentant de les faire passer comme scientifiquement fondées.
    Extraits :
    « L’observateur et l’observé sont une même personne mais divisée dans la responsabilité de l’action, et aussi dans le temps, celle-ci échappant au conscient. Ainsi pour éviter cette fragmentation faudrait-il que le conscient soit conscient de l’action dans l’instant même où elle se produit. Cela est-il possible? »
    « La réalité ne me parvenant qu’après avoir agi (1\2 seconde à 10 secondes) sous-entend que je ne maîtrise pas la décision de cette action » apparait dans le texte comme le point de départ, apparemment objectif. Le reste est imagination.

    D’abord, il existe des théories scientifiques qui invalident déjà aux niveaux théorique et pratique cette position pseudoscientifique, notamment la « théorie de la double causalité » mais pas seulement.
    Pour comprendre cette théorie, il est préférable de maîtriser d’abord des notions scientifiques de base comme le multivers d’Everett. Pour faire court, il reste scientifiquement cohérent que la conscience fasse un glissement d’un « multivers » à l’autre, cohérent avec un choix conscient ; ce glissement choisissant un « passé différent » en accord tant avec les lois physiques qu’avec le choix conscient. Il s’agit alors « d’une influence causale apparente » sur le passé ! Cette théorie n’est pas seulement une lubie ad hoc. Elle retient l’intérêt du monde scientifique.
    On retiendra ici qu’avant de se lancer dans des interprétations acrobatiques des données scientifiques, il est préférable de se documenter suffisamment et de s’initier à la démarche scientifique au préalable. Sinon, cela dérive vite vers de la pseudoscience.

    Pour poursuivre la réflexion, voici une très élémentaire « expérience de conscience » invalidant la théorie de l’épiphénomène de la conscience.
    J’observe un cube vert.
    Les processus sensoriels impriment à la structure cérébrale un complexe d’informations (électriques, magnétiques, chimiques, …) disséminées dans la boîte crânienne. D’abord, la structure cubique ne se retrouve nulle part dans la structure cérébrale, ensuite le « qualia vert » reste absent de la boîte crânienne où il fait tout noir.
    Que puis-« je » (le langage est ici évasif et inadéquat, certes) observer au niveau conscient ? Une structure neuronale noire très complexe ou un cube vert ?
    La réponse est simple : un cube vert.
    Cette info appartient à priori à la seule conscience puisqu’elle concerne la conscience elle-même.
    La structure cérébrale ne contient pas a priori cette info selon laquelle la conscience diffère nettement de la structure cérébrale elle-même.
    Si la conscience était bien un épiphénomène et n’avait aucune influence causale sur le cerveau, cette info resterait indéfiniment réservée au seul niveau de la conscience. Elle n’apparaîtrait jamais en retour au niveau du fonctionnement cérébral et ainsi jamais au niveau de la communication extérieure.
    Pourtant, je viens de transmettre cette info au clavier de mon ordi.

    On passera ici l’emploi abusif et sommaire dans le billet de notions comme moi, ego, conscient, etc. Ceci serait plus long à développer.

    On évitera aussi la réflexion (connue déjà de David Hume) selon laquelle l’interprétation d’une succession temporelle en termes de causalité n’est qu’une option parmi d’autres.
    On ne développera pas non plus les options incluant le tiers causal (occasionnalisme de Malebranche par exemple).

    Conclusion : méfions-nous des interprétations hâtives et surtout de l’échafaudage de théories pseudoscientifiques, surtout quand celles-ci servent ultérieurement à fonder des positions (apparemment) philosophiques touchant à des problèmes fondamentaux comme la responsabilité individuelle, la liberté, etc.

    Sinon, cela s’éloigne des sciences et de la philosophie et plonge dans l’idéologie gratuite.

    Cette digression trouve-t-elle sa place ici en commentaire ?
    Il me semble que oui, comme exemple du risque de profonde méprise lors la manipulation hâtive d’outils scientifiques et rationnels en dehors de toute précaution élémentaire.
    Cet exemple est extrapolable aux démarches pseudo-scientifiques en économie et en politique, domaines où le degré de complexité multiplie à l’infini les possibilités de maladresses et d’échafaudages théoriques non-fondés.

    J’espère que cette digression vous aura plu.
    Cordialement,

    1. Avatar de Juannessy
      Juannessy

      Ça ne nous dit pas ce qu’il y aurait lieu d’imaginer, ni même comment ou pourquoi .

    2. Avatar de Gudule
      Gudule

      « Ces êtres sont d’autant moins des épiphénomènes que ces présentes lignes y font référence et qu’ils ont donc bien eu (par un procédé encore inexpliqué) une influence causale indirecte sur un clavier d’ordi. Evidence. »

      Kirk à Enterprise : Energie. 😉

      https://www.youtube.com/watch?v=HxKJyeCRVek

    3. Avatar de Pat Attalo
      Pat Attalo

      Bonjour Pascal,

      trés interessante digression, je trouve, meme si ma mince culture philosophique et scientifique ne me permet pas, j’en suis sur, d’en apprecier toute la pertinence…

      J’avais un temps songé à repondre au billet sur krysnamurti … je reçois comme un clin d’oeil votre commentaire à ce sujet.

      J’ai tout de meme « tiqué » sur la demonstration de l’insuffisance spirituelle de krisnamurti, les arguments me semblent un petit peu fallacieux…
      mais qu’en sais-je en realité ?

      comme l’aurait dit michel ange « seul un maitre peut comprendre un autre maitre » et je ne suis pas un maitre…

      peut-etre que pour vous, les ecrits de krisnamurti sonts comme de l’eau de vaisselle…

      Il me reste qu’à mon avis , les ecrits de krisnamurti sont d’un grand interet…meme si je ne les lis plus que rarement…

      pour moi c’est un peu comme si ils m’avaient permis quelquefois de bifurquer sur une route qui m’ a conduit là ou il n’y a plus d’autre chemin que la presence…

      et je suis surpris quelquefois, bien simplement, comme eveillé de reves embrouillés, de trouver ici , là, la beauté d’un ciel , la majesté luxuriante et nue des arbres verts qui s’élevent discretements mobiles dans la campagne printaniere et propre, eclatante en silence, rutilante…

      Quand au noumene

      je me souviens avoir lu une interview de mathieu ricard , dans laquelle il disait que , lors d’une joute intellectuelle , un sage tibetain avait argumenté sur le sujet en disant que si, dans l’univers existait un noumene , il constiturait un point fixe sur lequel tout viendrait s’agreger…

      plus loin, repondant à une question ( si rien n’est vrai , tout est permis ?) , il precise : meme si l’existence est illusion, il n’empeche pas qu’il y ait une souffrance ( meme illusoire) dont il convient d’essayer de se degager, de meme que si meme le moi , les moi, sonts illusoires en substance, la morale garde tout son interet existentiel, l’attitude boudhiste n’etant pas nihiliste.

      et puis il y a le mantra du zen : » le vide n’est autre que les phenomenes , les phenomenes ne sonts autres que le vide »
      ou dit autrement : » le nirvana n’est pas different du samsara »

      c’est à peu prés tout ce que j’ai à ce sujet dans mon illusoire boite à outils cerebrale …

      quand à savoir ce qu’il faut imaginer ,ou que faire, c’est sans doute un autre sujet …

      bien que ,

      jouir d’un etat d’esprit moins encombré, plus receptif, plus perceptif, clair quelquefois comme l’eau courante d’un ruisseau sur les sables granitiques, parmis les taches de soleil et les fougeres…

      cela ouvre aussi au bonheur ressenti intimement ( et plus souvent qu’auparavant ) d’etre sur cette belle planete …
      ce qui n’est pas un mince argument quand il faudrait aussi sauver l’espece humaine…

      et c’est pour moi (?) l’espace vivant qui se degage de la pratique de la meditation silencieuse…

      pratique que je rejoignis , cherchant un autre moyen que les pensées afin de vivre les magnifiques paysages decrits par krishnamurti , desirant comprendre « vraiment » cette pensée si claire et si precise , qui , me semblait- il , me disait, m’indiquait quelquechose de trés important…

      cordialement à cordialement…

      1. Avatar de pascal
        pascal

        Bonsoir Pat Attalo,

        On a déjà du mal à devenir maître de soi-même … de telles étiquettes sont plus du goût des gourous qui aiment s’entourer d’une cour. J’ai surtout à transmettre un certain goût pour l’esprit critique et la dérision envers la pensée humaine.

        Concernant une critique pas très gentille de Krishnamurti, vous en trouverez quelques bribes dans les commentaires (Krishnamurti et l’avoine luciférienne) au lien suivant (le blog lui-même est d’un ton très inégal). Mais l’intérêt de ces bribes résiderait surtout dans la critique du langage discursif comme outil dans la recherche philosophique plus que dans l’allusion à Krishnamurti. Sinon, sans entrer dans les détails, le bonhomme a (comme R. Steiner qui revient à la mode avec celle de la biodynamique) pratiqué des rituels lucifériens, lesquels formatent la psyché en profondeur en y laissant des traces assez sournoises, lesquelles orientent ensuite la pensée dans des directions non choisies par l’adepte, même après de longues années de tentative de désintoxication. Ne perdons pas trop de temps avec cet occultisme de bazar.
        http://bouddhanar.blogspot.be/2013/04/la-conscience-une.html

        Concernant l’ontologie bouddhique, le mieux serait de développer les divers réductionnismes de la pensée de Nagarjuna mais c’est assez long et rébarbatif. Je n’ai pas de lien intéressant à vous proposer ici.
        Sinon la principale erreur à la base de toute rhétorique de la vacuité consiste à considérer la temporalité comme une succession d’instants purs. Si c’était le cas, les notions de vitesse et de changement seraient inaccessibles à la conscience. Pour que la conscience ait accès à autre chose que des états figés dans l’instant pur, elle doit comporter dans ses principes essentiels des aspects atemporels et méta-temporels. « Bref » !
        Pourtant, cette rhétorique a des conclusions ontologiques intéressantes mais par des chemins d’incohérence.
        Vous pourrez par contre avoir accès à une petite introduction de critique ironique sommaire de l’omniscience bouddhique en commentaires sur le site du Monde des Religions : « Le yoga de la liberté en saṃsāra (1 à 3/3) ainsi que « La « haute qualité » du kalachakra, … ».
        http://www.lemondedesreligions.fr/une/le-mondedesreligions-fr-va-evoluer-04-02-2016-5266_115.php?contexte=view_comment#2519

        Concernant cette assertion naïve de Mathieu Ricard et des cousins tibétains de Serge Lama, qui n’ont pas inventé le fil à couper le beurre de Yak, vous pourrez en mesurer vous-même le niveau d’ignorance lorsque vous aurez compris qu’elle exprime une ontologie très réductrice qui ne considère pas la catégorie d’êtres « sans forme ni position ». Ce réductionnisme récurrent dans la pensée occidentale moderne et dans le bouddhisme populaire commet l’erreur de ne pas avoir accès à l’hypothèse selon laquelle les noumènes ne sont pas « quelque part » et qu’il est alors vain de les chercher dans l’univers.
        Pour mieux relativiser ce réductionnisme grossier mais très répandu, voici le lien aux commentaires « Les illusions de lucifer » (1 à 9/9) à ce lien :
        http://www.lemondedesreligions.fr/savoir/reconcilier-sciences-et-spiritualite-pour-reenchanter-le-monde-28-01-2016-5250_110.php?contexte=view_comment#2553

        Concernant une petite critique assez révélatrice du peu de fiabilité de l’entourage et de l’idéologie du dalaï lama :
        https://vimeo.com/130882308

        Concernant l’emprise des successeurs de HP Balvatsky (théosophie, Krishnamurti, etc.) sur la culture internet, une petite critique des principes de fonctionnement de Wikipédia au lien suivant :
        https://blogs.letemps.ch/suzette-sandoz/2016/05/17/les-reseaux-sociaux-fossoyeurs-de-la-democratie/

        Concernant le bouddhisme théorique, l’ontologie de Nagarjuna montre que son esprit laissait à la ramasse les inepties de Siddhârta, le fondateur. Mais ette pensée est plus acrobatique et moins accessible, ce qui rend ses écrits moins populaires.
        Il serait plus explicite que je m’applique, quand j’en aurai le temps, à une critique sérieuse (pas strictement destructive car il y a des éléments pertinents) des fondements de l’ontologie de Nagarjuna.
        Plus négative serait une critique des innombrables absurdités de Siddhârta (quant à Mathieu Ricard, c’est de la philo de bistrot). Une approche du theravada, surtout des délires du bonhomme en fin de vie, montre avec une quasi-certitude qu’il était atteint d’une sérieuse pathologie du narcissisme ; dérive psychique que cette idéologie a tendance à répandre comme en témoigne les âneries sur la prétendue « omniscience » ou les risibles titres pompeux à majuscules dont s’affublent ces pitres.
        Concernant justement la pathologie du narcissisme, si vous avez l’occasion de lire les écrits du psy Otto F. Kernberg sur le thème, cela vous offrira une opportunité de recul salutaire vis-à-vis de tous ces idéologues omniscients, orientaux ou occidentaux : très instructif !

        Voilà pour ce soir.
        Bonne lecture.
        Cordialement,
        pascal

    4. Avatar de Juannessy
      Juannessy

      @Pascal:
      Mes excuses .
      En vous relisant , j’ai trouvé : » autres options de gestion collective , libérées de cet outil archaïque qu’est la monnaie » .
      Soit ?

      1. Avatar de pascal
        pascal

        Bonjour Juannessy,

        Rien de bien précis pour l’instant mais voici une petite réflexion sur le thème.
        C’est très brut mais on devrait pouvoir en retirer quelque chose …

        Penser la Transnumérie
        .
        Penser dès maintenant un avenir où le nombre sera réduit à ses applications strictement nécessaires (principalement comme outil de prévention contre la pénurie) et ne polluera plus la totalité de la culture et de la vie, comme c’est devenu le cas.

        Le totalitarisme du nombre transforme toute utopie en dystopie. Le quantitatif y tue le qualitatif et l’absorbe dans son réductionnisme pervers de la notion essentielle de « valeur ». La « valeur » de la vie n’est pas numérique. Ce glissement de sens omniprésent culturellement est la tare de la modernité.
        A l’opposé, la négation de toute mesure fragilise aussi toute utopie par le risque du manque, de la pénurie non prévenue.
        L’avenir vivable se situera entre ces deux extrêmes.
        Le défi des penseurs de demain sera de cultiver l’art de jongler avec les valeurs qualitatives et quantitatives sans que les unes ne dévorent les autres.

        L’allocation universelle, fondée sur une notion strictement quantitative contient en elle-même le ferment de la dystopie … comme le socialisme et le capitalisme (fondés tous deux au stade premier sur une comptabilité des biens et des forces de production, puis divergeant ensuite sur les modalités d’organisation sociétale liées à cette comptabilité … en s’éloignant ensuite des considérations qualitatives).
        L’idéologue tourne en rond dans ces diverses élucubrations politiques mais jamais il ne se libère du totalitarisme du quantitatif. D’où la boucle !

        La démocratie, par exemple, n’est pas le pouvoir du « peuple » : le peuple est une fiction sociologique, un outil conceptuel plus qu’un ensemble de citoyens individuels. La « démocratie » est le masque de la « quanto-cratie », le pouvoir du nombre, l’absolutisme le plus aveugle et le plus imbécile qui soit.
        Il est dans l’air du temps (« l’ère de la quantité » pressentie au siècle dernier par certains ésotéristes, peu importe la validité de leur discours) que la toute-puissance du nombre, du numérique et du quantique (la physique ne peut se réduire elle non plus à des modèles numériques … récupérés ensuite à outrance par les pseudosciences) fasse peser comme une fatalité sur l’Humanité cette mode aussi séduisante qu’inepte de cette fallacieuse « démocratie ».
        La loi du marché n’échappe pas à la règle.
        La toute-puissance du nombre, cette obsession monomaniaque moderne (les Sumériens avaient déjà fait le coup avec leurs divinités) à associer un nombre à toute chose déshumanise, dénature et désensibilise la vie individuelle ou sociale.

        La mesure du temps de travail associée à une définition de la valeur comptable horaire de ce dernier constitue une double monstruosité.
        La comptabilité de la répartition du temps travail/loisir aussi. Cette comptabilité devrait idéalement constituer un simple outil de prévention des abus (comme en macro-économie pour prévenir les crises de pénurie à grande échelle) mais ne jamais devenir le rouage fondateur de tout projet humain.

        Tout est aujourd’hui quantifié même le relationnel privé … « Salut Bébert, comment vas-tu ? Bip ! Votre temps de communication dépasse le forfait ! ».
        Cette simple observation est généralisable à l’ensemble de nos activités quotidiennes.

        La financiarisation à outrance de l’économie reflète cette obsession.
        Même « l’économisation » des divers aspects de la vie, souvent associée à la notion de propriété, devient tentaculaire.
        Une économie dissociée de la notion de « valeur marchande », laquelle se réduit de surcroît à la « valeur numérique » (les bourses de troc sont en décalage face à ce totalitarisme et réintroduisent un peu d’humain dans l’économie), reste un fonctionnement sociétal à réinventer.
        Nous arrivons au terme historique d’une obsession morbide : l’ère de la quantité.
        Nous pouvons maintenant nous retourner sur nos pas et tirer le bilan de ce qui est à prendre et à laisser.

        Nous entrons dans l’ère de la « transnumérie ».
        Les psychopathes de Palo Alto sont déjà des has been ! Ils seront les techniciens mais jamais les idéologues de demain.

        Le numérique restera un formidable outil entre les mains d’êtres « pensant et vivant le non-numérisable ».
        Là se trouve le défi de demain.
        Le transhumanisme et l’obsession numérique sont des idéologies de cyborgs : des mi-humains (et encore !), des êtres purement quantitatifs privés (par leur propre auto-lobotomie) de tout accès au vaste registre vital du qualitatif et du sensible.

        Une allocation universelle ne ferait que nous ancrer définitivement (où au moins pour un temps suffisant pour que l’on réalise le cauchemar de l’ineptie et que l’on découvre ensuite les moyens d’en sortir), de la naissance à la mort, dans cette omniprésence du quantitatif.
        Elle déshumaniserait encore plus l’économie déjà mais surtout la vie dans son ensemble et déjà, à la base, la notion même de liberté.

        Le droit à la liberté se focaliserait de manière aberrante sur cette allocation financière et réduirait cette liberté à celle de consommer … des produits principalement numériques pour enfoncer le clou.

        L’avenir citoyen se situe dans les revendications qualitatives « tout autant sinon plus » (on n’en sort pas !) que quantitatives.

        L’allocation universelle n’est autre qu’un matraquage subliminal supplémentaire de l’idéologie numérique de la secte de Palo Alto. Ceci explique cela.
        Les pros du numérique sont aussi souvent spécialistes du marketing subliminal. Méfiance.
        Le masque le plus sûr du complot est la théorie du complot ! Re-méfiance.

        Cette secte à Kurzweil (et la complicité du bonhomme avec l’armée américaine) n’inspire rien de sain.

        « Un homme averti en vaut deux ».
        Damned ! Le quantitatif se glisse même dans les adages.

        La Transnumérie est une utopie citoyenne modulable au gré du vent des évènements et de l’imaginaire.
        Elle n’est pas une idéologie (un –isme) « pensée » (d’où la rectification du titre) par une partie autoproclamée omnisciente de la population (comme la secte actuelle de Palo Alto) … elle n’est ainsi pas un « transnumérisme ».
        Cette utopie mobilise tous les talents de l’être humain.
        Elle associe l’art et la science.
        Elle marie le qualitatif et le quantitatif, chacun se répondant selon ses domaines respectifs.
        Espérons que ce « printemps européen 2016 » ouvre les portes d’un avenir plus humain …

        Il peut s’avérer relativement plus simple pour le pouvoir de gérer des données quantitatives que des données qualitatives (une approche des statistiques permet de prendre conscience de « la chose »), surtout à grande échelle, si cela est associé à un formatage planétaire des modes de vie (comme selon la tendance contemporaine).
        Un monde fondé sur le tout quantitatif serait alors plus propice à la mise en place d’un pouvoir totalitaire … à garder au conditionnel car il existe aussi des outils (par exemple la symbolique de manipulation des foules) pour mettre en place un totalitarisme articulé sur du qualitatif. Quand on veut nous « faire chier », on peut !
        Mais le « tout quantitatif » faciliterait la gestion par les outils numériques (lapalissade !) en surdéveloppement actuellement.
        L’allocation universelle ne serait alors qu’un pan parmi d’autres d’un vaste projet de « totalitarisme numérique » … la méchante bête de l’Apocalypse ! Bouh ! Théorie du complot quand tu nous tiens !
        Si les grands altruistes de la Silicon Valley sont attirés par le projet, il est à parier que cela ne soit pas pour nos beaux yeux. Gentils européens, soyons bons mais pas cons !

        Mais nul besoin d’imaginer un complot pour comprendre que si l’on tend naïvement la perche par cette emprise tentaculaire du tout quantitatif, il se trouvera bien un jour (prochain peut-être) une joyeuse bande d’hurluberlus qui sautera sur l’aubaine pour nous mouliner à la sauce numérique totalitaire.

        Autant ne pas tenter le diable.

        On peut déjà s’attendre à une série « d’expériences in vivo » bidons (ça a déjà commencé depuis quelques années) pour tenter de démontrer aux gogos de tout poil, dans des conditions qui ne sont évidemment en rien extrapolables à grande échelle et encore moins scientifiquement valides, que cette allocation universelle (entre autres artifices numériques) serait la panacée à notre crise civilisationnelle … alors que le fondement de cette crise est justement cette toute-puissance obsessionnelle du quantitatif et du numérique.

        Voilà. Désolé pour la longueur de la digression mais il devrait y avoir matière à cogiter.
        Cordialement,
        pascal

      2. Avatar de Pat Attalo
        Pat Attalo

        @ pascal

        lorsque je lis votre commentaire j’ai envie de citer Rimbaud : ces questions qui se ramifient sans cesse , n’engendrent au fond , qu’ivresse et folie…

        je crois comprendre un peu de la teneur et de l’interet qu’il peut y avoir au travail de critique des illusions (qui repoussent sans cesse) qui accompagnent inevitablement les manifestations des pensées religieuses…

        cependant , je ne crois pas que l’on s’eleve beaucoup à rabaisser ce que l’on critique , ni qu’on acquiert forcement grande raison à traiter l’autre comme un idiot… ou pire …

        à ce point de ma reponse , je suis sensible à l’ironie de la sitution qui me fait ecrire ces lignes , compte tenu de la teneur bien railleuse de mon premier commentaire…

        C’est un peu l’arroseur arrosé…

        l’occasion renouvelée pour moi, de reflechir à ce qui motive mes actions « contributives « … et qui influe sur leur formes.

        Peut on rire de tout ? oui , mais pas avec tout le monde… disait Desprosges .

        Cet echange de commentaires que nous avons eu , m’incite à reconsiderer cette question sous un nouveau jour… ce qui n’est deja pas si mal … à mon avis…

        D’une certaine maniere , un peu agressive, on peut s’emparer de cette citation de maniere à justifier un certain ostracisme…et oublier la dimension de respect humain de cet humoriste , qui signifie par cette phrase qu’il faut prendre garde à ne pas devenir le complice ( meme lorsque l’on manie l’humour) de « rieurs » dont le projet peut ne pas etre tres …humoristique…

        pour finir , je paraphraserais Rimbaud, par cette question :  » quand nous sommes forts … qui tombe ? »

      3. Avatar de Juannessy
        Juannessy

        @Pascal :
        Je trouve dans votre commentaire un écho à ceux que j’ai pu faire plus haut dans la file les 2 et 6 juin.

        Je vais donc prendre le temps de digérer tout ça, en ayant à l’instant présent que peu de certitudes autres que :
        – le revenu est une trace des liens qui nous font êtres sociaux agissants et pensants.
        – le revenu n’a pas d’unités de mesure « évidentes ».
        – le revenu comme tout « moyen »n’a de sens et de »stewardship »utile, que par la fin poursuivie individuellement et collectivement.
        – je ne connais pas la fin collective poursuivie. Quand on le saura , on aura sans doute moins besoin des poupées expiatoires que sont les « élus ».
        – « l’important ,ce n’est pas la « vérité » mais ce qui permet de survivre et vivre » .

        Bien à vous ( et aux autres aussi) Juannessy .

    5. Avatar de vigneron
      vigneron

      Passer par des multivers pour tenter d’invalider des conclusions hasardeuses tirées de Libet (ou du pauvre Krishnamurti…), immanquablement moi ça me fait penser au rasoir de Machin, « les multiples ne doivent pas être utilisés sans nécessité. »
      http://opinionator.blogs.nytimes.com/2011/11/13/is-neuroscience-the-death-of-free-will/?_r=1
      http://www.cnrseditions.fr/philosophie/6888-un-nouveau-libre-arbitre-krystele-appourchaux.html

      1. Avatar de pascal
        pascal

        Merci pour les liens.
        D’un point-de-vue logique l’intention n’était pas d’invalider une conclusion philosophique abusive à partir d’un modèle physique mais plutôt de montrer par un simple exemple qu’il est possible de trouver un modèle théorique ad hoc à toute thèse qui ne regarderait pas a priori la démarche scientifique.
        A titre anecdotique seulement.
        Ceci dit, il est clair que l’approche de notions (ou prénotions) comme le libre-arbitre ne peuvent évidemment rester imperméables aux recherches en neurosciences (« neuro » est même réducteur car on découvre que d’autres modes de transmissions intracérébrales d’infos auraient au moins autant d’incidence).
        Cordialement.

  28. Avatar de James Bernard
    James Bernard

    Et le jour où les humains auront fini par se mettre d’accord, et décréter « oui mais non, le revenu de base c’est bien mais il y aura encore des inégalités. Moi je veux pareil que tout le monde… Et pourquoi mon voisin a t-il mis un paillasson devant sa porte et pas moi? Pourquoi il a plus de limaces dans son jardin que moi ? etc … »

    Nous sommes dans une période d’extinction plus rapide que toutes les précédentes.
    Notre espèce humaine est une espèce extrêmement saccageuse, elle extermine toutes les autres espèces avec sa fabuleuse intelligence.
    La nature nous donne un cadeau : l’intelligence. Ensuite elle nous dit « débrouillez-vous ».
    Personne ne sait comment sera cette planète dans 30 ans.

    Nous sommes confrontés à un conflit majeur entre 2 forces qui vont s’affronter et nous n’avons aucune idée de ce que sera notre planète dans 30 ans.
    Il y a une prise de conscience à l’échelle mondiale, trop lente mais capitale.

    Savamieux ou savaplusmal ?
    L’espèce humaine est saccageuse. Ca pourra être beaucoup mieux, mais bien pire. L’humanité peut disparaître. A nous de faire que l’intelligence ne soit pas un cadeau empoisonné. Ce cadeau peut détruire ou construire.
    « Prenez le pétrole. Il a fallu 100 millions d’années pour que soit forgé le stock planétaire. Or nous en avons brûlé plus de la moitié pendant le 20e siècle.
    Aujourd’hui encore, nous pêchons deux fois plus de poissons qu’il ne s’en reproduit »
    D’ici la fin du siècle nous aurons fait disparaître la moitié des autres espèces »

    Les tortues existent depuis deux cent millions d’années. Comment ont elles fait ? Nous, nous sommes déjà dans le collimateur de l’extinction.
    Les espèces qui durent sont celles qui savent s’adapter, en s’installant dans un écosystème. Nous sommes très mauvais pour cela, nous vivons extrêmement mal avec notre environnement.
    Nous sommes l’espèce la plus « intelligente » (ça ne se voit pas forcément tous les jours). Mais ce génie peut être destructeur (ça par contre on le voit tous les jours).

    http://www.sciencesetavenir.fr/grandsdebatssciences/20160408.OBS8170/science-et-conscience-la-lecon-inaugurale-d-hubert-reeves.html

    Et pour ceux qui se moquent du petit colibri :
    http://www.sciencesetavenir.fr/espace/astrophysique/20160531.OBS1595/hubert-reeves-celebre-le-courage-du-petit-colibri.html

    1. Avatar de Michel Lambotte

      Les dinosaures se sont adaptés, ils sont devenus les oiseaux qui enchantent nos réveils.
      Les fougères et les prêles se sont adaptées, elles se sont herbacées.
      Les conifères se sont réfugiés dans les zone froides et montagneuses.
      C’est ce qui arrive quand une ressource vient à manquer en l’occurence le CO2.
      Aujourd’hui, c’est l’inverse, c’est ce qui a été stocké en cette période qui vient à manquer.
      Alors, adaptons nous, c’est pas si compliqué…. mais c’est très complexe.

      1. Avatar de vigneron
        vigneron

        Les dinosaures se sont adaptés, ils sont devenus les oiseaux qui enchantent nos réveils.

        C’est juste ton avis.
        Perso, quand les passereaux connaissaient encore leur Virgile, leur Shakespeare ou leur Racine, voire seulement leur Verlaine, je souffrais leur babil. Depuis qu’ils sont passés aux tweets, les dinos à plume, je supporte plus, j’éradique.

      2. Avatar de jducac
        jducac

        @ Michel Lambotte dit : 7 juin 2016 à 21 h 08 min

        «C’est ce qui arrive quand une ressource vient à manquer en l’occurrence le CO2. »

        ——————————–

        Êtes vous bien certain de cela ? N’est-ce pas plutôt l’inverse ?

        Il me semble que c’est plutôt le carbone non oxydé qui vient à nous manquer pour poursuivre le cycle de destruction accélérée dans lequel nous sommes entrés depuis 2 siècles.

        C’est une sorte de destruction créatrice à la Schumpeter qui a engendré depuis cette formidable croissance de niveau de vie sur toute la planète. Mais nous sommes maintenant arrivés à la fin d’un cycle et cela impose, un peu comme dans un moteur thermique à pistons, de passer le délicat passage du point mort, en tirant profit de l’inertie accumulée pour relancer un nouveau cycle.

        Le succès d’une telle entreprise de franchissement du point critique impose une réduction des frottements dans lesquels se dissipe l’énergie cinétique accumulée lors du cycle qui s’achève.

        Hélas, tout au moins en France on constate au contraire une tendance à multiplier les points de friction entre corporations, entre idéologies politiques ou religieuses, tous éléments qui ne peuvent que contribuer à l’accélération de l’effondrement d’ensemble.

      3. Avatar de daniel
        daniel

        @ J l’ami du CAC40. (8 juin 2016 à 17 h 29 min )
        Les PMH et PMB sont beaucoup plus sympathiques que Darwin appliqué aux Sociétés humaines.
        Le mouvement alternatif est d’ailleurs une image plus réaliste que les arbres (de la bourse) qui grimpent jusqu’au ciel ( Le ciel est ma limite…). Etre au Point le plus Haut ( et si peu Mort) n’a qu’une suite logique: redescendre. Et c’est plus sage; sinon la grande égalisatrice -la guillotine- devient d’actualité. Forcément.
        Du temps de la guerre froide, la menace très réelle du socialisme moscoutaire rendait les riches prudents: ils avaient le réflexe de lâcher du lest au bon moment et la Société prospérait comparativement de cette sagesse forcée.
        Maintenant qu’ils sont triomphant, ils n’ont plus de limites et accumulent les erreurs. D’où des guillotines, en des ateliers secrets, dits lab-fab…
        Finalement, vous devriez recréer Moscou et ses Kagébistes au couteau entre les dents. La Corée du Nord est trop risible.

        Mais ce n’est qu’un rêve.

      4. Avatar de Michel Lambotte

        Hé vigneron,
        Si tu les éradique, qui va bouffé nos limaces?

  29. Avatar de James Bernard
    James Bernard

    pascal dit : 7 juin 2016 à 11 h 52 min
    L’idéologue tourne en rond dans ces diverses élucubrations politiques mais jamais il ne se libère du totalitarisme du quantitatif. D’où la boucle !
    … L’allocation universelle, fondée sur une notion strictement quantitative contient en elle-même le ferment de la dystopie …
    …………………………..
    On peut rebondir sur la réflexion pertinente de Paul Jorion dans son billet :
    http://www.pauljorion.com/blog/2016/06/06/qui-etions-nous-comment-faire-fonctionner-une-societe-iii-la-pensee-chinoise-et-la-pensee-occidentale-sont-bien-radicalement-differentes/
    « C’est un souci éminemment louable bien sûr de vouloir éviter qu’un raisonnement circulaire puisse le cas échéant vicier l’hypothèse de l’altérité en la supposant a priori, mais mettre à sa place le préjugé qui postule une identité par principe, ne constitue aucunement un progrès.
    Amener une certitude infondée là où régnait, un doute, faute d’avoir pu apporter des preuves irréfutables pour soutenir une intuition qui s’avère, selon moi, avoir en réalité été fondée.

    En résumé, réduire l’allocation universelle à une élucubration purement quantitative revient à vouloir remplacer cette proposition par une certitude infondée et fort caricaturale.

    1. Avatar de Michel Lambotte

      « Amener une certitude infondée là où régnait, un doute, faute d’avoir pu apporter des preuves irréfutables pour soutenir une intuition qui s’avère, selon moi, avoir en réalité été fondée. »

      C’est ce qu’on appelle des briseurs de rêves, et il y en a beaucoup par le temps qui courent.
      Il faut du temps et de la patience pour soutenir une intuition et ces briseurs de rêves, soit disparaîtront, soit s’adapteront parce qu’ils n’auront pas le choix.

      1. Avatar de pascal
        pascal

        Bonjour Vladimir Ilich.
        Vous détenez donc la grande intuition fondatrice d’avenir face au monde ignorant et réactionnaire.
        Ceux qui ne marchent pas au pas sont forcément des briseurs de rêve.
        Le beau totalitarisme en perspective.
        Merci de nous laisser le choix entre dire amen ou disparaître. Trop attentionné.
        Auriez-vous déjà eu l’opportunité de partager votre intuition avec les ultralibéraux, les transhumanistes, les conquérants de la planète Mars et tous les autres détenteurs d’intuition ?
        Quand vous vous serez mis d’accord entre vous, pourriez-vous nous faire signe … avant notre disparition si possible ?
        Merci d’avance.
        Cordialement.

    2. Avatar de Michel Lambotte

      C’est évident que ramener le REVENU DE BASE à une simple quantité monétaire est tout simplement n’avoir rien compris à son objectif et encore moins à la nature de la crise que nous traversons et qui est, je m’empresse de le dire, inéluctable.
      Le revenu de base demande un autre système.
      http://www.pauljorion.com/blog/2016/06/05/les-quatre-phases-de-leconomie-par-francois-roddier/

      Ce n’est pas le mode de pensée qui a généré les problèmes qui va pouvoir les résoudre, il faut penser autrement et ouvrir de nouvelles pistes (c’est pas ce qui manque quand on a l’esprit ouvert).

      1. Avatar de pascal
        pascal

        La nature de la crise serait donc économique et non pas globale ? Elle demanderait ainsi des réponses économiques ?
        La focalisation des théories scientifiques sur les notions mathématiques ne serait pas constitutive de cette crise ?

        Les tribus d’Amazonie ont vécu des millénaires en symbiose avec leur milieu sans disposer des principes géométriques pour mesurer leur territoire. C’est ce qui rend extrêmement aisé les expropriations par les multinationales et la destruction ultérieure de cet écosystème … pour faire du chiffre.

        Ce n’est pas le mode de pensée qui a généré les problèmes qui va pouvoir les résoudre, il faut penser autrement et ouvrir de nouvelles pistes (c’est pas ce qui manque quand on a l’esprit ouvert). 🙂
        Bien à vous.

      2. Avatar de James Bernard
        James Bernard

        Oui ! Et il est souvent déconcertant d’entendre ceux qui parlent de changement de paradigme de faire de longues démonstrations basées sur les fondements de l’ancien paradigme et l’ancienne logique économique (encore de mise, mais à bout de souffle : quantifications financières et comptables ou rien, standardisation des emplois et bureaucratisation pour tout contrôler, usines à gaz sur usines à gaz inefficaces qui absorbent toutes les richesses, les énergies et découragent les intelligences et la créativité, etc.) L’éveil des consciences se profile et se propage semble t-il, malgré les barrages, les langues de bois, la Novlangue Orwellienne. En résumé, du quantitatif oui, mais il faut d’autres boussoles, plus essentiellement qualitatives.

      3. Avatar de James Bernard
        James Bernard

        Je voulais dire « Oui, d’accord avec Michel ». Ramener le revenu de base à une simple quantité monétaire est tout simplement n’avoir rien compris à son objectif et à la nature de la crise que nous traversons… inéluctable

Contact

Contactez Paul Jorion

Commentaires récents

Articles récents

Catégories

Archives

Tags

Allemagne Aristote BCE Bourse Brexit capitalisme ChatGPT Chine Confinement Coronavirus Covid-19 dette dette publique Donald Trump Emmanuel Macron Espagne Etats-Unis Europe extinction du genre humain FMI France Grands Modèles de Langage Grèce intelligence artificielle interdiction des paris sur les fluctuations de prix Italie Japon Joe Biden John Maynard Keynes Karl Marx pandémie Portugal psychanalyse robotisation Royaume-Uni Russie réchauffement climatique Réfugiés spéculation Thomas Piketty Ukraine ultralibéralisme Vladimir Poutine zone euro « Le dernier qui s'en va éteint la lumière »

Meta